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sur 417 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Allez, j'avoue : j'ai jeté l'éponge à la page 418 (sur presque 700); J'attendais encore que l'histoire commence, mais je n'en pouvais plus de m'endormir sur ce roman; D'ailleurs, est-ce vraiment un roman ? Si l'on en croit la 4ème de couverture, c'est une enquête, et même un "thriller historique et scientifique", rien que ça ! Bon, depuis que j'ai appris récemment que j'étais sans doute tristement conformiste en plus d'être paresseuse (petit clin d'oeil amical à berni_29, s'il passe dans le coin !), je me dis que c'est entièrement de ma faute si je n'ai pas su saisir l'essence de ce chef-d'oeuvre
Pour me rassurer j'ai relu la critique hilarante d'Antonio, alias @saigneurdeguerre, dont je pourrais presque faire un copié-collé tellement elle exprime bien mieux que je ne saurais le faire mon ressenti. Allez la lire, vous comprendrez !
Au départ, il y a pourtant une intrigue plutôt aguichante : un vaisseau extra-terrestre va passer prochainement à quelques encablures de la Terre, et une expédition scientifique se monte pour entrer en contact avec ces visiteurs qu'on attendait depuis si longtemps. Tomas Noronha va devoir reporter son mariage avec Maria Flor, même si celui-ci aurait du être célébré par le pape en personne et à la Basilique Saint-Pierre de Rome en plus ! Parce que la Nasa a grand besoin de lui et de ses talents de cryptanalyste pour communiquer avec les petits hommes verts lorsque la navette spatiale abordera le vaisseau venu de l'espace. On est donc venu le chercher au sein même du Vatican pour le persuader d'accompagner les astronautes, un astrophysicien américain, et une scientifique hongroise spécialisée en astrobiologie.
Après quelques tergiversations qui vont quand même prendre plusieurs chapitres, Tomas va bien sûr accepter la proposition et partir avec ses nouveaux amis pour préparer le départ imminent. C'est qu'il faut se dépêcher, la rencontre devrait avoir lieu très bientôt ! Pas le temps de fignoler, il faut appréhender en 15 jours ce que des astronautes chevronnés mettent deux ans à assimiler. Rapide comme rythme, on entre tout de suite dans le vif du sujet, que je me suis dis. Mais je vais vite me rendre compte que j'étais un brin optimiste...
Pendant ces deux semaines, et sur des centaines de pages, il va se passer...rien, à part d'interminables discussions entre spécialistes sur l'origine de la vie, sur le nombre µ, sur la formation de l'univers, etc. Ah ça, je peux sans crainte vous affirmer que vous en sortirez bien plus savants qu'en y entrant, parce que tous les éléments donnés sont certifiés véridiques. le problème, c'est que si comme moi vous étiez simplement passé pour lire un thriller, fusse-t-il scientifique, vous risquez d'être un brin frustrés. J'ai commencé par sauter de longs passages, puis carrément des chapitres entiers, sans pour autant perdre le fil de l'intrigue, ce qui n'était pas bien difficile. C'est passionnant toutes ces ratiocinations pour savoir si les fossiles en provenance de Mars contenaient beaucoup d'azote ou non, sauf que désolée, je n'ai pas du tout l'esprit scientifique, et je m'en contrefiche ! Mais je dois reconnaître que le langage est clair, c'est très accessible même à une ignare comme moi. le seul problème étant que je voulais lire un roman, pas un traité d'astrophysique.
Alors je ne sais pas s'ils ont fini par décoller (par contre je sais que Tomas a appris à déféquer en apesanteur, j'en suis ravie pour lui), et j'ignorerai sans doute toujours si les méchants Russes ont fait sauter le vaisseau extra-terrestre comme ils l'avaient annoncé, mais tant pis pour moi. Je renonce, ce livre et moi ne sommes pas faits l'un pour l'autre. Parmi vous j'en connais à qui il plaira énormément, et que mon retour va sans doute émoustiller, bande de pervers ! mais pour ma part je vais sans regret le rapporter (enfin !) à la médiathèque où je l'avais emprunté avant le premier confinement...
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Tomas Noronha est un individu capable de décrypter des codes d'une formidable complexité. Il se trouve à Rome… « Pour un Da Vinci Code ? » me demanderez-vous ?
Mais noooon ! Tomas est là avec sa fiancée, une fervente catholique. Lui serait plutôt du genre « fervent agnostique ».
« Sa fiancée est italienne, alors ? »
Mais noooon ! Elle est aussi portugaise que lui.
« Oui, mais alors, peut-être qu'au moins un des deux travaille en Italie ? »
Mais noooon ! Vous faites exprès ou quoi ? Ils travaillent tous les deux au Portugal.
« Mais quelle drôle d'idée de vouloir se marier en Italie, alors ! »
Excellente réflexion, mais puisque vous n'avez toujours pas compris, je vous explique : Maria Flor, la fiancée de Tomas, le cryptanalyste, est une FERVENTE CATHOLIQUE… Et qui c'est que c'est qui habite à Rome ? … Vous ne voyez toujours pas ? … Qui a dit « le pape » ? … Vous ? Bravo ! Vous aurez une sucette à l'anis bénie par le Vatican.
« Ah ? Et alors ? Je ne vois pas le rapport… »
Décidément, faut tout vous expliquer. Maria Flor est une FERVENTE CATHOLIQUE… et elle serait aux anges si Sa Sainteté le Pape daignait célébrer son mariage. Mademoiselle se la pète et pas qu'un peu ! Or, il se fait que le Saint Père est redevable à Tomas qui lui a rendu de sacrés services ! le successeur de saint Pierre est donc tout disposé à célébrer la messe des épousailles dans un modeste endroit qui s'appelle la basilique Saint-Pierre !
Youpie ! Qu'est-ce qu'elle est contente la Maria Flor ! Bon, Tomas n'est pas très catholique, mais comme il est sous la domination complète de sa future femme, il est prêt à subir le martyre, car il doit suivre une préparation au mariage. Que ne ferait-il pas pour plaire à l'élue de son coeur ? (Entre nous, pour un mec qui est supposé être d'une rare intelligence, je le trouve franchement benêt !)
Donc, tout va bien ?
Ah, ben non ! Sinon, il n'y aurait pas thriller mais feel good !
Le mariage est suspendu… Pas annulé, non ! Suspendu ! La faute à E.T. …

