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Critiques de La Petite Illustration (69)
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Les amants de paris, pièce de pierre frondaie.

"Les amants de Paris" est une pièce en quatre actes de Pierre Frondaie.

Elle a été représentée, à Paris, pour la première fois, le 20 octobre 1927, sur la scène du théâtre Sarah-Bernardt.

C'est un drame de l'amour et de la jalousie.

C'est une pièce tumultueuse et puissante.

Pierre Frondaie ne traite pas l'amour, ni par dessous la jambe, ni par dessus le coeur.

La pièce est empreinte d'une atmosphère inquiétante.

On y attend, en vain, une mort violente à chaque minute.

Les coups de théâtre y sont savamment combinés.

Les effets dramatiques y sont vigoureux.

Sur la scène, s'opposent quatre personnages aussi différents par leurs tempéraments que par leurs origines.

Yvan Lorgenef vient d'on ne sait trop quel ghetto d'orient.

C'est un redoutable requin de la finance ...

Il a connu Nathalie Charesko dans une taverne de Petrograd.

Elle est belle, troublante.

Elle est aujourd'hui devenue sa secrétaire ...

Yvan Lorgenef, durant la guerre, a porté, toute une nuit, Richard le Haudouin blessé par un shrapnell.

Richard le Haudouin est un jeune homme honnête.

Son père, capitaine au long cours, a disparu mystérieusement, il y a quinze ans, sur un bateau d'Yvan Largenef ...

Marie Lorgenef a découvert, derrière son mari, un homme qu'elle ne reconnait pas, qu'elle ne respecte pas et dont elle a peur.

Elle a fait descendre deux valises et elle est partie ...

La situation est poignante.

Le tableau de moeurs est édifiant.

Yvan Lorgenef est puissant.

Il irait jusqu'au crime pour retrouver Marie Lorgenef.

De son ami, Richard le Haudouin, il veut faire son avocat.

Envoyé par lui, il ne serait pas écouté.

Venant de loin, ne sachant rien, Richard le Haudouin écoutera Marie et plaidera la cause de son ami ...

Cet ancien morceau de scène se révèle d'une modernité étonnante.

Publié, en janvier 1928, dans l'intégralité de son texte par "La Petite Illustration", il réserve bien du plaisir au lecteur qui, intrigué par cette vieille revue, aurait décidé de s'y plonger ...



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La petite illustration théâtrale, n°348  : L'..

"Cependant que des millions de citoyens protestent contre l'accroissement des impôts, Mr le directeur des contributions joue au tennis !"

L'état de fait n'est pas nouveau...

"L'école des contribuables" est une comédie, en trois actes, qui a été représentée pour la première fois, le 2 mars 1934, sur la scène du théâtre Marigny à Paris.

Emile Fromentel est le directeur des contributions.

Son métier n'est pas de légiférer mais de faire rentrer dans les caisses de l'état le plus d'argent possible par tous les moyens qui sont à sa disposition.

Seulement, Juliette Valtier, sa fille, est quelque-peu dépensière !

Alors Gaston, son gendre, de peur que sa femme ne prenne un amant pour régler ses nombreuses factures, cherche désespérément un métier lucratif.

Mais gagner sa vie, c'est facile à dire !

En faisant quoi ? Quelle carrière choisir ?

Ça l'ennuierait d'être épicier...

S'il ouvre un garage, il sera vide...à cause des impôts tout le monde supprime sa voiture...

N'étant pas étranger, il n'a aucune chance de percer dans le cinéma...

Champion de boxe, il est inutile d'y penser...

Ténor, il n'a pas de voix ! .....alors quoi ? ......

Alors c'est décidé, débauchant Raymond Giroux, le plus proche collaborateur de son beau-père, Gaston va ouvrir une officine où les contribuables vont apprendre l'art de truquer leurs déclarations et de frauder l'état.....

Cette pièce a connu une brillante carrière, d'abord sur la scène parisienne, puis en province et à l'étranger.

C'est une pièce amusante et originale.

Ses personnages sont des personnages de Vaudeville mais le morceau, très sarcastique envers l'administration du fisc, est une sorte de satire traitée en fantaisie humoristique.

Le dialogue est vif, rapide, concis mais efficace.

Le ton est moderne.

Louis Verneuil et Georges Berr, dont la la collaboration fut fructueuse et prolifique, signent là, peut-être, une de leurs meilleures pièces

Tant elle se révèle ingénieuse, construite avec maîtrise et drôle.

Axée sur un sujet terriblement d'actualité, elle se redécouvre aujourd'hui avec beaucoup de plaisir.

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La petite illustration théâtrale, n°197 : La ..

Entre avril 1898, où paraissait "l'Aimée" de Jules Lemaître, et le 10 mars 1934, date de la publication de "Métro" de Patrick Kearney, l'Illustration, puis l'Illustration Théâtrale, et enfin la Petite Illustration ont publié environ 700 pièces de théâtre.

Chaque fascicule, offert en supplément aux abonnés de catégorie A de l'Illustration, contient une pièce de théâtre intégralement retranscrite, une introduction documentée, les citations critiques de la presse qui ont accueilli chaque répétition générale et parfois quelques photos.

Chaque année, jusqu'à la fin des années 30, la collection s'enrichit.

Elle est, pour l'amateur, la plus complète qui soit.

Elle offre, aujourd'hui, aux historiens de théâtre un instrument de travail sans équivalent

Il existe, alors, à Paris, une trentaine de salles qui, changeant leur affiche deux ou trois fois par an, fournissent l'essentiel des titres proposés.

La comédie Française, le Studio des Champs-Elysées, le théâtre du Grand-Guignol, le théâtre Antoine, la liste en est longue et prestigieuse.

