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Stefan Zweig, une valeur sure de la littérature allemande. L"écriture est fluide, très agréable à lire. Les histoires sont courtes mais le talent de l'auteur arrive à en faire des évènements forts. Des comportements humains poussés à l'extrême, des vies brisées, l'omniprésence de situations tragiques...un de mes auteurs préférés.
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Fluidité du style, langue précise et rythmée du conteur, empathie extraordinaire de son auteur : "Destruction d'un coeur" est à la fois une nouvelle éprouvante pour nous (et son protagoniste, condamné à s'effacer sans bruit) et un manifeste "humaniste" de nature presque bouddhiste - car tout est compassion chez le merveilleux Stefan Zweig... Vertiges que nous procure l'exploration de cet art littéraire authentique de ZWEIG, de son "classicisme" jamais ennuyeux, de ses livres d'une constante et si grande force humaniste, au rayonnement immuable. Emotion durable qui saisit leur lecteur (d'hier, d'aujourd'hui, de demain) - sans doute fruit de l'empathie presque "naturelle" à cet homme-là, qui avait ce qu'on nommait alors "du métier"... le mystère Zweig restera toujours l'une des plus belles énigmes de la Littérature.
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Ce recueil comprend trois nouvelles de Stefan Zweig, toujours aussi exemplaire tant au niveau du style que du thème traité.
Les thèmes concernent les relations parents/ enfants et indirectement la sexualité. Dans Destruction d'un coeur, un père découvre que sa fille a des rapports sexuels, et cela ébranle la vision qu'il a sur la vie qu'il a mené.
Jalousie d'un père vis à vis de sa fille, intelligence des enfants par rapport aux choses de la vie, refus de vieillir...L'écriture de Stefan Zweig est parfaite pour ces tragédies.
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Dans ce recueil de trois nouvelles à savoir Destruction d'un coeur, La gouvernante et le jeu dangereux, ce que met en évidence Stefan Zweig est avant tout l'incompréhension entre les différentes générations et peut-être même une jalousie inconsciente des anciens contre cet étalage de beauté et de jeunesse qui leur fait penser à la leur désormais bien consumée.

Dans la première nouvelle, le lecteur découvre l'histoire d'un homme âgé qui vit de façon prospère avec sa femme et sa fille âgée de dix-neuf ans. S'apercevant que cette dernière rentre de plus en plus tard le soir, le vieil homme en conclut que sa fille en vient peut-être à connaître des amours qui ne sont pas les siennes et en tombe malade de jalousie, tel un amant que l'on aurait délaissé pour un autre jeune homme.
Une histoire empreinte de réalisme car quel père n'a pas ressenti un petit pincement au coeur le jour où il apprend que sa fille chérie et choyée lui échappe et s'envole pour d'autres bras que les siens ? L'histoire prend cependant ici beaucoup plus d'ampleur car rongé par le chagrin et, bien qu'il ait sa femme à ses côtés, le vieil homme à la santé fragile se laisse dépérir sans que personne ne puisse y faire quoi que ce soit.

Les deux autres nouvelles ont elles aussi un rapport entre la différence d'âge et un amour qui peut paraître interdit comme par exemple celui qui unit une gouvernante d'un certain âge à un jeune homme ou encore celui du jeu auquel s'est prêté un homme assez âgé en séduisant une jeune fille par la beauté de ses lettres et la justesse de ses mots.


Ces trois nouvelles, bien qu'ayant souvent un dénouement dramatique, restent néanmoins envoûtantes par la prose de l'auteur (que j'adore d'ailleurs, non pas seulement en tant que tel mais également pour la vie qu'il a mené et sa très grande humanité) et en même temps par la simplicité du langage. À découvrit !
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Il ne s'est jamais intéressé qu'à ses affaires et à l'argent qu'elles lui rapportaient, afin d'offrir à sa femme et à sa fille chérie tout le confort que peut apporter une existence aisée.
Mais,voilà que lors de vacances, il se rend compte que sa fille chérie se mue en jeune femme amoureuse, ce qui lui apparaît insupportable et l'emplit de haine pour les trois godelureaux qui tournent autour de son Erna, de hargne envers sa femme qui prend le parti de sa fille et de colère envers cette dernière qui danse, heureuse, dans les bras d'un galant.
« La tête penchée en arrière, la bouche ouverte et humide, toute ivresse et s'oubliant elle-même, elle voguait doucement dans les flots voluptueux de la musique, sans percevoir l'espace qui l'entourait, sans avoir conscience ni du temps ni de la présence de cet homme, de ce vieil homme tremblant et soufflant, qui, le regard injecté de sang, la dévisageait fixement dans un fanatique transport de colère. »
« Et peu à peu commença la destruction de son coeur ».

