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3,79

sur 5803 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Terrible ! 230 pages de souffrance pour la malheureuse Thérèse !
C'est le livre des amants diaboliques, Bonnie and Clyde, mais dans la cruauté froide, l'indifférence égoïste, l'hypocrisie, les effusions de repentir, des scènes de brute, de dégoût, d'ennui, et surtout la peur !
Peur du cadavre ;
de mamie, car même si elle est à moitié paralysée, elle pourrait parler, écrire ;
du chat, soi-disant réincarné ;
des gendarmes ;
de l'aveu, par soi, ou par l'autre ;
de Thérèse ;
de Laurent...
Et donc, pour échapper à cette peur, dépenser l'argent de la vieille ! Dans la débauche ; crier, frapper, se défouler, surveiller et punir !
Mais cette situation glauque n'est plus tenable, et Camille est toujours là, dans le lit, entre Thérèse et Laurent !

Ça transpire la culpabilité !

Pire que «  Çà » de Stephen King, Zola, en 1867, a inventé le roman de terreur !
D'ailleurs pour la classe de lecteurs de l'époque, majoritairement bourgeois, la sortie de ce livre fut un scandale... !
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Ce fut ma première lecture d'un roman d'Émile Zola. J'ai plutôt apprécié cette lecture malgré un passage qui a été plutôt pénible à lire pour moi.

Emile Zola ne suscite pas l'empathie vis-à-vis de ses personnages principaux (quoique les personnages secondaires sont tout aussi antipathiques).
Je n'ai jamais vu (ou lu) des personnages aussi détestables : égoïstes, fainéants, opportunistes, vénales etc....

L'intrigue se déroule quasiment en huis-clos dans une atmosphère étouffante où les personnages sombrent dans la folie. Tout cela les mènera au drame.

A l'occasion, je relirai une autre oeuvre de ce grand écrivain quand ma PAL sera moins pleine.
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Il y a un moment que j'avais envie de découvrir Zola sans les Rougon, de savoir si en dehors de la saga pour laquelle j'ai eu un immense coup de coeur, j'allais continuer à autant aimer la plume de ce cher Emile.
Et le constat concernant le roman Thérèse Raquin est, je dois l'avouer, quelque peu mitigé.

Tout d'abord j'ai retrouvé beaucoup de choses que j'aime chez Emile ; sa précision descriptive, sa fluidité narrative, la singularité de l'univers choisi, l'immersion totale. Dans ce roman, on le remarque, sa plume possède déjà l'identité qui sera la sienne plus tard...mais avec les "défauts" de ses débuts si j'ose dire.
Je trouvais pourtant l'histoire assez originale ; l'idée d'une femme qui orchestre avec son amant le meurtre de son mari, le potentiel est là, que ce soit au niveau psychologique qu'au niveau de l'action. Mais j'ai eu l'impression que Zola n'avait pas réussit (je m'en veux d'écrire ça) à développer le plein potentiel de son roman.
Car du début jusqu'au meurtre l'histoire et les événements vont crescendo, mais une fois le meurtre commis on plonge dans un méandre psychologique. le développement de la psychologie a toujours été ce que j'aime le plus lire, c'est ce qui pour moi fait la qualité d'un grand roman. Mais ici Zola nous a presque enfermé dedans. Il nous décrit avec une extrême précision les moindres états-d'âmes par lesquelles passent Thérèse et Laurent. Les deux amants sont littéralement hantés par leur meurtre sans pour autant s'en sentir coupable, car tout deux sont aussi dénués d'empathie l'un que l'autre. Donc sans que l'on puisse aucunement s'attacher à eux puisqu'ils sont tout deux détestables, on est quand même témoins de tous les sentiments sordides qui les habitent : dégouts, terreurs, haines, passions, égoïsme, lâcheté, brutalité… Par conséquent cela confère un fort sentiment d'oppression. L'atmosphère glauque nous enveloppe totalement sans nous laisser respirer une seule fois...nous sommes enfermés dans la tête du couple meurtrier. Et c'est ce qui a un peu entravé mon plaisir. Ce n'est pas le glauque et la noirceur qui m'ont dérangé, c'est de ne pas pouvoir respirer.