Ces suppléments théâtraux ont toujours rencontré un grand succès.

Ceux qui fréquentaient les théâtres aimaient à relire les oeuvres qui les avaient divertis ou émus.

Mais surtout un grand nombre d'abonnés, dont l'éloignement rendait impossible la fréquentation des scènes parisiennes, appréciaient particulièrement la primeur du "spectacle dans un fauteuil" qui leur était offert.

Le choix des pièces était guidé par des préoccupations diverses.

Tout d'abord ne négliger aucune pièce qui se distinguait par sa qualité littéraire.

Un autre critère était de recueillir les pièces qui avaient obtenu un grand succès.

Sans en abuser, les nouvelles formes de théâtre n'étaient pourtant pas éliminées.

Et enfin, la dernière forme en date du renouveau apporté au théâtre par l'adaptation plus généralisée des pièces étrangères était aussi prise en compte.

C'est, aujourd'hui, un plaisir, à chaque fois renouvelé, de se plonger dans un de ces petits fascicules précieux dont le lever de rideau réserve, toujours, de l'étonnement, de l'admiration, de la nostalgie de la perplexité et parfois même de l'agacement.













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Monsieur césarin écrivain public, pièce de miguel..

"Monsieur Césarin écrivain public" est une comédie en trois actes écrite en vers par Miguel Zamacoïs.

Elle a été représentée, pour la première fois, à Paris, sur la scène du théâtre national de l'Odéon, le 19 avril 1919.

Aujourd'hui, dans ce vieux numéro de 'La Petite Illustration", sa lecture est tout à fait charmante, désuète et spirituelle.

Mais c'est une lecture faite de rien, ou de presque rien d'autre que le plaisir d'y être plongé.

Philibert Césarin est un écrivain public, un copiste renommé.

En ce froid petit matin du mois d'octobre 1820, il s'est levé d'humeur maussade.

Il a fait un cauchemar terrible !

Un inventeur avait durant la nuit imaginé une mécanique pour écrire qui remplaçait, par un levier et des déclics, la main, ce noble instrument de l'écrivain public ...

Tout l'intérêt de la pièce réside dans ses personnages.

Ils en sont le coeur qui la fait battre au rythme de leurs répliques.

Ignace et Désiré sont les deux scribes de la boutique.

Marcellin est le poète de l'atelier.

Françoise Césarin, bonne comme le pain et quelque peu jalouse, est la maîtresse femme du patron.

Rosereine est une jeune actrice à l'air de souveraine.

Le comte de Plandor est son riche protecteur qui, en son hôtel, veut donner une superbe fête dédiée au théâtre où la jeune actrice pourra jouer un rôle à sa mesure.

Isabelle est une jeune voisine qui aime Marcellin d'un amour pur et sage.

Eugénio est un bellâtre, jeune premier vaniteux, imbu de ses avantages physiques et de son talent de comédien.

La galerie ainsi est au complet.

Les personnages se sont tous présentés.

Sur la comédie bourgeoise, le rideau peut se lever ...

Ce morceau de scène est écrit en vers mais, comme le fait ici si joliment remarquer Gaston Sorbets, "la muse de Miguel Zamacoïs, cheminant trop pédestrement, eût parfois ses pieds nus effleurés par la poussière de la prose".

La verve de l'auteur est teintée d'ironie et de malice.

Les répliques sont légères et piquantes.

La lecture de cette pièce est une trêve, désuète et naïve, dans un défilé de brutalités.

Traversant le temps qui a terni son éclat, elle nous offre pourtant encore un peu de cette furieuse envie de bonheur qui a étreint notre monde à la fin de la première guerre mondiale ...















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Crépuscule du théâtre : Pièce en trois actes et h..

"Crépuscule du Théâtre" est une pièce en trois actes et huit tableaux qui a été écrite par Henri-René Lenormand.

Elle a été représentée, pour la première fois, le 14 décembre 1934, sur la scène du théâtre des Arts.

"Crépuscule du Théâtre" est une curiosité.

Henri-René Lenormand, pensant que le Théâtre voit arriver son crépuscule, veut, avec ce brillant morceau de scène, pointer du doigt les nombreuses difficultés que rencontre l'auteur dramatique pour se faire jouer :

il est trahi par les comédiens, défiguré par les metteurs en scène et finalement méconnu du public ...

Le rideau, au premier acte, se lève sur la scène d'un vieux théâtre à Paris que son directeur, lassé, tente vainement de vendre à un richissime américain.

La troupe, en présence de l'auteur, répète "la mouette".

La vedette, qui semble dénuée de tout talent, rythme la séquence au gré de ses caprices et de ses exigences.

Une autre des comédiennes, qui tient le second rôle, aurait pu faire vivre la pièce.

Elle aurait pu, il y a vingt-cinq ans, être la maîtresse de l'auteur ...

Lorsque le rideau, une seconde fois se lève, les acteurs sont transportés sur la scène d'un grand théâtre moderne, à Berlin.

Ceal aurait pu être la gloire mais Putsch, qui a adapté la pièce, l'a complètement dénaturé ...

Au troisième acte, le rideau se lève, une dernière fois sur la scène de ce vieux théâtre de Paris.

Son directeur tente, pour le plaisir, de faire vivre un chef-d’œuvre, "la tempête" de Shakespeare.

Ce serait pour son théâtre une fin honorable.

Un acteur accepte de jouer à demi-cachet.

La comédienne, partie vers le cinéma, revient sur scène comme un oiseau revient au nid ...

"Le crépuscule du Théâtre" est un fin plaidoyer pour que vive le Théâtre.

Car celui-ci, au milieu des années 30, connut une période critique.

