Citations de Connaissance des arts (406)
France Japon au XIXe
Le Japon et la France fêtent les 160 ans de leurs relations diplomatiques, une occasion pour les musées français (musée Guimet, MAD, musée Saint-Rémi de Reims) de dévoiler des chefs-d'œuvres et un pan parfois méconnu de l'histoire de leurs collections. Où l'on découvre à quel point les influences ont été réciproques entre les deux pays.
Les techniques deviennent virtuoses et ce sont de véritables chefs-d'œuvre qui sont les ambassadeurs de l'âme nipponne auprès des Occidentaux. Ainsi que l'émail cloisonné.
tout en conservant à sa palette une certaine crudité, récemment éprouvée avec les tableaux aux spasmes colorés réalisés en Sicile, Stael confère luxe, calme et voluptés à ses bateaux ivres.
Aspirant à dématérialiser sa touche, il substitue à ses abruptes truelles des tampons de gaze ou de coton qui lui permettent d'étaler la couleur en de délicats lavis translucides et de minces frottis pelliculés.
sous le soleil de la cote d'azur, le peintre qui maçonnait au couteau ses visions de terre et de ciel minimalistes, estompe désormais les contours de formes reconnaissables en diluant ses couleurs. pour aller "vers plus de clarté".
la recherche d'une matière vibrante et fluide initiée en Sicile s'intensifie a Marseille et à Martigues, dans les nombreuses toiles de ports et de bateaux de pêche que peint Staël "la couleur claque", se réjouit il, mais à l'intensité brulante des contrastes succède une sorte de douceur qui confine au dépouillement.
Aussi la couleur n'est elle plus travaillée en épaisseur mais étendue sur la toile pour obtenir des effets de transparence, d'affleurement.
A ce virage pictural s'ajoute un changement de technique et d'outils. Fini couteau et truelle: désormais, Staël travaille avec des brosses et des tampons de gaze.
Le réel a fait irruption dans sa peinture, qu'il perçoit comme un dépassement de l'opposition entre abstraction et figuration.
Le voyage en Sicile, à la fin de l'été 1953, agit comme un catalyseur des recherches plastiques de Staël. La lumière intense du midi qu'il traque depuis quelques mois surgit alors dans ses tableaux en couleurs violentes. Les motifs dilués comme les teintes irréalistes s'y soumettent à une vision intériorisée du paysage.
l'Expérience de la lumière du Sud comme l'immersion dans une nature omniprésente font de la Provence un paradis pour Nicolas de Staël. il en partage la découverte dans ses lettres à son ami René Char ou sa femme Françoise, et tente d'en traduire, sur la toile, l'immuabilité mais aussi la fulgurance.
l'année en Provence lui aura donné cette distance au monde qui rend la peinture indépendante. Jusqu'à l'effacement ultime.
sa passion dévastatrice pour Jeanne se confond avec son implacable recherche de la peinture absolue. jusqu'à la dissolution dans l'éblouissement. les formes sont épurées, la matière se fluidifie et se métamorphose en couleur pure.
Etourdi et gêné par le succès de sa dernière exposition à New York, Nicolas de Staël trouve refuge en Provence, dans le pays que lui fait découvrir René Char. l'intensité créatrice de cette courte année est à l'aune de la passion amoureuse qui le dévaste et son implacable recherche d'une peinture absolue.
l'expérience de la fluidité on la voit venir dans les premières toiles Agripente, au retour de Sicile. la couleur, pure, forte, entre en scène.
Staël peignait peu sur le motif: il retournait plutôt à l'atelier et se livrait à une réflexion sur ses perceptions, ses sensations.
nous avons également porté une attention toute particulière à l'évolution de la matière, au travail de Stael sur l'épaisseur qui donne à ses toiles, depuis les année abstraites, une apparence de cuir mais qui va progressivement disparaître pour laisser place à la fluidité d'Antibes.
ensuite apparaissent les ocres, les jaunes, les rouges, avec une présence toujours très forte des paysages même si on trouve également des natures mortes et des nus.
il a produit beaucoup de petits paysages en bleu, une déclinaison étonnante où tout est bleu: l'atmosphère, l'arbre, le ciel...Et ces bleus ricochent de l'un à l'autre, se répondent.
les quelques 250 toiles peintes par Nicolas de Stael durant son séjour en Provence révèlent une période charnière durant laquelle l'artiste, dans la lumière du midi, expérimente l'épaisseur qui éclate des couleurs jusqu'à l'aveuglement.