Mais tout ceci trouve son explication par Zola lui même : « mon but a été un but scientifique avant tout. Lorsque mes deux personnages ont été crées (…) j'ai tenté d'expliquer l'union étrange qui peut se produire entre deux tempéraments différents, j'ai montré les troubles profonds d'une nature sanguine au contact d'une nature nerveuse », on le sait c'est là tout l'ambition de Zola : étudier et explorer les interactions entre hérédité et milieu, car très sensible aux théories naturaliste de son temps. Dans ce roman, qui n'est que son deuxième, c'est comme s'il avait voulu en faire une sorte de condensé. Mais contrairement aux Rougon, où puisque son talent s'est déployé tout est savamment dosé, nuancé, ici c'était trop. Comme surdosé. Les nerfs de Thérèse et le sang de Laurent ont été ressassés presque ad nauseam...(pardon Emile) !
À vrai dire j'ai l'impression que ce roman aurait dû (pu ?) être une nouvelle.

Mais Emile a peut être, contrairement à ce que j'ai ressenti, totalement réussit son but : puisque les deux amants sont psychologiquement oppressés par leurs propres horreurs, en lisant j'étais comme eux: oppressée.

Malgré tout c'était très une bonne lecture, j'étais contente de retrouver la plume d'Emile dans un autre contexte que celui des Rougon, maintenant il me reste à découvrir son tout premier roman qui m'attend dans ma pal La confession de Claude, en espérant retrouver un coup de coeur !
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Adoptée dès l'enfance par sa tante paternelle et promise au mariage avec son cousin maladif, Thérèse ne connaît et n'attend rien de la vie. Faute d'être avertie des choses de l'amour, la rencontre avec un collègue de son mari la met aux prises avec des pulsions qu'elle ne contrôle pas et qui l'entraînent sur la pente d'une passion criminelle.
Le trio infernal est en place : la femme, le mari, l'ami, l'amant. Si le scénario n'est pas original, Emile Zola, par son regard d'entomologiste, en tire une histoire qui le devient. Tel un scientifique rendant compte d'une expérience de laboratoire, il note avec précision les étapes de la métamorphose des protagonistes au contact l'un de l'autre.
En réponse aux accusations portées par certains critiques lors de la première parution, il justifie dans la préface de la seconde édition la violence et la bestialité des personnages : « Dans Thérèse Raquin, j'ai voulu étudier des tempéraments et non des caractères. Là est le livre entier. J'ai choisi des personnages souverainement dominés par leurs nerfs [Thérèse] et leur sang [Laurent], dépourvus de libre arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie par les fatalités de leur chair. Thérèse et Laurent sont des brutes humaines, rien de plus ».
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L'histoire que nous raconte Zola dans ce roman est celle d'un couple amoureux passionné, pris d'une folie éperdue de vouloir vivre enfin ensemble, après avoir été frustrés pendant des mois juste parce qu'ils ne se sont pas rencontrés au bon moment ni au bon endroit.

Dit comme cela, on imagine un jeune couple romantique, éperdument amoureux, prêt à tous les sacrifices pour vivre pleinement sa passion. Cela aurait pu être tragique, poignant, nous aurions versé des larmes sur le sort cruel qui s'abat sur les amants contrariés. Un superbe effet romantique était possible.

Au lieu de cela, nous observons froidement les deux héros, Thérèse et Laurent, aux prises avec leur destin. Destin, dont il faut bien admettre qu'ils ne sont pas les victimes comme dans la tragédie mais bien plutôt les acteurs. Et ils n'auront droit à aucune empathie de la part du lecteur, en tous cas de beaucoup de lecteurs, juste effarés de tant d'inconscience, de tant de médiocrité, de tant d'avidité.

