La trouvaille d'un manuscrit original perdu sous des milliers de pages d'archives est la récompense rare de longues heures de recherche laborieuse. C'est d'ailleurs ce qu'affirme Mathieu da Vinha, directeur scientifique du centre de recherche du château de Versailles et conseiller historique de la série Versailles, qui divulgue dans cet ouvrage succinct sa captivante découverte de l'inventaire – riche de 291 articles – de la garde-robe de la dauphine
Marie-Antoinette lors de la succession de sa dame d'atour, la duchesse de Villars, en 1771. À cette époque, celle qui sera connue comme la reine des modes et des élégances n'a pas voix au chapitre et se soumet rigoureusement à l'étiquette versaillaise. Grand habit de Pentecôte d'étoffe glacée argent, petite robe habillée à larges raies roses et chiné, caraco, chapeau de castor à bord large, jupon égyptien : autant de noms disparus qui viennent apporter une touche colorée et vivante à la connaissance historique de cette période. L'auteur, après avoir rappelé le contexte et les convenances d'alors, accompagne la transcription du document de déductions et d'interprétations propres au travail d'historien. En l'absence de témoignages iconographiques et matériels sur les tenues de cette année, ce folio livre l'image d'une mode qui stagne sous le constant devoir de paraître. le livre, féminin et gracieux, nous fait pénétrer dans l'intimité de la garde-robe de
Marie-Antoinette, en éclairant son évolution vestimentaire et des aspects concrets de sa vie à Versailles.
Par Maylis de Préval, critique parue dans L'Objet d'Art 549, octobre 2018