"""Les gens meurent quelquefois, murmura t'elle enfin. Seulement, c'est dangereux pour ceux qui survivent".
Thérèse, orpheline, est élevée par sa tante, Madame Raquin, dans l'ombre de Camille. Elle devra l'épouser. Camille est une eau stagnante. Thérèse est un torrent contenu. Un torrent que réveille l'irruption de Laurent.
Thérèse Raquin, le roman d'un remords, comme l'Assommoir est celui d'une chûte et
Germinal celui d'un chaos.
Le couple adultère se consume sous les lourds regards de la mère Raquin et du chat François, témoins muets qui savent bien.
Pris par l'intrigue dès les premières lignes, (construite comme un roman policier - je pensais à Celle Qui N'Etait plus, de
Boileau-Narcejac, ou à Crime et Châtiment), mon plaisir était très vite gâché par les commentaires de bas de pages de l'édition le Livre de Poche. Celle-ci révèlait très tôt des points-clé du roman et son dénouement, et me faisait pousser des "ah !" réprobateurs et des "oh !" indignés.
La construction est annonciatrice des livres à venir, avec des décors intimistes, des personnages secondaires que le désespoir ennuie, (qui rappellent la noce de L'Assommoir), des personnages principaux très denses et des représentations symboliques (le cou de Laurent).
Bref, les amateurs de
Zola connaissent déjà. Les autres commenceront par
Germinal ou l'Assommoir.