Critique :

Alors comme ça, vous pensiez en avoir fini avec les cours universitaires et vous avez acheté « Signe de vie » dans le but d'avoir un bon thriller à vous mettre sous la dent ?
Eh bien, c'est raté ! Vous allez vous farcir des centaines et des centaines de pages d'explications sur les origines de la vie !
« Oui, mais le thriller, il arrive quand ? » me demanderez-vous, petits impatients que vous êtes…
Oui, mais non ! Encore un peu de connaissances scientifiques s'impose…
Si vous n'êtes pas encore gavés de connaissances universitaires l'histoire à proprement parler, va peut-être enfin démarrer : un vaisseau venu de très très très loin, encore plus loin, s'approche de la Terre et il a émis un signal. Européens, Américains, Chinois, Russes… Ah, non ! Pas les Russes ! Eux ce qu'ils veulent c'est envoyer quelques missiles nucléaires pour atomiser E.T. et ses frères. du vrai Poutine ! « Je flingue donc je suis, ou, si vous préférez, je flingue d'abord et je discute ensuite avec ce qui reste de vos particules… » … Donc, Européens, Américains, Chinois, acceptent d'envoyer une navette spatiale (oui, ils en ont encore une en état de vol à ce qu'il paraît) pour entrer en contact avec cette intelligence venue de « pas-juste-à-côté », et c'est là qu'ils vont aller chercher le « pas-astronaute-pour-un-sou » Tomas Noronha, l'homme indispensable pour entrer en contact avec une civilisation probablement totalement différente de celles de l'espèce humaine.
Comment ? Vous n'y croyez pas ? Vous trouvez aberrant de confier pareille responsabilité à Tomas Noronha ? Eh, bien, il est comme vous ! Incrédule ! Eh puis, il doit se marier ! Ce n'est pas en allant faire le zouave avec les astronautes qu'il sera de retour à temps pour la belle messe célébrée par le Pape, lui-même ! Vous imaginez le drame ? Et la petite Maria Flor, elle ne va pas lui arracher les yeux s'il rate cette belle opportunité ? Non, peut-être ! (En Belgique, cette expression veut dire « Oui ! Assurément ! ».)
« Et le thriller ? Il arrive quand ? »
Pas tout de suite ! Patientez un peu…

J'avoue tout : je me suis endormi une dizaine de fois, c'est un minimum ! Durant des centaines de pages. J.R. dos Santos nous donne un vrai cours sur les origines de la vie y compris, et surtout, dans les situations extrêmes. Si ça, ce n'est pas de la « hard-SF », j'accepte que vous me traitiez de « Poutine » !
Les néo-darwinistes vont en prendre pour leur grade et les théories de Lamarck reprennent vigueur. le tout avec des arguments scientifiques bien entendu. Bref ! Si vous souhaitez un cours de mise à niveau en biologie, chimie, physique et mathématiques, ce livre est fait pour vous. le langage est clair et les exemples aident à comprendre le propos.
« Mais le thriller, il arrive quand ? »
Ma parole, vous êtes obsédés par le thriller ! Il n'y a pas que ça dans la vie ! Allez ! Je vous laisse, je retourne aux cours !
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Les algorithmes de Babelio ne doivent pas être au point pour m'avoir proposé de lire ce roman à sa parution. J'ai sans doute été sélectionné car je lis beaucoup d'essais de science et de romans de science-fiction et que Signe de vie est un mélange des deux… mais un mélange qui ne fonctionne pas du tout. Si des romans comme Seul sur Mars mêlent habilement (enfin à mon sens, tous les lecteurs n'ont pas apprécié) science (technique surtout) et aventure spatiale, on a droit ici à une suite sans fin de cours de physique quantique, de chimie organique et d'histoire des théories de l'évolution, au point d'en oublier toute intrigue. Il faut attendre plus de 400 pages avant que l'histoire décolle vraiment, et les 120 premières pages ne sont qu'un unique débat entre quatre personnes dans une salle du Vatican.

