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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voici le roman qui inaugure le célébrissime cycle littéraire des Rougon-Macquart. En nous livrant quelques-uns des secrets du " livret de famille ", Émile Zola nous fait constater, en le feuilletant, que toutes les perversions sont en germe, inscrites ici ou là dans les gènes des différents membres du clan : ambition démesurée, avidité, cupidité, cruauté, orgueil, couardise, jalousie, folie, etc.

Le thème en est le coup d'état de Louis-Napoléon Bonaparte en 1852, alors président de la république, qui va sonner le glas de cette seconde république pour y installer son propre trône d'empereur...
...et les dérives qui iront avec.

Cependant, derrière les coeurs amers ou défaillants de la famille, on voit tout de même poindre quelques lueurs d'humanité, chez l'infortuné Silvère Mouret par exemple, porte drapeau d'une jeunesse qui veut croire en un idéal ou chez Pascal Rougon, le fameux Docteur Pascal (l'opus 20 de la série et qui la clôt).

Pour l'heure, le rôle principal est tenu par Pierre Rougon et sa merveilleuse épouse (je vous la conseille, elle est vraiment aux petits oignons), prêts à vendre n'importe qui ou n'importe quoi pour arriver à la fortune, et qui utiliseront les troubles du coup d'état pour se poser en sauveurs de Plassans (alias Aix en Provence, dont l'auteur est originaire).

Même si ce roman, n'est pas, à mon sens, le meilleur, loin s'en faut, du grand cycle de Zola, il est cependant tout à la fois plaisant et indispensable, car il permet de bien comprendre les origines, et du coup d'état, et de la famille qui va nous intéresser pendant encore dix-neuf romans. Il est, de plus, intéressant (et tout à l'honneur de son auteur) de noter que ce roman réaliste ultra critique vis-à-vis de l'empire fut écrit alors que celui-ci n'avait pas encore expiré à Sedan.

C'est donc avec toute mon humble considération et grand plaisir que j'accorde à Émile Zola un satisfecit pour cette première pierre à l'édifice majeur de sa carrière littéraire. N'oubliez pas néanmoins que toutes ces menues considérations ne sont que mon avis, rien de plus qu'un coup de feu au loin, c'est-à-dire, pas grand-chose.

P. S. : je remercie la personne (Johnny ou Ginette) qui a gentiment supprimé la critique que j'avais écrite il y a environ dix ans, sans m'avertir, évidemment, et surtout sans vérifier que les fusions abusives n'étaient pas de mon fait. La mécanique est toujours la même : acte 1, Kiki-la-fusion fusionne — ça c'est son rôle — des éditions qui n'ont rien à voir — ça normalement ce n'est pas son rôle — et, fatalement, des doublons apparaissent. Acte 2, Johnny-le-nettoyeur ou Ginette-la-soufflette viennent faire le ménage dans les doublons et tranchent là-dedans à grands coups de machette, sans demander conseil et avec un discernement digne d'éloges : moralité, mes critiques s'envolent périodiquement dans les oubliettes de Babelio. Alors merci Kiki-la-fusion, sans oublier Johnny ou Ginette.
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C'est drôle comme on oublie vite ce qui est si agréable...
J'avais pris comme bonne résolution de relire des classique au 1er janvier 2017. Même si les bonnes résolutions sont faites pour ne pas être tenues c'est à l'aube 2018 que je me décide enfin.

Mais quel bonheur de replonger le nez dans les Rougon Macquart. L'écriture de Zola que j'avais oublié si belle dans ses descriptions et si cynique dans certains de ses commentaires. Et puis je trouve que la saison se porte à lire de tels textes. Installé bien chaudement au fond du canapé avec une tasse de thé et un bon vieux roman, il n'y a rien de tel pour combattre le froid hivernal.

Zola a travers sa saga nous démontre les tournants que certains gènes héréditaires peuvent prendre. Les descriptions physiques ou morales des personnages sont extrêmement travaillés et sont jubilatoires pour le lecteur.
C'est également sans compter sur la critique politique de l'époque, le coup d'état de Napoléon III, et bien évidemment des personnalités qui retournent leurs vestes aussi vite que le courant politique au pouvoir. Zola est sans concession , il est parfois franc et brutal.
Quand aux sentiments humains qui sont terriblement bien décrits une fois de plus, l'auteur est cette fois ci doux et soyeux.

