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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est aussi l'histoire d'un désamour violent entre le peuple et ses pseudo-élites, des fake news avant l'heure (les généraux vendus aux Prussiens pour un million), la montée des haines, une guerre civile (donc fratricide) dont Zola retrace certains des prémices... Que de choses qui nous renvoient un écho 150 ans après !
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La Débâcle, 19ème tome des Rougon-Macquart, est le seul roman de Zola sur la guerre. L'auteur s'est attaché à décrire avec exactitude tous les moments de vie du soldat : marche éprouvante vers les lieux de bataille, l'attente de celle-ci, la bataille en elle-même, mais aussi le fat d'être prisonnier ou de mourir. Oui, aucun aspect n'est oublié, même celui de la population qui essaye de comprendre ce qui se passe est retranscrit. A certains moments, le soldat est peut-être finalement rattrapé par son instinct d'animal : tout ce qu'il veut c'est manger et survivre et tant pis pour les autres.

Dans les moments les plus noir, Jean et Maurice se lient d'amitié, veillant l'un sur l'autre. Mais ils vont être séparés lors de la Commune de Paris dans les 100 dernières pages. Maurice, instruit, est révolté contre le pouvoir mis en place et veut un renouveau, tout le contraire de Jean, restant fidèle à ses croyances.

Malgré l'épaisseur du roman, La Débâcle est un des meilleurs romans de la série. Outre l'utilisation de l'Histoire pour expliquer la chute du 2nd empire, le récit de Zola est juste et sans fausse notes. Il montre bien une France orgueilleuse qui veut absolument gagner, mais aussi qui peut se relever des multiples blessures qu'on lui inflige.

A lire !
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La débâcle, c'est d'abord le récit d'une "drôle de guerre", où les soldats attendent l'ennemi sans savoir où il est, avancent puis reculent. Dans cette guerre d'usure, les esprits s'échauffent et la motivation s'érode quand le ventre est creux. Oui, il est d'abord plus question de nourriture, de son manque ou de sa préparation, que de combats.
Et puis, c'est "l'étrange défaite", dans des pages où le comique tragique de l'Empereur vidant ses entrailles au-bord des chemins, de Mc-Mahon blessé à la fesse, côtoie l'épopée sanglante des simples soldats. Ces pages n'ont pas le lyrisme de la description de Waterloo dans les Misérables, Zola ne décrit pas en poète, mais en naturaliste, au plus près des soldats. Ce n'est plus la chute d'un Aigle, mais celle d'un "Napoléon le Petit". On se perd un peu dans ce flot de noms de lieux, de noms de compagnies, comme les soldats eux-mêmes sur le terrain, impuissants, juste bons à être canardés dans les champs de choux. C'est de l'histoire-bataille, à hauteur d'hommes, avec ses tripes ouvertes, ses membres découpés et ses flots de sang. Quoi de plus beau et horrible que la description - vraie - du camp de la Misère, cette prison transformée en cimetière, lorsque les éléments eux-mêmes sont contre les hommes.
Quelques lueurs de beauté et de douceurs traversent ce roman, notamment l'amitié fraternelle - voire amoureuse ? - entre Jacques et Maurice, deux hommes que tout oppose au début, de deux classes différentes, et à la fin où ils ne sont pas dans le même camp politique, mais que les souffrances communes unissent. Et puis, je salue aussi les quelques personnages féminins, toutes les 3 très fortes à leur manière : Gilberte qui joue de ses charmes pour se rendre la vie plus supportable mais aussi servir ses proches, Henriette, figure maternelle et consolatrice, infirmière-martyr, et Sylvine, amante, mère et patriote.
Un des chef-d'oeuvre des Rougon-Macquart, que je regrette de n'avoir pas lu plus tôt.
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Pour une fois chez Zola, je trouve que la documentation accumulée par l'auteur (les noms des villages, la topographie, les dates des évènements, les mouvements de troupes, les noms des généraux, les noms et les numéros des corps d'armée, des divisions, des régiments…) étouffe par moments la fiction. Cependant, les descriptions minutieuses de la composition des batteries et du fonctionnement de chaque arme (infanterie, cavalerie, artillerie…) s'avèrent des plus passionnantes. Le destin des personnages fictifs ou, et c'est l'originalité ici, historiques, est comme toujours chez Zola émouvant. Si au début, je me suis un peu retrouvé dans la position des soldats français : c'est-à-dire dans l'attente d'action ; dès que l'enfer des combats commence, impossible pour moi de quitter le livre. D'autant que Zola tire à boulets rouges (c'est le cas de le dire) sur l'armée française, loin de son ancienne gloire (notamment de la Grande Armée de Napoléon 1er). La comparaison avec l'armée allemande ne joue vraiment pas en notre faveur. Les passages sanglants sur les atrocités des champs de bataille sont de plus en plus nombreux au fil du récit. Le chapitre six de la deuxième partie du roman qui décrit en détail les horreurs de l'ambulance avec ses blessés à soigner m'a particulièrement marqué (descriptions crues des blessures, amputations, charnier…). Même la bataille de Sedan terminée, les détails macabres continuent comme ces soldats semblant de loin festoyer autour d'une table mais en réalité cadavres atrocement mutilés, probablement ramassés et disposés ainsi par les Prussiens « par moquerie de la vieille gaieté française ». L'auteur évoque la terre infestée par les morts vite enterrés ou La Meuse empoisonnée pour longtemps par les corps gonflés des chevaux et des hommes en putréfaction. Puis vient l'horreur de la captivité des soldats français sur la presqu'île d'Iges (faim, maladies, cruautés et humiliations), suivie du siège de Paris et de la Commune (l'incendie de la capitale, les exécutions arbitraires…) jusqu'à la magnifique conclusion de Zola à la fois douloureuse, fataliste, et pleine d'espoir.
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C'est le « roman militaire » de la série des Rougon-Macquart, un véritable reportage, d'une scrupuleuse exactitude, de la guerre, à Sedan puis à Paris.

