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sur 8455 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« Germinal » où quand Zola fait du Zola
Publié en 1885, « Germinal » est le treizième volume de la série « Les Rougon-Macquart », une « Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire ».
On voit ici débarquer à Montsou, dans le Nord, le jeune Étienne Lantier - fils de Gervaise Macquart et de son amant Lantier - fraîchement renvoyé de son travail pour avoir giflé son employeur.

C'est la crise. La Compagnie des mines décide de baisser les salaires (tiens donc ! La méthode été déjà connue)…Déjà miséreux parmi les miséreux, les mineurs ne tarderont pas à se laisser convaincre par Lantier de se mettre en grève, face à une direction intransigeante dans son refus de négocier avec le personnel.

Germinal, c'est le récit circonstancié d'une grande grève dans le milieu du charbon telle qu'à pu la vivre Zola dans son travail préparatoire à la rédaction de ce sombre treizième volume ; lui qui suivit de près celle d'Anzin au printemps 1884.
C'est aussi, pour moi, le plus noir des «Rougon-Macquart », pire que « L'assommoir »…Un roman où Zola fait du Zola en ceci que plus que dans beaucoup de ses romans, le trait me paraît épais, exagéré, caricatural ; dans ce milieu noir par nature qu'est le charbonnage.

Bref, on l'aura compris : ce Zola là n'est pas mon préféré… dans la forme. Malgré tout, sur le fond, le coté documentaire au sujet de la gestion de conflit de l'époque est saisissant. le combat « syndical » de Lantier édifiant, jusqu'à dans sa démesure. Un combat complexifié par la relation quasi-amoureuse Lantier/Catherine qui ne peut que projeter l'un contre l'autre Lantier et Chaval, un ouvrier vaniteux et brutal, amant de Catherine, quand il prendra fait et cause pour les patrons contre la grève.

Et puis Souvarine…

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Même si on le considère parfois comme le chef-d'oeuvre de Zola, "Germinal" est à mes yeux une oeuvre assez décevante, loin, très loin, d'être le chef-d'oeuvre de Zola.
C'est une oeuvre qui j'ai lu à froid, qui ne m'a pas fait l'effet d'un livre plein d'émotions-comme Zola en fit, parfois. Pour moi, "Germinal" est trop naturaliste et pas assez lyrique. Or, moi, ce que j'aime chez Zola, c'est ce lyrisme fou qui émeut tant, c'est ces longues descriptions sublimes, ce n'est pas ce naturalisme que rien ne transcende.
"Germinal" me semble l'exemple même, de tout ce que peut faire Zola pour me déplaire : style assez négligé, volonté d'exhaustivité ( sur une thématique ), longueurs, personnages ennuyeux.
Pourtant, même ici, il y a de bonnes choses dans "Germinal" ; on trouve des moments puissants, une sorte de puissance brute qui se dégage du texte ( quel dommage que cette "puissance brute" n'ait pas été plus travaillée ), mais "Germinal" reste, pour moi, un "Rougon-Macquart" secondaire, pas mon "Rougon-Macquart" préféré, un ouvrage de second rang dans l'oeuvre de Zola.

[...]

"Germinal" n'est pas le "Rougon-Macquart" que je préfère, loin de là !...
Je ne lui ai pas trouvé la puissance, la perfection du style, le caractère épique de "La Faute de l'abbé Mouret" ou du "Bonheur des Dames", ou plutôt, je ne l'ai trouvé que dans quelques passages.
Hors, j'ai toujours trouvé qu'un Zola auquel il manque la puissance de description, le caractère épique, ce n'est pas un bon Zola.
Pour moi, Zola, c'est les longues descriptions à perte de vue, la langue la plus simple et la plus raffinée, qui nous fait vivre leurs aventures aux côtés des personnages. C'est du moins là la grande qualité, l'immense, l'inestimable qualité que je trouve à Zola dans ses plus beaux récits !...
Et je ne l'ai pas trouvé, comme je l'ai dit précédemment, dans "Germinal".
C'est une étude précise et dépourvue de manichéisme du fonctionnement d'une mine et en cela il y a de l'intérêt au texte ; mais, il faut bien l'admettre, ce texte ne m'a pas semblé être, illuminé de hautes qualités littéraires ; je l'ai même trouvé un peu froid et parfois fastidieux.
Bref, un Zola des plus moyens !...

[...]

Disons-le tout de suite : ce livre est un peu décevant. Malgré de beaux morceaux ( le début, la fin, le paragraphe "Alors sur le terri ébranlé, Souvarine se leva", etc. ), n'en déplaise à ceux qui considèrent que c'est le meilleur livre de Zola, ce livre reste assez quelconque. Description de la pauvreté ? Banalités. Grandes scènes épiques ? Où ça ? Livre écrit pour la défense des mineurs ? Non, même pas ! Au Bonheur des Dames n'est sans doute pas un grand livre politique, mais il est sans doute plus politique que Germinal...

Deuxième et troisième critiques collées par un administrateur.
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Dans la famille Rougon-Macquart, je voudrais le tome 13 !