Beaucoup, comme Pagnol et Lenormand, crurent qu'après avoir connu un éclatant apogée, la scène se dirigeait vers un sombre crépuscule.

Était-ce la faute des auteurs dont l'inspiration semblait moins heureuse ?

Du public, plus négligent ? Ou de la concurrence du tout nouveau cinéma parlant ?

La pièce est aussi une curiosité car, pour les représentation au théâtre des Arts, ce sont ses interprètes, revenant à la formule corporative traditionnelle du moyen-âge, qui, se substituant à la direction, ont assumé les risques de l'entreprise.

C'est une pièce, bien exceptionnelle, cette pièce qui nécessite pas moins d'une trentaine d'interprètes que l'on ne connaît que par le nom de la fonction qu'ils remplissent :

Le machiniste,

Le régisseur,

L'accessoiriste,

Le directeur,

L'auteur,

La comédienne,

La vieille cabotine,

Le vieux cabot,

L'arpète

La vedette,

L'acteur,

Le spectateur .... et bien d'autres qui défilent au générique de cet étonnant morceau de scène ...
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La petite illustration théâtrale, n°310 : Une..

Gustave Larsonnier, en compagnie d'Hélène sa charmante épouse, est invité, à deux pas du jardin d'acclimatation, près de Neuilly, par son vieil ami Ferdinand Brevin, dans sa propriété du Val fleuri à Rolleboise.

Prenant les frais de mutation à sa charge, il se propose d'échanger ce petit domaine avec le sien, situé au bord de la Loire, près de Nazelles.

L'affaire est tentante.

Pourtant Larsonnier oublie de dire à son vieil ami que l'on vient de découvrir à Rolleboise des sources d'eau ferrugineuses et que l'on va y bâtir un casino et un palace.

Le "pays" prend de l'importance. Le prix du terrain va monter !

Le jeune docteur Germont, venu de province, est lui aussi invité.

Auprès d'Hélène Larsonnier, se révèlant plus amoureux que médecin, il se fait pressant.

Soudain, un court-circuit, ou une lampe brûlée, plonge la scène dans l'obscurité.

Lorsque la lumière revient, Hélène n'est plus là !

Et par terre, il y a un fauteuil renversé.

Hélène Larsonnier a disparu !

Le fil de la lampe électrique a été coupé.

Une fenêtre, qui donne sur les quais de la Seine, est maintenant grande-ouverte.

Sur le bureau, une lettre a été déposée.

C'est une demande de rançon !

Hélène Larsonnier a été enlevée par des bandits ! En France ! A Neuilly !

C'est inimaginable !

Tout est envisagé, même le complot communiste.

Gustave Larsonnier a gagné tant d'argent. Il devait exciter la haine des prolétaires....

"Une femme ravie" est une fantaisie policière teintée de comédie romantique.

C'est une pièce en quatre actes écrite par Louis Verneuil.

Elle a été représentée pour la première fois, le 4 octobre 1932, sur la scène de la rue Blanche, au théâtre de Paris.

Ce morceau de scène a été écrit, sur mesure, pour l'immense comédienne Elvire Popesco.

Son personnage est volubile, pétulant, exubérant, débordant de vie.

La pièce s'articule autour de l'accent chantant de ce rôle de jeune femme grecque.

Cette fantaisie garde pourtant le même attrait à la lecture qu'à la scène.

Ce n'est pas une pièce profonde, ni sérieuse.

Elle est sans prétention, invraisemblable même.

Louis Verneuil jongle avec les situations.

Il nous offre un épilogue réellement inattendu.

Le morceau est rapide, pétillant et mené habilement

Les dialogues sont drôles et malicieux.

C'est avec beaucoup de plaisir que l'on redécouvre cette pièce dans ce 310ème numéro de "La Petite Illustration" paru le 17 décembre 1932.







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La petite illustration théâtrale, n°289 : Le ..

Lodon est le directeur du grand journal "Le Moment".

C'est un potentat autoritaire et tyrannique.

Il use et abuse, sans vergogne, du temps de ses deux secrétaires Verdet et Balignon.

Lodon vit dans un château près de la frontière suisse.

Il veut, à tout prix acquérir une bicoque, petite enclave dans son vaste domaine, qui appartient à un solitaire, à Testu que l'on surnomme "le sauvage".

Testu, autrefois condamné à deux ans de prison pour une sombre affaire de chèques sans provision, aime vivre modestement à la lisière des bois.

Enchanté de faire enrager le magnat de la presse, il refuse obstinément les 50 billets qu'on lui tend.

Seulement, une nuit, un communiste traqué par la police qui veut le faire disparaître, lui demande asile.

Le sauvage a reçu une lettre de son fils unique.

Le jeune homme a détourné 25.000 francs qu'il doit rembourser sous peine d'aller en prison.

Or le proscrit a sur lui une somme importante....

Lorsque le rideau tombe sur le deuxième acte, Testu regarde du côté de la chambre où le fuyard s'est endormi.

Au lever de rideau du troisième acte, on apprend qu'un veston tâché de boue a été trouvé dans un buisson et que Testu vient d'envoyer un mandat télégraphique à son fils.....

"Le sauvage" est une comédie en quatre actes écrite par Tristan Bernard.

Elle a été représentée pour la première fois, le 19 février 1931, au Théâtre Tristan-Bernard.

Cette pièce est empreinte des trois qualités qui appartiennent en propre au célèbre fantaisiste : l'humour, l'observation et une nonchalante malice.

La pièce s'annonce comme un mélodrame pour se révéler finalement comme une comédie satyrique.

Au delà d'une apparente et trompeuse légèreté s'y cache une réelle profondeur.

La satyre d'une certaine magistrature provinciale apparaît derrière cette fable à la morale quelque peu amorale.

