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La fortune des Rougon est le premier volume de la série Les Rougon-Macquart. Il se déroule dans la ville fictive de Plassans, inspirée d'Aix-en-Provence, où Zola a passé une partie de sa jeunesse, et de Lorgues, dans le Var, où se sont déroulés en décembre 1851 les événements insurrectionnels décrits dans le roman.

Comme Emile Zola l'explique dans sa préface, il s'agit du roman des origines en ce sens qu'il marque le début de la généalogie des Rougon-Macquart. Celle-ci démarre avec Adélaïde Fouque, née en 1768, qui épouse un certain Rougon avec qui elle a un fils, Pierre Rougon. À la mort prématurée de son mari, elle vit en concubinage avec Macquart qui lui donne deux enfants : Ursule et Antoine. le père meurt lui aussi rapidement et Adélaïde terminera sa vie dans la solitude. Ses trois enfants donnent toutefois naissance aux trois branches de la famille qui seront suivies tout au long de la série de vingt romans qu'écrira Zola entre 1871 et 1893 ; il s'agit des Rougon, chez qui prédominent l'appât du gain et l'appétit du pouvoir, des Macquart, où l'on retrouve la fragilité mentale de l'aïeule et l'alcoolisme du père, et des Mouret (issus du mariage d'Ursule Macquart), branche où se retrouvera tantôt les caractéristiques des Rougon, tantôt celles des Macquart.

Rappelons aussi que le propos de Zola dans sa série des Rougon-Macquart est de proposer une Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire. La fortune des Rougon correspond comme il se doit aux débuts de ce système constitutionnel, et dont l'acte fondateur est le coup d'État du 2 décembre 1851. On en connaît les répercussions au niveau national, en l'occurrence un régime autoritaire dirigé d'une main de fer par Napoléon III, jusqu'à la débâcle de 1870 face aux prussiens. Au niveau local, c'est l'occasion pour les Rougon de s'emparer du pouvoir politique à Plassans, et ce en quelques jours seulement. le romanesque du récit est complété par ailleurs par une histoire d'amour entre Silvère Mouret, fils d'Ursule, et Miette, fille d'un braconnier condamné aux galères.

