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sur 2998 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Et hop, j'ai décidé que les kilomètres accumulés au quotidien ne le seraient pas en vain. La série Des ROUGON-MACQUART (celle qu'on ne connaît que par bribes mais qu'on adore) m'accompagnerait en livre lu. Hélas, c'est une version ancienne qui n'a pas la tonalité qualitative des Audiolib actuels que j'ai écoutée.

Ce fut long, très long donc.

Car, même si le fond du récit est passionnant (les jours qui ont suivi le coup d'état de Napoléon III) le récit dramatique des bandes insurrectionnelles de républicains, hostiles au coup d'état, et le devenir des bourgeois de Plassans ne passent pas bien en livre audio mal lu.

Certes, on découvre de quelles manières Pierre Rougon va réussir à profiter du coup d'état et de la répression, et comment se dessine l'arbre généalogique des ROUGON-MACQUART, avec deux clans bien distincts.

A relire, évidemment, sous forme papier qui sentira bon les bancs du collège où on étudiait (un peu) Zola.
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Sous l'ère de notre dernier président, la notion du « gène de la criminalité » avait fait frémir d'horreur une grande partie de l'opinion publique. En aurait-il été de même si nous avions rappelé ces mots écrits par Emile Zola lui-même pour justifier la construction de sa fresque des Rougon-Macquart ?


« L'hérédité régit la disposition à toutes les passions. Hérédité du penchant à l'ivrognerie : amenant la folie. Hérédité de la passion sexuelle […]. Hérédité des propensions aux crimes […]. Hérédité des penchants au viol […]. Un roman à faire (roman criminaliste). »


C'est avec la perspective de démontrer ce point de vue que commencent les aventures de cette lignée. Dans les justifications théoriques que fournit également Emile Zola, on relèvera la volonté de mêler la grande Histoire et les petites histoires, afin de révéler la subordination complète de ces dernières à la première. On pense parfois à Guerre et Paix de Tolstoï, que cet aspect de la destinée personnelle et familiale fascinait de la même façon, et que tous deux ont approché avec la curiosité méfiante d'historiens à tendance sociologisante. Mais Guerre et Paix, malgré ses mille pages, ne parvient pas à égaler en quantité l'abondance des considérations d'Emile Zola dans cette série de vingt romans.


Ce premier volume de la Fortune des Rougon est considéré comme le livre d'exposition de la grande oeuvre des Rougon-Macquart. Au théâtre, on trouve à peu près la même chose avec la scène d'exposition qui permet d'introduire et de présenter les lieux ainsi que les personnages. Petite nuance toutefois puisque si, dans le théâtre, quelques pagess permettent de régler l'affaire, avec Emile Zola, il en faudra au minimum quelques centaines. Pour considérer une lignée de manière réaliste, il faut du recul. Il est donc nécessaire de prendre en considération un arbre généalogique ramifié : plus celui-ci comportera d'individus, plus la représentation gagnera en pertinence –tout du moins Emile Zola en est-il persuadé. Cette perspective est terrifiante pour tout lecteur qui aurait un esprit synthétique. Ici, il faut s'accrocher fermement et dès leurs premières apparitions aux noms des personnages sous risque de perdre pied très rapidement. Heureusement, Emile Zola fait montre de compassion et introduit progressivement les éléments moteurs de son histoire (mais peut-être devrait-on plutôt écrire « Histoire »).


Nous découvrirons donc, petit à petit, la branche des Rougon avec Eugène, Pascal, Aristide, Adélaïde –entre autres multiples individus. Nous apprendrons à connaître les rapports qui les unissent les uns les autres et les conditions de vie qui ont permis à leur personnalité de se développer puis de s'affirmer. Emile Zola détient l'art de composer des portraits fulgurants qui unissent physionomie et caractère d'une manière simplificatrice mais d'une efficacité éblouissante. le goût pour l'observation est aiguisé, et se double d'un intérêt avide pour l'infini des variations qui frappent de leur sceau la personnalité de chaque individu. Il s'y mêle également le plaisir littéraire qui fait varier les métaphores sous les tons de l'ironie, du tragique ou du burlesque :