L'esprit, le ton souple et narquois de l'auteur, une action soutenue, des dialogues sobres et précis font de cette pièce un petit bijou.

On la redécouvre avec plaisir dans cet ancien numéro de "La Petite Illustration".



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Le théâtre des Variétés - La Petite Illustratio..

En dernière page de son 347ème numéro, paru en mai 1934, "La Petite Illustration" continue à nous raconter l'histoire des théâtres parisiens.

C'est, chaque fois, un véritable plaisir que de retrouver ces anciens articles, encadrant tous une photo d'époque de la façade de la scène évoquée...

Le "théâtre des Variétés" fut fondé en 1779 par le sieur Lécluse, dans un immeuble situé au coin du boulevard du Temple et de la rue de Bondy.

Ses successeurs, dénommés Gaillard et Dorfeuille, s'entendirent avec Philippe-Égalité pour déménager la troupe dans l'enceinte du Palais-Royal.

Ils s'installèrent, ainsi, dans une nouvelle salle qui n'est autre que celle où réside, depuis 1799, la troupe de la "Comédie-Française".

En 1792, le "théâtre des Variétés" trouva refuge dans un théâtre que venait de construire Lenoir sur l'emplacement de la vieille église Saint-Barthélémy.

Il prit alors, au fil du temps, différents noms : "théâtre de la Cité", "Cité-Variétés du Palais" et Lenoir en fut le directeur.

Ses successeurs ramenèrent les Variétés au Palais-Royal dans la salle du Beaujolais.

Cette salle subsiste toujours, c'est le "théâtre du Palais-Royal".

La Montansier avait réuni, au "théâtre des Variétés", une troupe d'élite et se proposait de jouer tous les genres : tragédie, comédie, opéra et vaudeville.

Devenue suspecte, elle donna à son théâtre le titre de théâtre de la Montagne et y fit jouer des pièces révolutionnaires.

Par la suite, le théâtre porta encore les noms de "Variétés-Palais-Égalité" et de "Variétés-Montansier"....

En 1806, la "Comédie-Française", jalouse du succès des Variétés, provoqua un décret impérial qui ordonnait à ces dernières de quitter le Palais-Royal.

Le théâtre des Variétés trouva refuge dans une nouvelle salle, boulevard Montmartre, sur l'emplacement des jardins de l'hôtel du Luxembourg.

Le nouveau théâtre fut inauguré en 1807 et il a conservé, jusqu'à nos jours, sa façade actuelle....

C'est l'un des plus anciens théâtres parisiens encore en activité.

Il a été classé "monument historique" en 1974.

L'évocation de cet article, très intéressant, de ce vieux numéro de "La Petite Illustration" me paraît une occasion idéale pour se replonger dans l'indispensable "Guide des promenades théâtrales à Paris" d'André Degaine....

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La petite illustration théâtrale, n°349 : Lib..

Dehors, on entend des coups de sifflets. Des agents-cyclistes étaient au bout de la rue.

Un homme, dans le noir a sauté du taxi, près du kiosque à journaux.

Il est fait !

On l'a vu entrer dans l'immeuble.

Il y a tout lieu de croire qu'il n'y habite pas, mais se voyant traqué, il s'y est réfugié.

Gérard, un dangereux malfaiteur, recherché par la police, s'introduit pour échapper à ses poursuivants dans l'appartement de Madeleine Courtois.

C'est un déserteur qui, après quelques ennuis de jeunesse pour propagande antimilitariste, a été envoyé au Maroc.

Un soir, qu'il était saoul de fatigue, après un baroud meurtrier, un officier l'a entendu dire un peu fort que de détruire des villages ne lui plaisait pas.

Après discussion, injures et voie de fait envers un supérieur, il est condamné aux "travaux publics".

Il a déserté !

C'est un cerveau brûlé, un libertaire en marge de tout parti.

Il fuit devant la police comme devant l'ennemi.

Sous la menace, Madeleine Courtois est contrainte de l'accueillir, de le cacher.

Mais bientôt, entre la "geôlière" malgré elle et son prisonnier, s'ébauche un intrigue sentimentale.....

"Liberté provisoire" est une comédie en quatre actes écrite par Michel Duran.

Elle a été représentée, pour la première fois, le 20 avril 1934, sur la scène du théâtre Saint-Georges.

C'est une pièce, bien imaginée, finement construite, riche en surprises et en rebondissements imprévus.

Malgré ses allures modernes, il s'en dégage un agréable parfum de romantisme suranné, peut-être celui du charme ancien du brigand sympathique.

Au lendemain de la répétition générale, Paul Reboux n'hésite pas à écrire dans "Le Petit Parisien" :

"Liberté provisoire" a une construction scénique, un dialogue, une vérité humaine, une émotion, un brio, une poésie que n'égalent pas bien des comédies signées d'auteurs connus et aimés du public".

Paul Reboux ajoute avoir bien réfléchi avant de déclarer que Michel Duran est un grand auteur dramatique.

Un tel éloge ne se formule pas à la légère !

Il s'atteste par le mérite d'avoir présenté une œuvre de qualité.



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La petite illustration théâtrale, n°376 : Nat..

"Nationale 6" est une fine comédie, une sorte de rêverie sentimentale délicate.

C'est une pièce de théâtre en cinq actes, écrite par Jean-Jacques Bernard, qui a été représentée, en 1935, pour la première fois, à Paris, sur la scène du théâtre de l'Oeuvre.

Une petite maison de campagne, en Bourgogne, est posée sur le bord de la nationale 6.

De la grande salle commune, une fenêtre donne sur la route.

Michel, retraité de l'enregistrement vit, ici, seul avec sa fille.

