Je n’avais pas encore seize ans. Je ne savais pas très bien ce que je ressentais pour Rose, en dehors du désir que j’avais d’elle et de la gratitude que je lui vouais. Mais l’idée du bébé me souriait. Je ne sais pas pourquoi, je voulais cet enfant. J’estimais que, puisque mon travail me permettait de subvenir aux besoins de ma famille, une bouche de plus ne changerait rien.
Comme un lutteur, il savait reconnaître au cours d’une négociation le moment où il fallait céder pour mieux déséquilibrer son adversaire. Il devinait l’instant précis où il pourrait lui faire toucher le sol. Il se battait avec entrain, sourire aux lèvres, voix joyeuse aux chaudes inflexions de l’Ouest. Mais, quand la nécessité s’en faisait sentir, son ton durcissait, devenait coupant comme une lame, et ses yeux bleus prenaient la transparence d’un ciel de midi. Au début, vaincre avait été une nécessité. Par la suite, cet impératif disparut, mais le besoin demeura. Il lui fallait gagner à tout prix.
Bien que ne répondant pas aux canons de la beauté tels qu’on les définit habituellement, il n’en était pas moins le jeune homme de Los Angeles qui suscitait le plus de soupirs et de frissons. Nul n’ignorait qu’il fréquentait assidûment les maisons closes les plus renommées ; pourtant, aucune rumeur ne l’avait jamais associé à une jeune fille de la bonne société, ce qui lui permettait d’être invité à toutes les réceptions et soirées mondaines.
Les gens ne parlaient que du vice, de la vénalité des élus, sénateurs, membres du Congrès, juges et shérifs. Pourtant, ce fut le chemin de fer qui, profitant de la faiblesse humaine pour calculer froidement le prix d’un homme, s’attira la haine du public. L’opinion générale était toujours prête à se dresser contre le chemin de fer.
Ces hommes, dont certains étaient des étudiants de bonne famille, partaient seuls pour voler de leurs propres ailes et ils s’initiaient à quelques rudiments de géologie, apprenaient à pêcher et à piéger le petit gibier. Ils évitaient les villes et demeuraient rarement plus de quelques jours au même endroit. Très peu d’entre eux revendiquaient une concession. C’était là une sorte de rite d’initiation, leur passage à l’état adulte et, généralement, ils rentraient chez eux après moins d’une année passée à errer, plus durs, plus hâlés et tout prêts (sinon heureux) à reprendre les rênes que la vie leur avait tendues.
Accro à la Russie, son histoire, ses peuples et contrées différents …. Le titre de se roman m’a de suite conquise, et j’ai plongé dans l’aventure de Marya :
Marya et son frère Boris, leur père était russe, quittent l'Amérique à son décès pour rejoindre le dernier membre en vie de leur famille en Russie, le comte Paskévitch. Avec eux, leur gouvernante. Tous les deux pensent partir en vacances prés de ce parent, mais celui-ci à des projets plus précis, intimes à l’égard de Marya.
Durand le voyage, elle rencontre un jeune révolutionnaire, Stephan Strakov dont elle tombe rapidement amoureuse, mais hélas elle découvrira qu’il lui était interdit. Il s’avère que ce jeune idéaliste n’est autre que le demi-frère du Tsar qui se trouve en bien mauvaise posture.
Leur nouvelle vie s’annonce brillante, et fait le bonheur de Boris, malade qui ne voit que le bon côté de cette situation, mais c’est Marya qui subira les conséquences de ses excès.
Elle devra se donner à un homme qui la répugne. Petit à petit elle va s'habituer à la présence du comte et finir par lui trouver de bons cotés, il est drôle, intelligent et surtout très dévoué, mais machiavélique puisqu’il ira jusqu’à la faire emprisonner à la Forteresse Pierre et Paul ; elle sera délivrée grâce à un groupe de révolutionnaires, et se lira d’amitié avec eux Ainsi d’autres péripéties arriveront à Marya toujours partagée entre ses deux amours
Ce récit d’apparence légère avec ses histoires d’amour nous conte la révolution russe et le début du communisme.
Il arrive un moment où l’on doit tout risquer, et pour moi ce moment est venu. Je vais explorer l’Ouest. Peut-être me lancerai-je dans la prospection de l’argent et de l’or. Que ma décision ne t’attriste pas ; un jour, tu seras fière de moi.
Il est difficile de photographier des visages aux traits aussi marqués, et le noir et blanc ne pouvait rendre le contraste entre ses dents éclatantes et sa peau hâlée. Avec des cheveux plus sombres, il aurait pu ressembler à un Indien d’Amérique. Il finit par sourire, un sourire teinté d’ironie, qui le rendit encore plus séduisant. Käthe était en colère contre elle-même parce qu’elle subissait son charme, et contre lui, car il lui avait fait perdre ses moyens. « Ces Américains ! Ils n’ont même pas fait le salut aux couleurs devant le chancelier ! Il est pourtant l’hôte de ces Jeux, qu’on le veuille ou non », pensa-t-elle.
Ce n’est pas parce que tu es magnifique, vraiment magnifique à regarder, et que tu as un petit corps superbe, que tu es Sigmund Freud. Contente-toi de ce qui se passe au-dessous de la ceinture, c’est plus dans tes cordes. La seule chose que tu peux savoir à mon sujet, c’est que j’ai une envie terrible de coucher avec toi.
Très mortifiée, Marylin sentit les larmes lui monter aux yeux. Si elle avait été une actrice avec la moindre parcelle de talent ou de technique, n’aurait-elle pas été capable de dissimuler ces larmes ridicules ? Ainsi, tout ce qu’il voulait, c’était coucher avec elle…
Il avait une provision inépuisable d’anecdotes sur le cinéma, et il les racontait avec une drôlerie irrésistible. Le champ de ses connaissances s’étendait beaucoup plus loin qu’Hollywood. Il lisait beaucoup et de façon éclectique, et il émaillait ses propos de références littéraires. Il savait tout en politique, il connaissait les causes historiques de la guerre et ses implications actuelles. Il lui expliqua les théories d’Einstein et de Freud. Jamais il ne l’ennuyait, et il la laissa s’exprimer aussi, prenant une expression attentive quand elle parlait, timidement, du métier d’acteur.