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3,79

sur 5912 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ah la la, comment oublier ce livre ? Vraiment un classique d'Emile Zola, qui, je l'espère, continuera à être au programme des secondes au lycée. Si l'éducation nationale tient tant à garder au programme de vieux auteurs comme Zola, autant mettre en avant leurs chefs-d'oeuvre. Et Thérèse Raquin en fait partie. C'est donc compris.
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Prenons de plein fouet le génie et la force de Zola. On assiste ici à une passion machiavélique, patiemment étudiée, mêlée d'une naïveté diabolique (celle de Thérèse Raquin) et on ne se méfie jamais assez de l'eau qui dort (Thérèse Raquin, aussi). J'ai l'impression d'avoir pris un coup, et d'avoir nagé comme un serpent, avec Thérèse et Laurent, dans les abysses de la terreur, regrets et remords mêlés, d'avoir commis l'irréparable. Quoi de mieux qu'un roman ficelé, dans lequel rien ne manque avec cette part si novatrice qui rend les thrillers d'aujourd'hui bien fades.
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Il est vrai que le nom des auteurs classiques me fait généralement fuir.
Sauf que dans une de mes lectures le personnage parlait énormément de Thérèse Raquin. Cela a attisé ma curiosité. Et je ne suis pas du tout déçue !
J'ai adoré suivre l'histoire de ces deux amants près à tout pour être ensemble pour avoir une finalité qu'ils étaient loin d'attendre. La description des tourments de Laurent et Thérèse fait de ce livre un chef d'oeuvre.
C'est le deuxième livre coup de coeur que je lis de Zola, du coup je crois que je vais continuer sur ma lancée.
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Thérèse Raquin /Émile Zola
A Paris, derrière la vitrine d'une sombre mercerie, vaque à ses occupations une jeune femme au profil grave et pâle. Malgré une belle et épaisse chevelure sombre, Thérèse Raquin n'est pas très belle. Non loin d'elle on peut voir un homme petit et chétif, d'aspect maladif, assis dans l'ombre. C'est Camille son mari.
Thérèse a été élevée en province à Vernon dans l'Eure par sa tante à qui son père, le frère de sa tante revenu d'Algérie, l'a confiée alors qu'elle avait deux ans. Sa tante est mercière et a décidé qu'à dix huit ans elle épouserait son fils Camille, la voyant comme un ange gardien pour son fils peu débrouillard, ignorant et inculte. Mais Thérèse reste froide et indifférente à cette annonce.
Cependant le mariage a lieu et huit jours plus tard, Camille décide qu'ils vont aller vivre tous les trois à Paris. C'est dans une galerie sombre, sale et humide que Camille trouve un magasin à reprendre avec l'habitation à l'étage ainsi qu'un travail dans l'administration du chemin de fer.
Trois années passent. Tous les jeudis soir viennent à la maison des amis et collègues de Camille pour jouer aux dominos et boire le thé. Un supplice pour Thérèse jusqu'au jour où elle remarque secrètement Laurent, un homme grand et fort, artiste peintre raté. À chacune de ses visites, Thérèse frissonne en le voyant. Elle ne supporte plus sa vie cloîtrée et sa sensualité refoulée s'éveille à la vue de Laurent.
Laurent est en vérité un paresseux jouisseur qui voit en Thérèse une proie facile. Peu à peu, il s'incruste et passe tous les soirs chez les Raquin en attendant son heure dans une douce quiétude, sous le prétexte de faire le portrait de Camille. Se retrouvant seuls un instant un début de soirée, Laurent prend brutalement Thérèse par terre sur le carreau sans un mot. Rapidement l'habitude est prise en journée dans la chambre des époux quand Camille est au travail et la tante au magasin.
Et alors Laurent voit naître à la passion une Thérèse transfigurée, caressante, ardente, rayonnante, les lèvres humides, les yeux luisants, dont le corps inassouvi se jette éperdument dans la jouissance. Thérèse s'éveille comme d'un songe du sommeil de la chair, s'étalant et s'offrant impudique, éprouvant une amère volupté à tromper son mari et Mme Raquin. Laurent quant à lui a ainsi réussi à devenir l'amant de la femme, l'ami du mari et l'enfant gâté de la mère.
Mais de sombres desseins viennent à l'esprit des deux amants…
Un roman âpre et puissant, où la sensualité et la sexualité rendent deux êtres comme fous, dans une ambiance poisseuse et malsaine. Avec en suite une descente aux enfers…
Premier grand roman de Zola, paru en 1867, Thérèse Raquin suscita en son temps de violentes critiques, considéré comme une flaque de boue et de sang, avec une crudité relative dans la description de la frénésie amoureuse des protagonistes. Mais dans le même temps, ce roman réaliste connut un vif succès auprès des lecteurs, la noirceur extrême de l'histoire apportant un grand changement par rapport au sentimentalisme romantique qui prévalait alors. Zola donnait alors naissance au naturalisme qui allait être illustré dans toute la suite de son oeuvre.
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Avec Zola, l'incroyable apparaît toujours, comme la fascination, quel que soit le livre qu'on lise ou relise. Celui-ci - sans doute le premier que je lus il y a longtemps - me donna aussitôt l'envie de me plonger dans toute l'oeuvre de ce génie, tant l'intrigue nous tient en haleine au fil des pages, comme si nous pressentions le pire d'un moment à l'autre.

