J'ai toujours été étonné par cette avidité qu'ont les gens à obtenir à tout prix des renseignements sur leurs auteurs favoris... Comme si cela avait la moindre importance !
Il faut aller chercher les écrivains dans leurs œuvres et non pas dans leur vie privée.
Au seuil de cette autobiographie, il faut que j'avoue tout de suite que je suis un monstre.
- Qu'est-ce qu'elle avait dit, qu'il était "foxé" ? Qu'est-ce que ce mot là pouvait bien signifier ? Il se rappelait les mots : "fox-terrier", "fox-trot", et se souvint que "fox" était un mot anglais qui voulait dire "renard." Alors, il compris : oui, il était un renard pourchassé. Une vraie chasse à courre, avec une meute hurlante à ses trousses !
Il faut lire un conte de fée avec cette naïveté et cette fraîcheur d'esprit qui sont le privilège de l'enfance, et qu'un adulte retrouve aisément en y mettant un peu de bonne volonté.
-Vous savez, lui dis-je, je ne veux pas vous décourager, mais c'est difficile à caser, un roman, à l'heure actuelle.
la carrière est encombrée : tout le monde écrit, y compris les repris de justice et les femmes de ménage, sans parler des cordonniers et des enfants en bas âge...
J'ai lu quelque part que, plus tard, dans l'avenir, les hommes, au lieu d'écrire et de lire, inventeront un procédé qui introduira le "lecteur", en chair et en os, au sein même de l'action, à laquelle il participera en qualité de spectateur sans doute, mais nullement protégé contre les agressions ambiantes. Alors, nous tremblerons pour nous-mêmes autant que pour le héros, ce qui sera évidemment très excitant, mais bien dangereux. Heureusement, nous n'en sommes pas encore là, mais il faut se méfier de ce que l'avenir nous réserve.
Le vol d’une noisette, n’est pas très grave en soi. Il y a des kleptomanes qui volent plus que ça, rien que pour le plaisir. On ne va pas en prison pour si peu de chose, et même si on y allait, je veux dire si on comparaissait pour ce délit devant un tribunal, le juge vous absoudrait si vous mettiez en balance, pour faire contrepoids au vol, un milliard de dollars. Lui-même, placé dans cette situation, la volerait sans doute. N’importe qui la volerait, à l’exception peut-être d’un homme aux principes d’une rigidité exagérée.
Etant riche, il ne s’intéresse guère à la question argent et, d’ailleurs, il n’aime pas opérer. En fait, il a une marotte : il soigne dans son château, près de Paris, des fous et des folles que les familles lui confient, pour s’en débarrasser sans pour autant les envoyer à l’asile. Mais il n’essaie pas de les guérir. Il prétend que les fous sont heureux d’être fous et il agit en conséquence, je veux dire qu’il favorise, au contraire, leur folie, pour ne pas leur enlever leur bonheur.
J’ai l’impression que nous sommes l’objet d’une farce, d’une galéjade, d’un pari, d’un je ne sais quoi qui sent le louche à plein nez. Rien ne prouve que cet olibrius qui marche comme un clown de cirque soit vraiment ton père. On ne demande pas aux gens de voler une noisette avant de toucher un milliard de dollars.
Pour la plupart d’entre nous, la vie se présente plutôt comme une sorte de purgatoire pas trop méchant, où les petits bonheurs et les petits malheurs s’entremêlent, sans que tout cela ait beaucoup de sens, en attendant la mort qui nous fournira, peut-être, la clé de l’énigme.