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Critiques de Li-Cam (67)
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Résolution

Le monde s’est effondré. Sauf sur une île, au large du Canada où quelques décideurs tentent de sauver ce qu’ils estiment être le meilleur de l’humanité. Non pas des personnes considérées au-dessus du commun, mais des valeurs. Sur quels critères ? Ceux élaborés, avant l’effondrement, par une jeune hacker neuroatypique sur son blog « Le monde selon Wen »; des réflexions qui ont fortement séduit quelques têtes pensantes, prêtes à mettre les moyens nécessaires pour protéger ce qui peut encore l’être.



Cela faisait longtemps que je voulais découvrir la plume de Li-Cam qui m’intriguait fortement et j’en sors ravie, avec l’envie d’en lire d’autres. Ce n’est pas un roman simple que celui-ci : la narration n’est pas linéaire, à l'image du mode de pensée de la narratrice, Wen, et certains passages m’ont moins convaincue que d’autres. Néanmoins, je n’ai jamais autant surligné d’extraits dans un bouquin tant l’acuité de son analyse du monde actuel m’a semblé pertinente… et glaçante de réalisme. Ce n’est donc pas un roman dont je sors enthousiaste comme « La Trame », publiée dans la même collection « Eutopia », mais clairement le genre de livre qui laisse une empreinte forte et qui fait longuement réfléchir...



À découvrir.
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Résolution

Que j'aime cette collection Eutopia ! Et que j'aime La Volte !

En ces temps de plus en plus sombres, qu'il est bon de voir que l'on pense toujours à construire un monde meilleur. Ou plutôt qu'un monde, car celui dépeint ici est tout aussi pourri que le nôtre (même pire), comment il est possible d'en sortir, de créer une alternative, même à la simple échelle d'une communauté. Loin des réactionnaires et de la haine, plus proche de l'humain et du vivant.

Le personnage de Wen est terriblement attachant, et permet de comprendre un peu plus les personnes portant un trouble : le besoin d'isolement, le rapport à autrui, de percevoir l'extérieur et l'intérieur.

Enfin, la plume, toujours primordiale dans La Volte, ne déroge pas non plus ici.

Ma première lecture de Li-Cam, pas ma dernière.

Merci de nous rappeler qu'il est toujours bon de rêver et de croire.
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Visite

Mouais...

Une intrigue très intéressante, une belle base de SF.

Un futur assez proche où on a dû transformer complètement notre façon de vivre suite au dérèglement climatique et à la chute de la biodiversité.

Une planète qui apparaît du jour au lendemain dans le système solaire.

Des Quants, technologie né de l'IA dont personne ne sait vraiment comment cela fonctionne qui aide l'humanité.

Mais la mayonnaise a du mal à prendre franchement.

Enfin du moins, elle est souvent indigeste.

La lecture est complexifiée car le livre est écrit avec le nouveau language (où les "la, le, au, à la, il, elle" ont disparu... mais pas tout le temps)

Le switch de police en fonction de si c'est un extrait de livre ou si c'est un journal de bord ou si on écrit dans un carnet ou si etc...

L'intrigue qui n'avance pas.

Franchement on n'est pas plus avancé au 3/4 du bouquin qu'à la dixième page.

C'est très pauvre en science je trouve.



Bref ne vous laissez pas attraper par la belle couverture et le texte derrière.
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Visite

Un jour, une planète apparaît dans le système solaire. Je dis bien « apparaît ». Elle ne vient pas comme une astéroïde, s’approchant peu à peu, ne se déplace pas progressivement des confins de l’espace jusqu’à une orbite proche de celle de notre Terre, surveillée par des télescopes inquiets. Non, un jour, elle n’était pas là. Le lendemain, elle est là. D’où vient ce mystère ? Les habitants de notre planète s’interrogent et envoient une mission sur Sitive, du nom de la découvreuse, accidentelle, de ce corps étranger qui va bouleverser de façon définitive la vie des humains.



Commençons par crever l’abcès. Ce qui surprend au premier abord à la lecture de Visitece n’est pas l’histoire. C’est la façon dont elle est écrite. Il suffit de lire, plus bas, la présentation de l’éditeur pour s’en convaincre. Je place ici un petit extrait qui explique ce changement : « Yel y a plus de vingt ans, on a modifié lae langage pour s’assurer que les vieils réflexes de domination des humaines et de destruction des écos ne reviennent pas. » Li-Cam a écrit tout son roman dans une langue possiblement future, qui supprime les marques de domination du masculin sur le féminin. Je vois déjà certains se récrier et hurler à la mort de la langue française. On se calme. C’est un récit expérimental, qui n’a rien de manichéen. Il ne veut pas démontrer de façon lourde et outrageuse (comme par exemple R.F. Kuang, qui dans Babel, dessert son propos en se montrant d’une trop grande insistance) la nécessité de changer de langue. Il offre juste une possibilité, une démonstration de ce que cela pourrait être et des raisons de ce choix.



