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A peine arrivée de sa campagne pour la capitale, Denise et ses frères sont happés par le grand magasin « le bonheur des dames ». Les vitres sont lumineuses, les étalages débordent d'un choix impressionnant et si bien mis en valeur qu'ils sont littéralement hypnotisés.
En face se situe la boutique de tissu de leur oncle qui est son extrême opposé. Sombre, poussiéreux, il n'y a pas de clients alors que l'on se bouscule de l'autre côté de la rue !
Ainsi, le principal thème du roman apparaît dès les premières pages : comment les anciens petits commerces vont se faire engloutir par cette machine commerciale qu'est le bonheur des dames. Et à sa suite tous les drames sociaux qui vont en découler…
A sa tête, Octave Mouret, seul représentant des Rougon-Macquart, famille peinte dans la fresque sociale d'Émile Zola. Cet homme de talent développe son entreprise de manière novatrice à l'époque. C'est passionnant de voir que ses techniques de vente sont encore utilisées aujourd'hui et je conseille la lecture de ce livre à tout étudiant se destinant au commerce. Il n'y a finalement rien de bien nouveau depuis la fin du 19ème siècle.
Revenons à Denise, c'est un personnage très attachant, humble et travailleuse, nous prenons plaisir à suivre sa lente ascension sociale. Rien n'est facile pour les employés des commerces parisiens et même si les chefs de rayon ont une position confortable, les petits vendeurs n'ont pas toujours une part fixe de salaire et doivent réussir à vendre pour pouvoir toucher un pourcentage. A cause de cette pression, la bienveillance entre collègues n'est pas de mise. Sans compter qu'ils se font vite licencier dès la basse-saison.
J'ai adoré cette histoire, si sociale et tellement bien écrite. Les descriptions des marchandises sont de véritables tableaux de maître et on ne se lasse pas de découvrir les divers ornements, étoffes et froufrou de ce magasin. Un roman qui m'a surpris par sa modernité !
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Paris, fin XIXe.
Les petits commerces qui régnaient sur les “ménagères-mariées-de-plus-de-22-ans” se font du souci : Octave Mouret et son grand magasin “Au bonheur des dames” leur font de l'ombre (au propre comme au figuré).
C'est le moment que choisit la frêle et timide Denise pour débarquer dans la capitale et demander un travail de couturière à son oncle Baudu. Mais comme celui-ci est sur le point de fermer boutique, elle se tourne pour survivre vers ce monstre commercial qui dévore “l'ancien temps”, même au risque de finir broyée … Ou pas !

Zola est un classique des lectures scolaires imposées et je crois qu'il dégoûte plus d'un élève de la lecture avec ses descriptions sans fin, son goût pour la noirceur sociale et ses personnages qui finissent souvent mal
“Au Bonheur des Dames” est l'exception qui confirme la règle des Rougon-Macquart : il est lumineux, romantique et prometteur.
Zola fait de son grand magasin (inspiré du Bon Marché et ancêtre des Galeries Lafayette) l'assassin irrémédiable du petit commerce, victime consentante (il suffisait de s'adapter au progrès). À son époque, ce nouveau concept de tout-en-un est synonyme de progrès, richesse et travail. Les employés s'y sentent (malgré tout) libres et valorisés. le rapport de force s'inverse même en leur faveur, les clientes devenant de pauvres idiotes manipulées.
Depuis, on en est revenu, de ce pseudo-progrès aux multiples dérives. Mais Zola ne pouvait pas savoir (quoique …) et son roman fait du bien à lire.
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Un roman que j'ai lu trop jeune pour bien le comprendre mais qui m'est revenu en tête à multiples reprises et qui a mûri dans mon esprit avec le temps.
C'est un Paris qui se transforme, une société qui évolue et qui est magnifiquement décrite par ce monstre de la littérature française.
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Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Au Bonheur des Dames ?
"Trois bonnes raisons de craquer : il figure sur ma liste de classiques à lire depuis des années, on me le recommande régulièrement et c'est le seul Zola qui n'est pas trop plombant pour le moral..."

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Denise débarque à Paris avec ses petits frères et sans argent. Elle espère pouvoir travailler dans la boutique de son oncle mais les temps sont durs depuis l'ouverture du grand magasin d'en face que tous les petits commerçants du coin détestent. Elle, pourtant, est fascinée..."

Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?
"Le personnage principal de ce roman, ce n'est pas Denise, ce n'est pas M. Mouret, c'est le grand magasin, Au Bonheur des Dames. Si son avenir ne vous intéresse pas, ses rayons, son organisation, la description de chacun de ses éléments, les tissus, les gants, les chapeau mais aussi la vente et le chiffre d'affaire, passez votre chemin. Mais ces longs exposés sont de la plume de Zola, il ne faut pas l'oublier, atout non négligeable s'il en est, alors j'ai aimé ces passages mais ce sont avant tous les humains et leur destin qui m'intéressent. J'étais donc contente de retrouver Denise à chaque fois que cela était possible, de la voir avancer, évoluer, tomber amoureuse et de m'inquiéter avec elle de son avenir... Autant d'éléments qui m'ont charmée sans que ce soit un coup de coeur et ce, pour une raison simple, je trouve que peu de personnages sont sympathiques avec le recul. Peut-être sont-ils trop réalistes à mon goût."

Et comment cela s'est-il fini ?
"Bien sûr, j'ai aimé la fin, mais de là à dire que c'est une fin heureuse, ça me parait quand même un peu exagéré. Ou alors, il faut oublier tous les personnages qui resteront sur le carreau. Et je ne suis même pas sûre de véritablement envier l'héroïne."
Lien : http://booksaremywonderland...
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Ayant perdu leurs parents, Denise et ses deux frères quittent Valognes pour Paris. Elle est engagée dans le grand magasin d'Octave Mouret "Au Bonheur des Dames".
Continuellement rabaissée par les autres employés, elle garde une attitude calme et professionnelle jusqu'au jour où elle est renvoyée sans l'avis d'Octave Mouret, à la suite d'une visite de son frère.
Denise arrive à survivre en travaillant dur. Octave Mouret, qui avait remarqué la jeune fille, lui propose de revenir au Bonheur des Dames.
A travers Denise, Émile Zola exprime ses idées sur la nécessité de l'évolution du commerce. Surfaces immenses qui entraînent la disparition des petites boutiques, publicité coûteuse, multitude d'articles luxueux et de décors somptueux: tout est mis en oeuvre pour attirer les clientes et les inciter à dépenser leur argent.
Les stratégies commerciales sont toujours d'actualité.
Emile Zola nous apprend que les employés du Bonheur des Dames travaillent treize heures par jour, debout (les chaises , fauteuils et salons sont réservés aux clients), sont logés dans une minuscule chambre et prennent leurs repas sur place.
C'est un plaisir de retrouver l'écriture d'Emile Zola et de suivre l'histoire de ses personnages.
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Je rencontre Zola avec ce livre audio et la voix d'Evelyn Lecucq qui a su porter le récit avec douceur et émotion.

Une découverte qui m'a beaucoup surprise pour ses portraits de femmes colorés et variés, traités sans jugement : on pourrait croire que c'est au travers des yeux de Denise, personnage principal du roman, femme de convictions, intelligente, forte mais surtout toute de douceur, que nous les observons. Peu importe la vie que ces femmes mènent tant qu'elles la choisissent et que leurs intentions sont bonnes ; pour une oeuvre écrite au XIXe siècle et par un homme de surcroît, c'est rafraîchissant, bien qu'à tempérer avec certaines tournures de phrases un brin surannées.

C'est au travers de ses yeux aussi que nous découvrons la montée de ce titan né en Angleterre : les department stores, ou nos grands magasins, une fois les ficelles connues des Français, puis, dans le cas de l'enseigne qui a inspiré l'oeuvre (Le Bon Marché), ornées des innovations de Gustave Eiffel. La vie qui grouille dans ce coffret de verre et de fer sous une avalanche de textiles et une abondance toujours renouvelée de marchandises savamment mises en scène est observée, analysée, un rouage après l'autre dans cette machine qui broie les commerces voisins, les "maigres" à la santé des "gras".

Puis le livre ouvre sur une deuxième partie, et les suites d'un accident. Lequel ? Mystère ! J'ai aimé cette taquinerie de l'auteur qui, après une ellipse, fait flotter la question de "comment c'est arrivé ?", question qui tient l'attention du lecteur pendu à toutes les lèvres qui l'évoquent au détour des échanges de ragots omniprésents... mais où cette fois tous les personnages sont trop au courant de ce qu'il s'est passé pour daigner en reparler. Belle inversion des rôles où jusque-là c'était le lecteur qui possédait l'omniscience ! Mais aussi un joli revers où on voit des personnages plus prompts à parler de ce qu'ils ne savent pas que de ce qu'ils savent.

