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3,79

sur 5854 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
"Thérèse Raquin" est en effet un roman profondément sombre et captivant, qui explore les profondeurs de l'âme humaine dans toute sa cruauté et sa noirceur. Zola nous plonge dans un monde où les personnages sont pris dans un engrenage infernal après avoir commis un meurtre, nous confrontant ainsi à des thèmes complexes tels que la culpabilité, la passion et la folie.
La description détaillée des événements et des émotions des personnages peut parfois être difficile à supporter, en particulier dans les passages les plus morbides. Cependant, cette brutalité contribue à créer une atmosphère intense et immersive qui maintient le lecteur captivé jusqu'à la fin.
Les personnages de Thérèse et Laurent sont particulièrement fascinants dans leur descente aux enfers, passant de manipulateurs à des êtres complètement dépassés par leurs propres actions. Leur psychologie complexe et leur évolution au fil de l'histoire ajoutent une dimension supplémentaire à ce récit déjà riche en émotions.
La fin du roman, bien que dérangeante, offre un certain soulagement après le tumulte émotionnel traversé tout au long de la lecture. Cependant, elle laisse également une impression durable, rappelant au lecteur la profondeur des tourments humains décrits par Zola.
En fin de compte, "Thérèse Raquin" est une oeuvre puissante et dérangeante qui laisse une marque indélébile sur ceux qui s'y plongent, explorant les recoins les plus sombres de l'âme humaine avec une intensité saisissante.
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Lu lycéenne. Ce roman noir et sans concession ne fait pas partie de mes favoris de Zola.
Zola nous dresse le portrait d'êtres à la dérive, vils et sans scrupule. Ces amants maudits se ressemblent tant que l'effet de miroir finira par détruire ce qui les unissait. Bref, une véritable descente aux enfers, dans les tréfonds de la psychologie humaine dans ce qu'elle recèle de plus sombre...
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L'histoire que nous raconte Zola dans ce roman est celle d'un couple amoureux passionné, pris d'une folie éperdue de vouloir vivre enfin ensemble, après avoir été frustrés pendant des mois juste parce qu'ils ne se sont pas rencontrés au bon moment ni au bon endroit.

Dit comme cela, on imagine un jeune couple romantique, éperdument amoureux, prêt à tous les sacrifices pour vivre pleinement sa passion. Cela aurait pu être tragique, poignant, nous aurions versé des larmes sur le sort cruel qui s'abat sur les amants contrariés. Un superbe effet romantique était possible.

Au lieu de cela, nous observons froidement les deux héros, Thérèse et Laurent, aux prises avec leur destin. Destin, dont il faut bien admettre qu'ils ne sont pas les victimes comme dans la tragédie mais bien plutôt les acteurs. Et ils n'auront droit à aucune empathie de la part du lecteur, en tous cas de beaucoup de lecteurs, juste effarés de tant d'inconscience, de tant de médiocrité, de tant d'avidité.

Laurent, un jeune homme tout en muscles qui consomme les femmes comme des objets, tout juste bonnes à satisfaire ses impérieux appétits sexuels. Un balourd mais pas si innocent que cela, bien capable de viser à satisfaire ses intérêts y compris financiers. Car paresseux avec cela, il n'est jamais si content que lorsqu'il n'a pas à gagner son pain.

Thérèse, orpheline, mariée tristement à son cousin germain, claquemurée au fond d'un sinistre passage parisien dans une mercerie où elle siège comme une statue avec pour toute compagnie sa belle-mère (et sa tante) qui ne se remet pas de la mort de son fils Camille, purement et simplement éliminé par le couple.

Car le mari de Thérèse, Camille, est mort et bien mort, grâce aux bons soins de sa cousine et néanmoins épouse aidée de son amant, le mufle Laurent.

Alors que faire ? Se précipiter pour vivre un amour si chèrement gagné serait imprudent. Donc, attendre.

Mais les amants n'avaient sans doute pas prévu que leur crime leur procurerait des angoisses terribles, la vie leur devient impossible, ils ne peuvent ni s'aimer au grand jour, ni attendre sagement que le délai du deuil soit passé.

Un autre mal, bien pire que la frustration s'empare d'eux et les ronge : une véritable terreur, non pas de leur crime ni de possibles sanctions, mais une peur irraisonnée, qui prend une couleur fantastique, avec des terreurs fantastiques, comme si le mort se vengeait. Il est partout, il menace partout, il s'empare des pensées des deux coupables.

Zola fait ici un roman quasi fantastique qui à aucun moment ne rend ses personnages sympathiques. la noirceur semble être la marque des personnages, aucun ne suscite notre sympathie, pas même le mari assassiné ni même sa mère, enfermée dans un silence menaçant.