Laurent, un jeune homme tout en muscles qui consomme les femmes comme des objets, tout juste bonnes à satisfaire ses impérieux appétits sexuels. Un balourd mais pas si innocent que cela, bien capable de viser à satisfaire ses intérêts y compris financiers. Car paresseux avec cela, il n'est jamais si content que lorsqu'il n'a pas à gagner son pain.

Thérèse, orpheline, mariée tristement à son cousin germain, claquemurée au fond d'un sinistre passage parisien dans une mercerie où elle siège comme une statue avec pour toute compagnie sa belle-mère (et sa tante) qui ne se remet pas de la mort de son fils Camille, purement et simplement éliminé par le couple.

Car le mari de Thérèse, Camille, est mort et bien mort, grâce aux bons soins de sa cousine et néanmoins épouse aidée de son amant, le mufle Laurent.

Alors que faire ? Se précipiter pour vivre un amour si chèrement gagné serait imprudent. Donc, attendre.

Mais les amants n'avaient sans doute pas prévu que leur crime leur procurerait des angoisses terribles, la vie leur devient impossible, ils ne peuvent ni s'aimer au grand jour, ni attendre sagement que le délai du deuil soit passé.

Un autre mal, bien pire que la frustration s'empare d'eux et les ronge : une véritable terreur, non pas de leur crime ni de possibles sanctions, mais une peur irraisonnée, qui prend une couleur fantastique, avec des terreurs fantastiques, comme si le mort se vengeait. Il est partout, il menace partout, il s'empare des pensées des deux coupables.

Zola fait ici un roman quasi fantastique qui à aucun moment ne rend ses personnages sympathiques. la noirceur semble être la marque des personnages, aucun ne suscite notre sympathie, pas même le mari assassiné ni même sa mère, enfermée dans un silence menaçant.