Alors attention, tout cela est bien écrit, l'auteur est très documenté et très clair dans ses explications, et au final tous ces échanges pourraient être très intéressants. Mais encore une fois, ça n'a aucun sens de consacrer autant de pages à des théories scientifiques quand l'histoire n'a même pas démarré et que l'intrigue du roman ou la description des personnages sont complètement oubliées.
Par ailleurs, tous ces dialogues sonnent complètement faux, tant dans la façon de s'exprimer d'une manière générale que dans le fait de discourir à n'en plus finir dans des moments cruciaux.
Surtout, et c'est là pour moi l'aspect le plus déplaisant de ce roman, tout cela nous est asséné comme des démonstrations scientifiques. Dès le début, un avertissement nous prévient d'ailleurs que « toutes les informations scientifiques présentées dans ce roman sont vraies ». Oui, les faits évoqués (comme le signal Wow ou les analyses de la sonde Viking) sont réels, mais les théories qui sont décrites (et présentées comme unique conclusion possible) ne sont que des… théories. La recherche scientifique est faite de doutes, d'essais, de tâtonnements, elle ne prétend pas apporter la seule et unique vérité, surtout en matière d'astronomie et de vie extra-terrestre. Et encore moins quand on la mélange ici avec des aspects théologiques et qu'on essaie de nous démontrer, comme c'est le cas tout au long de ce roman, que la vie est un impératif cosmique, en se basant sur les hypothèses émises par quelques scientifiques loin de faire l'unanimité.

Je dirais donc « Tout ça pour ça » : toutes ces pages de démonstrations alambiquées, basées sur des faits véridiques mais construites à partir de raisonnements peu rigoureux, pour nous faire entrer dans le crâne des conclusions présentées comme des vérités. Et faire la morale aux scientifiques et institutions en prime ! Vous l'aurez compris, je n'ai pas du tout apprécié cet aspect du roman.

Mais parlons justement du récit de fiction en lui-même , de cette aventure spatiale qui débute donc au bout de 400 pages avec le décollage de la navette. Et justement, c'est avec la description de ce décollage que mon intérêt pour cette lecture a enfin démarré : encore une fois, l'auteur retranscrit parfaitement par écrit ce sur quoi il s'est documenté, le lecteur est plongé avec son héros au-delà de l'atmosphère terrestre. de même, l'aventure en elle-même est prenante, la rencontre spatiale riche en suspense et les dernières dizaines de pages trépidantes.

Mais. Car il y a encore un gros mais. Mais pourquoi créer en permanence ces suspens (cliffhangers en bon français selon la terminologie officielle…) à chaque fin de chapitre ? Toutes les six pages (le roman est composé de plus de cent chapitres très courts), on a droit au même type de révélation assénée par un des interlocuteurs du héros. le procédé - qui vise sans doute à relancer l'intérêt du lecteur qui risquerait de se lasser des interminables échanges pseudo-scientifiques - n'est vraiment pas habile et surtout terriblement répétitif au point d'en devenir risible (et pénible). Si on ajoute à cela les rebondissements excessifs, un héros qui semble découvrir au fur et à mesure ce qu'il doit faire, les problèmes réglés juste à la dernière seconde des compte à rebours et la fin tellement prévisible, on se croirait dans un mauvais film hollywoodien (ou bon en fait, les James Bond sont comme ça et ça ne les empêche pas d'être bons !).

Je vais encore ajouter quelques éléments critiques : de nombreuses expressions (et jurons surtout) en anglais (était-ce nécessaire ?), des dialogues peu crédibles (tant dans la façon de discourir, je l'ai déjà évoqué, mais même dans les expressions et formulations utilisées, il s'agit peut-être de problèmes de traductions), des fautes de grammaire ou des mots erronés trop nombreux (il n'y a pas de relecteur chez HC éditions ?), des personnages et pays caricaturaux (et de toute façon tellement peu exploités qu'on aurait pu s'en passer), un contexte géopolitique ou technique complètement oublié ou encore un héros dont on vante les mérites passés sans jamais les expliquer (il faut apparemment lire les autres livres de l'auteur, la prochaine fois prévenez que c'est l'épisode 3 d'une saga pour qu'on commence par le début…).

