AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de L`Arioste (23)


 L'Arioste
Les nœuds sacrés de la vraie amitié se forment bien plus facilement sous un humble toit et dans les cabanes des bergers que dans les palais des rois.
Commenter  J’apprécie          330
 L'Arioste
Je chante les dames, les chevaliers, les armes, les amours, les courtoisies, les audacieuses entreprises qui furent au temps où les Maures passèrent la mer d’Afrique et firent tant de ravages en France, suivant la colère et les juvéniles fureurs d’Agramant, leur roi, qui s’était vanté de venger la mort de Trojan sur le roi Charles, empereur romain. (Roland Furieux, I, 1)
Commenter  J’apprécie          230
Pour ravoir mon esprit, m'est avis qu'il n'est pas besoin que je m'élève dans les airs jusqu'au cercle de la lune, ou jusqu'au paradis ; je ne crois pas que mon esprit soit placé si haut. Il erre dans vos beaux yeux, sur votre figure si sereine, sur votre sein d'ivoire où s'étalent deux globes d'albâtre. C'est là qu'avec mes lèvres j'irai le poursuivre, si vous voulez que je le reprenne.
Commenter  J’apprécie          120
La jeune fille est semblable à la rose
Dont, au jardin, sur sa native épine,
Tant que seule et tranquille elle repose,
Ni bêtes ni bergers ne s'avoisinent ;
Le vent suave, et la rosée de l'aube,
La terre et l'eau en sa faveur s'inclinent ;
Jeunes amants, dames énamourées
Aim' en avoir le sein, le front parés.
Commenter  J’apprécie          90
La renommée a certainement exagéré la piété d’Énée, la force d’Achille et la vaillance d’Hector. Il a existé mille et mille guerriers qu’on aurait pu, en toute vérité, mettre au-dessus d’eux. Mais les palais et les riches villes si libéralement donnés par eux et leurs descendants, les ont faits élever pour toujours à ces sublimes honneurs par les mains honorées des écrivains.

Auguste ne fut ni si bon, ni si respecté que la trompette de Virgile nous le sonne.. On lui pardonne ses proscriptions iniques, en faveur de son goût pour la poésie. Personne ne se serait inquiété de savoir si Néron avait été injuste ; sa renommée serait peut-être excellente, eût-il eu pour ennemis la terre et le ciel, s’il avait su avoir les écrivains pour amis.

C’est Homère qui nous a fait croire qu’Agamemnon fut victorieux, et que les Troyens étaient vils et lâches. C’est lui qui nous a donné Pénélope comme fidèle à son époux, au milieu des mille outrages qu’elle eut à supporter. Mais si tu veux connaître la vérité, prends le contre-pied de son histoire : les Grecs furent vaincus et Troie fut victorieuse. Quant à Pénélope, ce fut une courtisane.
Commenter  J’apprécie          80
CHANT 1
Les dam',les chevaliers,l'amour,les armes,
Les courtoisies, je chante les hauts faits,
Qu'on vit du temps où les Maures,passant
La mer d'Espagne,abimèrent la France,
En suivant l'ire et la fureur
De leur prince Agramant, qui se vantait
De venger son père,le roi Trojan,
Sur l'empereur romain,Charles le Grand.
Commenter  J’apprécie          81
Gardez-vous de ceux qui portent sur leur frais visage la fleur des belles années ; car, chez eux, tout désir naît et meurt promptement, semblable à un feu de paille. De même que le chasseur suit le lièvre, par le froid, par le chaud, sur la montagne, dans la plaine, et n’en fait plus le moindre cas dès qu’il l’a pris, s’acharnant seulement à poursuivre ce qui le fuit ;

Ainsi font ces jeunes gens qui, tant que vous vous montrez dures et hautaines envers eux, vous aiment et vous révèrent avec tout l’empressement que doit avoir l’esclave fidèle. Mais, aussitôt qu’ils pourront se vanter de la victoire, de maîtresses il vous faudra devenir esclaves, et voir s’éloigner de vous leur faux amour qu’ils porteront à d’autres.