Pour Francine, cette route est le le chemin qui mène à Marseille, à Nice, sur la Côte-d'Azur et même beaucoup plus loin, en Italie, en Égypte et vers les Indes.

Francine sait que l'homme, qui saura la rendre heureuse, sera celui qui remarquera, de la route, la petite maison avec sa glycine et sa vigne vierge.

Soudainement, la porte s'ouvre et apparaît Robert.

Il a une vingtaine d'années. Il est en costume de voyage.

Sa voiture est dans le fossé. Il cherche un garage.

Il est le fils du célèbre romancier Antoine Vanier et son père l'attend au bord de la route....

Cette comédie se déroule dans une atmosphère de vie provinciale.

L'action y est absente. Son intérêt réside dans la peinture des personnages.

Francine, rêveuse, sait reconnaître de sa fenêtre les autos qui vont vers les oranges de la Côte-d'Azur de celles qui vont vers les mouettes du lac de Genève...

Michel, son père, n'a jamais voyagé mais il a gardé d'un père marin toutes les rêveries du départ...

Antoine Vanier est un écrivain, un artiste. D'habitude toujours insatisfait, il se plaît dans cet endroit perdu où il apprécie de respirer un air particulier...

Robert est un jeune peintre qui se cache derrière le jeune homme blasé qu'il feint d'être...

Jean-Jacques Bernard tisse entre ses personnages des relations qu'il décrit, à l'aide d'un art maîtrisé du dialogue, avec sensibilité et justesse.

Au moment où la pièce était créée à Paris, sur la scène de l'Oeuvre, déjà traduite, elle remportait le même succès à Londres et à Prague.

L'écriture fine et sensible de Jean-Jacques Bernard fait de ce morceau de théâtre un joli moment de scène où il peint avec poésie et pittoresque la monotonie de l'existence.

On doit, entre autres, à cet auteur, fils du grand Tristan Bernard, de nombreuses pièces et quelques magnifiques ouvrages dont "Mon ami le Théâtre" qui est un fabuleux témoignage sur la scène de son époque.





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Jean le maufranc, mystère en cinq actes et ne..

"Jean le Maufranc" est une tragi-comédie intellectuelle, tantôt bouffonne, tantôt pathétique.

C'est un ensemble en cinq actes et neuf tableaux que Jules Romains, par analogie avec les œuvres du moyen-âge dont la trame était peu resserrée, a sous-intitulé "Mystère".

La pièce a été représentée, pour la première fois, le 1er décembre 1926, sur la scène du théâtre des Arts, par la compagnie Pitoëff.

C'est un morceau de scène à double fond.

Sa légèreté apparente laisse très vite entrevoir la réelle profondeur du propos.

Jean le Maufranc est, comme Knock, un des personnages importants du Théâtre de Jules Romains.

De retour d'Amsterdam, il s'est colleté, le matin même, avec la douane et la police des frontières.

Sa femme lui a fait aussitôt une scène de ménage.

Un contrôleur du fisc l'attendait...

Jean le Maufranc se sent à deux doigts d'une époque où l'on va cesser de faire le malin !

Il n'est pas un anarchiste. C'est un français moyen.

Il se montre bon époux, bon contribuable et bon citoyen.

Il semble être un homme honorable, quoique toujours en révolte contre la société...

Mais un jour, il découvre "la ligue internationale pour la protection de l'homme moderne".

Il vend, alors, son usine...

Il pose des verrous sur les portes...

Il prend des leçons de comédie...

Il requiert les conseils très avisé d'un enquêteur de police...

Il s'entraîne à mentir et à maîtriser ses émotions...

Et devenant boiteux, pas mal sourd et un petit peu aveugle, il va trouver dans une soumission feinte le meilleur moyen pratique de retrouver la liberté...

...et de devenir une franche crapule !

Cette magnifique pièce, un peu négligée dans l'oeuvre de Jules Romains, est une réflexion profonde sur la liberté, sur l'honnêteté et l'hypocrisie, sur le risque et sur l'angoisse de vivre.

Son écriture est d'une modernité étonnante.

Et même si Jean le Maufranc, issu d'une longue tradition de Théâtre, est un parent de "la Brige" de Courteline, un descendant d'Alceste de Molière, il se révèle, au final, être un véritable personnage original et contemporain, caractéristique du théâtre de Jules Romains.





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La petite illustration théâtrale, n°297 : Le ..

Le malheureux Maurice Tabret est mort cette nuit. Il était infirme.

Son état nécessitait, depuis son terrible accident d'avion, les soins constants de nurse Wayland, sa jeune infirmière attentionnée.

L'avion avait pris feu et le choc a été brutal.

Le bas de la colonne vertébral était brisé. Il n'y avait aucun espoir.

Dans son malheur, Maurice a eu la chance d'avoir une femme et une mère qui l'ont soigné avec un dévouement admirable.

Pourtant pour rien au monde, il n'aurait souffert que Stella, son épouse, joue le rôle de garde-malade.

Fred, son frère, est sur le point de retourner en Amérique-Centrale.

Il y a placé, dans une plantation de café, tout l'argent qui lui venait de son père.

Stevens, un vieil ami de la famille, ancien officier dans la police, est accouru à la triste nouvelle.

Le docteur Harvester s'apprête à signer l'acte de décès...

Lorsque nurse Wayland, l'infirmière, prétend que Maurice a été assassiné !

La mort ne lui semble pas naturelle.

Elle a remarqué la disparition des 5 derniers comprimés de chloraline qui, dissous dans un verre, ont certainement provoqué la mort du jeune homme....

"Le cyclone" est une tragédie en trois actes écrite par William Somerset Maugham et adaptée, à la scène française, par Horace de Carbuccia.