Je ne connaissais pas l'auteur et ses livres précédents, il a apparemment eu beaucoup de succès, mais ce style de bouquin n'est définitivement pas pour moi : là où on nous promet une enquête à couper le souffle, on a un essai scientifico-religieux dans lequel on nous assène des « vérités » scientifiques au lieu de nous conter une histoire palpitante. Ca se lit facilement et, à certains moments, avec beaucoup de plaisir, mais l'ensemble est très mal construit et trop manipulateur pour se laisser emporter dans cette aventure. Cela dit, si on exclue les 400 premières pages, on obtient un court roman assez efficace (et tout à fait compréhensible) !
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Destin, hasard ? La vie est une énigme. Son émergence est une inconnue. Et si tout cela était déjà formulé ? Contenu dans un algorithme. Une phrase écrite dans un langage restant à décoder ? Mathématiques, physique, chimie, biologie...technologie...biotechnologie Et si tout cela était imbriqué, consécutif, logique ? Et si tout cela répondait, obéissait à ce que nous pourrions nommer : intelligence ? La vie dans l'univers n'est pas fortuite, n'est pas rare, elle est typique. La vie intelligente, quant à elle, qui est conscience de la vie, reste à ce jour, un phénomène. Une mutation ? Un accident génétique ? Combien d'intelligences dans l'univers. Les multivers sont ils réels ?
Sciences, conscience. Intelligence de la vie. Beaucoup, énormément de questions dans ce livre.
Son argumentation repose sur des faits, des théories, des découvertes scientifiques réelles. C'est cela qui est le plus intéressant dans ce roman. L'histoire , à n'en pas douté, nourrira un bon scénario. Un signal, venu du fin fond de notre univers connu, est perçu. Et voilà que le destin de l'humanité se remet en question. Un signal, un signe. Un miracle ? Une chance ? Une question ?
Quel est donc cet espoir qui pousse notre regard à travers le ciel ? Expansion logique ? Mathématique ? Nous ,qui marchons sur cette Terre ,pourquoi plaçons nous notre âme dans le ciel ?
Un livre de question, une bible d'énigmes… 698 pages de questions.
Je regrette un peu que place ne fut pas faite dans ce roman à la poésie, à la philosophie. Car si Rabelais nous a appris que la conscience est la cerise à ajouter sur de gâteau de notre intelligence, il faut bien nous l'avouer que serait la vision de ce gâteau sans la lumière des étoiles ?
Alors si l'univers a besoin d'équilibre, aussi bien que certains bons romans on besoin d'un juste dosage, je vais ici déposer un peu de poudre d'étoiles. Quelques signes d'étoiles filantes nécessaires afin que l'univers garde son équilibre, et que nous puissions mieux entendre les univers qui sont en nous. Des signes. Des signes de vie. Que des étoiles nous ont adressé.
A un peu de nos humanités. Un soupçon d'humanités.
Je n'ai pas eu en refermant ce livre la nostalgie du voyage, mais celle du rêve. le rêve, et la puissance du rêve que Leopardi nous a offert dans ses genets. le rêve, et la conscience du rêve que Bachelard nous a enseigné.
«  Dans l'Epître à Storge, après une méditation des distances infinies devant l'espace stellaire, surgit cette soudaine preuve de l'union des  regards : "Je sais, dans notre pauvre ciel astronomique, deux étoiles singulièrement brûlantes, deux confidentes fidèles, belles et pures, et que je croyais séparées de leur ami par des distances imaginables. Or, l'autre soir, un grand papillon de nuit étant tombé de la lampe sur ma main, j'eus la tendre curiosité d'interroger ses yeux flamboyants..."
Oui, deux étoiles jumelles sont pour nous déjà un visage qui nous regarde, et, dans une exacte réciproque, deux yeux qui nous donnent leur regard, si étrangers qu'ils soient à notre propre vie, ont sur notre âme une influence stellaire. En un instant, ils rompent notre solitude. Voir et regarder échangent ici leur dynamisme : on reçoit et l'on donne. Il n'y a plus de distance. Un infini de communion efface un infini de grandeur. le monde des étoiles touche notre âme : c'est un monde du regard. »,G. Bachelard - L'Air et les Songes ( extrait).
Et puis voilà encore :
« Qu'il vienne maintenant l'optimiste rêveur
Divinisant la race humaine en sa ferveur,
Qu'il vienne contempler, béate créature,
En quel souci nous a l'indulgente nature.
Apôtre du progrès sans fin, qu'il vienne voir
Jusqu'où s'étend de l'homme ici-bas le pouvoir!...
O forte race humaine, il suffit d'un caprice,
D'un brusque mouvement de la mère nourrice
Pour t'anéantir, toi, ton oeuvre, ton passé,
Tout, jusqu'au souvenir de ton être effacé !
O progrès, ô génie humain, c'est sur ces plages
Que de tes hauts destins tu peux lire les pages.
Viens t'admirer ici, siècle superbe et vain,
Qui, de la vérité désertant le chemin,
Crois marcher en avant et marches en arrière,
Nommant progrès ton culte abject de la matière.
Ces esprits complaisants que la fatalité
A fait naître tes fils, flattant ta vanité,
De tes rêves d'enfant bercent l'erreur grossière.
Et toi, tu ne vois pas, ô siècle de lumière,
Qu'ils se raillent entre eux de ta crédulité !
Pour moi, je ne veux pas d'une honte pareille !
Je pourrais, comme un autre, habile radoteur,
Courtisant ton orgueil d'un vers adulateur,
Caresser ta chimère et charmer ton oreille.
J'aime mieux te montrer, pour t'avoir bien compris,
Ce que pour toi mon coeur recèle de mépris.
Siècle bavard et fat à la verve insensée,
Oses-tu bien tout haut parler de liberté,
Quand tu ne veux tout bas qu'asservir la pensée !
Enflé d'un songe épais tu hais la vérité.
Qui te la montre blesse en toi la convoitise
Des bas instincts couvés par l'humaine sottise.
Celui-là te déplaît qui, de franchise armé,
Combat l'illusion de ton mensonge aimé,
Dit ce qu'il sent et voit : que l'homme est misérable,
La nature cruelle et la vie incurable;
Que tout espoir est vain, que la fatalité
Nous écrase et se rit de notre volonté.
Or, ces vérités-là, vieilles comme la terre,
Quiconque les subit, te semble lâche et vil,
Et tu déclares grand, tu proclames viril,
Le rhéteur solennel au verbe humanitaire,
Qui, dupe ou charlatan, en oracle écouté,
Divinise ta race, ô pauvre humanité ! »