Entre Cendrillon et la Belle et la Bête et épais de la multitude des thèmes abordés,on regrettera que l'air du temps de Zola n'autorise qu'une seule fin heureuse à des héroïnes comme Denise ou Jane Eyre. Vous devinez laquelle. Mouret, comme Rochester, ne paie pas assez pour la fondation du Bohneur, Babel de la vente, cette plaie d'Égypte jetée sur les petits commerces ; que l'enseigne lui survive, bien sûr, mais qu'une fois la machine lancée il finisse sous les dents de l'engrenage... pourquoi pas ? Tout l'entourage de Denise, issu du vieux commerce, paie quand Mouret se voit récompensé de Denise, quand bien même l'auteur voudrait faire du patron la récompense, bien piètre d'ailleurs quand il montre son absence d'évolution profonde par les "Je veux !" dont il réclame Denise.

Je ne résume pas le livre à sa fin dissonante : il me laisse une bonne impression, pour avoir ouvert la porte sur le monde à la fois si familier et désormais un peu étranger des premiers grands magasins, à une époque où c'est au patron d'assurer loisirs, santé et culture à ses employés... s'il le souhaite.
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Au Bonheur des Dames, écrit par Émile Zola, est un roman qui décrit l'évolution du commerce au XIXe siècle. Denise, une jeune femme de province, arrive à Paris pour travailler chez son oncle, qui possède un petit magasin. Elle découvre rapidement que les grands magasins, tels que le Bonheur des Dames, sont en train de prendre le dessus sur les petits commerces. Denise est embauchée par le Bonheur des Dames et y travaille avec passion. Elle y rencontre Octave Mouret, le directeur du magasin, et tombe amoureuse de lui. le roman décrit la montée en puissance du Bonheur des Dames et la façon dont il écrase les petits commerces. Denise est tiraillée entre son amour pour Octave et sa loyauté envers son oncle. Finalement, elle quitte le Bonheur des Dames et retourne travailler chez son oncle, qui a réussi à survivre grâce à sa détermination et sa créativité. Au Bonheur des Dames est un roman qui explore les thèmes de l'amour, du commerce, de la lutte des classes et de la modernité. Zola y décrit avec précision et réalisme la transformation de la société française au XIXe siècle.
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Comme pour chaque livre, la seule question qui subsite une fois la lecture achevée est de savoir s'il m'a suffisamment plu, interpellé, questionné ou émerveillé pour que je souhaite me replonger un jour dedans et parcourir une nouvelle fois ses pages. La réponse est oui, c'est même prévu dans les prochains mois !
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Avec ce roman j'ai plongé dans le Paris de la fin du XIXème siècle, avec délectation.
Haussmann fait ses travaux, ouvre les voies, assainit la ville. C'est le début d'une grande transformation.
Boucicaut qui a démarré comme simple employé au Bon Marché en a pris les rennes et entend bien révolutionner les codes du commerce.

Zola a pris des milliers de notes, a multiplié les entretiens pour décrire au mieux ce changement de paradigme de la consommation. le résultat est fabuleux.

Ce roman se lit comme une enquête sociologique (et économique) sur la disparition des petites échoppes, souvent minuscules, sombres et humides. Elles sont nombreuses, spécialisées (ganterie, chapellerie, ombrelles ou encore draperie). Et parce que c'est du Zola, il n'oublie pas l'humain : les travailleurs, les membres de la direction de ce grand magasin et les clientes.

Il décrit les jalousies entre employés, les rivalités autour des ventes, mais aussi la solidarité et l'amitié pour tenir avec des conditions de travail difficiles et une précarité qui reste omniprésente (la gestion des périodes creuses à l'époque où les congés n'existent pas encore !).
Côté direction, l'accent est mis sur la gestion du risque financier (doit-on s'agrandir ou consolider l'existant, quelles quantités acheter ?) sur l'aspect social (les chambres pour les employés, un intéressement aux ventes, des congés …) et sur les pratiques « managériales » de l'époque (la surveillance, la pression voire le chantage …).
Et les clientes, ah les clientes, ces bourgeoises oisives, coquettes et élégantes qu'il faut émerveiller, surprendre pour mieux la faire succomber (un nouveau « concept marketing » que celui de la réorganisation du magasin pour une plus grande tentation !)

J'ai aimé plonger dans les rayons d'étoffes, de dentelles, de gants, chapeaux et tout le reste. J'ai aimé lever les yeux pour voir les premières mises en scènes de décoration. J'ai aimé les portraits des personnages, tant les principaux, Mouret et Denise, que les secondaires. Bref j'ai aimé m'immerger dans ce Paris de l'époque !
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