Elisabeth von Arnim mériterait un livre sur sa vie, bien remplie. Née en Australie en 1866, décédée en 1941 aux Etats-Unis, ayant épousé un
Von Arnim bien prussien (5 enfants avec lui)(Forster fut un de leurs précepteurs) , puis un Russell, ayant vécu dans moult pays européens, elle a laissé quelques romans et oeuvres plus autobiographiques.
A une époque je la lisais systématiquement, mais finalement ces aventures à Rügen ne sont pas une relecture.
Avril enchanté, si. Ma médiathèque a rangé ses oeuvres au magasin (grrr), deux sont disponibles directement, une à A et l'autre à V (on s'amuse).
Elisabeth a laissé mari et enfants (on a du petit personnel, pas d'inquiétude) à la maison pour une balade dans l'île de Rügen, en mer Baltique. Ses amies ayant décliné son offre de l'accompagner, elle y va seule. Mais pas sans bagages et toujours du petit personnel. Gertrud, fidèle femme de chambre, s'occupe de faire et refaire les bagages chaque jour, elle voyage en train, bateau, puis, sur l'île, en victoria à deux chevaux conduite par son cocher Arthur. L'île est assez fréquentée par les touristes à cette époque, parfois elle trouve difficilement un logement, elle a un guide, mais son projet de compléter ce guide va quelque peu tomber à l'eau, suite à des rencontres sur l'île. le monde est petit, Rügen particulièrement.
Elle va donc rencontrer (et essayer d'éviter) une anglaise et son fils, sa cousine Charlotte (et son mari), le tout parfois dans une course poursuite car Charlotte fuit son mari. Elisabeth réussit tout de même à visiter l'île (ah cette proustienne ville de Putbus!), décrire avec vivacité les villes et les paysages, se baigner (cabines de bains! sans qu'elle indique la température de l'eau, car la Baltique, même en été?)
Mais surtout elle s'enthousiasme des beautés de l'île (on peut toujours y aller si on veut) dans un style chatoyant. "Bien au-dessus de nos têtes, les alouettes volaient dans la lumière, avec ce grisollement que je ne peux jamais entendre sans une palpitation de gratitude pour le fait d'être en vie."
Evidemment il faut accepter le côté 'd'excellent milieu social' du personnage, mais si on le prend au second degré, son ironie fait mouche et on lui pardonne tout car elle sait se réjouir des beautés de la nature, sans chichis. Personnellement je me suis bien amusée à suivre ses aventures et compte continuer.
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