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3.28/5 (sur 44 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 11/05/1949
Biographie :

Philippe Nemo (1949 - ) est professeur de philosophie politique et sociale, et historien des idées politiques français à l'ESCP Europe. Ses domaines de recherches vont du libéralisme, notamment sur Friedrich Hayek dont il est le principal spécialiste français, de l'histoire des idées politiques, à l'idée d'Occident, à l'idée républicaine. Il a aussi publié des études sur le problème de l’éducation et de la pédagogie contemporaine.

Il collabore à de nombreuses revues, françaises ou étrangères, et a collaboré dans de nombreux ouvrages collectifs. Parmi les nombreux ouvrages qu'il a publiés, dont certains sont traduits en plusieurs langues, on peut citer : Job et l’excès du mal, La société de droit selon F. A. Hayek, Le Chaos pédagogique, Histoire des idées politiques dans l'Antiquité et au Moyen Âge, Histoire des idées politiques aux Temps modernes et contemporains, Qu'est-ce que l'Occident ?.
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Source : Wikipedia
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Philippe Nemo à propos de son dernier ouvrages: "Les deux républiques françaises". 4/4


Citations et extraits (222) Voir plus Ajouter une citation
Une agrégée de philosophie situe Platon (et nous devons insister pour qu’elle risque un chiffre) au IIe siècle avant J.-C. Nous l’interrogeons sur les œuvres de ce grand auteur. Elle n’en cite que quelques-unes dans le désordre. Elle ne se rattrape ni sur Aristote, ni sur Malebranche, ni sur Nietzsche. Qu’a-t-elle donc appris en philosophie ?
Un agrégé de lettres modernes, à qui nous demandons de nous parler de la tragédie classique, cite péniblement « Le Cid » et, ayant dit ce titre, s’arrête net. Il ne peut nous dire l’argument de cette pièce, ni le nom d’autres tragédies de Corneille, ni citer d’autres auteurs tragiques français ou étrangers. Il n’a jamais entendu parler d’Agrippa d’Aubigné, il ne sait pas de qui est « Jacques le Fataliste ». Nous voulons le faire parler de la poésie romantique : il faut lui arracher au forceps les noms de Musset et de Vigny, et nous n’obtenons rien d’autre. Il ne peut citer que deux romans de Balzac, etc. Nous croyons comprendre, finalement, qu’il a surtout lu Marguerite Duras et, peut-être, quelques romans américains modernes, et que cela a suffit pour qu’il soit reçu à l’agrégation de lettres. Qu’enseignera-t-il à ses élèves ?
Un autre agrégé de lettres ne sait pas qui est Chrétien de Troyes et ne peut RIEN dire de la littérature française du Moyen Âge, chansons de gestes, littérature arthurienne ou fabliaux.
[…]
Un normalien de l’ENS de la rue d’Ulm (non-philosophe, certes, mais tout de même !) ne peut citer AUCUN philosophe entre Aristote et Kant.
Un élève de l’ENS Ulm reçu sur dossier pour faire une thèse de doctorat sur la littérature française du XXe siècle (avec bourse) ne peut citer un seul titre des romans composant la « Recherche du temps perdu » (de Proust, il ne peut dire que c’est un auteur qui « fait des phrases très longues » ; il est clair qu’il n’en a pas lu une page). Il ne peut citer non plus aucun roman de Gide, de Bernanos, de Giono, de Simone de Beauvoir ou de Sartre (découragés, nous n’essayons pas avec d’autres auteurs). Il semble ne s’être jamais intéressé qu’à l’auteur mineur sur lequel portera sa thèse. Le problème est que, de celui-ci, il ne peut narrer la vie, […], ne peut faire la liste des œuvres, ne peut dire la place qu’il occupe dans les courants esthétiques ou simplement dans l’histoire contemporaine. Il semble, en fait, n’avoir jamais lu qu’un seul livre de lui et paraît penser que là s’arrête sa tache intellectuelle.
(Ch. LA DESTRUCTION DE L’ECOLE PUBLIQUE EN FRANCE, p. 216-217).
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[...] en cédant [Edgar Faure] aux syndicats enseignants tout ce qu’ils demandaient – le choix de « primariser le secondaire ». Ils décideront en effet de supprimer la pédagogie traditionnelle des lycées, impossible à pratiquer avec tous les élèves dans des classes rendues intellectuellement « hétérogènes » par la suppression des filières et l’instauration d’une carte scolaire. Ils imagineront de la remplacer par une pédagogie toute différente, venue du primaire, basée sur les méthodes « actives » et « inductives », prétendant que ces méthodes sont les seules qui puissent convenir à la masse des élèves encore incapables de s’élever à une pensée abstraite et désintéressée de type scientifique. Peu importait qu’un quart ou un tiers des élèves en fussent capables : c’étaient des enfants de « privilégiés ». […] Il a résulté de ce choix […] un effondrement du niveau scolaire en France […].