« Un ancien marchand d'amandes, membre du conseil municipal, M. Isidore Granoux, était comme le chef de ce groupe. Sa bouche en bec de lièvre, fendue à cinq ou six centimètres du nez, ses yeux ronds, son air à la fois satisfait et ahuri, le faisaient ressembler à une oie grasse qui digère dans la salutaire crainte du cuisinier. »


Le plaisir purement littéraire recouvre de loin les considérations sociologiques d'Emile Zola. Les analyses des situations politique et historique sont subordonnées aux personnages et ne servent qu'à affirmer leurs tendances naturelles, des meilleures aux plus déplorables. Emile Zola n'est pas un moraliste et ne semble pas vouloir orienter ses personnages dans une quelconque direction vertueuse. Comme il le dit lui-même, « les hommes seront toujours des hommes, des animaux bons ou mauvais selon les circonstances », et ces circonstances étant imprévisibles, la direction qu'empruntent ses personnages le sont tout autant.


Qu'il serait bon, ainsi, de se passionner pour l'existence des membres de cette lignée. Malheureusement, Emile Zola a vu trop grand. Lorsqu'en un seul volume, des dizaines de personnages, sur plusieurs générations, défilent les uns derrière les autres, comment est-il possible de se prendre d'intérêt pour un seul d'entre eux ? A peine a-t-on le temps de les apercevoir qu'un évènement ou qu'un nouvel individu les éclipse sur le derrière de la scène, les reléguant pour plus tard, et leur réservant une réapparition que nous n'attendions plus. Dans la durée, leur personnalité aura eu le temps de s'estomper dans notre mémoire et semblera moins digne d'intérêt.