S'inspirant de la Comédie humaine d'Honoré de BALZAC, Emile Zola donnait alors naissance au naturalisme, mouvement littéraire fortement mâtiné des observations de ce que l'on appellerait aujourd'hui les sciences sociales. L'idée est alors de montrer la société telle qu'elle est et de tenter une mesure objective des réalités humaines dans un tel contexte. Tant de ce point de vue que de celui de ses qualités strictement romanesques, La fortune des Rougon n'est certainement pas le roman le plus marquant de la série ; on regrettera en particulier le fait que le coup d'état semble noyé dans la masse de détails historiques concernant la descendance d'Adélaïde Fouque ; on regrettera aussi le caractère artificiel de l'histoire d'amour entre Silvère et Miette, ce qui ne retire rien à sa beauté tragique. Néanmoins le roman est une introduction indispensable pour qui veut appréhender une oeuvre sans sa globalité, soit parce qu'elle est depuis longtemps entrée dans le patrimoine mondial de la littérature, soit parce que, quoi qu'on en dise, elle demeure aujourd'hui d'une lecture aussi plaisante qu'intéressante.
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Le premier volume d'une série qui compte des best-sellers tels que "L'Assommoir", "Nana" ou encore "La Bête Humaine", a forcément la part délicate. Pressé d'en venir directement aux chefs-d'oeuvre de Zola, le lecteur l'oublie souvent. Et c'est un tort.
Car le souffle zolien s'y fait déjà sentir. A ceux qui m'opposeraient les longues descriptions du premier chapitre, je répondrais qu'il s'agit là d'un chapitre d'exposition et que, en tant que tel, il ne saurait être court, surtout au XIXème. Et puis, franchement, n'est-elle pas prodigieuse, la description du vieux cimetière St Mittre ? D'emblée, Zola nous prouve la maîtrise, rare parce qu'innée, avec laquelle il mariait naturellement les luxuriances de la vie et la pourriture sacrée de la mort.
Un morceau pareil, dans la droite ligne des descriptions cadavériques de "Thérèse Raquin" et de celles, dévoreuses, monstrueuses et quasi amazoniennes de la serre de "La Curée" où Renée et Maxime cachent leurs amours incestueuses, ou de ce Paradou oublié dans lequel l'abbé Mouret, amnésique, succombe aux plaisirs de la chair, que voulez-vous, moi, ça me stupéfie et ça m'émerveille toujours autant !
"La Fortune ..." est le livre-fondateur de la saga des Rougon, des Macquart et des Mouret. Celui qui passe auprès de lui sans le lire se résigne du coup à laisser dans l'ombre trop des points importants et dont certains sont carrément essentiels à la bonne compréhension du reste de la fresque.
D'abord, cela va de soi, la haine fondamentale entre les Rougon, descendants du premier mari de l'aïeule Adélaïde Foulques, et les Macquart qui, eux, sont les enfants de son amant, le braconnier Antoine Macquart.
Attachez vos ceintures et suivez-moi bien.
Dès le départ, Pierre Rougon, le fils légitime, vole sa mère et ses demi-frère et soeur, Antoine et Ursule, afin de se doter pour épouser la fille d'un marchand d'huile, Félicité Puech. Dès le départ aussi, Antoine, le fils du braconnier, nous apparaît dans toute sa hideur : aussi voleur que son demi-frère mais beaucoup moins chanceux (peut-être parce que beaucoup plus paresseux), parasite-né qui vit d'abord aux crochets de sa mère, puis de sa femme, Fine, et enfin de ses deux enfants, Jean (que l'on retrouvera dans "La Terre"), Lisa (la "Belle Normande" du "Ventre de Paris") et bien sûr Gervaise, future et touchante héroïne du plus gros succès de Zola, "L'Assommoir."
Ursule, seule fille du braconnier et d'Adélaïde, aura la chance d'épouser un ouvrier chapelier solide du nom de Mouret. La réussite de ce dernier sera telle d'ailleurs que son fils, François, finira par se marier avec sa cousine, Marthe Rougon - tous deux seront les protagonistes de "La Conquête de Plassans." Hélas ! de santé fragile et d'humeur étrange, elle finira par se suicider et son mari ne mettra pas longtemps à la suivre dans la tombe. le second de leurs fils, le petit Silvère, sera adopté par sa grand-mère Adélaïde, qu'il surnommera "Tante Dide."
Du côté Rougon, apparaissent Eugène, futur ministre de Napoléon III ("Son Excellence Eugène Rougon"), Aristide (personnage que Zola semble avoir conçu comme assez falot mais qui, par l'une de ces bizarreries qui se manifestent dans l'oeuvre des grands romanciers, deviendra très vite le Saccard flamboyant de "La Curée" et celui, presque émouvant, de "L'Argent"), Pascal (l'un des rares personnages positifs de la fresque qui donnera son nom au dernier volume), Marthe (cf. plus haut) et enfin Sidonie (c'est elle qui, dans "La Curée", révèlera à son frère l'adultère incestueux de Renée et de Maxime).
Pour les deux clans - plus précisément pour les Rougon et Antoine Macquart - le coup d'Etat du 2 décembre 1851 servira de tremplin. Pierre et Félicité obtiendront enfin la recette générale qu'ils convoitaient depuis des lustres et Antoine, en se faisant leur complice, gagnera ainsi la possibilité de les faire chanter à vie. Aussi cruels, aussi sournois et aussi avides les uns que les autres de se bâtir une fortune, ils abandonneront à la fusillade le pauvre Silvère qui, trop jeune et trop utopiste, aura eu le tort de se battre dans le camp des vaincus.
C'est donc, on l'aura compris, dans le sang de la République et dans celui de ses défenseurs, que la fortune des Rougon-Macquart prend ses racines.
Telle est, résumée autant que faire se peut, l'intrigue de ce roman qui, à sa parution, ne déchaîna guère les critiques et qui, pourtant, ne peut manquer de passionner les inconditionnels de Zola et de la fresque qui lui permit d'accéder à la célébrité. ;o)
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Au-delà d'une lecture scolaire de Au bonheur des dames qui remonte à de nombreuses années, je ne m'étais jamais intéressée de près à la série des Rougon-Macquart.
Il est assez difficile de rédiger une critique d'un si grand monument de la littérature française, et il me semble que tout ce que je pourrais en dire paraîtra au mieux insipide. Cela dit, je pense que ce roman est à la portée de tous et si ma critique peut permettre à certains de franchir le pas, ça n'aura pas été vain.