Un roman d'une noirceur remarquable, qu'on n'oublie pas. L'adaptation pour l'écran de Marcel Carné en a quelque peu modifié la teneur tout en préservant l'essentiel des caractéristiques des personnages.
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Autant le dire tout de suite, et ainsi que le suggère Zola dès les premières lignes de l'oeuvre, on comprend très rapidement qu'on ne va pas beaucoup s'amuser durant cette lecture. Oeuvre profondément noire et poussiéreuse, où les personnages odieux extérieurement et intérieurement évoluent dans une atmosphère presque exclusivement visqueuse et froide, Thérèse Raquin raconte moins l'histoire d'un meurtre que l'histoire d'un remords. le crime est commis assez prématurément, sans fioritures excessives ; ce sont les tentatives des criminels pour se débarrasser du spectre de leur victime qui occupent la majeure partie de l'oeuvre, qui justifient de longs développements où l'impossibilité de retrouver la paix intérieure se manifeste en analyses psychologiques, en décisions contradictoires et en gestes compulsifs, désespérés et, évidemment, vains. Ce récit, ainsi que cette recherche plus ou moins sincère de rédemption ponctuée de voltefaces, est traitée de façon assez simple sur la forme, l'histoire se lit très facilement et avance vite. Je suis un peu surpris par le choix du titre, dans la mesure où Thérèse n'y est pas beaucoup plus importante que Laurent, deux personnages dont le cheminement est pratiquement parallèle à partir du moment fatidique du meurtre.

Pour l'auteur, le comportement humain est directement lié aux phénomènes du corps, où le caractère et l'instinct ne sont en réalité que des symptômes de la lutte d'influence que se livrent le sang et les nerfs. Il en résulte une surabondance du thème du corps, présent dans quasiment tous les paragraphes du récit, avec un point d'apogée dans le chapitre de la Morgue, vaste étalage mondain et morbide de chair humaine inerte. En parlant de « chair », d'ailleurs, il serait intéressant de compter le nombre d'occurrences de ce mot qui constitue, à n'en pas douter, une obsession de l'écrivain. Il en résulte une idée plutôt cynique de l'homme (et de la femme) gouverné par son corps à son insu, dont la raison ne vient que produire le prétexte qui lui donne l'illusion de décider les actes qu'il commet, alors que sa facette « animale » les lui dicte en réalité, en attendant que sa facette « humaine » finisse par y adhérer suffisamment pour la laisser transgresser la morale.

La morale, c'est peut-être d'ailleurs ce qui m'a le moins plu dans cette oeuvre, dont les aspects sordides, évoqués jusqu'ici, ne sont pas une mauvaise chose en soi. On a en effet un peu l'impression de lire une illustration des vieux cours de morale de la IIIème République, avec leurs litanies de phrases toutes faites récitées machinalement et quotidiennement par les élèves au point qu'elles en sont devenues des proverbes : « Bien mal acquis ne profite guère. », « L'oisiveté est mère de tous les vices. », « A qui mal fait, mal arrive. », etc. La conséquence de cette démarche, pour le coup, moralisatrice à souhait, avec un narrateur omniscient qui ne se prive pas de juger sévèrement les personnages, est que le livre aurait assez mal vieilli aux yeux d'un lectorat contemporain peut-être plus indépendant et plus friand d'implicite qu'autrefois, n'eussent été quelques chapitres qui s'absolvent de ce schéma simpliste pour proposer autre chose. Par exemple, la première nuit de cauchemar de Laurent est un grand moment de suspense, de même que l'affirmation de son talent artistique, hanté toutefois par le visage du disparu, est très frappante.

Un livre un peu prescriptif, donc, mais qui permet au lecteur de faire le plein de macabre, et se révèle extrêmement accessible sur un plan littéraire (on n'est pas encore à la surenchère de technicité de l'écrivain naturaliste), à partir d'un point de vue très singulier sur le tempérament humain.
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Et bien je n'avais pas aimé ce roman en classe de quatrième. Mon avis n'a pas changé. Il parait que c'est le meilleur d'Emile Zola. Ok mais je préfère la saga des Rougon Macquart. Relu pour répondre au défi de 2023 sur mes lectures. Relu pour savoir. Mais ces deux amants maudits ne me contentent pas. J'ai compris cette fois-ci pourquoi ils sont maudits et que leur passion ne peut plus être consommée lors de leur mariage. A lire. Un classique.
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Il y a un moment que j'avais envie de découvrir Zola sans les Rougon, de savoir si en dehors de la saga pour laquelle j'ai eu un immense coup de coeur, j'allais continuer à autant aimer la plume de ce cher Emile.
Et le constat concernant le roman Thérèse Raquin est, je dois l'avouer, quelque peu mitigé.

