N'ayez pas peur, je n'ai pas oublié Hitler, nous ne projetons pas l'extermination des personnes âgées, des handicapés ou des autres bouches inutiles. Et, si je l'avais oublié, les vieux me le rappelleraient, car ils étaient jeunes, alors. Si Hitler est parvenu à un résultat quelconque, c'est bien à rendre ce genre d'idées impossible en Occident dans un futur envisageable. Mais on peut se demander s'il est normal que le simple nom de Hitler bloque également des formes douces et humaines de sélection pouvant s'avérer nécessaires pour sauver une nation de la ruine. Dans ce cas, il nous aurait vraiment vaincus, en fin de compte.
Ce qu'il a d'incongru dans la joie de vivre et dans la mort telles qu'elles existaient à Pompéi, c'est autre chose. Ce qu'on y ignorait, c'était la manie du progrès, le productivisme. Ce désir de substitut matériel au sentiment statique de sécurité qu'apportait la religion, il est typique d'un monde dans lequel le PTEH est à l'oeuvre. Mais tout aussi typique - faut-il ajouter - et sans équivalent dans une société non technologique où régnait l'esclavage, est cette pression incessante venue d'en bas visant à une plus juste répartition des richesses de la société industrielle. C'est le rôle de préposé à la justice matérielle qui justifie aux yeux des masses des bureaucraties sans cesse plus importantes. Ceux que l'on qualifie de défavorisés acceptent volontiers cette tutelle à la seule condition qu'elle leur permette d'avoir leur part du gâteau. Mais, dans une situation de crise telle que nous en connaissons actuellement, ceux qui sont favorisés cherchent eux aussi refuge sous le parapluie de la bureaucratie. C'est sans doute bon pour la discipline collective, mais cela exige un contrôle et une prise en mains permanents des individus, y compris pendant leurs loisirs. Et, pour finir, ce contrôle devient l'énergie qui fait marcher la machine sociale. Toute existence individuelle poussée à bout et toute combustion spontanée à la mode de Pompéi conduiraient très vite à un déficit de moyens et à la ruine générale.
La piétaille de l’OAS était un ramassis de scouts prétentieux et moins doués que la moyenne. Ils n’avaient pas de plus cher désir que de faire joujou avec des bombes et des armes ; et puis des voitures, bien entendu. Voler des voitures, renverser des voitures, mettre le feu à des voitures. Et au milieu de tout ça, un goût romantique de l’obéissance et du sacrifice. Ils feront des fonctionnaires parfaits,une fois amnistiés.
La conscience est le résultat d’une foi dans la valeur de l’individu, la valeur la plus fragile qui soit, tellement fragile qu’elle n’existe que dans les cultures occidentales les plus évoluées, qui sont maintenant du domaine du passé. Ce qui reste, c’est la conscience collective minimum, manipulée chaque fois par les puissances qui nous gouvernent, par l’intermédiaire des mass média.
Seule une société fondée sur le droit naturel peut se préserver de cela. Les procès de Nuremberg étaient, à l'origine, une tentative tout à fait digne d'éloges en vue de placer ces principes au centre de la morale politique. Ce tribunal était, en tant qu'institution, une sorte de frère jumeau de l'ONU mais, au bout d'un ou deux ans, on y a mis un terme. Par opportunisme: on voulait pouvoir réarmer
Allemagne. Mais aussi parce que les alliés ne pouvaient pas être eux-mêmes à la hauteur des normes qu'ils avaient édictées. La guerre du Vietnam l'a bien prouvé et le tribunal Russell s'est alors efforcé de ressusciter l'idée de Nuremberg. Le droit naturel constitue donc toujours à notre époque une sorte d'Internationale et je pense que la PTEH ne doit pas l'oublier.
Tu as vécu ta vie, tu as fait ce que tu avais à faire, nous espérons que tu en es satisfait. Nous te sommes en tout cas reconnaissants. Et si, de ton côté, tu désires remercier la société de ce qu'elle t'a procuré, tu sais ce qu'il te reste à faire. Comment, non ? Mais si. C'est ça. C'est comme de s'endormir paisiblement après une longue journée de tra-vail. Appelle le ministère des Affaires sociales et demande le service des personnes âgées.
Nous t'attendons, tu es le bienvenu. Ne tarde pas trop.
Mais il se trouve que l'économie estime que nous sommes allés trop loin dans l'autre sens, nous qui mourons à quatre-vingts ans. Or, il semble bien que les hommes de Pompéi vivaient intensément, avant de mourir, alors que notre problème est de mourir sans avoir pu vivre. On nous permet simplement d'exister. Tout d'abord en tant que facteurs de production. Puis on nous tolère, pour ainsi dire, quand nous sommes vieux - pour l'instant tout du moins.
L'espoir peut faire défaut, ainsi que l'appétit, l'énergie vitale, la vue et l'audition. L'instinct érotique, lui, ne se dément jamais, c'est le dernier à mourrir.
Si Hitler est parvenu à un résultat quelconque, c’est bien à rendre ce genre d’idées impossible en Occident dans un futur envisageable. Mais on peut se demander s’il est normal que le simple nom de Hitler bloque également des formes douces et humaines de sélection pouvant s’avérer nécessaires pour sauver une nation de la ruine. Dans ce cas, il nous aurait vraiment vaincus, en fin de compte.
Ils ne s'intéressent pas, au fond, à ce que ressent l'être vieillissant à l'approche de la mort. Ce qu'ils veulent le voir accepter comme étant naturel, c'est en réalité le fait d'être superflu dans la société, ce que la poursuite de son existence sur la Terre peut avoir d'inutile, de coûteux et de dommageable pour celle-ci. Je voudrais qualifier la mort version PTEH de mort moderne[…]