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Citations sur Destruction d'un coeur (35)

De même qu'une maladie commence rarement quand elle se déclare, de même le destin de l'homme ne se dévoile qu'en devenant visible et sous forme d'événement. Toujours, le destin régit depuis longtemps à l'intérieur, dans l'esprit et le sang, avant de toucher l'âme de l'extérieur. Se connaître est déjà se défendre, et la plupart du temps en vain.
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Quelque chose couvait et pourrissait silencieusement là à l'intérieur, quelque chose commençait à mourir.
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Il ne leur parla pas ce soir-là, les deux femmes de nouveau ne remarquèrent pas ce silence serré comme des poings.
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Peu à peu, reculant pas à pas, la douleur le quittait : cette main furieuse ne plongeait plus aussi griffue, plus aussi brûlante dans le corps souffrant. Mais quelque chose de sourd restait, à peine sensible en tant que douleur, quelque chose d'étranger pressait et oppressait et creusait ses galeries à l'intérieur.
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Ce que je sens avec mes doigts, mon corps, la combustion intérieure qu'il y a en lui et qui me fait souffrir, cela seul est pour moi la réalité... Tout le reste est folie, n'a plus de sens... Car ce qui me fait mal ne fait mal qu'à moi seul... Ce qui m'inquiète n'inquiète que moi seul... On ne me comprend plus et je ne comprends plus les autres...
On est tout seul avec soi-même, jamais je ne m'en suis rendu si bien compte.
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Sans un regard, sans une parole, il reprit son sac de voyage et tira la porte comme une barrière sonore entre lui et sa vie passée
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Pour ébranler irrémédiablement un cœur, le Destin n’a pas toujours besoin de prendre un grand élan et de déployer une force brutale et brusque ; il semble que précisément son indomptable volonté formatrice éprouve un plaisir spécial à faire naître d’un motif futile la destruction.
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Lorsque le vieillard se réveilla une dernière fois de l'état de narcose où il était plongé, les médecins, voyant la gravité de la situation, firent venir sa femme et sa fille qui, entre-temps, avaient été mises au courant. L'oeil souleva avec peine les paupières entourées d'une ombre bleuâtre.
- Où suis-je ? semblait-il-dire, en regardant fixement la blancheur inconnue d'un local qu'il n'avait jamais vu.
Alors sa fille se pencha pour passer une main caressante sur le pauvre visage délabré ; et, soudain, la prunelle qui tâtonnait en aveugle eut un tressaillement, comme si elle reconnaissait la personne qu'il y avait là.
Une lumière, une petite lumière monta dans la pupille.
C'était elle, son enfant, cette enfant infiniment aimée, c'était elle, Erna, la tendre et belle enfant ! Lentement, très lentement, sa lèvre amère se desserra : un sourire, un tout petit sourire, dont cette bouche fermée n'avait plus depuis longtemps l'habitude, apparut timidement. Et, tout émue par cette joie pénible, Erna s'inclina davantage pour baiser la joue exsangue de son père.
Mais soudain,-était-ce le parfum douceâtre qui le fit se souvenir, ou bien le cerveau à demi engourdi se rappela-t-il le fatal moment qu'il avait oublié?-, soudain un changement terrible se fit sur les traits qui, un instant auparavant, paraissaient si heureux. Les lèvres décolorées se resserrèrent brusquement, avec une furieuse hostilité, cependant que la main, sous la couverture, s'efforçait violemment de se soulever, comme pour chasser quelque chose d'importun, et que le corps blessé tremblait de colère.
- Arrière!... Arrière !... balbutia la lèvre pâle, comme un son inarticulé et pourtant intelligible.
Et la répulsion se manifestait si violemment dans les traits contractés du vieillard qui ne pouvait pas se défendre que le médecin, pris d'inquiétude, écarta les femmes.
- Il délire, murmura-t-il, et maintenant il vaut mieux que vous le laissiez seul.
A peine étaient-elles sorties que les traits convulsés se détendirent, inertes, dans un engourdissement inanimé. La respiration marchait encore sourdement, toujours plus profond était le râle de la poitrine qui cherchait à aspirer l'air lourd de la vie. Mais bientôt elle se fatigua d'absorber cette amère nourriture des hommes. Et, lorsque le médecin palpa le corps avec attention, le coeur détruit avait cessé de faire souffrir le vieil homme.
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Pour ébranler irrémédiablement un cœur, le Destin n'a pas toujours besoin de prendre un grand élan et de déployer une force brutale et brusque ; il semble que précisément son indomptable volonté formatrice éprouve un plaisir spécial à faire naître d'un motif futile la destruction.
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"Étroitement enlacées, elles pleurent, se baignent mutuellement le visage de larmes brûlantes qui tout d’abord coulent hésitantes, puis plus rapides, et, poitrine contre poitrine, l’une reçoit de l’autre le choc de son sanglot, qu’elle lui renvoie en frisson. Les deux enfants ne sont qu’une seule souffrance, un corps unique qui sanglote dans l’obscurité. Ce n’est plus la gouvernante qu’elles pleurent, ni leurs parents qui, maintenant, sont perdus pour elles ; mais c’est une brusque horreur qui les secoue, la peur de tout ce qui pour elles va à présent sortir de ce monde inconnu dans lequel elles ont jeté aujourd’hui un premier regard plein d’effroi. Elles ont peur de la vie dans laquelle elles entrent maintenant, de la vie qui leur apparaît sombre et menaçante comme une forêt ténébreuse qu’elles seraient obligées de traverser. L’angoisse confuse qu’elles éprouvent devient toujours plus vague, touche presque au domaine du rêve, et, de plus en plus, leur sanglot s’affaiblit. Leurs deux haleines, à présent, se confondent, comme tout à l’heure se confondaient leurs larmes.
Et enfin elles s’endorment."
"La gouvernante"
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