Entretien avec l'Abbé Laurentin : Cet entretien donne la parole à une grande figure de lEglise française du XXème siècle. Dès Vatican II où il a joué un rôle important, ce grand théologien est lhistorien le plus important de Lourdes. Spécialiste de la dévotion mariale, il nous livre sa pensée, tout en analysant et en défendant les phénomènes dapparition.
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Elle seule avait vu la Vierge dans le creux du rocher, et c'est par le seul témoignage de cette gamine pauvre, illettrée, méprisée, que Lourdes a été fondé, et qu'y viennent aujourd'hui, chaque année, 4 millions de pèlerins et visiteurs.
(...)
Elle n'a cessé de manifester son importance : celle d'une sainteté d'un type nouveau que l'Esprit Saint a suscitée dans l'Eglise du XIXe siècle : une sainteté purement évangélique.
"Le 15 août 1638, Louis XIII n'était pas à Paris. il était dans le Nord, mobilisé par la guerre avec la toute-puissante Espagne. Il l'avait décidée, la mort dans l'âme, comme autrefois l'"arrestation" de Concini, car le Roi d'Espagne était son beau-frère, ainsi que le Cardinal Infant qui commandait vaillamment les armées adverses. Mais la France était littéralement assiégée par l'Espagne, car Philippe IV, roi de ce pays, était aussi roi du Portugal, de Naples, de Sicile, et de Sardaigne, duc de Milan. Il régnait, à l'est de la France, sur la Franche-Comté et le Charolais. Enfin, il était souverain des Pays-Bas. C'était la menace la plus grave, car si Louis XIII tint à reconquérir, au sud, les îles de Lérins, sans crainte pour la frontière sud, protégée par les Pyrénées, les plaines du Nord étaient déjà le lieu prédestiné de déferlements redoutables. Nous verrons comment Louis XIII eut, en 1636, sa "bataille de la Marne". Bref, l'Espagne du grand siècle d'or, qui régnait sur les Indes orientales et occidentales, enserrait la France comme dans un étau, avec l'ardeur militante des Conquistadores et le panache devant laquelle la France restait muette d'admiration en allant voir Le Cid: le grand succès de janvier 1637, l'année où s'élabora le vœu.
Louis XIII, qui avait courage et compétence militaire, jouait, comme l'invincible Espagne, le jeu de Pénélope, immortalisé par Le Cid: à à chaque printemps, des mobilisations mouvantes et incertaines, qui étaient alors l'aventure permanente des guerres...
Nous partîmes cinq cents; mais, par un prompt renfort,
Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port.
Louis XIII, entouré du peuple d'Abbeville, des volontaires et mercenaires de son armée, des princes et de son Premier Ministre et compagnon de guerre, le Cardinal de Richelieu, célébra le vœu en l'église des Minimes.
A la messe solennelle, le moment de consécration arrivé, il s'avança vers l'autel puis, la main gauche posée sur son cœur, la droite élevée jusqu'à la hauteur du Saint sacrement, il voua son royaume à la Vierge, la suppliant humblement de prendre ses États et sa personne en maternelle tutelle (Dusevel, Le vœu de Louis XIII, Amiens, 1844).
p.17
"Cette naissance de Louis, appelé aussi Dieudonné, comme cadeau de Dieu, mit son point d'orgue au vœu de Louis XIII. La chronique est intarissable sur cette liesse, et l'allégresse n'était pas moindre dans les couvents ou à la Cour que dans les rues de Paris, où une fontaine gratuite de vin fut étable.
"Jamais aucun peuple, dans aucune occasion n'a montré plus d'allégresse: c'est une grande et sûre preuve d'amour des sujets pour leur Roi, quand ils accueillent avec de tels transports l'espoir d'être gouvernés un jour par sa postérité, écrit l'ambassadeur protestant de Suède, Grotius (Epistolae, adressée au chancelier Oxenstiern, 11 septembre 1638, n°1026).p.127
Il est à remarquer que les imagiers romans et gothiques n'ont jamais habillé la Vierge Marie de hardes ; au contraire, ils la vêtent volontiers à la façon de quelque patricienne de Rome, et quelques-uns n'hésitent pas à la parer des plus nobles atours princiers. Quant à l'archange Gabriel, qui chaque moment de l'Eternité "se tient devant Dieu", le premier mot de sa révélation est le salut qu'on adresse aux rois : "Ave". Et d'emblée, l'envoyé du ciel prend, comme on dit, respectueusement ses distances.
Le démon n'est pas absent de l'Ancien Testament, mais il y occupe une place marginale, impliquée dans le milieu culturel, que va éclairer et décanter progressivement la Révélation. En effet, la Révélation de l'Ancien Testament n'est pas tombée du ciel. La Bible a été écrite par des hommes aux prises avec l'histoire, au sein de la culture primitive. Tous les peuples avoisinants croyaient à l'existence mystérieuse d'êtres invisibles, en partie maléfiques : ainsi, l'Egypte à l'ouest, la Syrie et la Babylonie à l'est et, plus proches, plus redoutables, en terre d'Israel, les Cananéens, avec leurs divinités, à qui l'on sacrifiait des enfants. Le sacrifice d'Isaac, demandé à Abraham, son père, mais refusé par Dieu, en sera l'antidote et la négation, en même temps que la figure du Fils de Dieu, mort pour nous.
Chapitre II. révélation progressive et marginale sur le démon dans l'Ancien Testament
Ce livre se réfère plus précisément à la situation de l'Eglise latine actuelle. dans les Eglises orthodoxes ou coptes, et même en quelques confessions issues de la Réforme protestante, la tradition des exorcismes est souvent restée vivante et largement pratiquée.
Par ailleurs, l'histoire des exorcismes est restée à un stade élémentaire, non seulement parce que ce rite reste généralement discret, secret et peu documenté, mais parce qu'on n'a pas encore une étude d'ensemble ex professo, synthétisant la totalité des documents dispersés depuis l'origine, dans la diversité des temps et des lieux. Malgré une bibliographie impressionnante, il a fallu travailler avec les moyens du bord.
Note méthodologique
Chapitre I. Le démon au-delà de la démythologisation
-Quel est ton nom ?
Et le démon répond au singulier...pour déboucher sur un pluriel :
-Légion est Mon nom car nous sommes beaucoup.
Et il le suppliait instamment de ne pas les expulser (Mc 5, 10).
Ce défi à la grammaire reflète le paradoxe du règne d'en bas. Il a son unité délétère : celle d'une opposition organisée contre Dieu. Mais c'est une unité négative, divisée, d'autant plus confuse qu'elle est destructrice. A l'encontre de la création qui est harmonie, l'action d'en bas promeut (si l'on peut dire) déchéance, dégradation et chaos.
Chapitre I. Le démon au-delà de la démythologisation
Le démon est un signe de contradiction. Autrefois, il suscitait la crainte et hantait les cauchemars. Aujourd'hui, c'est un mythe pour l'intelligentsia, même croyante.
Chapitre I. Le démon au-delà de la démythologisation
Lorsque l’interlocuteur l’agresse, elle ne se laisse pas engluer dans la polémique et répond : « Je suis chargée de vous le dire, je ne suis pas chargée de vous le faire croire. »