Ce premier opus de la saga est à la fois drôle et enlevé et contrairement à ce qu'on pourrait penser de ce type de littérature, il est loin d'être ennuyeux.

Les personnages sont très bien décrits et sont parfois à la limite de la caricature, apportant du bénéfice à la satire sociale.
Le style est évidemment excellent. Zola ne se perd pas en descriptions et amène un bel équilibre entre les moments purement descriptifs qui permettent de poser les bases, et les moments de combat social. de plus, il est très agréable de lire du « bon » français comme on n'en voit plus ou si peu.
La romance entre Miette et Silvère sert de trame de fond à tout le roman, mais là aussi, très équilibrée avec le reste des événements.

L'argent est un élément central du roman, tout comme il l'était dans la société de l'époque. Les personnages font leurs choix en fonction de leurs espoirs de gains et de fortune à venir, en prenant partie pour les relations qui leur apporteront du bénéfice.

Le seul bémol que je noterais est qu'il m'a manqué un peu de connaissance de l'Histoire pour bien saisir les événements amenés par Zola.

Je suis impatiente de découvrir la suite de la série.
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45 à 50 ans plus tard, il n'est pas facile de parler d'une saga lue il y a si longtemps. J'ai lu les 20 livres de cette série écrite par Emile Zola entre mes 15 et 18 ans environ. J'ai commencé sans doute au lycée en seconde A (littéraire à l'époque) et cet auteur ainsi que la description du 19ème siècle m'a tellement emballée que je suis allée jusqu'au bout.
Zola dépeint son époque avec une précision très juste. A travers ces deux lignées, dont le point commun est l'aïeule, il passe en revue tous les milieux sociaux allant des plus élevés (la finance via la famille Rougon) aux plus pauvres (les mineurs via la famille Macquart).
Je vais essayer de faire ressurgir mon ressenti de l'époque et mon analyse d'alors pour écrire cette critique.
Adelaïde Fouque (dite aussi Tante Dide) l'aïeule est une riche héritière, malheureusement atteinte de folie, ce qui provoque chez elle, des crises régulières. Elle a eu deux compagnons, son jardinier Rougon qu'elle épouse et qui meurt avant la naissance de leur fils Pierre. La descendance de Pierre reste dans la lignée de la réussite, de l'argent, de la morale, de la vertu. Ensuite elle prend pour amant Macquart, le contrebandier, avec qui elle a deux enfants Antoine et Ursule, et la descendance de ces deux enfants Macquart représente pratiquement tous les vices de l'époque. Ils vivent dans la pauvreté pour la plupart des personnages, une pauvreté qui les conduit à l'alcoolisme, à la prostitution, sans parler des "tares" physiques et psychologiques.
Il me faudrait relire tous les livres pour cibler chaque personnage mais quelques noms me reviennent en tête, dont les Lantier, Gervaise Macquart, boiteuse, d'abord amante de Auguste Lantier (L'Assommoir) puis épouse de Coupeau, Jacques Lantier (la bête humaine) Etienne Lantier (Germinal) Anna Coupeau dite Nana (Nana), qui sont tous descendants de la mauvaise branche Macquart. Pour les Rougon, j'ai souvenir de Pascal Rougon fils de Pierre (Le Docteur Pascal) des Mouret dont Octave (Au bonheur des Dames) Serge (la faute de l'abbé Mouret) mais il y a plein d'autres personnages qui ne me viennent pas à l'esprit dans l'immédiat.
Quoiqu'il en soit, si vous n'avez jamais lu cette saga familiale, je vous la conseille vivement car outre, une histoire qui tient la route sur plusieurs générations, c'est aussi un regard sans concession sur la société du 19ème siècle, cette société qui entrait dans l'ère de l'industrialisation, où la religion était au centre de la vie sociale (la séparation de l'église et de l'état date de 1905), une société où les droits des femmes n'existaient pas, pas plus que ceux des enfants, condamnés à suivre la trace de leurs parents, et malheureusement pour les enfants pauvres, de travailler dès la plus tendre enfance, dans des conditions particulièrement pénibles, voire sordides.