Elle a été représentée, pour la première fois, à Paris, en octobre 1931, au théâtre des Ambassadeurs.

Cette tragédie est connue dans le monde entier sous le titre de "La flamme sacrée".

Elle n'est pas, comme beaucoup des pièces de Somerset Maugham, inspirée d'une de ses nouvelles. Elle a été directement construite pour la scène.

C'est un drame moderne, vigoureux et rapide.

C'est une pièce d'atmosphère dont le noeud de l'énigme se révèle être un des grands sujets qui n'en finissent pas de secouer notre vieux monde.

"Le cyclone" débute comme une pièce policière.

Puis, le ton se modifiant, elle prend une autre tournure.

L'angoisse s'installe.

Le cas de conscience le plus pathétique qui soit nous est posé.

L'intérêt, qui est totalement conservé à la lecture de ce 297ème numéro de "La Petite Illustration", va croissant d'acte en acte. Le plaisir y reste intact.

Pour l'anecdote, Robert de Beauplan nous y raconte que, lors de ses premières représentations, en 1931, au théâtre des Ambassadeurs, la pièce était précédée d'un court prologue cinématographique reconstituant l'accident d'aviation dont le jeune anglais fut victime.



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Signor Bracoli

"Signor Bracoli" est la transposition, à la scène française, d'une pièce policière anglaise inspirée du célèbre roman d'Agatha Christie : "Le meurtre de Roger Ackroyd".

Dans la villa d'André de Tossé, Mme Ferrare a été trouvée morte dans son lit.

Elle avait absorbé une trop forte dose de véronal.

Par amour pour André de Tossé, elle avait empoisonné son mari que tout le monde a cru mort d'une terrible maladie.

Mais une canaille, ayant tout appris et réclamant des sommes de plus en plus importantes, se mit à exercer sur elle un impitoyable chantage.

Quelle folie ! Quelle tragédie !

Or André de Tossé vient d'être retrouvé, assis dans un fauteuil, la tête renversée de côté.

En dessous du col de son veston, entre les deux épaules, un poignard est enfoncé jusqu'à la garde....

C'est alors que Cesare Bracoli, le célèbre détective, venu de Florence, entre en scène.

C'est un italien sympathique, quelque peu exubérant.

Il parle le français avec un fort accent napolitain.

Il est drôle sans être grotesque. Il est habillé avec recherche.

"Signor Bracoli" est une pièce en quatre actes et six tableaux.

Elle a été jouée pour la première fois, à Paris, le 7 septembre 1932, au Théâtre des Nouveautés.

Un homme a été assassiné !

Qui est l'assassin ?

Les fils de cette énigme ont été enchevêtrés avec une science consommée du mystère.

L'écheveau est embrouillée à souhait. Il sera démêlé avec une précision d'horlogerie.

Les coups de théâtre empêchent, avant que le rideau ne tombe, le lecteur de découvrir le coupable.

C'est à une passionnante et ingénieuse partie de Cluedo que nous convie cet ancien numéro de "La Petite Illustration".

De scène en scène le mystère s'épaissit !

Pauvre Bracoli, qui croyait trouver en France, la fortune et la gloire avec cette première affaire et qui, finalement, prétend par amour n'avoir rien vu et rien compris....



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La petite illustration théâtrale, n°254 : La ..

Romancier et conteur, Somerset Maugham est aussi un brillant auteur dramatique.

Il a remporté, avant de présenter, en octobre 1929, "la lettre" sur la scène de l'Athénée, un grand succès en France avec plusieurs de ses pièces.

"Pluie" avait fait une impression profonde au théâtre de la Madeleine, puis "le cercle" avait fait recette à la maison de l'Oeuvre.

"La lettre" est un drame en trois actes et cinq tableaux inspiré d'une nouvelle intitulée "l'affaire Crosbie" extraite du recueil "le sortilège malais".

Ce drame a pour cadre les environs de Singapour.

Il est l'illustration d'un sanglant fait divers.

Leslie Stanley, l'épouse de Robert, un planteur britannique, mène une vie en apparence irréprochable.



elle vide son révolver sur Gérald.

Elle prétend, alors, qu'ayant tenté de s'introduire chez elle, il a voulu lui faire violence, qu'elle a pris peur et qu'elle a tiré.

Le procès s'instruit. Tout semble conforter la version de Leslie.



Coups de théâtre obligent, dans la pièce, le drame judiciaire prend le dessus par rapport à la nouvelle qui est plus centrée sur l'analyse des sentiments.

Un effet rarement utilisé sur scène, que le cinéma connaît bien, "le retour en arrière", est même employé.

Le rideau se lève sur un meurtre silencieux que les acteurs rejouent rétrospectivement à l'épilogue du morceau tout en l'éclairant de leurs dialogues.

Dans "Paris-Midi", à la suite de la répétition générale, Fortunat Strowski écrivait que la pièce tenait le public haletant d'angoisse et de curiosité par le secret, le mystère, le danger, le crime...

"La lettre", adaptée par Horace de Carbuccia, après avoir eu un énorme succès à New-York est venue triompher à Paris

Aujourd'hui, à sa lecture, dès la première scène, l'attention, l'intérêt s'éveillent, s'accrochent au drame brutal, violent qui se joue dans ses pages et dont le mystère ne se dévoilera que peu à peu grâce à un sens dramatique talentueux.

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La petite illustration théâtrale, n°463 : Fab..

"Fabienne" est une pièce en trois actes qui a été représentée, pour la première fois, à Paris, en juin 1939, sur la scène du théâtre national de l'Odéon.

Son auteur est une femme, Claude Socorri.