Dans cette défaite de la France impériale face à l'Allemagne, scientifique et implacable, Zola raconte l'immense détresse et la souffrance des soldats.

On y retrouve ce brave Jean, le paysan si malheureux de la Terre, qui nouera une amitié aussi improbable que touchante.

Âmes sensibles, s'abstenir…
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> Références musicales :

Gustav Mahler, Symphonie nº01 en ré majeur Titan, 03. Feierlich und gemessen, ohne zu schleppen, interprété par l'Orchestre Philharmonique de New York, dirigé par Bruno Walter (1954, domaine public).


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Époustouflant ! Ce dix-neuvième volume des Rougon-Macquart vient conclure la partie politique et historique de la série.

La Débâcle se déroule entre le 6 août 1870 et le 28 mai 1871. Émile Zola aborde la chute du Second Empire et la proclamation de la République. Il se sert des individus pour montrer la guerre et ses impacts. Depuis la déroute militaire, en passant par la défaite française à Sedan, l'occupation prussienne et La Commune de Paris, le roman s'achève avec la Semaine Sanglante.

L'écrivain offre une vision de la guerre par le prisme des individus. Il aborde l'enlisement des armées, montre les soldats épuisés, démoralisées, désespérés et se livrant à des actes de cannibalisme. Les populations civiles ne sont pas écartées puisqu'un leurs souffrances sont représentées.

C'est un plaisir de retrouver Jean Macquart qui reprend du service après la perte de son épouse dans La Terre. Ce livre est sensationnel !
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Connaissez-vous La Débâcle d'Emile Zola ? Publié en 1892, l'avant-dernier tome de la série des Rougon-Macquart, s'il n'est pas le plus connu des ouvrages de l'auteur, a toutefois été le plus grand succès de librairie d'Emile Zola. Et pour cause! A peine plus de 20 ans se sont écoulés depuis la défaite de Sedan et la fin du Second Empire, un véritable traumatisme dans la société française, s'achevant par la Commune et bien sûr l'amputation de l'Alsace et de la Moselle. Dans ce cadre, on imagine à quel point les contemporains de Zola ont dû revivre, grâce aux descriptions très réalistes, cet épisode de l'Histoire de France.

Il me paraît inutile de parler ici d'Emile Zola, un auteur qui reste très lu encore aujourd'hui. Par contre, j'aimerais tout d'abord signaler deux choses. La première est qu'il ne faut pas avoir peur de se lancer dans ses ouvrages, souvent épais et denses, didactiques, mais qui se lisent toujours avec un réel plaisir. Après plus de 15 ans de pause, j'ai repris avec beaucoup d'envie les Rougon-Macquart, dont chacun des titres peut se lire individuellement. La seconde est que La Débâcle est un peu différent des autres romans ; on peut réellement parler de roman historique, tant Zola reste fidèle à la chronologie des faits, faisant démarrer l'action le 6 août 1870, lors de la bataille de Froeschwiller, pour la clore le 28 mai 1871 (Semaine sanglante de la Commune). C'est donc un des avantages, et non des moindres, de revisiter cette page d'Histoire, avec en point d'orgue la bataille de Sedan.

Le roman est découpé en trois parties. La première succède aux premières défaites sur le front de l'Est, présentant le repli des armées ; la seconde se déroule dans les Ardennes ; enfin, la troisième s'inscrit après la défaite de Sedan.

S'il est peuplé de nombreux protagonistes, le récit s'articule autour de quelques personnages principaux comme Jean Macquart, un caporal qui fut le héros du livre La Terre. Celui-ci se lie avec Maurice Levasseur, un intellectuel s'étant engagé par idéalisme dans cette guerre. On y retrouve aussi des figures en opposition les unes avec les autres (des profiteurs contre des gens sincères, des brutes contre des caractères affables), ce qui permet à Zola de faire une galerie de portraits des attitudes des soldats et de la France de l'époque.