Cette saga avait marqué mon adolescence et maintenant que je suis retraitée, je conserve toujours cette impression d'authenticité et cette oeuvre intégrale est pour moi une référence littéraire.
Pour résumer, une oeuvre magistrale !
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Voici le 1er tome d'une aventure qui va durer pendant 20 livres ... Petit à petit l'arbre généalogique s'écrit et les personnages sont en place ! Dans cet opus, nous suivons Silvère (petit fils d'Adélaïde) du côté des Macquart. Il perd sa maman très jeune, son père se donnera la mort ensuite par amour pour son épouse disparue. Silvère sera élevé par sa grand-mère maternelle. Il tombe amoureux de sa jeune voisine, Miette. Leur histoire d'amour est très belle jusqu'au coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte. Nous sommes en 1852 dans une petite ville provençale fictive que Zola appelle Plassans. Miette et silvère seront du côté des républicains et se mêleront aux insurgés. Magnifique portrait de Miette appelée la Vierge Liberté par l'auteur ... Jeune fille tenant haut le drapeau français et dirigeant le peuple droit devant ! Tout de suite, on voit le célèbre tableau "La liberté guidant le peuple" de Delacroix ! En parallèle, nous suivons Pierre (fils d'Adélaïde) du côté des Rougon. Réactionnaire, il compte bien profiter de cette révolution pour conquérir le pouvoir et ainsi faire fortune.
J'ai adooooré ce livre qui m'a longtemps fait très peur ! Je suis prête à découvrir enfin cette fresque familial ... La plume de Zola est sublime !! Je la qualifie de "gothique" même si je fais hurler les grands connaisseurs qui me disent ce n'est pas gothique c'est romantique, réaliste !! Ok oui ... disons pour mettre d'accord tout le monde : romantique noir ! ça va comme ça ? Bref, c'est magnifique !!! Quand arrive ce qu'il devait arriver, je me suis mise à pleurer ... Non, pire ! à chialer comme une gamine !! Je place cette lecture en première position de mes plus belles lectures de l'année ! 2023 = L'année où j'ai découvert Zola !
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« La Fortune des Rougon » est le premier volume de la série des « Rougon-Macquart ». Ce vocable regroupe un ensemble de vingt romans pouvant se lire individuellement, mais qui, par le retour des personnages et leur appartenance à un tronc généalogique commun, constitue une somme romanesque importante, sous-titrée par l'auteur « Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire ». La genèse nous en est connue : d'une part l'admiration de l'auteur pour Balzac et sa « Comédie humaine » ; d'autre part son adhésion aux théories du physiologiste Claude Bernard, définies dans « L'Introduction à la médecine expérimentale » : l'expérimentation et l'étude du sujet non seulement dans sa propre personnalité (y compris son patrimoine génétique) mais aussi en par rapport à son environnement, tant physique que psychologique. le « naturalisme », fruit de ces théories combinées avec la pensée positiviste du moment, était né. Restait à l'appliquer à la littérature, ce fut fait, dans un premier temps avec « Thérèse Raquin » (1867) et « Madeleine Férat » (1868), avant de mettre en branle le chantier des « Rougon-Macquart ».
Dans ses premières versions, « La Fortune des Rougon » devait s'appeler ; « Les Rougon-Macquart – Les Origines », ce qui indiquait bien le caractère inaugural de l'oeuvre. Dans sa préface Zola reprend les grands principes qui défissent la série dans son ensemble, et ce premier épisode en particulier :
« Je veux expliquer comment une famille, un petit groupe d'êtres, se comporte dans une société, en s'épanouissant pour donner naissance à dix, à vingt individus, qui paraissent, au premier coup d'oeil, profondément dissemblables, mais que l'analyse montre intimement liés les uns aux autres. L'hérédité a ses lois, comme la pesanteur ».