Si ce premier volume de la série ne nous permettra pas encore de comprendre toutes les subtilités du 19e siècle français qu'Emile Zola cherche à nous décrire, le pouvoir omniscient qu'il nous offre en tant que lecteurs, nous plaçant au-dessus de ses personnages tel Dieu le Père, nous donnera davantage l'occasion de comprendre l'indifférence de ce dernier quant aux frasques de ses sujets. Au-delà d'un certain nombre, même les êtres humains finissent par devenir aussi peu différenciés que des grains de sable –à première vue tout du moins.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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En lisant ce roman ,la Fortune des Rougon ,sa lec ture nous laisse entrevoir trois
plans différents :
1/ Une belle et tragique histoire d 'amour ( idylle ) entre Miette et Silvère .
2/Les origines de l 'histoire d' une famille tarée : Les Rougon-Macquart .
3/Une partie du livre est consacrée aux insurgés durant quelques journées de
décembre 1851 dans le Var et surtout le coup d 'Etat de Louis-Napeléon Bonaparte .
pour s 'emparer du pouvoir de manière autoritaire .
Donc La Fortune des Rougon est le premier roman d 'une longue série consacrée
aux Rougon-Macquart .C 'est le roman des origines .Et pour parler de ces origines ,
du contexte social et historique , je crois l 'auteur de l' oeuvre ,Emile Zola ,est mieux
placé que quiconque pour parler de son oeuvre :
-"Je veux expliquer comment une famille ,un petit groupe ,d 'êtres , se comporte
dans une société ,en s' épanouissant pour donner naissance à dix ,à vingt individus qui paraissent ,au premier coup d 'oeil ,profondément dissemblables,mais que l 'analyse montre intimement liés lesuns aux autres .
L 'héridité a ses lois ,comme la pesanteur .
-"Je tâcherai de trouver et de suivre ,en résolvant la double question des
tempéraments et des milieux ,le fil qui conduit mathématiquement d 'un homme
à un autre homme .Et quand je tiendrais tous les fils ,quand j 'aurais entre les
mains tout un groupe social ,je ferai voir ce groupe ,à l'oeuvre comme acteur
d'une époque historique ,je créerai agissant dans la complexité de ses efforts ,
j 'analyserai à la fois la somme de volonté de chacun de ses membres et la
poussée générale de l 'ensemble .Les Rougon-Macquart ,le groupe ,la famille que
je me propose d 'étudier a pour caractéristique le débordement des appétits ,le large soulèvement de notre âge ,qui se rue aux jouissances .Physiologiquement ,
ils sont la lente succession des accidents nerveux et sanguins qui se déclarent
dans une race ,à la suite d 'une première lésion organique ,et qui déterminent
,selon les milieux ,chez chacun des individus de cette race ,les sentiments ,les désirs ,les passions ,toutes les manifestations humaines ,naturelles et instectives
dont les produits prennent les noms convenus de vertus et de vice .
Historiquement ,ils partent du peuple ,ils s 'irradient dans toute la société
contemporaine ,ils montrent à toutes les situations ,par cette impulsion essentiellement moderne que reçoivent les basses classes en marche à travers
le corps social ,et ils racontent ainsi le second Empire à l 'aide de leurs drames
individuels ,du guet-apens du coup d ' Etat à la trahison de Sedan .
" Depuis trois années ,je rassemblais les documents de ce grand ouvrage , et le
présent volume était même écrit ,lorsque la chute des Bonaparte ,dont j 'avais
besoin comme artiste ,et que toujours je trouvais fatalement au bout du drame ,sans oser l é espérer si prochaine ,est venue me donner le dénouement terrible et
nécessaire de mon oeuvre .Celle-ci est,dès aujourd'hui,complète ;elle s 'agite dans un cercle fini ;elle devient le tableau d'un régne mort ,d 'une étrange époque
de folie et de honte .
Cette oeuvre ,qui formera plusieurs épisodes ,est donc , dans ma pensée ,l'histoire naturelle et sociale d 'une famille sous le second Empire .Et le premier
épisode : la Fortune des Rougon ,doit s 'appeler de son titre scientifique :les Origines ."".Emile Zola
Paris le 1er juillet 1871
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Le pionner des vingt romans retraçant la vie des Rougon-Macquart à travers les âges.Je regrette de ne pas avoir commencé par celui ci qui, on le sent, forme le véritable socle et point de départ de toute une lignée. Ce livre pose magnifiquement les bases de cette immense saga. Il prend vraiment le temps de nous présenter toutes les branches de cette famille, tous les vices qu'on y trouve et qui se répéterons inlassablement générations après générations. Je pense vraiment que c'est LE roman incontournable pour comprendre et apprécier cette oeuvre.
Au niveau de l'intrigue en elle-même, on s'accordera surement tous pour dire que ce n'est pas l'aventure la plus mémorable que nous ait proposé Zola. Mais je l'aime beaucoup tout de même, principalement pour son très bon encrage historique et politique.
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Cette année, j'ai décidé de lire toute la saga des Rougon Macquart (en tout cas de commencer), par ordre de publication. Un petit challenge personnel qui me tient à coeur car j'aime beaucoup l'écriture de Zola.

La Fortune des Rougon, premier tome sur vingt publiés, relate l'origine de la famille que nous allons ensuite suivre sur plusieurs générations.

L'intrigue est très politique puisque nous assistons au coup d'Etat qui mettra fin à la IIe République et verra l'avénement du Second Empire, dirigé par le fameux Napoléon Bonaparte.
Les Rougon se servent en effet de l'instabilité politique du pays et des divisions entre citoyens pour accéder au pouvoir et à la richesse.
Ces données historiques sont intéressantes même si la politique n'est pas forcèment ma tasse de thé dans une oeuvre fictionnelle.

Les personnages dépeints par Zola sont pour la plupart détestables ou au mieux méprisables, à quelques exceptions près. L'envie et la cupidité sont présentés dans toute leur laideur.
Les descriptions réalistes sont très évocatrices et transportent le lecteur au XIXe siècle, un voyage dans le temps passionnant.
L'écriture est belle, rythmée, malgré quelques longueurs descriptives.