Tout d'abord j'ai retrouvé beaucoup de choses que j'aime chez Emile ; sa précision descriptive, sa fluidité narrative, la singularité de l'univers choisi, l'immersion totale. Dans ce roman, on le remarque, sa plume possède déjà l'identité qui sera la sienne plus tard...mais avec les "défauts" de ses débuts si j'ose dire.
Je trouvais pourtant l'histoire assez originale ; l'idée d'une femme qui orchestre avec son amant le meurtre de son mari, le potentiel est là, que ce soit au niveau psychologique qu'au niveau de l'action. Mais j'ai eu l'impression que Zola n'avait pas réussit (je m'en veux d'écrire ça) à développer le plein potentiel de son roman.
Car du début jusqu'au meurtre l'histoire et les événements vont crescendo, mais une fois le meurtre commis on plonge dans un méandre psychologique. le développement de la psychologie a toujours été ce que j'aime le plus lire, c'est ce qui pour moi fait la qualité d'un grand roman. Mais ici Zola nous a presque enfermé dedans. Il nous décrit avec une extrême précision les moindres états-d'âmes par lesquelles passent Thérèse et Laurent. Les deux amants sont littéralement hantés par leur meurtre sans pour autant s'en sentir coupable, car tout deux sont aussi dénués d'empathie l'un que l'autre. Donc sans que l'on puisse aucunement s'attacher à eux puisqu'ils sont tout deux détestables, on est quand même témoins de tous les sentiments sordides qui les habitent : dégouts, terreurs, haines, passions, égoïsme, lâcheté, brutalité… Par conséquent cela confère un fort sentiment d'oppression. L'atmosphère glauque nous enveloppe totalement sans nous laisser respirer une seule fois...nous sommes enfermés dans la tête du couple meurtrier. Et c'est ce qui a un peu entravé mon plaisir. Ce n'est pas le glauque et la noirceur qui m'ont dérangé, c'est de ne pas pouvoir respirer.

Mais tout ceci trouve son explication par Zola lui même : « mon but a été un but scientifique avant tout. Lorsque mes deux personnages ont été crées (…) j'ai tenté d'expliquer l'union étrange qui peut se produire entre deux tempéraments différents, j'ai montré les troubles profonds d'une nature sanguine au contact d'une nature nerveuse », on le sait c'est là tout l'ambition de Zola : étudier et explorer les interactions entre hérédité et milieu, car très sensible aux théories naturaliste de son temps. Dans ce roman, qui n'est que son deuxième, c'est comme s'il avait voulu en faire une sorte de condensé. Mais contrairement aux Rougon, où puisque son talent s'est déployé tout est savamment dosé, nuancé, ici c'était trop. Comme surdosé. Les nerfs de Thérèse et le sang de Laurent ont été ressassés presque ad nauseam...(pardon Emile) !
À vrai dire j'ai l'impression que ce roman aurait dû (pu ?) être une nouvelle.

Mais Emile a peut être, contrairement à ce que j'ai ressenti, totalement réussit son but : puisque les deux amants sont psychologiquement oppressés par leurs propres horreurs, en lisant j'étais comme eux: oppressée.

Malgré tout c'était très une bonne lecture, j'étais contente de retrouver la plume d'Emile dans un autre contexte que celui des Rougon, maintenant il me reste à découvrir son tout premier roman qui m'attend dans ma pal La confession de Claude, en espérant retrouver un coup de coeur !
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Captivant mais sordide.
Tous les personnages du livre sont déplaisants, voire monstrueux. La folie, la bestialité et l'horreur se mêlent chez le couple meurtrier. Pourquoi alors le livre nous captive-t-il ? Il faut reconnaître que la déclinaison des sentiments violents, égoïstes, cruels est admirablement décrite. Si Zola joue à merveille avec notre curiosité, nos instincts les plus bas y sont vraisemblablement pour quelque chose aussi.
Ce n'est pas un livre qu'on abandonne en cours de lecture mais je ne le relirai pas.
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Qu apportera ma modeste critique à ce grand classique ?
J avais envie de découvrir ce livre je ne pense pas l avoir lu à l epoque où l on doit lire les classiques.
Ayant du temps et l esprit disponible je l ai lu
Quelle histoire sordide je ne lirai pas ce genre de livre souvent
Aujourd hui je vais me pencher sur ce qui c est dit de ce roman
Je suis certainement passé à côté de ce qu il représentait à l epoque où il a été écrit.
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L'image de Thérèse enfonçant ses doigts dans la terre pour épancher toute la sauvagerie et le désir de révolte de son enfance m'est tellement restée gravée dans la tête que j'aurais presque pu mettre 5 étoiles rien que pour ce passage. de manière générale, l'écriture de Zola m'a bouleversée toute la première partie du roman.

Mais voilà, tout ce qui suit m'a écoeuré. J'ai vraiment eu l'impression que Zola voulait me faire mal... Quand il atteint l'abîme de l'horreur, il continue encore à creuser. C'est la première fois qu'un livre me donne la nausée. Littéralement.

Cela dit, Thérèse Raquin m'a donné envie de découvrir l'oeuvre de Zola. J'ai conscience d'écrire une banalité, mais qu'est-ce qu'il écrit bien !
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