«Souvent sur cette plage en deuil et désolée
Où la lave à longs flots durcis semble ondoyer,
La nuit je viens m'asseoir. Dans la voûte étoilée
Je regarde songeur les astres flamboyer,
Ces astres dont la mer, comme un miroir, reflète
Dans son mouvant azur la lumière inquiète.
Et quand les yeux fixés sur ces millions d'yeux
Brillants et palpitants dans l'infini des cieux,
Orbes incandescents déroulant leurs spirales,
Nous versant de si loin leurs splendeurs sidérales
Que chacun d'eux pour nous n'est qu'un point lumineux
Dans cette immensité du nombre et de l'espace,
Comme pour eux la terre, où l'être souffre et passe Inconnu,
n'est qu'un point du ciel vertigineux ;
Et plus haut dans l'azur quand je vois ces traînées
D'étoiles, poudres d'or partout disséminées,
Ces essaims fourmillants au vol aérien
Pour qui notre planète où l'homme est moins que rien,
Nos mondes, nos soleils, notre nuit, notre aurore,
Notre immense univers que l'univers ignore,
N'existent pas, pour qui nous sommes ce qu'ils sont
Eux-mêmes pour nos yeux dans l'abîme sans fond,
Un nuage flottant d'étoiles en poussière,
Blancheur dans l'infini, nébuleuse lumière ;
Et l'esprit submergé dans cette immensité,
Quand je songe au néant de notre destinée,
Comparant l'immuable à ta mobilité,
Que puis-je alors penser de ton infimité,
O famille de l'homme, ô race infortunée
Condamnée à souffrir, à mourir condamnée !...
Et l'on te dit le roi de la création !
Nourrissant ton orgueil de cette fiction
Qui fait de toi le but du Tout impérissable,
Que de fois dans ta nuit et sur ton grain de sable
N'as-tu pas fait descendre un cortège de dieux
Pour te livrer le mot et l'énigme des cieux !...
Et de nos jours encor, ravivant ces mensonges,
Quand je te vois peupler des ombres de tes songes
Ton monde et l'univers, ton âme et l'Infini ;
Quand l'erreur est ta foi, quand tout sage est honni
Qui ne sait point subir tes fables ridicules,
Tes Zeus grands et petits, dieux de tes plébécules ;
Quand le bon sens partout est toujours insulté,
Quel sentiment, ô pauvre et triste humanité,
Quel dégoût attendri de pitié douloureuse
Soulève dans mon coeur ta misère orgueilleuse!...
De l'humaine raison que doit-on espérer,
Et nous faut-il en rire ou faut-il en pleurer? »
Le Gênet ou la fleur du Vésuve , extraits, Giacomo Leopardi.

Et puis parce que nos rêves sont à la mesure de nos infinis :
« « Autour de nous tout écrit, c'est ça qu'il faut arriver à percevoir, tout écrit . ...Un jour, peut être, au cours des siècles à venir, on lirait cette écriture, elle serait déchiffrée elle aussi, et traduite. Et l'immensité d'un poème illisible se déploierait dans le ciel ».Marguerite Duras, Écrire. Extrait.

Si parfois la Terre me tourne, c'est parce que certaines étoiles savent chanter.

Masse critique Babelio -HC éditions, mai 2018.