Pas le meilleur Zola que j'ai découvert mais une oeuvre qui ne manque pas d'intérêt et qui présente au lecteur l'ambition de l'auteur à travers sa fresque romanesque: développer l'intrigue familiale sur plusieurs générations pour illustrer le pouvoir déterministe de la génétique.
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Cet épais roman de Zola tente de mettre en scène l'origine de tous les personnages de la série romanesque, en la personne des ancêtres qui feront porter aux descendants leur fatalité génétique. c'est la vision globale de la race imaginée par Zola, avec ses branches saines, ses branches malsaines ou carrément pourries. On trouvera donc l'origine des trois "gagneurs" de l'oeuvre, Aristide l'homme d'argent, Eugène le politicien, et Pascal le héros de la science qui fera la clôture de l'ensemble, au tome 20, et aura le dernier mot en engendrant un enfant miraculeux, sorte de messie génétique ("Le Docteur Pascal"). Par ailleurs, le récit minutieux du Coup d'état de 1851 vu de la province (Plassans, Aix), et une belle histoire d'amour entre deux jeunes gens, fournissent le cadre politique et sentimental des débuts de la saga. La lourde insistance de l'auteur sur la couleur rouge nous signale que la belle jeune fille sera la victime du sacrifice humain par lequel le Second Empire se fonde. Bien sûr, elle incarne la République assassinée. de bons gros symboles donc, maintes fois répétés au cas où on ne les remarquerait pas, un bon gros roman qui ne manque pas de belles pages qu'on extraira sans peine de cet ensemble pesant et enfantin.
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Comme beaucoup d'entre nous, j'ai lu quelques Zola au collège et au lycée.
J'avais envie de recommencer au début avec La fortune des Rougon, 1er livre de la série Rougon-Macquart, et j'ai aimé comprendre ce début de la généalogie.

Il y a eu quelques dizaines de pages merveilleuses, surtout celles décrivant l'amour entre Miette et Silvère. de magnifiques descriptions de la nature et des sentiments.

Mais en dehors de cela je me suis pas mal ennuyée. Les histoires politiques et tout ce qui se passe à la mairie de Plassans ou dans le salon jaune m'ont vraiment paru longues, j'ai survolé un bon 1/4 du roman.

J'essaierai quand même de continuer avec La Curée, le prochain.

J'ai compris que j'aimais bien le style de Zola, mais cela dépend aussi du sujet. Dès qu'on me parle de politique je laisse tomber ! (et il faut dire que ça prend une bonne partie de ce roman.)
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Je suis ravie de me lancer dans cette monumentale saga des Rougon-Macquart.
Mais ma lecture a été laborieuse, au début j'ai aimé la mise en place des personnages et de l'histoire ainsi que le style efficace, poétique, mais sans entrer trop dans le littéraire prétentieux, de Zola.
En revanche, j'ai eu énormément de mal à me situer historiquement (j'aurai dû mieux écouter lors des cours d'Histoire lol ) , à comprendre pour quelle partie était tel personnage, surtout avec tous les voltes faces qu'ils faisaient j'ai vraiment eu du mal à m'y retrouver.
L'histoire également ne m'a pas passionnée, cette lutte de pouvoir et ces stratégies m'ont par moment vraiment ennuyé et j'avais hâte de finir ce roman.

J'ai quand même beaucoup aimé découvrir l'origine de cette famille et j'ai hâte de lire le prochain tome La Curée.
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Me voilà de retour avec mes chers Rougon-Macquart et avec ce volume, j'ai l'impression d'enfin rencontrer les parents de mon amoureux - bon plein de défauts l'amoureux, cela dit, c'est cohérent... Enfin voici la Genèse !

Comme beaucoup, j'ai lu cette "saga" de façon aléatoire, sans ordre, selon ce qui me tombait sous la main et selon les conseils (de Maman et Papa pour le coup). Pour moi, Zola comme Dickens, j'aime y piocher un livre une fois de temps en temps.

Le roman se déroule à Plassans, où nous commençons par suivre Silvère et Miette, sans trop savoir qui ils sont, sinon que ces jeunes gens s'aiment dans des temps troublés car le coup d'Etat du 2 décembre 1851 par Louis-Napoléon Bonaparte, vient d'avoir lieu.

Nous revenons ensuite en arrière, avec Adélaïde Fouque, épouse puis veuve Rougon, qui s'amourache du braconnier Macquart. Me voilà fin prête pour remonter les racines et les ramures de cette chère famille que je côtoie depuis bien longtemps maintenant.

Je pense que Zola, soit on l'aime, soit on ne l'aime pas, mais on le reconnaît forcément dès que l'on a lu un de ses ouvrages.
Ici, j'ai aimé remonter les branches de tous ces livres déjà lus, comme on ferait une recherche en généalogie, presque personnelle.