Ce texte très court et particulièrement poignant montre le déclin brutal d'un vieil homme blessé, et qui, esseulé, ulcéré se sent incapable d'accepter les changements inéluctables que le temps apporte.

Que cette nouvelle est donc dure et sinistre, mêlant dans un récit épuré, comme Stefan Zweig en a le secret, expression du désir sexuel, virilité triomphante des jeunes hommes, agressivité, angoisse, incompréhension et lassitude au sein des vieux couples, faillite et détresse de la vieillesse, et pour finir indifférence face à la vie....

Engendrant la plus totale désolation, ce texte ne doit être lu que lorsque, nageant dans le bonheur le plus absolu, on sent que rien de négatif ne peut vous atteindre !
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Destruction d'un coeur - La gouvernante - le jeu dangereux

Courtes nouvelles qui se lisent aisément sans perdre la force des drames humains qu'elles racontent. Stefan Zweig est maître dans l'art de donner de la profondeur aux mots dans des phrases malgré tout emplies de poésie.

Même si les moeurs et les carcans de la société ont évolué, les sujets abordés, relatifs au conflit intergénérationnel, demeurent d'actualité et sont traités avec beaucoup de pudeur.

CHALLENGE MULTI-DEFIS 2020
CHALLENGE RIQUIQUI 2020

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Stephan Zweig, une fois de plus décrit avec brio en un texte fort court, la transformation d'un père aimant et aimé , homme honnête et aisé en un vieillard acariâtre de ne pouvoir supporter l'envol de son enfant hors du cocon patiemment et obstinément conçu.
Toute la magie de Zweig!

Lien : http://lejournaldelouloune.o..
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Destruction d'un coeur

Pendant ses vacances, un homme, une nuit, se rend compte que sa fille de dix-neuf ans quitte la chambre d'un inconnu pour retourner dans la sienne. Et là, c'est le drame !
Comment celle à qui il lisait des histoires dans son lit la veille peut-elle quitter son lit pour rejoindre un homme qu'elle connaît à peine ?
Chose encore difficile : sur leur lieu de vacances, sa femme et sa fille s'entendent bien avec trois hommes, avec qui elles discutent, elles échangent. Imaginez la détresse de ce père qui ne sait pas lequel des trois couche avec sa fille !
Cet événement va le ronger, le détruire. Chaque minute sera une souffrance et chaque pensée, un poignard dans le coeur. de plus, sa femme et sa fille semblent n'avoir aucun intérêt pour lui, il pourrait bien mourir qu'elles ne le remarqueraient pas.
C'est ainsi que son coeur va s'éteindre à petit feu, au point de ne ressentir plus aucune sensation, au point de ne vouloir que la mort et peut-être la laisser venir à lui.

La gouvernante

Deux petites filles bien curieuses, comme souvent à leur âge, se posent des questions sur leur gouvernante. En effet, cette dernière semble différente depuis quelques temps. En écoutant aux portes, elles découvrent évidemment très vite le secret que cache leur gouvernante mais ne comprennent pas toute la situation. La nouvelle est écrite à travers les yeux d'un enfant et on ressent leur incrédulité face à certaines situations.
Seule une femme mariée peut avoir un enfant alors comment leur gouvernante pourrait-elle être avoir un enfant ? Et puis, si elle en a un, où est-il ?
Tant de questions se posent dans leur tête sans qu'elles puissent en parler puisque tout ce qu'elles savent, elles l'ont appris de manière peu morale.
La situation va s'envenimer et les deux petites filles vont alors voir s'écrouler une partie de leur monde idyllique. Elles vont apprendre que tout n'est pas toujours rose et que l'avenir peut parfois apparaître comme effrayant.