Astrid Shriqui Garain
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Je ne connaissais pas cet auteur et le titre a titillé ma curiosité. Malgré son poids, je me suis laissé convaincre par le résumé. Surtout que quand j'étais plus jeune j'adorais les histoires d'E.T. Pffff…. Même si c'était très intéressant, je suis un peu déçu par rapport à ce que j'en attendais. Il y a du suspense, de l'humour mais beaucoup trop d'explications scientifiques. La science-fiction n'étant pas ma tasse de thé, je m'attendais à moins de considération philosophique, moins de jargon scientifique… Peut-être n'étais-ce pas le bon moment, pour moi, pour lire ce roman.
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Cz livre n'est pas vraiment un roman, et encore moins un thriller similaire aux précédents ouvrages de J.R. Dos Santos.
La mince intrigue (excellente au demeurant mais dont l'exposé met au moins 600 pages à émerger) aurait à peine suffi à remplir une cinquante ou une centaine de pages.
Elle n'est qu'un prétexte, comme le dit l'auteur lui-même à la fin, à un très long exposé de vulgarisation scientifique fort bien articulé et documenté. Vulgarisation des évolutions de la science depuis les Lumières dans les mathématiques, la physique, la chimie organique et pour finir la bio-chimie et la biologie.
L'exposé est clair, illustré d'exemples et, pour qui connaît peu cette matière sans doute passionnant à découvrir.
Il n'a fait que répéter pour moi le contenu d'autres ouvrages sur le sujet - des essais essentiellement - et le charme n'a pas opéré du tout. Je me suis ennuyé pendant 600-700 pages.
J'ai aussi été gêné par le militantisme de J.R. Dos Santos, probablement homme d'une foi profonde, qui cherche à tout prix à nous convaincre que tout prouve qu'il existe dans une univers une "intentionnalité" (formule moins ringarde mais équivalente à "Dieu existe"). Cette conviction pesamment affirmée et réaffirmée a gâché le plaisir de ma lecture.
Poser la question de l'intentionnalité sans prendre parti eût été plus beau.
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Pour commencer cette critique je vais reprendre des passages d'un article du journal le Point. Celui-ci me semble bien résumer mon premier ressenti par rapport à ce livre.
Extrait du Point :
"Interroger le réel, vérifier les faits, garantir les sources, chercher l'exclusivité. le credo des bons journalistes, l'écrivain José Rodrigues dos Santos le connait par coeur.... Curiosité,soif d'aventure, goût de l'enquête et du scoop : de ses qualités journalistiques, J.R. dos Santos a fait la clé du sucés de ses page-turner, mêlant secrets d'actualité et grandes énigmes....
Autre clé du succès : chaque thriller de J.R. dos Santos repose sur un attachement exigeant à la véracité des faits. Si l'auteur met en oeuvre une imagination fertile, ses aventures ont pour caractéristiques de se dérouler exclusivement dans le domaine du possible.... Un univers littéraire sous haute tension et des thrillers aux sources 100% garanties et totalement exclusives : de quoi faire le plein d'adrénaline , entre énigmes historiques et actualité brûlante."

Signe de Vie , le dernier roman de J.R. dos Santos répond totalement à l'article du Point.
Nous sommes devant un pavé de 700 pages reprenant les données indiquées par le Journal le Point.
Le point de départ : La réception d'un signal extra-terrestre en 1977 provenant de Tau Sagittarii, une étoile 16 fois plus grande que le soleil.
Ce message a été transmis sur la bande 1.42 GHZ à 1.64 GHZ. C'est la bande
de l'hydrogène et le début du trou d'eau ou waterhole. Cette bande de réception se situe entre l'hydroxyle et l'hydrogène soit H2O : l'eau.
De plus dans ce signal reçu en 1977 , si l'on considère les canaux de réception le modèle formé semble correspondre à celui de la série de Lyman. La série de Lyman intègre des nombres quantiques , incluant le plus bas niveau d,énergie de l'électron.
Ce signal est appelé "signal wow !" et veut montrer aux récepteurs potentiels du message que l'émetteur a des connaissances en physique quantique, en mathématiques et en astrophysique.
Deuxième point de départ : de nos jours les radio télescopes détectent un nouveau signal venant de Tau Sagittarii. Toujours sur le Canal 1.42 GHZ. Il s'agit d'un "vaisseau spatial" qui traverse L Univers et devrait tangenter la Terre à environ 500 klms. Ce vaisseau s'appelle Phanès.
Les différentes autorités spatiales du monde ainsi que l'Onu et le Vatican décide de mettre en place une expédition spatiale en direction de Phanès. Cette mission partira de Cap Kennedy en Floride à bord d'une navette Atlantis. La mission sera composée de 6 personnes : 2 Astronautes américain et canadien qui piloteront la navette mais aussi d'un représentant de l'agence spatiale chinoise , d'un professeur américain d'astrophysique, d'une professeure hongroise d'astrobiologie et enfin de Tomas Noronha cryptoanalyste portugais , qui est le héros récurrent des livres de J.R. dos Santos.
Le vaisseau spatial Phanès doit tangenter le Terre dans 17 jours.
Les 6 personnes de la mission ont ce délai afin de se préparer au départ et à la rencontre avec Phanès
Voici globalement le pitch de ce trhiller.
Comme tous les bons écrivains de thriller ( Dan Brown - Jean Christophe Grangé) J.R.dos Santos découpe son roman en très courts chapitres dans lesquels une une information nouvelle est distillée à la fin de ceux-ci.
mais le roman de J.R. dos Santos n'est pas qu'un thriller.
c'est surtout un roman documentaire qui nous entraîne au coeur des mathématiques , de la biologie , de la physique quantique mais aussi au coeur de Cap Kennedy ou encore de la navette Atlantis.
ces longs passages documentaires , parfois ardu , ne font pas perdre le fil du thriller.
Qui aurait pu penser que Pi , le nombre d'or ou encore la suite de Fibonnaci puissent être les éléments moteur d'un thriller qui s'interroge sur la naissance de l'univers et de la vie.
L'univers a t il une intentionnalité ?
La Vie est elle intelligente et consciente? La vie est elle un hasard ?
Qu'en est il de l'évolution , du darwinisme , de la postbiologie ?
Et pendant que nous réfléchissons à toutes ces questions , la préparation de la navette puis son vol vers Phanès se prépare.
Le thriller nous portera de surprises en événements plus ou moins tragiques jusqu'au dénouement étonnant et original.