Malheureusement, ma version est préfacée et annotée par Colette Becker.
Cette dame, que je ne connaissais pas avant, connaît son sujet, on ne peut le nier. Mais une préface de 30 pages, que je n'ai pas lue entièrement tant ça rentre dans une étude trop approfondie des autres oeuvres de la saga et dont je n'ai pas encore pu apprécier tous les volumes.

Les annotations historiques sont vraiment appréciables, les plans de Zola également, mais l'histoire voire la fin des autres livres sont souvent dévoilées. Ça m'a réellement agacée.

Donc un bon livre, un bon Zola, historique, tragique, critique, comme je les aime, mais pas cette version, je compléterai donc le reste de ma collection en évitant soigneusement les livres préfacés et annotés par Colette Becker.
Je déteste qu'on me dise la fin d'un livre avant même de l'avoir ouvert.
Lien : http://azelma-books.blogspot..
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La Fortune des Rougon est le roman des origines, le prélude au cycle des Rougon-Macquart qui compte parmi l'oeuvre la plus connue de Émile Zola. Au titre d'une introduction, l'ouvrage pose les premiers jalons des dix-neuf livres qui vont suivre. Les puristes évoqueront sans doute Thérèse Raquin qui demeure pourtant une histoire indépendante si l'on s'en tient à la gestae familiale.

Tout le monde l'aura déjà compris : il s'agit d'un classique, d'un roman dans le sens noble du genre. Autre dit, voici une oeuvre de grande qualité qui a eu le mérite de porter le genre à une époque ou il était contesté. Outre l'intrigue, sur laquelle nous allons revenir, le récit se caractérise par son engagement politique (élément à part entière du roman, aujourd'hui tombé en désuétude). Avant son célèbre J'accuse, voilà Zola qui pourfend le Second Empire en tournant en dérision la cupidité, la frousse, l'absence de scrupules d'une bourgeoise qui se rallie au coup de force du futur Prince-Président et bien plus lointain encore Empereur. Pourtant, il s'agit bel et bien d'une critique de l'Empire et de sa cohorte de ralliés plus insincères les uns que les autres.
Outre ce regard orienté à caractère structurant, l'intrigue se compose de deux épisodes qui s'emboitent. D'une part l'amour chaste d'un adolescent et d'une enfant et d'autre part de la stratégie de conquête du pouvoir par une bande de réactionnaires locaux bien peu inspirés et plus originaux les uns que les autres. La seconde sert de prétexte à une critique acerbe. le premier épisode, lu aujourd'hui étonne. le côté romantique (l'inspiration antique, l'Amour qui se dévoile et se découvre dans des circonstances pour le moins originales (le puits), son caractère inéluctable) est omniprésent, mais certains détails interrogent (le regard constant de l'écrivain déjà trentenaire est tellement présent qu'il agace et dessert l'idylle). Leur dénouement rejoint avec habilité les objectifs de l'auteur. Une nouvelle fois, celui-ci est omniprésent du début à la fin.
Lire un classique dont ces conditions n'est pas un exercice facile. D'autant plus que l'écrivain se permet des traits que l'ont peut d'autant plus facilement lui reprocher qu'il appartient à une époque révolue. La caricature est trop fréquente et trop marquée, certains passages sont d'une langueur (pardon) d'une longueur monotone. le ton est toujours virulent, quitte pour cela à faire le choix d'un déterminisme pour le moins agaçant. Toute comme certains seront agacés par cette capacité de tordre le coup à l'Histoire pour mieux valoriser certains épisodes (qui cadrent avec la ligne de l'ouvrage).

Ce grand classique de la littérature doit donc être lu dans une perspective critique. Rendre hommage à l'oeuvre est un présupposé indispensable et de nombreux éléments viennent entretenir ce respect (l'ampleur de la gestae, le nombre de personnages, les situations bien travaillées, les retournements de situations). Mais cet hommage ne peut faire l'impasse d'une certaine prise de distance. A réserver à un public averti donc ! Et conscient qu'il ne s'agit pas là d'une leçon d'histoire, ni même de sociologie…
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