Au coeur de la Bibliothèque du Vatican, une paléographe reconnue, Patricia Escalona, étudie le Codex Vaticanus, un des plus vieux exemplaires de la Bible, écrit en grec. C'est dans ce lieu prestigieux qu'elle est assassinée, le tueur l'égorgeant avant de laisser un message mystérieux et crypté. Alors, le mystère et la cryptologie, ça me fait un peu rire puisque j'ai cramé de suite qu'il fallait juste retourner la feuille pour en comprendre le sens, mais bon…
Valentina, jeune flic qui mène l'enquête, oblige Tomás Noronha à l'aider, lui qui a su décrypter le message. L'heure est grave, l'égorgement veut automatiquement dire meurtre rituel. Un fou assassine des savants. Un fou particulièrement productif parce qu'à peine Patricia éliminée, il s'envole vers l'Irlande et tue une seconde personne, toujours avec le même mode opératoire, et en laissant un petit message. Interpol marche du tonnerre, l'Italie et Valentina sont aussitôt prévenues. Et crac boum chac, tous deux traversent l'Europe en avion et atterrissent à Dublin. Mais Interpol est vraiment très performant, et sitôt débarqués, les voilà qu'ils sont informés qu'un nouveau meurtre rituel a eu lieu à Sofia, en Bulgarie. On reprend ses valises qu'on n'a pas eu le temps d'ouvrir et Bulgarie, nous voilà. On réfléchit trois secondes à ce qui peut unir les trois scientifiques qui ne semblaient pas se connaître, on trouve en deux temps trois mouvements que tous trois se sont récemment rendus en Israël. Hasard ? je ne crois pas, non…Allez, go en Israël où un flic bien sympa les attend impatiemment. Interpol est puissant. Et ça, c'est en l'espace de quoi, trois quatre jours maximum…Efficacité quand tu nous tiens.
Et entre ses voyages un peu longs, il faut bien chercher des pistes. Et ce sont les messages codés qui vont occuper nos deux enquêteurs. Et au fil de 400 longues pages, on reproduit le même schéma : Tomàs fait semblant de réfléchir sur le sens des messages, trouve en deux-deux leur signification qui a toujours un lien avec un verset problématique de la Bible. Et là, Valentina, italienne, forcément catholique et croyante, s'étonne de tout dans cette confrontation systématique entre le regard de l'historien et celui du croyant, entre lecture historique et lecture théologique. Quoi ? le Nouveau Testament a été écrit presque un siècle après les événements ? Quoi ? les apôtres étaient analphabètes ? Quoi ? les plus anciens textes sont écrits en grecs et pas en latin ? Quoi ? il y a eu des erreurs de traduction, parfois involontaires, parfois totalement volontaires ? Quoi ? il y a des fraudes et des manipulations ? on a rajouté des éléments petit à petit pour des raisons théologiques ? Quoi ? Jésus n'était pas chrétien mais juif ? Horreur et damnation ! 400 pages, sur un roman qui en fait 570, c'est très très long et ça finit par être indigeste, même s'il est toujours intéressant de rappeler que le Nouveau Testament et les écrits apocryphes ne sont pas fiables.
Alors, que se passe-t-il dans les 170 dernières pages ? Place à l'action ? pas beaucoup plus, le discours historique fait place au discours scientifique. Qui dit Israël dit tombeau du Christ. Qui dit tombeau dit os. Qui dit os dit ADN. Et là, on apprend que nos trois scientifiques ont été invités par une organisation puissante, qui a pour but de promouvoir la paix dans le monde. le directeur les mène assez facilement dans un laboratoire ultra-secret et dévoile son grand projet : il veut cloner Jésus pour apporter la paix sur terre. Alors on repart sur le problème « Nouveau Testament » et Tomàs de répéter à nouveau ce que l'on a lu sur 400 pages : Jésus n'était pas chrétien, il ne parlait qu'aux juifs, ne se mêlait pas aux païens, et ne portait pas un message universel d'amour et de paix. Mais quand même, l'ADN de Jésus, c'est fou ! Et c'est justement ce projet que le commanditaire des meurtres veut détruire. La révélation sur l'identité du « Maître » n'est pas franchement une surprise (en même temps, il y a cinq personnages dans cette histoire, ça réduit grandement les possibilités) et la toute fin, si elle fait place à un peu d'action, n'est pas surprenante pour deux sous.
Je suis très mitigée sur ce roman. Si je reconnais que l'érudition y est bien présente, et qu'il était intéressant d'aborder ce thème, le schéma du roman est beaucoup trop répétitif. Au bout d'un moment, ça devient tout simplement ennuyeux. Quant au discours scientifique sur le clonage, il m'a au final fait penser à la secte de Raël, qui avait prétendu être parvenue à cloner un être humain. En résumé,
L'Ultime secret du Christ fut une lecture laborieuse et lassante, servie par des personnages assez fades, et une intrigue sans surprises.
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