Les descriptions - en particulier celle du noyé - sont plus que réalistes, si on sait que Zola allait examiner sur place les cadavres noyés, que l'on avait repêchés. le tempérament qui fait que chaque être ne peut, pour ainsi dire, échapper à son destin, était à l'époque de Zola une étude originale et du matériau qui a fait ses preuves pour continuer, de façon peut-être moins ostentatoire et systématique, sur sa lancée. Ce qu'a voulu montrer Zola, pratiquement tout au long de sa production romanesque, c'est qu'aucun personnage - à de rares exceptions - échappe à un sort malheureux, s'il se trouve avoir une sorte de tare ou détaut refoulé, parfois héréditaire. Tare physique ou psychologique. Et les meilleurs, bien entendu, subissent le sort des névosés, quand ils ne sont pas psychopathes. L'étude psychologique de Zola, sur les réactions exacerbées ou parfaitement équlibrées des personnages, créant un effet de contraste saisissant, accentuant notre anxiété lors de la lecture ou nous apaisant momentanément, est tout à fait remarquable et augure des futurs romans, qui tiennent en haleine le lecteur.

Un couple assassin, c'est quelque chose qui continue de courir les rues, de nos jours. A l'époque de Zola, la presse ou la critique ne jurant que par la Beauté et la Dignité, ne pouvaient facilement accepter un tel ouvrage. Ne nous fait-il pas penser à Madame Bovary, qui valut à Flaubert son procès ?!

Dire la vérité est toujours mal vu. La raconter à travers un roman demeure encore, de nos jours, un acte de bravoure et certains auteurs préfèrent verser dans la niaiserie et le happy end ! Tel n'était pas Zola, pour notre plus grand plaisir !
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Une oeuvre incroyablement prenante de bout en bout. Voir Laurent et Thérèse se débattre avec leur amour vacillant sous une plume fluide est un plaisir littéraire total. C'est sans doute l'un des livres les plus forts jamais écrit sur les affres de la passion amoureuse, un de mes préférés en tout cas.

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Dégoutée par certains thrillers ultra-violents (cf ma critique du dernier Chattam et surtout les réactions et commentaires qui ont suscité ma critique), j'ai décidé de reprendre Zola et son cycle des Rougon-Macquart.
Du coup, hop, un petit classique, avec Zola, mon auteur préféré pour cette littérature dite classique, quelque peu désuète certes, mais diablement efficace.
Je comprends mieux l'horreur de certains à l'époque après avoir lu ce chef d'oeuvre, horreur de l'histoire en elle-même, et horreur de l'intrigue même. Zola n'a pas son pareil, avec son vocabulaire, ses tournures tourmentées, pour nous plonger dans le bain de son roman.
L'histoire est passionnante ; il n'a rien à envier à certains de nos auteurs contemporains, que je ne citerai pas ici, qui usent de plus en plus de violences gratuites, nombreuses et variées.
Oui l'histoire est atroce, machiavélique et mortifère.
Mais sans les descriptions infinies et précises des thrillers de maintenant.
Car Zola a écrit des thrillers finalement, en tout cas celui-ci en est un.
Un couple d'amants décident d'assassiner le mari, Camille, soufreteux, malade, infirme à moitié.
Ces amants, Thérèse et Laurent, nous sommes peints avec un réalisme incroyable. Leur passion du debut nous est narrée par le détail, avec force adjectifs et vocabulaires quelques peu sexuels, mais sans détails inutiles.
Une passion dévorante. Des descriptions à n'en plus finir.
Le pire étant arrivé, ils attendent de se marier, mais déjà, l'ambiance à changé. Ils voient le mort partout dans la chambre, le spectre noyé du défunt mari.
Ils ne se touchent plus, ont même du dégoût quand ils se frôlent.
Et là, la descente aux enfers commence.
De la violence, des remords, les amants terribles ne vivent plus, ou si peu.
Cette narration magnifique est un vrai bonheur de lecture.
Je comprends effectivement la réaction des contemporains de Zola à la parution du roman, décrit comme "putride" et "horrible".
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire cet auteur si doué.
Un véritable "Monsieur" de la littérature française.
Prochaines lectures : Nana, le ventre de Paris, La faute de l'abbé Mouret et La curée.
Quel repos que cette littérature.
Merci Zola.
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Violent, rapide, essentiel, terriblement noir, très palpitant. Une analyse fine et complexe des ressorts psychologiques (notamment de cette sorte de madame Bovary au sang arabe, hystérique, inculte et sensuelle). Et une critique sociale féroce d'un milieu poussiéreux. Ecrit avant la série Rougon-Macquart mais déjà tout Zola, avant qu'il se mette à trop théoriser.
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Paru en 1867 avant le cycle des Rougon-Macquart, Thèrèse Raquin fait l'objet d'une campagne de presse ignominieuse, les petites feuilles littéraires elles-mêmes - celles qui donnent chaque soir la gazette des alcôves et des cabinets particuliers – avec des nerfs de jeune fille et des pudeurs de gazelle se bouchent le nez en parlant d'ordure et de puanteur. Thérèse Raquin est classée sans autre forme de procès dans la catégorie de la littérature putride. La préface d'Emile Zola est fondamentale pour permettre au lecteur d'aujourd'hui de comprendre l'onde de choc d'hier, orchestrée par les pères-la-pudeur, les pisse-froids et autres moralistes suaves et religieux visqueux qui s'érigent en détenteurs de la Vérité et s'alarment surtout de voir une femme briser ses chaînes patriarcales et sortir de son rôle gravé dans le marbre de bonniche à titre gracieux. En réponse à cet accueil idéologiquement indigné, l'auteur est clair : il a souhaité dans ce roman violent, vibrant, étudier les caractères et non les personnages dominés par leur sang et privés de libre-arbitre, leur amour étant le contentement d'un besoin animal. Si Thérèse et Laurent s'adonnent à de folles étreintes qui meurtrissent leur chair et font craquer leurs os, c'est en raison de leurs instincts de brutes.

