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sur 3605 notes
Depuis toujours, je lis et relis Stefan Zweig.
Inlassablement, passionnément.
« La confusion des sentiments » m'a à nouveau plongée dans les tréfonds de l'âme humaine.
Lire Zweig, c'est se laisser envahir par des sentiments disséqués avec minutie.
Lire Zweig, c'est souffrir et douter avec des personnages hors du commun.
Lire Zweig, c'est se laisser porter par l'une des plus belles plumes de la littérature.
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Pourquoi ai-je tourné si longtemps autour de cette merveille ?!
Malgré son thème de nombreuses fois abordé depuis, ce chef d'oeuvre de Stefan Zweig n'a pas pris une ride ni perdu de son acuité. J'ai été littéralement irradiée par ce texte brûlant, profond, dense mais fluide dans lequel bouillent toutes les tensions et la tonicité de la jeunesse mêlées aux affres de sentiments inconnus.
Chaque mot sonne juste, aucun n'est de trop, et tous animent des émotions viscérales sous la plume pudique et ardente de Zweig. Chacun des trois personnages, l'élève, le maître et sa femme, sont bouleversants de vérité, et leurs chemins croisés recèlent la quintessence de la plus fine subtilité que l'on puisse trouver dans les relations humaines.

Cerise sur le gâteau, « La confusion des sentiments » parle de Shakespeare de manière si vivante et enthousiasmante qu'il donne envie de découvrir avec un nouvel oeil cette parenthèse de création poétique fulgurante qui a illuminé l'Angleterre élizabéthaine depuis le théâtre du globe.
Pardon Mr Zweig d'avoir douté si longtemps, et merci pour ce joyau.
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À l'occasion de ses soixante ans, un professeur reçoit en hommage une biographie reliée. Il y lit qu'il a toujours été passionné de philologie. La vérité, en réalité, est très éloignée. Lorsqu'il a commencé ses études à Berlin, il n'assistait pas aux cours s'adonnant à une vie déréglée. Surpris par son père, dans sa chambre d'étudiant, en galante compagnie, Roland en a été si honteux qu'il a accepté de s'inscrire à une autre faculté, au centre de l'Allemagne.

Il a été aussitôt fasciné par un des professeurs. Un logement étant libre dans l'immeuble de ce dernier, il l'a loué. le professeur était entouré de nombreux mystères. Pourquoi disparaissait-il des journées entières ? Quelle était la nature de sa relation avec sa femme ? Pourquoi se montrait-il tantôt sec et distant, tantôt affectueux ? Pourquoi Roland était-il ostracisé par les autres professeurs et étudiants ?

La vérité lui sera révélée par le professeur à la fin de l'histoire, mais avant, Roland aura le temps de ressentir tous les sentiments (et émotions possibles).
Si la confession du professeur étonne peu le lecteur d'aujourd'hui, la naïveté de Roland, son admiration juvénile et filiale nous entraînent à une autre époque.

Lien : https://dequoilire.com/trois..
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Connaît-on vraiment l'autre ? On le croit parfois. Et il en est ainsi des élèves et des collègues de faculté du professeur de philologie, Roland de D.,qui pour honorer la carrière de celui-ci, lui offrent le livre de sa vie. Il est constitué de toutes ses publications, même la plus insignifiante, qui ont jalonné son parcours universitaire jusqu'à la retraite.
Est-ce vraiment là toute sa vie ? Que savent au juste tous ceux qui ont approché le professeur, du déclenchement de sa passion pour la philologie ? Rien, en fait. Et c'est pourtant dans ce passé obscur et tu qu'est né ce sentiment confus, la passion.

Jeune étudiant de dix-neuf ans, Roland, suit des études d'anglais à Berlin. Mais cette ville n'est pas propice aux études. Toutes les tentations y sont à portée de mains et il en profite largement, jusqu'à l'arrivée de son père. Celui-ci, pour mettre fin à sa vie dissolue, lui demande alors de s'inscrire dans une autre faculté de province.
Dès son arrivée, il est subjugué par son professeur de philologie. Brillant orateur, passionné de littérature anglo-saxonne, spécialiste de Shakespeare, ce professeur prend vite une place importante dans la vie de Roland...

Merveilleux récit où encore une fois tout est dit avec pudeur.
Les mots de Zweig sont d'une grande précision pour décrire les douleurs de la passion. Entre ce jeune homme qui se cherche, doute, ne comprend pas et cet homme, plus âgé, reculant devant l'évidence de son amour, ce sont des scènes d'une infinie tendresse ou d'une grande torture morale que nous présente, de son écriture sensible et délicate mais aussi analytique, cet auteur génial, passé maître dans l'art de décrire la passion.
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Stefan Zweig est depuis longtemps un de mes auteurs favoris. J'admire son talent d'écriture, sa plume magnifique, élégante et riche, la finesse de ses analyses psychologiques et sa capacité à raconter des histoires. Ses nombreux romans et nouvelles ne m'ont jamais déçue.