Et ce treizième tome de la grande saga familiale s'ouvre sur l'arrivée d'Etienne Lantier dans le Nord. Venu chercher du travail, il va se faire mineur, et avec lui, on découvre les conditions d'existence rudes de ces gens. Et il va mettre un sacré bazar, ce petit agitateur !

Car si les conditions de travail sont rudes, l'existence est de plus en plus précaire pour ces pauvres hères pressés comme des citrons par leur employeur. Alors le combat social s'organise, la lutte syndicale se met en branle, mais les patrons ne veulent rien entendre, et tout est prêt pour un bon gros bain de sang...

Germinal a été le second roman de Zola, que j'ai lu quand j'avais une quinzaine d'année, juste après le Bonheur des Dames, que j'avais adoré, en grande partie pour sa fin heureuse pour l'héroïne... Sur le coup, Germinal m'avait laissée un peu perplexe, et depuis, je l'ai relu deux ou trois fois, et je l'apprécie de plus en plus. Peut-être parce que c'est le passé de ma région ? Peut-être parce que mes enfants ont dû le lire à leur tour et que cela nous a permis d'avoir de très beaux échanges sur le monde du travail et le monde syndical...

Pour ceux qui auront apprécié ce roman, le film avec Depardieu dans le rôle de Mahieu et Renaud dans celui de Lantier est assez fidèle à l'oeuvre, et Renaud campe un Lantier absolument parfait ! Et si vous passez dans le 62, faites-le détour par Lewarde : le centre historique minier vaut la visite, surtout la descente dans la mine !

Au noooord, c'étaient les corons....
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Avec un peu d'appréhension au début (j'avais un peu peur de le trouver barbant), je me suis vite rendue compte qu'il se lisait plutôt bien finalement. J'avais mis Zola dans le même panier que Flaubert, c'est-à-dire genre 90% de description pour seulement 10% d'action, je m'étais en fait complètement trompée.

Alors oui, il y a pas mal de descriptif, mais c'est ce qu'il faut pour nous plonger dedans et comprendre le quotidien des "charbonniers". L'action est elle aussi bien présente.

J'aurais en fait passé un agréable moment, l'histoire et le contexte dans lequel elle se déroule sont fort intéressants, et l'écriture est plutôt plaisante.

C'est un classique qui se lit très bien et qui est assez prenant. J'en suis étonnée moi-même, je ne m'y attendais pas tellement. Je me force à lire un livre dit "classique" par trimestre, car même si j'en ai quand même lus pas mal quand j'étais plus jeune, il m'en reste encore beaucoup à découvrir. Et j'avais donc choisi "Germinal" dès le début de l'année pour un défi, que j'ai repoussé ces trois derniers trimestres ; mais maintenant qu'il ne me reste plus que deux catégories à valider et que la fin de l'année approche, il a bien fallu que je m'y colle... Et pourtant, là maintenant, je ne le regrette absolument pas !

[Lecture octobre 2020]
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Germinal est le grand roman social des luttes ouvrières, en l'occurrence celles des mineurs du nord de la France. Comme souvent, Zola a abattu un travail documentaire colossal. le fonctionnement d'une mine au XIXe siècle n'a plus de secret après cette lecture. Mais au-delà des aspects techniques, Zola décrit avec réalisme et lyrisme l'horreur des conditions de vie d'hommes, de femmes et d'enfants dont la besogne harassante suffit à peine à une maigre pitance. 
 
Essentiel d'un point de vue historique, Germinal nous rappelle également que ce type d'exploitation humaine existe toujours dans le monde. le roman suscite un inévitable examen de conscience. Plusieurs lecteurs sont emportés par la révolte des protagonistes et l'espoir qu'elle soulève. Personnellement, j'ai plutôt sombré dans la noirceur, la misère et l'injustice. Une lecture donc particulièrement pénible, encore plus que celle de l'Assommoir. Mais qui a dit que littérature rime nécessairement avec partie de plaisir ? Pas moi.
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Étienne Lantier, fraîchement renvoyé de son travail pour avoir giflé son employeur, arrive à Montsou, dans le nord de la France.
Il y accepte un travail dans les mines de charbon et y découvre les conditions déplorables de travail et de vie des ouvriers ainsi que les injustices qu'ils subissent de la part de leur hiérarchie.
Il va progressivement convaincre les mineurs de se revolver et de se lancer dans une grève dont il sera malgré lui le leader.
.
Ce livre est le 13ème tome des Rougon-Macquart. Un grand classique ! Précisons ici que j'ai lu une version abrégée de ce roman.
Je craignais que le style d'écriture soit difficile à comprendre, ça n'a pas été le cas.
Ce roman se veut résolument sombre (au sens littéral comme figuré). On plonge dans l'univers des mines, au 19ème siècle... On ressent la souffrance physique et la détresse morale de ces mineurs qui descendent, jours après jours, risquant leur vie pour un salaire qui ne leur permet même pas de manger à leur faim !
Avec tout de même cette lueur d'espoir incarnée par Étienne Lantier, qui va oser se mesurer à la hiérarchie, et tenter d'améliorer leurs conditions de vie.
Un livre que j'ai apprécié même si ce n'est pas le genre littéraire que j'affectionne habituellement.
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j'ai tenté une première fois de lire ce roman lorsque j'étais plus jeune, en seconde ou en première, et j'avais eu énormément de mal à entrer dans l'intrigue: je trouvais le style de Zola très lourd, et je n'avais pas réussi à le finir. Mais cette fois, après avoir lu douze Zola, j'y suis parvenue! Voici ce que j'en ai pensé.