(p. 153)
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[...] si l’Etat doit veiller au respect de ces règles du jeu social, d’abord en les explicitant dans ses codes, ensuite en sanctionnant ceux qui les enfreignent, il ne doit pas prendre part au jeu lui-même. Il restera extérieur à celui-ci et, en particulier, s’abstiendra de prendre parti pour tel ou tel joueur en jugeant, par exemple, que l’un d’eux a eu raison ou tort de vendre ou d’acheter tel bien à tel prix, ou d’habiter tel genre de maison à tel endroit, ou de choisir tel emploi, tel employeur ou tel employé, etc., toutes choses qui relèvent de la seule liberté individuelle des partenaires. A FORTIORI les Etats libres se sont-ils toujours abstenus jusqu’à présent d’intervenir dans les psychologies individuelles et de juger que, dans une conversation privée, une personne a eu raison ou tort de dire tel bien ou tel mal de telle autre personne.
(Ch. LA REGRESSION INTELLECTUELLE DE LA FRANCE, p. 89).
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[...] étant donné que le socialisme est une idéologie non seulement fausse, mais de caractère utopique et parareligieux, cette progression de la vision socialiste du monde parmi les Français a eu pour conséquence qu’ils ne disposent plus aujourd’hui des catégories intellectuelles qui leur permettraient de penser scientifiquement le réel, tout spécialement les réalités économiques.
Plus gravement, le jugement moral d’un grand nombre d’entre eux a été perverti. Ils ne jugent plus selon des principes sains […] mais selon les catégories étroites et mesquines que le socialisme leur a fait peu à peu intérioriser, selon lesquelles 1) une société de liberté est injuste par nature puisque inégalitaire, 2) tout bien que certains possèdent et que tous ne possèdent pas est illégitime et doit être confisqué au nom de la « solidarité », 3) toute résistance à ces vols est odieuse et immorale.
(p. 14-15)
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Etant donné que ces prédations utilisent tous les moyens de force et même de terreur dont peut disposer un Etat – police, justice, fichiers, perquisitions, etc. -, le seul mot qui la désigne adéquatement, et qui a en outre le mérite d’évoquer des précédents historiques, est celui d’OPPRESSION. Nous subissons désormais en France une oppression, celle d’une NOUVELLE CLASSE DOMINANTE, la FONCTION PUBLIQUE, le SECTEUR NATIONALISE, le SECTEUR SOCIAL, TOUS LES BENEFICIAIRES DES PRELEVEMENTS OBLIGATOIRES, sur une NOUVELLE CLASSE DOMINEE, LA SOCIETE CIVILE PRODUCTIVE. Quand un contribuable reçoit un redressement fiscal pour une peccadille qu’il ne pouvait éviter vu l’obscurité et l’incohérence des textes, et qu’il comprend que l’argent supplémentaire qu’on VA LUI PRENDRE servira finalement à SUBVENTIONNER TELLE OU TELLE ASSOCIATION QUI L’INJURIE ET TRAVAILLE A SA PERTE, il ne peut qu’avoir le sentiment d’être UN OPPRIME, UN VAINCU POLITIQUE, comme il y en a tant eu dans l’histoire. Les souvenirs historiques se bousculent dans mon esprit : les razzias des Tartares, les privilèges de l’Ancien Régime, l’impôt révolutionnaire des terroristes basques ou corses, les rackets de la Mafia… Ces violences ont pour point commun leur banale leur plate malhonnêteté. Car IL A TOUJOURS ETE DIFFICILE DE GAGNER SA VIE HONNETEMENT : il faut travailler, faire preuve d’énergie et d’intelligence, convaincre autrui, faire un pas vers ses besoins et ses désirs, en un mot être altruiste. Pour CEUX QUI SONT EN POSITION DE DECIDER L’IMPOT, en revanche, IL SUFFIT DE DECRETER. En ce court-circuit réside l’immoralité de l’impôt sans contrepartie.
(Ch. L’IMMORALITE DE L’IMPOT FRANÇAIS, p. 159).