La confusion des sentiments, publié en 1927, est incontestablement un de ceux-là. C'est un des ouvrages les plus connus de l'auteur, un livre référence, touchant, puissant et audacieux pour son époque.

A l'occasion de son soixantième anniversaire, le narrateur Roland de D., professeur de philologie émérite, 30 ans de carrière, reçoit de la part de ses étudiants et collègues de Faculté, un livre d'hommage élaboré avec soin et précision. Une sorte de biographie retraçant intégralement sa vie professionnelle. Rien ne semble y manquer… Articles, comptes-rendus, textes de conférences, allocutions officielles, Et pourtant ! le point de départ, la rencontre primordiale qui a conditionné son existence, ce souvenir intime qu'il a gardé au plus profond de lui-même n'y figure naturellement pas. le vieil homme va donc se pencher sur son passé lointain et c'est un long retour en arrière qu'il nous propose.

Il a 19 ans et, contraint par son père, il vient de s'inscrire à une université provinciale, loin de l'effervescence et des distractions de la capitale, Berlin. Dès son arrivée il est fasciné par un professeur de littérature anglaise, passionné par Shakespeare. Il est subjugué par ses cours et va s'employer, par son travail, à se faire apprécier de lui et à créer avec lui un lien privilégié. Admiratif, exalté et un brin naïf, Roland va vivre une passion destructrice et tomber sous l'emprise du professeur, dont l'attitude et les réactions sont changeantes parfois incompréhensibles passant de l'amitié, voire d'une affection quasi paternelle aux durs reproches et à l'agressivité, qui démoralisent le jeune homme. Les deux personnages, professeur et étudiant, sont en proie au trouble, à une confusion réciproque des sentiments.

Cette relation ambigüe est suggérée et décrite avec pudeur par l'auteur, à une époque où il convient de préserver la moralité dans une société rigide et où l'homosexualité est sévèrement réprimée. Une fois encore j'ai admiré l'écriture de Stefan Zweig, la richesse et l'élégance de sa prose, la finesse et la justesse de ses analyses psychologiques. Les textes sont souvent très denses, avec des phrases démesurées et des paragraphes extrêmement longs, mais le lecteur se laisse prendre à la beauté du style. C'est donc un roman puissant, subtil et touchant que je conseille à tous.

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Au soir de sa vie professionnelle, un éminent professeur de philologie reçoit de la part de ses élèves et collègues de l'université, un livre d'hommage le remerciant pour ses trente années de professorat et ses nombreuses oeuvres et discours...
Mais ce qui manque dans cet hommage, c'est l'essentiel de sa vie, ce qui l'a surtout marqué dans sa jeunesse et qui explique son parcours intellectuel, c'est le secret qu'il porte en lui depuis plus de quarante ans.
Alors qu'il n'avait que 19 ans, il a été en effet fasciné par la personnalité d'un de ses professeurs d'université. Cette rencontre sera décisive et suscitera chez lui un mélange d'admiration, d'idolâtrie, de soumission et d'amour.
Il entreprend alors de nous raconter ces années d'étudiant, ses désirs d'alors, son attachement pour ce maître qui pourtant souvent ne lui apportait que souffrance et questionnement, cachant son mal-être derrière un mariage de convenance, changeant d'humeur constamment au gré de ses sentiments, trop souvent cruel envers le jeune homme naïf et en quête d'approbation et d'amour qui ne comprenait rien et nageait en pleine confusion.
A cette époque, sa jeunesse et son manque d'expérience ne lui ont pas permis de comprendre le mélange de sentiments qu'il éprouvait pour son professeur jusqu'au jour où, le professeur lui livra un secret douloureux à porter... avant de disparaître pour toujours.
Ce qu'il sait avec certitude aujourd'hui... c'est qu'il n'a jamais aimé quelqu'un d'autre aussi fort, ni plus que lui.

Avec beaucoup de pudeur et l'écriture pleine de délicatesse et de finesse qu'on lui connaît, Stefan Zweig retrace les affres de cette passion dévorante, mais interdite.
Il montre bien les difficultés du vieux professeur à refréner ses désirs, face aux contraintes et aux tabous de la morale de l'époque.
Ce court roman, souvent considéré comme une nouvelle, est paru en 1927 mais il connut aussitôt un succès fulgurant.
Freud a lui-même salué la manière dont cette passion était restituée, un véritable triangle oedipien pour certains, un livre sur la passion amoureuse pour d'autres, un livre sur le désir homosexuel sans nul doute possible...
Ce livre est souvent considéré comme le chef-d'oeuvre de Stefan Zweig et il fallait que je le relise, que je me laisse porter par la beauté de cette écriture, qui à chaque instant sonne juste.
C'est en effet un très beau livre que je vous conseille de lire si vous ne l'avez pas encore fait ou de relire à l'occasion.
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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La confusion des sentiments est une longue nouvelle de Stefan Sweig, l'auteur qui donne une grance force psychologique à chacun de ses récits.