Le jeu dangereux

Un homme s'ennuyant quelque peu en vacances observe les personnes autour de lui. C'est alors que son regard se porte sur deux vieilles femmes accompagnées d'une adolescente. L'adolescente l'attire dès le premier coup d'oeil. Même si l'attirance est physique, c'est plus profond que ça. Elle l'intéresse véritablement. Cependant, elle est bien plus jeune que lui et il craint le regard de la famille de la jeune fille ainsi que celui des autres personnes. Il décide de lui écrire une lettre romantique en se faisant passer pour un jeune homme. Pendant plusieurs jours, il va donc lui écrire plusieurs lettres.
Mais malheureusement, jouer à ce genre de jeu peut s'avérer dangereux et les conséquences ne sont pas celles qu'il avait espérées.
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J'ai fini Destruction d'un coeur et j'ai adoré!!

Les trois nouvelles contenues sont magnifiques! Stefan Zweig a un style très particulier que j'adore, quand il écrit on dirait de la poésie en prose, c'est tellement beau... Je crois qu'il aurait pu écrire des listes de courses, ça aurait été passionnant venant de lui! A plusieurs reprises j'ai eu envie de noter des phrases rencontrées au cours de ma lecture, qui sonnent tellement justes! C'est ça surtout que j'aime, il décrit tellement bien les sentiments humains, on dirait qu'il a tout compris sur les hommes c'est incroyable! je n'arretais pas de me dire "mais oui c'est tout à fait ça"

La première nouvelle Destruction d'un coeur est magnifique et m'a déchirée le coeur. les sentiments de ce père qui voit s'éloigner sa fille sont très bien analysés, je souffrais avec lui!
Du coup je pensais moins aimer les deux suivantes, tellement j'avais aimé cette nouvelle mais j'ai beaucoup aimé La gouvernante avec encore une fois une superbe analyse des émotions des deux fillettes et j'ai adoré Un jeu dangereux où les sentiments de la jeune fille qui s'éveille à l'amour sont trop beaux à lire!

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Il faut croire que Stefan Zweig n'a écrit que de bonnes histoires. Paru en 1927, Destruction d'un coeur ne fait pas exception à la règle. On y retrouve la passion à double tranchant coutumière de Zweig, cette déchirure émotionnelle qu'il transcende, intériorise, psychologise pour en faire un récit qui touche chaque lecteur au plus profond de lui-même. Ici, on se glisse dans la peau d'un vieil homme qui, durant un séjour dans un hôtel au Sud de la France, surprend sa fille, au milieu de la nuit, alors qu'elle sort de la chambre d'un inconnu. C'est le début pour lui d'une longue et solitaire descente aux enfers, qui lui coûtera ce qu'il a de plus cher.

Les personnages, peu nombreux, se résument à ce Salomonsohn très peu nommé, sa femme, sa fille et les trois hommes potentiellement amoureux d'elle. Presque tous anonymes, ces protagonistes sont envisagés à travers le point de vue du père. Son épouse semble une bourgeoise coquette et insensible, tandis que les hommes inconnus ont l'allure de galants parfumés et superficiels. le plus intéressant reste sa fille, Erna, dont l'image bascule complètement au début de Destruction d'un coeur. Cette enfant pure, souriante, innocente prend dans le doute qui le ronge des allures de démone hypocrite, égoïste, belle et désirable comme une femme.

On ne saura finalement jamais le fin mot de l'histoire. Jusqu'où est allée Erna, avec quel homme ? Telle n'est pas la question. le père envisage le pire, partout, chez tout le monde, et son coeur meurtri par cette haine et ces doutes qu'il ne parvient pas à exprimer s'éteint peu à peu. le naufrage ou la destruction d'un coeur selon les traductions, tel est bien l'objet du récit de Stefan Zweig. Mais, plus que la tromperie supposée de sa fille, c'est la solitude, la vieillesse et une vie de labeurs qui minent cet homme, incapable d'ouvrir son coeur à ses proches. Jalousie, peur du ridicule, les sentiments s'entrelacent avec une complexité de haut vol jusqu'à la conclusion de cette terrible nouvelle.

C'est la nouvelle de Zweig qui m'a le plus émue jusqu'à présent. La justesse des mots, le rythme des phrases, tout dans le style de Zweig est très juste, et j'ai été profondément touchée par la souffrance silencieuse de ce vieil homme.

Pauline Deysson - La Bibliothèque
Lien : http://www.paulinedeysson.co..
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