De quoi s'agit-il ?

Thérèse est l'orpheline classique. Adoptée par une pieuse tante charitable, elle est redevable à vie de cette infinie bonté à son égard et devient une esclave corvéable à merci. Thérèse trime donc gratuitement en attendant de bénéficier du bonus-Raquin, dès sa majorité atteinte. Sa belle-mère lui destine en effet, comme un cadeau, Camille, son fils maladif, veau élevé sous une mère ayant fait de son fiston un benêt ignorant et vaniteux. La mère Raquin a d'ailleurs habitué Thérèse, dès son plus jeune âge à partager le lit du souffreteux perpétuel et à absorber les mêmes remèdes que les siens par mimétisme glauque. Les épousailles ont lieu, tristes, mornes, Camille n'envisageant pas de déranger sa sainte tranquillité d'égoïste, le mariage n'est qu'une signature sur un papier, la chambre conjugale reste glaciale. Enterrée vivante dans un milieu étriqué où la sacro-sainte partie de dominos du jeudi soir est un événement, Thérèse se jette à corps perdu – c'est le mot - dans l'adultère avec une sorte de franchise énergique et brave tous les périls pour nourrir ses sens affamés. J'ai éprouvé beaucoup de sympathie pour elle, archétype de beaucoup de jeunes femmes du XIXème siècle. Née sous une mauvaise étoile, Thérèse n'a eu – pour survivre – d'autre choix que celui d'être exploitée par une famille affaissée comme dit Zola, à qui Thérèse est censée apporter énergie et sang frais sans aucune contrepartie.

De son côté, Laurent, fainéant de nature, devient l'amant de la femme, l'ami du mari, l'enfant gâté de la mère et cette position au sein de la famille Raquin lui paraît tout à fait naturelle. de fil en aiguille, Camille devient encombrant, de fil en aiguille les amants culpabilisent après avoir neutralisé Camille.

L'écriture de Zola est tirée au cordeau, les phrases sont courtes et sans langue de bois. Il a été beaucoup reproché à Thérèse et Laurent d'être cyniques et dépourvus de toute forme de morale. Je ne partage pas cet avis, l'épilogue apportant au contraire une morale indiscutable répondant à ces questions éternelles  : le crime paie-t-il ? Peut-on échapper à la culpabilité ?
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un chef d'oeuvre de Zola !

un décor parisien suintant, glauque. des désirs si violents qu'ils poussent au crime, au meurtre. Des personnages tourmentés, psychotiques, égoïstes. On fini par ne plus savoir en tant que lecteur si ils sont attachants ou tout bonnement abominables.
Une lecture qui glace ! Un récit plein d'atrocités. de la luxure, de la brutalité comme une peinture qui éclabousse sur chaque page. Puis vous refermez le livre et vous vous dites intérieurement « Putain de bouquin! ».
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