Cette ambiguité d'écriture de l'auteur montre tout le talent de celui-ci.

Tout cela pour dire que je n'ai aucunement regretté de re-plonger dans les textes de Zola, que j'aimais déjà beaucoup dans mon jeune temps, mais dont j'avais oublié la plume agréable et acérée.
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Dans ce premier volume, on fait la connaissance des protagonistes, leurs liens de parenté, leur évolution, alors que la République est en train de trembler, le Second Empire pointant le bout de son nez. le terrain de jeu est une ville de province imaginaire, Plassans, avec ses quartiers bien séparés les uns des autres, ses portes…

« Il y a une vingtaine d'années, grâce sans doute au manque de communications, aucune ville n'avait mieux conservé le caractère dévot et aristocratique des anciennes cités provençales. Elle avait, et a d'ailleurs encore aujourd'hui, tout un quartier de grands hôtels bâtis sous Louis XIV et sous Louis XV, une douzaine d'églises, des maisons de jésuites et de capucins, un nombre considérable de couvents. La distinction des classes y est restée longtemps tranchée par la division des quartiers. Plassans en compte trois, qui forment chacun comme un bourg particulier et complet, ayant ses églises, ses promenades, ses moeurs, ses horizons ». P 52

Emile Zola a choisi de nous présenter d'abord deux jeunes gens, Miette âgée de treize ans et son amoureux Silvère, qui se rencontrent à la tombée de la nuit pour ne pas être surpris et se découvrent. Silvère est un républicain convaincu ; il s'est instruit tout seul en lisant ce qui lui tombait sous la main et donc mal digéré selon les termes de l'auteur. Ils vont suivre le mouvement de la révolte des pauvres pour protéger la République et sont touchants, notamment Miette, enveloppée dans sa cape rouge et brandissant le drapeau.

Ensuite, l'auteur revient sur les différents protagonistes en nous décrivant la mère Adelaïde, ou tante Dide qui a eu un enfant de son premier mari : Pierre Rougon et deux autres enfants de son amant : Antoine et Ursule Macquart… On a ainsi la branche « dégénérée », pauvre, ignorante, les Macquart et celle qui va s'enrichir de manière plus ou moins brillante : les Rougon….

J'ai aimé la manière dont Zola construit ce roman, un premier chapitre qui raconte un évènement et les autres qui évoquent les personnages et leurs vies, sur fond de magouilles pour faire le bon choix et tirer les marrons du feu, opportunistes le plus souvent, retournant leur veste au bon moment estimant ne pas avoir la vie qu'ils mériteraient.

« La révolution de 1848 trouva donc tous les Rougon sur le qui-vive, exaspérés par leur mauvaise chance et disposés à violer la fortune, s'ils la rencontraient jamais au détour d'un sentier. C'était une famille de bandits à l'affût, prêts à détrousser les évènements. Eugène surveillait Paris, Aristide rêvait d'égorger Plassans, le père et la mère, les lus âpres peut-être, comptaient travailler pour leur compte et profiter en outre de la besogne de leur fils; Pascal, seul, cet amant discret de la science, menait la belle vie indifférente d'un amoureux, dans sa petite maison claire de la ville neuve. » P 99

J'avoue une préférence pour Félicité, la femme de Pierre Rougon, qui tire les ficelles de façon magistrale, avec ses réceptions tape à l'oeil dans son salon jaune, tout en lorgnant sur l'appartement d'en face qu'elle rêve de conquérir. de même j'ai pris beaucoup de plaisir à détester Antoine Macquart qui représente ce qu'il y a de plus pourri dans la branche.

Adelaïde n'est pas mal non plus, avec ses crises de folie (hystérie, bipolaire ?) qui ouvre une porte durant la nuit pour pouvoir rejoindre son amant.

J'ai lu, il y a fort longtemps, « L'Assommoir » et « Germinal » mais il manquait des éléments, ce livre permet de situer tout le monde.

Une belle écriture, parfois trop d'emphase, mais le contexte historique est tellement bien utilisé (cela permet de réviser !). Zola a voulu faire pour le Second Empire, ce que Balzac avait réalisé pour la Restauration et la Monarchie de Juillet, il ne s'en est jamais caché mais « Ne pas faire comme Balzac. S'attacher moins aux personnages qu'aux groupes, aux milieux sociaux… Et il n'y a pas d'ouvriers chez Balzac » écrit-il.

