Cet ouvrage regroupe deux nouvelles : "La femme ailée" et "le camphrier" d'un auteur pour moi peu connu.
Dans "La femme ailée", le narrateur : Ren est un enfant qui vit dans une guérite près d'un pont avec sa mère. Sa mère gagne sa vie en faisant payer les gens qui traversent le pont. Elle lui apprend la valeur des choses et du monde qui les entoure, des passants et des animaux. Ren est ouvert au monde, à son écoute. Il est troublé par les leçons de morale de sa maîtresse qui ne correspondent pas à celle de sa mère.
On rencontre beaucoup de compassions dans la nouvelle de "la femme ailée", mais aussi une approche de la nature qui porte à la rêverie. Une part de moraliste également dans cette nouvelle ou le jeune garçon argumente contre sa maîtresse qui leur parle de morale : "l'homme , de tout l'univers, était l'être le plus respectable".
Il y a de nombreuses descriptions qui agrémentent la nouvelle "Le camphrier" : "Le crissement des insectes et le va-et-vient grouillant des vers à bois sur le pont". Yokichi le fils apprenti bucheron et son père mourant, il est inquiet pour sa santé. La vendeuse de Tôfu de la boutique lui dit que les plantes peuvent souffrir tout comme les humains "Les feuilles de saule aussi souffrent, quand on les arrache avec les dents…."
Une appréhension du future transparait aussi délicatement sur la nature sans que cela soit catastrophique "Que cet univers-là puisse être détruit ne signifie pas pour autant que le village lui-même soit en train de disparaître. Ni même de s'affaiblir"
Une lecture agréable et très poétique, un récit sur des gens simples, j'attendais malgré tout un peu plus de fantastique comme indiqué dans la quatrième de couverture. Mais l'édition Picquier nous offre dans ce volume de nombreux documents permettant de cerner l'oeuvre de
Izumi Kyôka : préface, chronologie, et de nombreuses notes.