Elle obtint pour "Fabienne", en 1941, le prix "Émile Augier" par lequel l'Académie Française récompense, chaque année, une œuvre dramatique.

Fabienne est une jeune fille, d'une vingtaine d'années.

Elle est élevée par son oncle Félix et par sa grand-mère.

Elle est solitaire, lointaine parfois difficile.

Elle cache une blessure, celle d'avoir été abandonnée par Françoise, sa mère qui, après un divorce pénible prononcé à ses torts, a refait sa vie en Argentine.

Mme Monein, la grand-mère, est une femme sévère.

Une lettre arrive d'Argentine qui précède le retour de Françoise auprès de sa famille.

Son mari disparu, elle vient reprendre sa place entre sa mère et sa fille.

Fabienne, pour échapper à ces retrouvailles, accepte un mariage qu'elle ne désire pas.

Lorsque le rideau du deuxième acte se lève, Fabienne est mariée depuis quatre ans. Elle a une fille, Colette. Elle vit aux côtés d'un mari indifférent qui ne pense qu'à ses travaux d'historien....

Cette comédie, d'une sensibilité toute féminine, est très fine.

C'est un morceau de théâtre qui parle, en les opposant parfois, de l'amour et du sentiment maternel.

Fabienne, afin de suivre son amant à Marrakech, abandonnera-t-elle sa fille à un mari sans épaisseur ?

Le conflit entre l'amour et la passion est habilement mis en scène.

Écrite d'un style élégant, elle comporte même quelques belles expressions :

"une réussite est l'aboutissement de plusieurs échecs"

ou "si l'on se révolte, on devient fou ; si l'on se résigne, on devient idiot."

Mais la pièce a un peu vieilli.

Le fond comme la forme peinent à traverser le temps.

Il n'en reste pas moins que cette pièce reste, aujourd'hui, agréable et que malgré un petit air désuet, elle réserve encore quelques plaisirs à la lecture.
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La petite illustration théâtrale, n°450 : Jul..

D'un roman raté, sur les conseils de Roger Martin du Gard, Jean Bassan, jeune auteur de vingt-cinq ans, a extrait une magnifique première pièce de théâtre.

Soumise aux directeurs de la scène de l'Oeuvre par André Maurois, elle est finalement acceptée et entre, après un silence assourdissant de quatre mois, dans sa période de répétitions.

C'est une pièce en trois actes, construite comme une énigme policière.

Un homme est mort dans des circonstances mystérieuses !

Un jour, on a trouvé le corps du poète illustre, Wilfrid Lebel, mort d'un coup de révolver.

Il n'avait aucune raison de se tuer. Il était jeune, beau, célèbre.

Il avait la gloire, la fortune et l'amour.

Assassinat ? Suicide ?

L'enquête conclut au suicide mais ne satisfait pas tout le monde.

Deux amis de la la victime vont enquêter.

Ils vont s'attacher à recueillir des indices qui ne seront pas, comme à l'accoutumée, des indices physiques et matériels mais qui seront d'un ordre plus psychologique.

Il leur faut, pour découvrir la vérité, déchiffrer l'âme de Juliette.

Juliette est la veuve du disparu. Elle était sa muse.

Elle vivait avec lui dans une jolie villa de la Côte d'Azur.

Depuis le drame, Juliette reste cloîtrée dans son deuil.

Et pourtant c'est elle qui va devenir suspecte......

Cette magnifique pièce déborde des limites du genre policier et aborde des sujets tels que l'amour, la confiance mais aussi la déception que ces derniers peuvent laisser derrière eux en disparaissant soudain.

C'est une pièce de débutant mais elle n'en a pas les défauts habituels.

C'est une comédie originale, curieuse.

L'intrigue policière sert, très habilement, de support à une analyse psychologique très fine.

Elle a peu vieilli et se redécouvre, aujourd'hui, avec beaucoup de plaisir.
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Marguerite Veiller. Les Deux Madame Caroll ..

Le théâtre des Capucines, qui fut naguère le temple de la revue parisienne et de la comédie légère, s'est fait une spécialité en donnant de nombreuses pièces policières.

Pourtant le 19 mars 1938, en présentant, pour la première fois à Paris, "les deux madame Caroll", c'est un drame qu'il offre, ce soir là, à son public.

Qui pourrait soupçonner Geoffrey Caroll, le peintre réputé, de n'être qu'un assassin ?

Il est marié, ou plutôt remarié avec Mary, une jeune femme dont la santé est chancelante. Prise dans une langueur menaçante, elle inquiète son entourage.

D'autant plus que son mari semble s'être épris d'une jeune amie, la belle Cécily.

Mary reçoit la visite de "la première Mme Caroll", Henriette, qui lui révèle que Geoffrey est un empoisonneur.

Ce nouveau "Barbe-bleue" ne peut aimer une nouvelle femme sans avoir auparavant supprimé la précédente.

Est-il un criminel ou un fou ?

Il préfère tuer plutôt que de vivre dans le mensonge et l'adultère.

Démasqué, Geoffrey tente d'abord d'empoisonner Mary. Mais empêché par Henriette, il demeure face à face avec sa première épouse....

"Les deux madame Caroll" est une pièce anglaise en trois actes, écrite par Marguerite Veiller, qui fut adaptée sur la scène française par Meg Villars et Max Viterbo.

C'est une pièce dramatique à suspens, un "drame à surprise".

L'intérêt y va crescendo jusqu'au dénouement tragique.

A partir de l'intervention d'Henriette, la première femme de Geoffrey Caroll, le drame se noue avec force et l'intensité de l'action s'intensifie jusqu'au dénouement.

Ce n'est pas tout à fait un drame policier puisque les soupçons ne s'égarent pas et que l'on sait dès le début que le coupable est ce peintre névropathe. Pourtant ! Pourtant !