« La Fortune des Rougon » est donc un roman « d'exposition » : Tout d'abord, le lieu : Plassans, petite ville fictive, dans laquelle on peut reconnaître sans trop de difficulté Aix-en-Provence, la ville natale d'Emile Zola. Ensuite l'époque. Elle est clairement définie : l'action commence le 7 décembre 1851, soit exactement cinq jours après le coup d'état de Louis-Napoléon Bonaparte (futur Napoléon III). Les personnages enfin : si le premier chapitre nous présente Silvère et Miette, les deux personnages, sinon principaux, dûment capitaux de « ce » roman, les suivants, par un double effet de retour en arrière, et de mouvement panoramique, nous dressent l'arbre généalogique de la famille, c'est-à-dire la distribution quasi complète (à ce stade de la rédaction) de toute la série : quatre générations où les caractères héréditaires se retrouvent (souvent pour le pire) et constituent un panel plus anthropologique et scientifique que romanesque (en tous cas à ce stade-là).
Roman d'exposition « La Fortune des Rougon » l'est aussi dans l'intrigue : les éléments guerriers et violents forment le coeur du drame : Nos deux jeunes héros, dont la jeunesse et la pureté contrastent avec le reste de la famille, sont les victimes innocentes, non seulement de la succession des évènements, mais aussi de la bassesse, de la veulerie, de la malveillance et de la lâcheté de leur propre famille. Ainsi, le décor de la série complète des Rougon-Macquart est posé : les personnages vont devoir assumer une lourde hérédité sur quatre générations, mais ils vont devoir assumer aussi la culpabilité de ce double meurtre d'innocents, (ce qui nous fait penser à « Cent ans de solitude » de Gabriel Garcia Marquez, où l'hérédité chargée était également liée à une « faute originelle »).
Roman indispensable, pour comprendre la genèse des Rougon-Macquart, « La Fortune des Rougon » se place également comme le prototype de ce que seront les volumes suivants : une étude scientifique poussée, mais transcendée par une narration fluide, prenante, des dialogues percutants, un intérêt soutenu, des moments de grâce, trop rares dans les torrents d'abjections qui les entourent… On a reproché à Zola sa noirceur et sa complaisance à dépeindre les vilenies de l'âme humaine. Reconnaissons qu'il sait à l'occasion se montrer compatissant, qu'il sait aussi dépeindre le bonheur éphémère, avec même un joli de sens de la poésie…
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Ce n'est pas mon premier Zola mais c'est toujours un plaisir intense de lire un livre de sa plume. Ce premier tome du fameux cycle des Rougon-Macquart ne peut que donner l'envie de lire la totalité du cycle. le propos politique de ce livre est plus fort que dans les autres livres de Zola que j'ai pu lire, c'est très intéressant. Aujourd'hui certains se cherchent des raisons d'être républicain : lisez ce livre, vous en trouverez. Dans une drôle d'ambiance de lutte des classes, Zola écrit à la fois un roman historique, un roman d'amour, un roman politique, une enquête, un documentaire, le portrait d'une société, d'une époque, d'une famille. Bref, ce livre est le premier volet d'une incroyable épopée contemporaine.
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Le pionner des vingt romans retraçant la vie des Rougon-Macquart à travers les âges.Je regrette de ne pas avoir commencé par celui ci qui, on le sent, forme le véritable socle et point de départ de toute une lignée. Ce livre pose magnifiquement les bases de cette immense saga. Il prend vraiment le temps de nous présenter toutes les branches de cette famille, tous les vices qu'on y trouve et qui se répéterons inlassablement générations après générations. Je pense vraiment que c'est LE roman incontournable pour comprendre et apprécier cette oeuvre.
Au niveau de l'intrigue en elle-même, on s'accordera surement tous pour dire que ce n'est pas l'aventure la plus mémorable que nous ait proposé Zola. Mais je l'aime beaucoup tout de même, principalement pour son très bon encrage historique et politique.
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Après des années de tergiversations, je me lance enfin dans la lecture de cette fameuse saga des Rougon-Macquart.
Et pour rester dans la cohérence chronologique, je lirai les vingt volumes dans l'ordre.