Je préfère l'écriture De Balzac, même si digressions, car il est moins chirurgical. A force de vouloir étayer sa théorie, Zola est trop dans l'opposition entre le bien et le mal, il oppose les personnages de manière trop tranchée et soulève moins d'émotions chez moi. Il n'en reste pas moins que sa férocité est jubilatoire pour le lecteur.

En route pour « La Curée »!

Challenge XIXe siècle
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Rien ne va plus dans la petite ville de Plassans en Provence en cette fin d'année 1851...Des insurgés ont pris les armes pour défendre la République que Napoléon III compte bien renverser pour s'installer seul au pouvoir.
Dès lors, ce qui apparaît pour certains comme un combat d'idées, de défense des libertés et de grandeur est, pour d'autres, une formidable et unique opportunité de tirer parti de la situation pour s'enrichir ou changer de statut social...C'est le cas du couple Rougon, Pierre et Félicité, commerçants en huile, qui vont déployer tous les moyens pour avancer leurs pions et consolider leurs positions matérielles et leur influence dans la ville, tout essayant de sentir le vent venir et manoeuvrer habilement.

En situant les événements de ce premier épisode Les Rougon-Macquart, I : La Fortune des Rougon dans les quelques jours précédant le coup d'état du 2 décembre 1851, Émile Zola met en opposition deux sociétés, deux visions du monde, représentées pour la part idéaliste par Sylvère et Miette deux amoureux purs et sincères qui s'engagent pour la défense de la république et, pour la part opportuniste et profiteuse, les petits commerçants envieux, les petits fonctionnaires qui rêvent de revanche et de pouvoir, qui vont manœuvrer en utilisant cette période de troubles pour tirer les marrons du feu. Veules, magouilleurs, comploteurs et assez lâches, ce sont pourtant eux qui émergeront, non pas la tête haute mais la tête pleine d'envie de pouvoir et de réussite sociale, peu en importe le prix, établissant la petite bourgeoise et ses valeurs comme principale référence dans cette moitié de XIXème siècle.
Ce premier roman de la saga des Rougon-Macquart installe donc bien les origines et jette les bases et le ferment de toutes les tares, les grandeurs et ressorts, non seulement de la famille, mais plus largement de la société dans laquelle vont se jouer les grandes luttes historiques du XIXème siècle ; et même si j'ai trouvé dans ce roman quelques longueurs et des développements quelquefois répétitifs, j'ai apprécié cette peinture sociale très fouillée, réaliste et très instructive.
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Enfin je commence à la source de la série des Rougon-Macquart, aux racines de cette famille à double-lignée dont je connais surtout la plus misérable.
Nous sommes à Plassans, en Provence, à l'aube du Second Empire, et nous suivons d'un côté la famille de Pierre Rougon, fils légitime d'Adélaïde Fouque, elle-même fille de riches maraîchers, et d'un autre celle d'Antoine Macquart, fils illégitime nés de la relation d'Adélaïde avec le braconnier Macquart, son voisin et son plus grand amour.
Malin, sûr de son droit, Pierre parvient à récupérer la totalité de l'héritage familial après le départ plus ou moins forcé d'Antoine et de leur soeur Ursule.
C'est d'un côté par cette ascension sociale de la branche légitime et de l'autre par l'héritage de certains traits familiaux que les deux lignées vont émerger du tronc généalogique et vont s'opposer sur les générations suivantes.
J'ai retrouvé avec plaisir les premières apparitions de personnages que je connais depuis longtemps, comme Gervaise ici encore adolescente, et le docteur Pascal, dont les études sur l'hérédité concluent la série 20 tomes plus tard.
J'ai fait la connaissance de cette branche qui ne m'avait jamais vraiment attirée, celle des Rougon, ainsi que celle d'Ursule, la troisième branche qui est celle des Mouret.
Enfin, j'ai surtout rencontré le fils orphelin d'Ursule, le beau, le pur Silvère qui va s'engager auprès des insurgés lors de ces nuits sanglantes qui suivent le coup d'état, le seul - avec le docteur Pascal et peut-être ses parents - à vivre de passion et non de machinations financières.
Les passages qui évoquent l'amour que portent Silvère et la petite Miette l'un pour l'autre sont comme une parenthèse dans ce monde sordide et corrompu que décrit Zola, et les plus belles pages, que j'ai relues deux fois, se passent dans cette rivière où Miette apprendra à nager, où elle se laissera aller à suivre le courant dans l'obscurité de la forêt, l'eau caressant doucement son corps.
Zola est donc capable de romantisme!

