Citations sur Manuel (104)
Tu peux être invincible, si tu ne descends jamais dans l'arène d'une lutte où il n'est pas à ta portée de vaincre.
Face à quelqu'un qui te fait du tort par sa conduite ou ses propos, souviens-toi que s'il agit ainsi, c'est qu'il pense avoir raison. Il ne lui est pas possible de régler sa conduite sur ta façon de penser : c'est la sienne qui le guide, et, si elle est erronée, il se fait du tort à soi-même en demeurant dans son erreur. En effet, si une vérité complexe passe pour un mensonge, ce n'est pas la complexité qui est en faute, mais bien celui qui se trompe. En te fondant sur ce principe, tu garderas ton sang-froid face à ceux qui t'insultent : chaque fois, tu n'auras qu'à te dire : « C'est ce que lui pense. »
765 - [Mille et une Nuits n° 52, p. 32]
La maladie est un empêchement du corps et nullement de la volonté, à moins qu'elle ne le veuille. Je suis boiteux, voilà un empêchement pour mon pied; mais pour ma volonté, point du tout. Sur tous les accidents qui t'arriveront, dis-toi la même chose; car tu trouveras que c'est toujours un empêchement pour quelqu'autre chose et non pas pour toi.
Ne te dis jamais philosophe, et garde-toi le plus souvent de parler de maximes à des gens vulgaires. Fais plutôt ce que prescrivent les maximes. Par exemple, ne dis pas dans un festin comment il faut manger, mais mange comme il faut.
En conversation, évite de rappeler à tout bout de champ et longuement telles actions que tu as faites, tels dangers que tu as courus. Cela te fait plaisir sans doute, mais les autres s'amusent beaucoup moins que toi au récit que tu fais de ce qui a pu t'arriver.
Mais, dis-tu, ma patrie resterait sans secours quand je pourrais l'aider. Là encore, de quelle aide parles-tu ? Tu ne peux lui offrir ni thermes ni portiques ? Et alors ? Le forgeron offre-t-il ses chaussures, le cordonnier des armes? Il suffit à chacun d'accomplir sa tâche. En travaillant à fabriquer pour elle un citoyen de plus, plein de loyauté et de respect de soi, ne ferais-tu rien pour elle ? - Si fait. - Donc tu peux par toi-même , lui être utile. - Quelle place aurai-je dans la cité? - Celle où tu pourras rester loyal et digne d'estime. Mais si pour servir la patrie, tu réduis à néant ces vertus, une fois perdus toute loyauté et tout respect de toi, quels services pourrais-tu lui rendre ?
Il n'y a dans l'univers que deux sortes de choses : les unes dépendent de nous, les autres non. Dépendent de nous nos opinions, les élans de notre volonté, désirs ou aversions, en un mot tout ce qui est l'âme. Ne dépendent pas de nous, notre corps, la richesse, la célébrité, le pouvoir, en un mot tout ce qui n'est pas notre œuvre.
[VIII] Ne cherche pas à faire que les évènements arrivent comme tu veux, mais veuille les évènements comme ils arrivent, et le cours de ta vie sera heureux.
Si tu veux faire des progrès, résigne-toi à passer pour un idiot et pour un imbécile dans les choses du dehors, consens à passer pour n’y rien entendre ; et si quelques-uns te croient quelque chose, défie-toi de toi-même. Sache qu’il n’est pas facile de conserver sa volonté dans un état conforme à la nature, et en même temps de veiller sur les choses du dehors ; mais nécessairement, on ne peut s’occuper de l’un sans négliger l’autre.
Contente-toi donc d'être en tout philosophe. Mais si tu veux encore le paraître, parais-le à toi-même, et que cela te suffise !