Premier livre: La Fortune des Rougon.
Je pense qu'il est important de commencer par ce roman, car l'auteur y explique la genèse de ces lignées des Rougon et des Macquart.


" Et il songeait ( Pascal) à ces poussées d'une famille, d'une souche qui jette des branches diverses, et dont la sève âcre charrie des mêmes germes dans les tiges les plus lointaines, différemment tordues, selon les milieux d'ombre et de soleil. Il crut entrevoir un instant, comme au milieu d'un éclair, l'avenir des Rougon-Macquart, une meute d'appétits lâchés et assouvis, dans un flamboiement d'or et de sang."


Emile Zola se penche sur les différents membres de cette famille, remonte dans le passé, dissèque la vie de chacun, met à jour leurs penchants pourris, leurs aspirations et leurs petites magouilles.

Le début de la lecture a été difficile, car il n'est pas très aisé de passer des auteurs contemporains à Zola, tant il étale des descriptions minutieuses sur plusieurs pages. Question d'habitude, je m'y suis fait et ai pris le temps d'observer et de m'imprégner du tableau peint par l'auteur.

L'évènement majeur de ce roman, c'est le coup d'État du 2 décembre 1851, mené par le prince Louis Bonaparte. On découvre donc, au fil des pages, l'ambiance politique de l'époque.
Le récit se passe dans une petite ville du midi, du nom de Plassans. Zola décortique cette société provinciale, décrivant le découpage des quartiers de cette petite ville entourée de remparts, selon le milieu social des habitants. Il nous offre une étude sociétale historique très intéressante.

Maintenant que l'arbre généalogique de cette famille est posé, que l'on visualise les ramifications et les liens unissant tous ses membres, il ne reste plus qu'à se laisser porter par le destin des uns et des autres.
Je suppose que les prochains livres de cette saga vont se focaliser sur tel ou tel personnage, en mettant toujours en évidence les lois de l'hérédité qui se répercutent au fil des générations?
" La Curée" éclairera certainement ma lanterne prochainement !
Lien : https://lebouddhadejade.blog..
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Rougon-Macquart, tome 1. Ce n'est pas un livre qu'on ouvre à la légère. Déjà, ouvrir le premier nous engage implicitement à ouvrir les 19 tomes restants. Mais surtout, du haut des vingt volumes qui constituent le cycle, des milliers d'étudiants blasés et désespérés nous contemplent. A-t-on le droit moral d'ouvrir volontairement un livre qui est considéré comme une torture psychologique aux quatre coins de la francophonie ? Germinal, ça va encore, il y a le film, mais pour le reste, pas le choix, il faut se farcir les textes.

Pourtant, quelle claque ! Même si l'histoire se passe dans une époque bien définie, dans une ville bien définie, on a l'impression de voir naître sous nos yeux toutes les familles arrivistes du monde. Les Rougon-Macquart ont décidé d'être puissants, et l'échec n'est pas une option. Donc, on peut utiliser le patrimoine de sa mère, de ses frères et soeurs comme capital de départ ; les enfants sont considérés comme des placements avec haut retour sur investissement ; les grandes causes politiques des moyens de se replacer à son avantage dans l'échelle sociale.

La nature humaine est sérieusement étrillée dans ce premier volume. Toutes les vertus sont foulées au pied par cette famille, tout n'est que froid calcul, et seul le meurtre semble provoquer quelques problèmes de conscience, mais vite oubliés devant les gains obtenus. Dans ce panier de crabes, seules deux personnes de la famille gardent leur intégrité : l'un en se coupant du monde et en se consacrant à ses passions dans son coin, et l'autre, en payant son idéalisme au prix fort.

Si l'optimisme en prend un coup, Zola décrit tellement bien ses personnages, leurs rêves de gloire, leur soif de reconnaissance, leurs bassesses et leur pragmatisme, qu'on ne sait plus très bien si on doit les détester ou les admirer.

En tout cas, si j'ai longtemps tourné autour du premier volume sans oser l'ouvrir, maintenant, je n'ai qu'une seule hâte, c'est d'entamer la lecture des dix-neuf suivants !
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