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Relecture du 2018-06-15
Mon avis m'a vraiment pas changé depuis ma première lecture... Je suis encore enthousiaste face à l'écriture majestueuse de cet auteur. Je rajouterai seulement que je crois avoir été encore plus touchée et émue par l'histoire de Silvère et Miette... Lire leurs premiers balbutiements et toute cette fougue amoureuse juvénile et innocente m'a donné des frissons... Et que mon coeur a saigné en lisant les dernières pages du chapitre 5... Une très belle et très forte relecture...

Eh bien ! Voilà... ma première lecture à vie de Zola est terminée... et j'ai été ravie ! Personne n'écrit plus comme ça aujourd'hui. Zola prend son temps et le lecteur apprécie. Une écriture sublime, fluide, toute en douceur, même s'il raconte les travers de l'être humaine, l'avidité et l'envie de pouvoir. Je suis heureuse d'avoir débuté par le premier de la série des Rougon-Macquart ; en préface, l'auteur le dit lui-même, voici les origines. Cette base solide me permettra, j'en suis certaine, d'apprécier encore les 19 autres tomes de cette saga.
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Premier festin, servi par Maître Zola pour nous régaler de sa saga des Rougon-Macquart.

Comme mise en bouche, on commence par un terrain vague, aux portes de Plassans, petite ville de Provence. Un ancien cimetière dont les ossements ont été déménagés, une pierre tombale oubliée où deux très jeunes amoureux, Silvère et Miette, se donnent rendez-vous en tout bien tout honneur.
En entrée donc, un bel amour, plein d'innocence, naïf et pur, mais avec tout de même une petite sauce qui risque d'être indigeste car elle renferme la fièvre toute républicaine du jeune Silvère alors que le coup d'État de Louis Napoléon Bonaparte se déroule pour enterrer cette République et faire triompher le Second Empire.

L'appétit aiguisé, nous passons aux différents plats servis sur des plateaux remplis de Rougon-Macquart avec une petite touche de Mouret. Là, il faut avoir l'estomac bien accroché pour déguster à leur juste valeur ces plats bien épicés ! Zola nous sert des caractères qu'il a bien fait mijoter pour en faire ressortir toutes les saveurs.
Des traits de paysan mal dégrossi, un cerveau fêlé, un museau de fouine, un visage doux et volontaire… les lois de l'hérédité sont surprenantes ! Mais surtout des tempéraments qui s'aiguisent dans les gènes pour donner un merveilleux cocktail familial avec des vices poussés à l'extrême. On y goûte alors la paresse haineuse, la convoitise, des instincts de domination, de la vanité, des sournoiseries, de la couardise calculée, un orgueil démesuré, des appétits pécuniaires féroces…Tous ces jolis traits de caractère afin de servir des ambitions bien effrayantes et surtout asseoir la fortune des Rougon.

Pour alléger tout ça, nous digérons avec quelques détails politiques et somnolons un peu avec les envolées lyriques sur les amours de Silvère et Miette car c'est tout de même Zola qui dirige le festin !

Et s'il vous reste encore une petite place, un dessert terriblement acide où triomphe l'infamie.

Bon appétit !
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Parvenue presque au bout des Rougon Macquart, je revisite avec un oeil beaucoup moins négatif ce premier tome fondateur, qui m'avait pour le moins déroutée et plutôt déplu au commencement de ma lecture, sans doute pour de mauvaises raisons, à commencer par le fait qu'en l'ouvrant j'en attendais quelque chose qui'il n'avait pas à offrir, et pour cause: dès le premier tome j'aurais voulu être plongée dans le Paris de la Curée et dans les méandres économico-politiques du second Empire.
Or nous sommes avec ce premier volet aux frontières de cet Empire, l'intrigue étant déportée à Plassans, aux origines du mal en quelque sorte, là où la malédiction de la lignée prend sa source et qui se développera de roman en roman à travers la dégénérescence des descendants, morale chez les Rougon, physique côté Macquart. Dans cette perspective, la destinée du jeune couple Sylvère - Miette, que j'avais trouvée mièvre à la lecture, prend tout son sens, de même que le choix du lieu et la perversion diabolique du couple Rougon.