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L’ignorance, comme toujours, s’accompagne de vaines passions. Un diplômé de Sciences-Po Paris, interrogé sur « La France pendant la Seconde Guerre mondiale », se lance sans respirer dans une diatribe échevelée contre le régime de Vichy et ses crimes odieux. Après quoi, lorsque nous lui demandons quand a commencé la Seconde Guerre mondiale, quand l’armistice a été signé, quand l’a été la capitulation allemande, quels types de mesures les gouvernements successifs de Vichy ont prises, en quoi a consisté la politique de collaboration, comment s’est organisée la Résistance, ce qu’a été la France libre, quel rôle a joué l’armée française de 1943 à 1945 en Afrique du Nord et ailleurs, etc., il ne répond RIEN à AUCUNE de ces questions. Donc, sur cette période, il n’avait en tête qu’un slogan idéologique, pour ne pas dire parareligieux. Il ne disposait pas de la moindre base rationnelle, du moindre matériau historique objectif lui permettant de porter en connaissance de cause les arguments péremptoires qu’il a assenés. Il avait seulement entendu dire qu’il fallait penser le plus grand mal du régime de Vichy. On aurait dit un élève d’une école coranique du fin fond des montagnes de l’Afghanistan chantant le Coran sans en comprendre les paroles.
(Ch. LA DESTRUCTION DE L’ECOLE PUBLIQUE EN FRANCE, p. 221).
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Il conviendra d’enseigner aux jeunes juges […]
6) qu’il n’y a eu à Vichy et dans la Collaboration que des gens de droite, le fait que le principal inspirateur et agent de la Collaboration, Laval, ait été un militant actif d’extrême gauche pendant plus de vingt ans et que les chefs des partis pro-nazis français aient été Marcel Déat, ex-numéro deux de la SFIO, et jacques Doriot, ex-numéro deux du Parti communiste, n’ayant aucune signification politique, idéologique, morale ou historique ; d’où se déduit que seule la gauche est l’ennemie du nazisme et de tout ce qui lui ressemble, et que par conséquent, le seul fait qu’un prévenu soit résolument hostile à la gauche autorise à soupçonner chez lui un esprit de fascisme, de collaboration et en général d’immoralité et d’injustice […].
(Ch. LA REGRESSION INTELLECTUELLE DE LA FRANCE, p. 109).
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Dans une société collectivisée, […], la solidarité, loin de refléter et de développer la bienveillance humaine, a vocation à devenir un instrument de combat. Car naturellement, dans ce grand chaudron, tout le monde essaie de puiser la plus grande part. Et tout le monde veut que les autres remplissent le chaudron, cependant que chacun entend, en ce qui le concerne que sa part soit minimale. […] Elle [la répartition des revenus] obéit à une logique politique et de rapports de force étrangère à toute justice. Elle est le fruit d’une foire d’empoigne où il s’agit, pour chaque catégorie sociale, de forcer le pouvoir politique à prendre les décisions qui favoriseront le plus ses intérêts particuliers. Dans cette bataille, bien entendu, la plus grande part revient aux oligarchies qui détiennent déjà des rentes dans l’appareil d’Etat et aux catégories sociales syndiquées qui, parce qu’elles peuvent occuper la rue et bloquer le pays, sont en mesure d’attirer à elles le maximum de biens collectifs et de produits fiscaux.
(Ch. L’IMMORALITE DE L’ETAT PROVIDENCE, p. 168).
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[…] ; les réformateurs N’ONT JAMAIS CRU à la plus grande efficacité pédagogique de leurs propres méthodes actives ; ils n’ont pas cherché, par elles, à MIEUX atteindre les MEMES buts que les méthodes classiques – l’acquisition de solides apprentissages de base dans le primaire, puis des éléments des sciences dans le secondaire -, ils ont imposé les méthodes actives pour atteindre un AUTRE but, à savoir rendre possible l’école « hétérogène » et égalitaire.
(Ch. LA DESTRUCTION DE L’ECOLE PUBLIQUE EN FRANCE, p. 235).
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Elle [la science] fait des hypothèses, les teste, les conserve si elles se révèlent fécondes, mais les abandonne si elles ne débouchent sur rien. […] Telle n’est pas la démarche du progressisme dont le caractère utopique, irrationnel et non scientifique se marque précisément par le fait qu’il ne veut jamais revenir en arrière quand il se targue d’avoir effectué une « avancée ». […] ce [un retour en arrière] serait une impiété, un blasphème à l’encontre de l’idole qu’ils ont campée, le « progrès social ». Par exemple, il est à craindre que les francs-maçons, qui sont, je l’ai dit, les vrais chefs de notre Education prétendument nationale, ne renoncent jamais aux nouvelles pédagogies, parce qu’ils ont fait l’analyse qu’elles seules permettent de pratiquer l’école unique, et que celle-ci a été présentée depuis le début du XXe siècle par ces fanatiques comme l’« avancée » majeure, la mise sur pied du plus important des piliers du Temple, celui qui permettra de faire sortir de la matrice scolaire un homme nouveau. Qu’il en sorte une nation française à moitié illettrée, virtuellement barbare, et plus mal placée que jamais pour relever les défis de la compétition internationale n’est pas une objection valable pour le progressisme qui est satisfait d’avoir mis en œuvre son programme idéologique […].
(Ch. LA FRANCE, FILLE AINEE DE LA FRANC-MACONNERIE, p 71-72).
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