Très rapidement, dans la première partie, on se retrouve dans le chaos : les soldats attendent la nourriture ou les munitions, on abandonne des fusils et des sacs dans un retrait d'urgence, et on n'assiste directement à aucune bataille. le désarroi est palpable, les troupes errent, et dès le départ, la conclusion semble écrite d'avance.
C'est finalement autour de la nourriture manquante que se polarise souvent l'action ; l'héroïsme s'efface devant les besoins de base, et plus tard dans le récit, se déroulera même une chasse à l'homme pour du pain.
L'ennemi apparaît enfin lorsque les troupes se retrouvent dans les Ardennes. L'action s'emballe. Dans une armée où peu de soldats avaient eu l'expérience de combats passés, où l'Etat Major semble faire de nombreuses erreurs, abandonnant une position avant de demander de la reprendre, l'héroïsme individuel ne pèse pas lourd contre un ennemi organisé, préfigurant un nouvel art de la guerre. Les batailles de Bazeilles, de Sedan, se déroulent sous nos yeux. « Les ruisseaux coulaient rouge », peut-on lire. La terrible vision des champs de bataille mais aussi des hôpitaux improvisés (Zola se livre à des descriptions très fortes d'amputations), ou encore de la vie civile dans ces conditions, s'impose au lecteur.

L'Empereur Napoléon III, rongé par la maladie, poussé par l'impératrice à ne pas capituler, erre blême sur les champs de bataille à plusieurs reprises, cherchant en vain la mort. La capitulation, le repli sont inéluctables.
La guerre ne s'arrête pas là ; les soldats vaincus sont certes parqués dans l'attente, mais les Allemands progressent toujours, encerclant Paris le 19 septembre 1870. La reddition de Bazaine à Metz intervient le 27 octobre. Si, devant les revendications de Bismarck, le choix est d'abord fait par le gouvernement de Défense National de continuer la lutte en septembre, la situation devient intenable et deux camps s'affrontent : Thiers et l'Assemblée monarchique contre les insurgés. Jean et Maurice se retrouvent ainsi à Paris dans des camps opposés, l'action culminant durant la Semaine sanglante de la Commune.
Suivant le fil rouge de sa série Les Rougon-Macquart, Zola illustre l'hérédité, la dégénérescence de la race. Toutefois, en établissant un lien entre tous les événements, il achève néanmoins l'histoire sur une note d'espoir. Pour paraphraser la quatrième de couverture, il « nous donne à comprendre que, sans doute, la défaite fut un mal nécessaire » .
La Débâcle a été pour moi une lecture des plus marquantes avec une mention spéciale pour la seconde partie, si forte et si empreinte de réalisme.

Lien : https://etsionbouquinait.com..
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Zola Emile
Le 19 des Rougon Macquart
La débâcle
C'est le second empire, la perversion, le mal, et de l'autre la grande misère ouvrière. Il y a aussi la défaite face aux Prussiens.
Il met en scène deux des personnages : Jean Macquart, que l'on voyait dans La Terre et Maurice Levasseur qui rêve de révolution. Ils vont se retrouver dans des camps différents lors des semaines de la Communes et Jean tuera Maurice . il pense épouser la soeur de Maurice, mais y renonce et part s'installer en Provence.
Mais ce livre permet à Zola de tracer un portrait peu flatteur des dirigeants au pouvoir et de sa quasi certitude que c'est eux qui ont poussé le pays au conflit.
C'est une belle chronique historique de l'époque, presque un livre d'histoire. Sur la défaite du pouvoir, ses abominations, ses délires, ses déviances. Et fatalement les morts et la misère qui s'en suit.
Inutile ici de retracer toutes ces batailles, tous ces meurtres et toute cette détresse humaine.
Laissons le lecteur se faire sa propre opinion. Pour ma part, les choses ne changent pas tellement…..

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19ème roman des « Rougon-Macquart » .Point final historique de la saga puisqu'il décrit la chute de Second Empire après Sedan , puis la Commune de Paris. le héros ,Jean Macquart (celui de « La Terre ») l'un des rares de la lignée exempt de tare se retrouve à l'armée lors de la confrontation franco-prussienne . C'est une dénonciation implacable du régime, mais surtout de la guerre .

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La Commune de Paris et le conflit franco-prussien sont rarement choisis pour thèmes en littérature, à l'exception De Maupassant qui y fait des références dans ses nouvelles, par exemple Boule de suif.
Cet épisode historique à longtemps été censuré et n'est pas étudié en détails au lycée ( à l'époque, vers 1990 mon professeur d'histoire nous avait expliqué que c'était par crainte d'un nouveau soulèvement populaire que la décision d'occulter cet épisode de l'histoire de France avait été prise. Je ne sais pas si aujourd'hui ce moment de l'histoire est étudié au lycée).
En tout cas Zola nous livre ici un véritable témoignage historique, doublé d'une histoire d'amour désespérée. En lisant ce livre on comprend mieux le Zola ecrivain engagé. Mon préféré de la série des Rougon-Macquart.
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