A la sortie de la lecture de Signe de vie il me reste un très bon moment de lecture mais aussi des interrogations quand au choix de mélanger thriller et documentation physique, spatiale, mathématique et biologique.
C'est le premier roman de J.R dos Santos que je lis. Peut être en est ce la raison.
Il m'est apparu en certaines occasions dans le livre que cette accumulation d'informations scientifiques donnait une impression de "placage".
De même vu le niveau important et pointu des informations données qui sont vraies et vérifiable , le scénario du roman m'a donné une impression irréaliste.
comment croire qu'en 15 jours à peine ,Tomas Naranho cryptoanalyste de son état va être capable de conduire un vehicule extra orbital ou encore être en mesure de réparer des tuiles manquantes sur la navette Atlantis.
De même pour la rencontre avec Phanès.
ce côté un peu irréaliste du roman ( tout comme les interventions du Vatican) a donc légèrement terni l'intérêt que j'ai porté au livre car il n'est pas à la hauteur du niveau documentaire du roman
Pour ceux qui sont interéssés par les sujets portant sur l'univers , la vie extra terrestre , je leur conseille de lire : L'univers à portée de main de l'astrophysicien Christophe Galfard. Un grand livre de vulgarisation à travers un roadtrip dans l'univers.
Enfin plus humoristique mais néanmoins vrai je vous conseille le spectacle ( maintenant en DVD) d'Alexandre Astier : L'exoconfèrence.

Enfin je remercie Babelio et les éditions HC qui m'ont fait profiter de ce livre dans le cadre d'une Masse critique Privilège
Merci pour la découverte de cet auteur





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Difficile d'émettre une critique de ce livre tant sa lecture m'est apparue contrastée. D'abord il y a la forme : ceux qui le connaissent savent que les romans de José Rodrigues dos Santos ne sont que des prétextes à la présentation d'une thèse ou d'une forme de vulgarisation scientifique sur certains sujets ciblés. le format de l'essai aurait à chaque fois pu sembler plus approprié, tant l'histoire est toujours creuse, aussi creuse que le héro récurrent (il est tellement puéril que c'en devient souvent pénible). D'un point de vue strictement littéraire, c'est donc comme toujours catastrophique.

Mais d'un point de vue philosophique et scientifique, c'est passionnant pour le lecteur curieux. Sa présentation de la théorie quantique dans La clé de Salomon était à cet égard une véritable réussite, tant il a réussi non seulement à décrire des concepts complexes de façon claire, mais surtout à présenter les grandes questions métaphysiques que posent cette théorie, et sur lesquelles les scientifiques professionnels font en général semblant de fermer les yeux (c'est le fameux "shut up and calculate !").

Bref, il est ici question de l'industrie spatiale, et surtout de la vie intelligente extraterrestre. Description d'une équipée dans l'espace pour des astronautes au XXIe siècle : parfaite jusque dans les moindres détails, aussi prosaïques soient-ils parfois... J'en profite pour souligner que certaines descriptions de l'espace ou de la Terre vue depuis l'espace sont d'une grande poésie, ce qui est assez rare chez l'auteur pour être mis en avant ici. Sa volonté d'exactitude lui a été très bénéfique sur ce point précis.

Enfin, il y a le coeur du sujet, c'est-à-dire la rencontre du 3e type avec son inévitable corolaire : à quoi ressembleraient des ET qui viendraient nous visiter, et quelles seraient leurs motivations ?

Evidemment, chacun pourra se faire sa propre opinion étant donné que nous sommes là dans un domaine on ne peut plus hypothétique, mais sans vouloir spoiler, autant vous dire que la réponse de José Rodrigues dos Santos est profondément déprimante. Cela dit, le pire est que sa thèse ne manque pas de crédibilité...

Etant donné le sujet qu'il aborde ici, l'auteur a évidemment pris ses précautions, et il ne s'est pas lancé à l'aventure sans biscuits, la fleur au fusil. On sent la profonde réflexion qu'il a eue, ainsi qu'un gros travail de documentation. Toujours étant donné le sujet, j'imagine qu'il était conscient qu'il ne pouvait pas faire dans la demi-mesure, et qu'il voulait donc scotcher le lecteur avec une révélation fracassante. de ce point de vue, la mission est 100% réussie.

Après, cela n'engage que moi mais je n'ai pas aimé du tout ladite révélation. Pas par romantisme ou par optimisme puéril, mais parce que je connais un peu le sujet pour m'y être beaucoup intéressé, et qu'il convient à mon avis de prendre en compte la dimension spirituelle pour envisager les motivations de civilisations infiniment plus évoluées que nous. Vaste débat...
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Première remarque : c'est pour avoir été un peu dérouté par le livre « la formule de Dieu » de José Rodriguez dos Santos et avoir eu envie d'en discuter avec d'autres lecteurs, que j'ai découvert Babelio et me suis inscrit. C'était en octobre 2016.
Deuxième remarque : c'est avec ce livre « signe de vie », que Babelio m'a pour la première fois permis d'accéder à une masse critique. Il était donc écrit que cet auteur serait intimement lié à Babelio et marquant pour notre relation.
Troisième remarque : c'est un vrai défi pour moi de lire un livre de 700 pages en moins de 30 jours sachant que je suis plutôt du genre à lire deux ou trois livres en parallèle….