Un roman d'une noirceur remarquable, qu'on n'oublie pas. L'adaptation pour l'écran de Marcel Carné en a quelque peu modifié la teneur tout en préservant l'essentiel des caractéristiques des personnages.
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Thérèse vit avec sa tante et son mari Camille qui est aussi son cousin. Elle a accepté de se marier sans opposition mais sans amour. Camille est un être influençable, constamment malade qui ne peut en aucun cas satisfaire Thérèse. Lorsqu'elle rencontre Laurent le "sanguin", un désir immédiat s'empare d'eux. Ils assassinent Camille et se marient. Mais leur amour fondé uniquement sur le désir sexuel meurt quand ce dernier s'étiole. Le couple se décompose devant la tante de Thérèse (et donc mère de Camille) jusqu'à la fin atroce. Ils n'ont pas vraiment de remords, de regrets au sens moral mais ce sont plutôt leurs instincts qui refont surface.
Chez Zola, pas d'analyse psychologique mais davantage une étude des caractères, tempéraments marqués par l'hérédité qui finit toujours par réapparaître. Il voulait adopter une démarche scientifique qui apparaît aujourd'hui très déterministe, montrant le lien entre les hommes et les lieux de vie, la supériorité du physique, du milieu, de l'hérédité sur la personnalité individuelle.
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A l'époque où est sortie cette oeuvre, les critiques se sont acharnées sur E. Zola, l'accusant de pornographie, de non-psychologie et j'en passe. Mais si seulement certains critiques pouvaient peser leurs mots aussi bien que Zola pèse les siens, autant dire que ce serait fantastique.
Comment peut-on dire que le seul but de Zola, lors de l'écriture de Thérése Raquin, était de dépeindre des scènes monstrueuses? L'analyse psychologie que l'auteur fait (ou fait faire aux lecteurs) du personnage éponyme n'est-elle pas assez évidente? Lorsque Zola parle, dans l'une de ses préfaces, « des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leur sang, dépourvus de libre arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie par les fatalités de leur chair», n'est-ce pas suffisamment clair une fois encore?
De mon point de vue, Zola allie parfaitement rigueur scientifique et profondeur sentimentale dans cette oeuvre, nous procurant d'un seul trait une analyse parfaitement ancrée dans son époque (où l'on voit le caractère décomposé en différentes parties (bile, sang...), où l'on voit le début de la psychiatrie et de la psychanalyse freudienne...) et des émotions avec un choix des mots brillant et des personnages plongés entre folie et désespoir. Un oeuvre de qualité donc, pour découvrir ou tout simplement apprécier tout le talent de Zola.
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Un roman fort en émotions. Tout ce passe dans un cadre banal : cette petite boutique dans une rue de Paris et ces soirée répétitif du jeudi où les personnages jouent aux dominos et où se joue les principale crises de nerf de Thérèse. Derrière cette jeune femme d'apparence calme et dont la vitalité et la beauté lui ont été volé par une enfance de" convalescence forcé", est en réalité une boule de nerf qui n'a qu'une envie : suivre les pulsions de son sang et de ses moeurs. Elle tombe amoureuse d'un ami d'enfance de son mari, Laurent. Lui, paysan égoïste sans un sou en poche, ne cherche qu'une chose : être nourri et logé par les Raquin. Mais voila, un obstacle se pose à lui, il succombe à l'insistance des regards de Thérèse.
On les observe dans un études presque scientifique de leur comportement à travers jusqu'à la fin de leur vie, en passant par leur crises de nerfs, leur doutes et comment ils en viennent au meurtre. Puis enfin comment les remords les tuent à petit feu, au point qu'ils finissent par se suicidé devant Madame Raquin. Mère de tous, qui les a pris sous son aile, les a aimé; mais alors qu'elle fini ses vieux jours en temps qu'impotente elle découvre la vrai nature des meurtriers de son fils.
Une histoire encrais dans la réalité, qui apprend que même le plus calme d'apparence peu cacher d'horribles secrets, mais surtout qui nous montre que la nature humaine est façonner autant par son environnement que par l'hérédité.
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"Thérèse Raquin" est en effet un roman profondément sombre et captivant, qui explore les profondeurs de l'âme humaine dans toute sa cruauté et sa noirceur. Zola nous plonge dans un monde où les personnages sont pris dans un engrenage infernal après avoir commis un meurtre, nous confrontant ainsi à des thèmes complexes tels que la culpabilité, la passion et la folie.
La description détaillée des événements et des émotions des personnages peut parfois être difficile à supporter, en particulier dans les passages les plus morbides. Cependant, cette brutalité contribue à créer une atmosphère intense et immersive qui maintient le lecteur captivé jusqu'à la fin.
Les personnages de Thérèse et Laurent sont particulièrement fascinants dans leur descente aux enfers, passant de manipulateurs à des êtres complètement dépassés par leurs propres actions. Leur psychologie complexe et leur évolution au fil de l'histoire ajoutent une dimension supplémentaire à ce récit déjà riche en émotions.
La fin du roman, bien que dérangeante, offre un certain soulagement après le tumulte émotionnel traversé tout au long de la lecture. Cependant, elle laisse également une impression durable, rappelant au lecteur la profondeur des tourments humains décrits par Zola.
En fin de compte, "Thérèse Raquin" est une oeuvre puissante et dérangeante qui laisse une marque indélébile sur ceux qui s'y plongent, explorant les recoins les plus sombres de l'âme humaine avec une intensité saisissante.
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Comme le dit si bien Zola dans sa préface, Thérèse Raquin est une étude des tempéraments. C'est la caractéristique principale de ce roman, où les pulsions émotives dominent, sont décrites avec ce souci du détail propre au naturalisme. Ces pulsions se succèdent, une à une, et on a l'impression qu'une tragédie presque théâtrale est en marche.

Je ne dirais pas Thérèse Raquin est un livre qui nous tient en haleine, mais simplement qu'il possède de grandes émotions.
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