Ce livre est devenu une référence lorsqu'on évoque les ravages de la passion, ici, c'est le témoignage du feu qui a brûlé, quatre décennies plus tôt, entre un élève en philologie et son professeur.

Dans un mélange de soumission, d'ivresse interdite et désir, ce petit livre est devenu un très grand texte traitant des affres et des tortures de l'homosexualité, à une époque où elle était un sujet totalement tabou.
Lien : http://justelire.fr/la-confu..
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« Parce que c'était lui, parce que c'était moi. » (Montaigne)

Au moment de recevoir l'hommage de ses pairs pour sa brillante carrière, un vieux professeur de littérature se souvient de l'homme qui lui donna le goût ce cette matière. Il se remémore avec émotion ce passage de sa vie d'étudiant, inconnu de tous, mais qui le marqua à tout jamais.

Arraché par son père à la vie de patachon qu'il comptait mener à la Faculté de Berlin, Roland est envoyé en internat dans une petite université de province. Et là, contre toute attente, lui qui n'était pas attiré par les études se prend de passion pour la littérature anglaise, en la personne du maître qui l'enseigne. Comme il arrive parfois dans la vie d'un élève, l'homme et la matière se confondent dans une sorte de perfection du génie humain. Bientôt, Roland ne peut plus se passer du maître et décide de devenir son assistant dans la rédaction de son livre. Il est même convié par le professeur et sa femme à venir habiter chez eux. S'instaure alors une relation trouble : Roland se rend compte qu'il est attiré par la femme de son maître, tout en étant désorienté par les absences et les brusques sautes d'humeur de ce dernier… Jusqu'à ce que la lumière se fasse enfin et sorte Roland de son aveuglement.

Avec sa précision coutumière, Stefan Zweig décrit dans La confusion des sentiments la fascination que peut éprouver un jeune étudiant pour son professeur, et réciproquement, avec la fougue qui n'existe qu'à 20 ans. En filigrane, il évoque aussi le tabou de l'homosexualité masculine et le scandale que cela suscite dans l'Allemagne du début du XXᵉ siècle. Cette relation à trois presque traitée comme un huis clos entre Roland, le professeur et sa femme, est captivante par le mystère que dégage ce couple si mal assorti. La tension psychologique monte progressivement jusqu'à l'explication finale, véritable mise à nu éblouissante de justesse. « Morceau par morceau, un homme arrachait sa vie de sa poitrine, et en cette heure-là, moi qui étais encore si jeune, j'aperçus pour la première fois d'un oeil hagard, les profondeurs inconcevables du sentiment humain. » (p. 114)

Un roman magistral à tous les sens du terme.
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Un chef d'oeuvre.
L'écriture ciselée et magnifique de cet auteur est un plaisir de fin gourmet. J'ai passé un excellent moment à lire ce (trop) court roman. Je reste ébahi par la maîtrise du récit et par les émotions qu'il procure.
Durant toute la lecture nous suivons le cheminement de ce jeune étudiant et nous nous identifions si fortement à lui que nous en sommes troublés, et cela d'autant plus à la fin du roman que nous entrons en empathie totale avec le personnage.
C'est un livre formidablement bien mené, saisissant de réalisme et intemporel.
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Et bien voilà, j'ai moi aussi succombé au style à la fois puissant et élégant de Stefan Zweig !
Quelle excellence dans la manière de décortiquer une émotion, un sentiment, une situation !
L'art de décrire avec pudeur mais sans détours le trouble d'une passion ambivalente dans son exhaltation ou, au contraire, dans l'abattement qu'elle provoque, frise la perfection.
D'un récit sans intérêt particulier sinon qu'il traite d'un sujet audacieux pour l'époque, il fait un chef d'oeuvre d'un plaisir de lecture incomparable et d'une profondeur émouvante.
La qualité de sa plume anime une simple gestuelle d'une vie propre qui lui donne lascivité et grâce.

"Malgré moi, je m'approchai d'avantage, afin de voir, par-dessus les paroles, les gestes remarquablement arrondis et élargis des mains, qui parfois, lorsque sonnait un mot puissant, s'écartaient comme des ailes, s'élevaient en frémissant et puis s'abaissaient peu à peu musicalement, avec le geste modérateur d'un chef d'orchestre."

Que dire de plus ?
Séduite, complètement séduite !
⭐⭐⭐⭐⭐
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