La fortune des Rougon est donc bien, je le comprends sur le tard, une pierre fondamentale de l'édifice sur lequel la terrifiante Adélaide Fouque fera peser tout au long de la sage l'ombre de sa folie. Je prendrai plaisir à le relire une fois le dernier tome refermé, pour boucler la boucle de ce monument littéraire.
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Il est parfois intéressant de lire le premier tome d'une saga après en avoir découvert d'autres auparavant... enfin surtout quand il s'agit des Rougon-Macquart.

En effet, le portrait global d'une société à travers le destin d'une famille que s'est donné pour but Emile Zola permet une lecture non-linéaire intéressante. Après avoir lu plusieurs autres tomes (L'Assommoir, Germinal, Au bonheur des dames, La faute de l'Abbé Mouret, Nana), la lecture de ce tome originel prend une autre saveur.

On découvre les origines de la famille et ce qui guidera l'ensemble de ses membres tout au long de leur vie: argent, pouvoir, reconnaissance, gloire. Zola n'est pas tendre avec ces personnages, une drôle de haine-amour pour les avoir suivis si longtemps et en avoir fait le coeur de son oeuvre. J'avais souvent loué Zola pour la peinture qu'il avait réussi à faire de son siècle, mais à la lecture de ce roman, c'est ce rapport ambigu avec ses "créatures" qui me semble le plus intéressant.

Le style est en tout cas toujours aussi riche. Les longues descriptions qu'on lui reproche parfois servent ici le propos. Ainsi, la longue ouverture qui pose un lieu particulier de la ville de Plassans sera utile tout au long de l'histoire, les lieux étant des acteurs tout aussi essentiels que les personnages chez Zola.

Évidemment le contexte politique est également très intéressant, étant donné le choix de l'événement précis autour duquel tourne toute l'histoire. La narration est d'ailleurs très habilement menée, de façon très moderne pour un romancier du 19ème, avec des allers retours chronologiques qui permettent de ménager un suspense final assez marquant.

Zola est donc assez jouissif à redécouvrir à l'âge adulte, après des lectures adolescentes qui furent un peu contraintes même si pas non plus désagréables à l'époque.
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CHALLENGE ABC 2014/2015 (26/26)

Moi qui ne suis pas une grande fan de classique (à part Victor Hugo mon préféré), je ressors complètement soufflée par cette lecture. Certes, comme tout le monde, j'avais dû lire, au temps des mes années "lycée", un ou deux tomes de cette grande saga que sont les "Rougon-Macquart" mais j'avais oublié la puissance de la prose de l'auteur (que je n'avais d'ailleurs peut-être pas appréciée à sa juste valeur à l'époque). Comme il me fallait un écrivain en "Z" pour terminer mon challenge ABC et que la magnifique collection que je possède de la série ( qui jusqu'à présent servait uniquement de faire-valoir à ma bibliothèque) me faisait de l’œil, j'ai trouvé plus logique de commencer par le premier tome.
Zola nous y narre la genèse de cette famille, genèse bâtie sur la cupidité, une ambition démesurée et une mesquinerie sans limite, par des personnages aux multiples tares mais dont l'alliance (Pierre et Félicité) permettra de satisfaire leur soif de pouvoir, au mépris du sang qu'ils répandront au cours de leur ascension.

L'écriture de Zola est magistrale. Tout est décortiqué, analysé avec précision, du caractère des protagonistes, aux lieux traversés et aux faits à proprement parler pour nous offrir une peinture sociale des plus réalistes. J'avoue que parfois certains passages me paraissaient un peu longs tandis que l'instant d’après, la tournure d'une phrase au détour d'une page me remplissait d'admiration devant un tel talent. Je préfère garder en moi l'image de Miette en figure de la République morte au combat ainsi que celle de l'amour innocent que lui portait Sylvère même si c'est sur les vices des autres personnages que va être bâtie l'intrigue des 19 autres tomes de la série. Je ne sais pas si j'aurai le courage et le temps de m'attaquer à la suite de ce roman mais il est certain que j'inscris Zola dans la liste de mes auteurs classiques favoris à côté de l’indétrônable Victor.
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