-Tout d'abord, je suis entrée sans problème dans l'histoire. L'auteur ne perd pas de temps en description qui dure dix ans, non, on découvre tout de suite Lantier et ses problèmes, l'univers de la mine. J'ai particulièrement aimé cet aspect: dans certains livres, les débuts descriptifs ne me dérangent pas, mais dans Germinal, dont le sujet est déjà lourd, je ne pense pas que j'aurais apprécié.

-J'ai aussi beaucoup aimé l'intrigue en elle-même: les rebondissements sont nombreux, on ne s'ennuie pas. L'histoire devient de plus en plus forte, va de plus en plus loin, jusqu'à attendre un climax que j'ai trouvé très réussi. On sent que Zola a passé beaucoup de temps à sa rédaction!

-Les personnages aussi sont très réussis: ils sont certes un peu nombreux (il faut rester concentré!), mais ils sont hauts en couleur, et attachants. La Maheude est un personnage que j'ai adoré, elle est très humaine, dévouée à sa famille. J'ai aussi beaucoup aimé leurs différences, on a de tout: des vieux, des jeunes, des rebelles, des calmes, des penseurs, des suiveurs, des jaloux, des courageux... C'est une vraie fresque humaine, et je trouve que Zola est tout simplement un maître dans la conception de personnages.




-Cependant, j'ai quelques petits bémols à soulever. Par exemple, les sous-intrigues un peu trop nombreuses: on a plusieurs passages pour découvrir les "patrons", comme Mr. Hennebeau, et j'ai trouvé ces passages un peu lourds. Honnêtement, que sa femme le trompe, je ne vois pas vraiment ce que ça apporte à l'intrigue!

Au final, j'ai bien aimé ce roman, même s'il est loin d'être mon préféré de la saga. Je pense qu'il plaira à ceux qui s'intéressent à la révolte, au monde des mineurs. Par contre je pense que ceux qui cherchent le bon Zola pour commencer risque d'avoir du mal à accrocher, car c'est tout de même un roman assez particulier! En revanche, je conseille à tous le film de Claude Berry, de 1993, avec Renaud, Gérard Depardieu et Judith Henry, une bonne adaptation du livre.
Lien : http://livroscope.blogspot.f..
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Zola a vécu dans le temps des exploitations minières et dans le temps de la création de nouvelles pensées politiques: socialisme, internationale communiste, anarchisme...
En décrivant la rencontre d'Etienne Lantier avec les Maheu, Zola ne nous raconte pas que l'histoire d'une grève... il nous raconte bien plus...
D'une part, il trace un portrait psychosociologique de la famille minière de cette époque, à savoir la pauvreté, la précarité, les enfants qui travaillent... il nous brosse aussi les loisirs de cette époque dans le monde ouvrier: café, boissons, bal, sexe...
Il nous fait également un parallèle avec la bourgeoisie de l'époque: quand Cécile mange des petits pains, les autres mandient un quignon...
Puis, différents protagonistes de cette fresque sont les reflets de la pensée de l'époque: Maigrat, le reconverti... Souvarine l'anarchiste, Etienne favorable à l'Internationale...
On peut aisément faire une analogie entre Germinal et ce qui s'est passé à Clabecq... l'air de rien, ce récit est toujours d'actualité.
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Dépassant le cadre réaliste pour offrir à son projet un point de vue qui lui correspond davantage (l'approche naturaliste), Zola signe avec Germinal l'un des points clefs de son oeuvre, Les Rougon-Macquard. Étude sociologique et humaine des milieux industriels et (principalement) miniers, Germinal c'est avant tout un regard jeté en arrière sur ce que fut la révolution industrielle en France, berceau du capitalisme tel que nous le connaissons. A travers Étienne Lantier, le lecteur observe et vit la misère ouvrière des corons, s'anime pour ses combats, se désole de ses défaites. Zola ne fait aucune concession et conduit ses personnages au plus près des horreurs de la réalité : déceptions amoureuses, sinistres miniers, conflits politiques, échecs idéologiques. La profondeur de l'engagement de Zola n'a d'égale que la puissance des thèmes qu'il manie au coeur de sa trame narrative ; la quintessence du roman industriel au service d'un humanisme encore bien malmené dans cette fin du 19ème siècle.
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Zola nous fait découvrir ici l'univers des mines , avec son naturalisme , il réussit à transmettre au lecteur toute l'intensité de la vie de ses "ouvriers" , leur précarité , leur souffrance , leur révolte , ...
Très très bon roman !
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