Je ne vous défends pas pour cela — j’aurais tort — de vous laisser aimer, car, sans amant, vous seriez comme la vigne inculte au milieu d’un jardin, sans tuteur ou sans arbre auquel elle puisse s’appuyer. Je vous engage seulement à fuir la jeunesse volage et inconstante, et à cueillir des fruits qui ne soient pas verts et âcres, sans les choisir cependant trop mûrs.
Commenter  J’apprécie          60
Non ! non ! je ne suis plus celui que je parais être encore : celui qui fut Roland n’existe plus ; la terre couvre sa tombe, il est tombé sous les coups de son ingrate maîtresse, dont le manque de foi l’a assassiné. Je ne suis plus que l’esprit de Roland détaché de son corps, errant ici comme dans un enfer. Je suis une ombre misérable qui peut servir d’exemple à tous ceux qui ont placé leur espérance dans l’amour.
Commenter  J’apprécie          60
Il n'en trouve pas un, parmi tous ceux qu'il taille, qu'il transperce ou qu'il fauche, dont il puisse voir la figure. Le long de cette rue si populeuse et si garnie qui s'en va droit au pont Saint-Michel, le féroce et terrible Rodomont court, faisant tournoyer son épée sanglante. Il frappe également le valet et le maître, et n'épargne pas plus le juste que le pêcheur.
La religion ne protège pas le prêtre ; l'innocence ne sert de rien au petit enfant ; les femmes et les damoiselles montrent en vain leur regard doux et limpide, leurs joues tendres et vermeilles. Le vieillard lui-même est poursuivi et frappé. Le Sarrasin déploie, en cette occasion, plus de cruauté que de valeur, car il ne considère ni le sexe, ni la condition, ni l'âge.
Commenter  J’apprécie          50
Si une même ardeur, si un désir pareil incline et entraîne, avec une force irrésistible, l'un et l'autre sexe à ce suave dénouement d'amour que le vulgaire ignorant regarde comme une faute grave, pourquoi punirait-on ou blâmerait-on une dame d'avoir commis une ou plusieurs fautes de ce genre, alors que l'homme s'y livre autant de fois qu'il en a appétit, et qu'on l'en glorifie, loin de l'en punir ?
Commenter  J’apprécie          50
L'homme est le seul animal qui injurie sa compagne.
Commenter  J’apprécie          40
Pendant qu'il parlait, les beaux yeux bleus de la dame s'étaient remplis de larmes. Son beau visage ressemblait à un ciel de printemps, quand la pluie tombe et qu'en même temps le soleil se dégage de son voile nuageux. De même que le rossignol secoue alors doucement ses plumes sous les rameaux reverdis, ainsi Amour se baigne dans les larmes de la belle et se réjouit de leur éclat.
A la flamme de ces beaux yeux, il forge la flèche dorée qu'il trempe dans le ruisseau de larmes qui descend sur les fleurs vermeilles et blanches de ses joues ; dès que le trait est trempé, il le décoche avec force contre le jeune Obert que ne peuvent défendre l'écu ni la cotte de mailles, ni la cuirasse de fer. Pendant qu'il regarde les yeux et la chevelure d'Olympie, il se sent blessé au cœur, et il ne sait comment.
Commenter  J’apprécie          40
Puisque en somme tout autre amertume, qui vient
se mêler à cette douceur des plus suaves,
c'est un accroissement, une perfection,
c'est conduire amour à plus de raffinement.
La soif fait sembler l'eau savoureuse et exquise,
et les mets s'apprécient à la faveur du jeûne ;
qui n'a pas éprouvé auparavant la guerre
ne connaît pas la paix et ne l'estime pas.
Commenter  J’apprécie          30
Auguste ne fut pas si bon et si clément
Que ne le proclama la muse de Virgile.
D'avoir en poésie démontré son bon goût
Lui fait pardonner ses proscriptions iniques.
Personne ne saurait que Néron fut injuste
Et son renom ne serait pas moins bon peut-être,
Ciel et Terre eussent-ils été ses ennemis,
S'il avait su rester l'ami des écrivains.
Homère fit paraître Agamemnon vainqueur,
Présenta les Troyens comme veules et lâches
Et fit de Pénélope une épouse fidèle,
Qui de ses prétendants supporta mille outrages.
Si tu veux que le vrai ne te soit pas caché,
Retourne entièrement l’histoire en son contraire :
Les Grecs furent battus, Troie fut victorieuse,
Tandis que Pénélope était une catin.
Commenter  J’apprécie          30
Injustissime Amour, pourquoi rends-tu
Si rarement nos désirs concordants ?
Comment peux-tu, ô perfide, te plaire
A voir des voeux opposés en deux coeurs ?
Tu m'interdis le gué facile et clair
Et vers les fonds aveugles tu me tires :
Celle qui veut mon amour, tu m'en prives,
Et qui me hait , tu veux qu'ell' me captive.
Commenter  J’apprécie          30
Paris est sis en une grande plaine,
Plus qu'au nombril : au cœur même de France;
A l'intérieur des murs entre le fleuve,
Qui coule, et sort par un autre côté.
Mais, avant de sortir, il forme une île :
La part mieux défendue de la cité.
Les deux autres quartiers (il en est trois)
Entre fleuve et fossé sont à l'étroit.
Commenter  J’apprécie          30
La belle Alcine, au devant de Roger,
Se présenta hors des premières portes,
Et l'accueillit avec un air de reine,
Au milieu d'une digne et belle cour.
Et tous les assistants, au preux guerrier,
Firent tant beaux saluts et révérences
Qu'ils n'en eussent pu faire plus à Dieu
S'il était descendu du haut des cieux.
Commenter  J’apprécie          30
Griffon en saisit deux des plus robustes parmi ceux qui, pour leur malheur, ont vu le pont se lever devant eux ; il fait jaillir la cervelle de l'un d'eux dans les champs, en lui brisant la tête contre une pierre ; il prend l'autre par la poitrine, et le lance au milieu de la ville, par-dessus les murs. Un frisson glacial parcourt les os des paisibles bourgeois, quand ils voient cet homme leur tomber du ciel.
Commenter  J’apprécie          30
L'homme ne peut savoir par qui il est aimé
quand, heureux, il se trouve au sommet de la roue
car il a prés de lui de vrais et feints amis
qui montrent tous une même fidélité.
Si son état joyeux se change en triste état,
la troupe des flatteurs détourne alors ses pas ;
et celui qui aime en son cœur reste solide
et aime son seigneur encore après sa mort.
Commenter  J’apprécie          20
Elle voit l'hôte et toute la maison,
Qui au balcon, qui dehors dans la rue,
Lever les yeux devers le ciel, tout comme
S'il y avait éclipse ou météore.
La dame voit alors une merveille,
A laquelle au léger on ne croirait :
Ell' voit passer un grand cheval ailé
Qui porte un chevalier ensorcelé.
Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de L`Arioste (126)Voir plus

Quiz Voir plus

Un couple : un tableau et son musée (n°1/2)

"La Joconde" de Léonard de Vinci :

Musée du Louvre à Paris
Galerie des Offices à Florence

10 questions
214 lecteurs ont répondu
Thèmes : peinture , art , culture généraleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}