Dans cette ambiance bourgeoise, très anglo-saxonne, on retrouve une atmosphère où les criminels eux-mêmes restent des "gentlemen" aux élégantes manières et à l'impeccable correction...

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La petite illustration théâtrale, n°356 : Mis..

"Miss Ba" est la traduction d'une fameuse pièce de théâtre, "Les Baretts de Wimpole street", écrite par Rudolf Besier, qui connut, en son temps, un succès formidable dans la capitale anglaise où elle fut donné plus de six cent fois.

Elle raconte les amours de deux poètes romantiques anglais célèbres : Elisabeth Barett et Robert Browning dont la romance est aussi familière outre-Manche que l'est, chez nous, celle de George Sand et d'Alfred Musset.

Cet amour fut heureux.

Ce mariage, toutefois, eut à vaincre des obstacles exceptionnels.

Rendue infirme par une chute de cheval et ne pouvant à peine marcher, Elisabeth Barett vivait en recluse, allongée sur un sofa.

Son père, veuf avec autour de lui une dizaine d'enfants, était une sorte de tyran domestique. Il imposait à tous sa volonté inflexible et, puritain intransigeant, interdisait le mariage à tous ses enfants.

Elisabeth épousa secrètement Robert Browning et s'enfuit avec lui sous la malédiction paternelle.

Tout cela, puisé dans la correspondance des deux amoureux et dans les innombrables essais qui leur ont été consacrés, forme la pièce.

C'est ce qui lui donne cet accent de vérité.

La figure du vieux Barett domine la pièce. Rudolf Besier en fait une sorte de "refoulé" qui s'épouvante lui-même lorsqu'il se découvre dans les tréfonds de son âme.

La maison de Wimpole street habitée par la poétesse est aujourd'hui classée comme monument historique et sa chambre a été reproduite avec une minutieuse exactitude au théâtre des Ambassadeurs.

C'est un cadre très "gravure anglaise" dans lequel se joue une jolie pièce brûlante de passion et teintée de romantisme, d'un romantisme que nous font parfois regretter, aujourd'hui, tant d'oeuvres modernes.







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La petite illustration théâtrale, n°201 : Les..

"Les Bonaparte" est une tragédie lyrique écrite par Léo Larguier en trois tableaux et en vers.

Elle a été représentée, pour la première fois, à Paris, le 5 novembre 1920, sur la scène du second Théâtre Français de l'Odéon.

Le premier acte se passe à une époque indéterminée précédant 1814 ...

Le second se joue, à la Malmaison, huit jours après Waterloo ...

Et le troisième et dernier acte se passe à Rome, en 1821, quand Laetitia Bonaparte, sa mère, apprend la mort de Napoléon ...

A l'automne du règne, le doute s'installe :

"Suis-je empereur ? J'ai beau, aux grands soirs d'apparat, revêtir le manteau,

j'entends toujours, malgré l'hermine à la traîne, sonner à mes talons,

avec un bruit de chaîne, mes éperons de général républicain" ...

Léo Larguier a tenté, dans une suite de tableaux flamboyants, de faire revivre le conquérant parvenu à l'heure du déclin.

Mais La transposition de la légende est empreinte de la rêverie du poète.

Il a colorée le morceau de touches épiques et romantiques.

Le propos n'est pas de reconstituer l'Histoire mais de lui offrir un bel écrin.

Léo Larguier est un poète au vrai sens du terme.

Sa plume est légère, libre, fière et élégante.

Et si c'est le propre des oeuvres bien écrites que de conserver, à la lecture, tout leur intérêt, alors "Les Bonaparte" est une pièce dont la lecture, même si elle exige un peu de concentration, réserve, encore aujourd'hui, beaucoup de plaisir.

Elle résonne à notre époque comme le chant d'un vieux cristal que l'on aurait nettoyé de toutes ses poussières ...





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La petite illustration théâtrale, n°435 : L'o..

"L'ombre sur l'avenir" est une pièce en trois actes de Louis Richard-Mounet qui fut, en 1938, représentée, pour une première et unique fois, à Paris, dans la salle "Iéna" par le théâtre "Aide et protection".

La compagnie dramatique "Aide et protection", qui fut fondé à la fin de la première guerre mondiale, avait pour but de jouer et de faire connaître les oeuvres des anciens combattants.

Mais très vite, elle a élargi son répertoire, en donnant à de jeunes auteurs la possibilité d'être représentés.

Même si "l'ombre sur l'avenir" est la première pièce de Louis Richard-Mounet, ce dernier n'en est pas pour autant inconnu aux amateurs de Théâtre.

Attaché à la la rédaction de "l'Illustration", critique dramatique et littéraire, il a tenu au "Mercure de France" la rubrique du "Théâtre imprimé".

En 1914, il signa la première étude, en volume, sur l'oeuvre de Paul Claudel...

"L'ombre sur l'avenir" est un drame intime, une analyse psychologique forte.

Jeanne Vernoux, croyant être amoureuse de Georges Valbert, a trahi son mari Michel.

Or, l'amant s'avère être détestable.

Avouant sa faute à son mari, elle provoque sa colère puis son pardon.

Voici un drame de l'adultère comme le Théâtre en a connu beaucoup d'autres.

Pourtant, le trio classique de l'épouse, du mari et de l'amant va s'agrandir.

Un enfant est annoncé.

Michel Vernoux, en toute logique en suspecte la légitimité....

Louis Richard-Mounet signe une forte et belle pièce, sur laquelle pourtant le temps a jeté quelques rides. Elle semble, aujourd'hui, assez désuète.

Mais il en reste un beau texte, une pièce bien construite et agréable à lire.

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