Il y a des similitudes entre ces deux livres. La construction et l'ambition. Je ne sais pas si cet avis vaut pour toute la bibliographie de cet auteur mais il semblerait... L'aspect romanesque est un alibi pour un ouvrage de vulgarisation scientifique. Beaucoup d'informations sur l'univers, la micro-biologie, la chimie, les mathématiques ou même la religion (sujet favori de l'auteur : confrontation science / religion…) nous sont fournies à travers les pages jusqu'à friser l'indigestion.
A contrario, l'écriture est assez plate. le travail sur les personnages est limité et le personnage principal, Thomas Noronha, vraiment lisse. Je suis peu attiré par les personnages récurrents. Et ce livre ne fait pas exception. le plus navrant est évidemment la relation platonique avec une belle blonde de collègue qui tombe irrémédiablement attirée par ce parfait gentleman totalement fidèle à sa gentille fiancée…. Digne d'une triste Telenovella brésilienne. D'un point de vue rebondissements, il ne se passe rien qui puisse nous maintenir branché à ce livre. Que des échanges entre scientifiques… Encore et toujours… Au trois quarts du récit, les choses s'accélèrent (enfin !) et la fameuse rencontre est assez maitrisée (c'est assez rare pour être noté !) mais c'est bien trop tard et trop peu pour rattraper les autres grosses lacunes.

Avis mitigé au final où le principal aspect positif est la capacité de l'auteur à vulgariser et diffuser au plus grand nombre des concepts scientifiques ou religieux intéressants. le reste est sans grand intérêt. Si je devais juger le livre comme un roman qu'il prétend être, ce serait un piètre livre.

P.S. Je reviens enfin sur l'aspect pernicieux d'une prétendue masse critique où un éditeur peut artificiellement faire parler de son livre en l'offrant à une multitude de lecteurs. Evidemment cela se fait au détriment d'autres livres certainement plus méritants mais sans les mêmes moyens financiers. J'y ai participé et je n'en suis pas particulièrement fier. A réfléchir.
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J.R. dos Santos ne déroge pas à ses principes : fournir annuellement un gros pavé (presque 700 pages pour Signe de vie) mêlant aventure et intellect.

Cette fois-ci on abandonne les religions et la théologie (quoi que comme dit l'adage : chassez le naturel, il revient au galop) pour une approche beaucoup plus scientifique : l'origine de la vie. Aussi les deux premiers tiers du roman prend la forme d'échanges entre scientifiques et, ou, personnes cultivées sur les possibles origines de la vie et les théories permettant d'expliquer les signes de vie extra-terrestres. Si cette partie est très intéressante et que la vulgarisation des théories et concepts scientifiques parfaitement réalisée, il n'en est pas moins lassant que cela s'étire sur les 400 premières pages du roman. Par conséquent, il faudra attendre le dernier tiers du roman pour avoir un peu d'actions en propulsant le roman dans l'espace, ce qui paradoxalement donne une grande bouffée d'air au lecteur.

L'écriture, et donc la traduction, est toujours aussi impeccable et d'une grande fluidité; ce qui n'est pas chose aisée pour l'exposition des théories scientifiques. Aussi ne faut-il pas se laisser impressionner par l'épaisseur du livre, les pages défileront; quitte à ce que le lecteur lassé par la partie théorique la saute, quitte à y revenir un peu plus tard. le scenario est habillement construit même si celui-ci est un peu trop linéaire à mon goût, sans grande surprise, même dans le final.

Le lecteur habitué aux romans de J.R. dos Santos retrouvera avec grande joie le héros favori de l'auteur, Tomás Noronha, de le voir plonger dans cette aventure et de suivre sa vie. On est cependant toujours un peu surpris de voir l'homme de connaissances en histoire et en cryptanalyse, être également à l'aise et aux faits des théories d'astronomie et de physique.

Le principal intérêt que j'ai vu à lire ce roman est la partie sur la préparation des hommes de l'espace. Bien que celle-ci soit partielle dans le contexte du livre, c'est avec plaisir que nous découvrons les protocoles, entraînements et autres modalités auxquels doivent se soumettre ces aventuriers de l'espace avant d'intégrer une mission. L'auteur dévoile avec grand humour certains aspects "techniques" sur les commodités sur lesquelles nous nous sommes toujours interrogé.

Enfin, nous ne pouvons que faire un rapprochement au dernier Dan Brown, Origine, qui traite sensiblement du même sujet : l'origine de la vie. Contrairement à ce dernier, Signe de vie est bien meilleur à de nombreux points de vue : la présentation des concepts scientifiques est bien plus accessibles et facilement illustrées pour leur compréhension, sans que l'on est l'impression lire une encyclopédie. L'aspect science-fiction est réduite à l'essentielle donnant à la fois plus de réalisme à l'histoire et facilitant le lecteur à se projeter dans celle-ci.

En conclusion, si ce n'est pas le thriller de l'été par son manque de suspense et de son poids difficile à trimballer sur les plages, Signe de vie est intéressant par l'aspect scientifique sur les origines de la vie qu'il nous présente.
Lien : https://quoilire.wordpress.c..
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