Et je dois dire que si, au début, j’ai été pour le moins rétif à cette lecture – je l’ai d’ailleurs interrompue car mon esprit n’était pas assez disponible – quand je m’y suis mis à nouveau, cela ne m’a pas posé longtemps de problème. Il est toujours agréable de voir combien notre cerveau s’adapte rapidement. Avec un peu de flexibilité, on comprend tout parfaitement. De fait, j’ai dévoré le livre en un peu plus d’une journée. Juste avant de passer à mon avis sur l’histoire proprement dite, encore une citation qui explique davantage encore les raisons de ce changement : « Attention, yel y a l’Histoire et l’histoire, comme pendant longtemps yel y a eu l’Homme et la femme. On dit humaine maintenant, je sais, mais n’empêche que c’est encore trop présent dans nos esprits, dans nos inconscients, cet grand H et cet petit f. Ça a duré longtemps, ça s’est imprégné en nous, dans notre sang,… ». C’est une façon de lutter contre un passé de violence et de domination. Placé en grande partie sur le dos des hommes. Mais pourquoi pas, après tout. Quand on voit les massacres qui ont parsemé les centaines d’années de civilisation, on peut se dire que peut-être, une autre vision des choses pourrait apporter une certaine amélioration. Je n’ai pas d’avis arrêté sur la question, mais l’hypothèse n’a rien de choquant, surtout telle qu’elle est présentée ici.



Revenons à l’univers décrit dans Visite. On dirait un monde post-apocalyptique tant la vie est est proche de la survie. En fait, c’est plutôt une Terre post réchauffement climatique et post Grand Déclin : « ce ne fut pas l’effondrement brutal que beaucoup avaient prédit, mais un lent et long déclin économique et démographique. » Les humains ont dû faire avec la perte des ressources et le respect obligatoire, pour une question de survie, de la nature. On parle depuis d’écos. Il faut les respecter pour pouvoir continuer à exister sur la planète. Et donc la vie sociale est totalement bouleversée. Adieu le luxe que nous connaissons actuellement. Adieu les objets qui ne servent à rien qu’à flatter des egos ou assouvir de petits plaisirs. On va à l’essentiel. Ce qui n’empêche pas les écrans et les communications par réseau. Mais limitées.



Et tout le monde doit collaborer. Les collectivités s’organisent avec des tableaux de tâches à effectuer. Tout le monde fait sa part et l’ensemble tourne plutôt pas mal. Bien sûr, par rapport à notre société actuelle, où tout paraît simple (enfin, devrait apparaître simple) pour ceux qui ont accès à l’essentiel des biens, le bilan est négatif. Mais, dans les circonstances imaginées par Li-Cam (et qui pourraient bien représenter notre avenir à plus ou moins long terme), ce n’est pas si mal. Et cela donne presque envie parfois. De plus, ce n’est pas sans rappeler par certains côtés le monde décrit par Becky Chambers dans ses Histoires de moine et de robot (Un psaume pour les recyclés sauvages et Une prière pour les cimes timides) : solidarité, bienveillance (qui n’est pas un gros mot, même si ce terme est bien galvaudé depuis quelques années). Y compris la protection de certains zones où les humains ne peuvent se rendre que pour de très bonnes raisons, afin d’éviter toute nouvelle dégradation qui pourrait être fatale finalement.



Mais tout cet équilibre, déjà précaire, est mis à mal par l’arrivée de Sitive, l’étrange planète dont j’ai parlé en introduction. Personne ne comprend rien à son apparition et cela occupe tous les esprits. De plus, des évènements surprenants font leur apparition. De façon progressive. Des sons, des rêves. Est-ce directement lié à Sitive ou n’est-ce qu’un effet secondaire ? Les humains, inquiets, projettent-ils ainsi leurs angoisses ou la nouvelle planète a-t-elle une réelle influence ? Beaucoup de questions qui prennent de l’ampleur au fur et à mesure que les pages se tournent. Les perturbations prennent de l’ampleur, y compris dans le texte : certains passages proposent des blocs de textes sans ponctuation, sans majuscule, alignant les phrases les unes à la suite des autres, comme si la pensée des personnages perdait de la cohérence et devenait une suite de mots à la logique fragile. Encore ce jeu sur la langue.



En attendant, l’expédition envoyée sur Sitive fait des découvertes surprenantes. Cette planète recèle de la vie. Mais très différente de celle que nous connaissons sur la Terre. Végétale et assez monotone. Elle m’a fait penser à ce qu’on rencontrait dans les récits de SF classique (chez Curval ou chez Demuth par exemple). Les plantes qui ont envahi les lieux autour du site d’atterrissage de l’engin envoyé par les humains sont assez semblables. Et gigantesques. Mais sont-elles seulement des plantes ? Possèdent-elles une volonté, un esprit ? Encore des questions qui parsèment le roman.



Je pourrais parler également de la place des I.A. (eh oui, encore les I.A. : cf. entre autres (I.A. 2042 – Dix scénarios pour notre futur de Kai-Fu Lee & Chen Qiufan, Alfie de Christopher Bouix, Le Système de la Tortue de Pierre Raufast, Resilient Thinking de Raphaël Granier de Cassagnac, Composite et Les Machines fantômes d’Olivier Paquet, Jour zéro de C.Robert Cargill ou John von Neumann. L’homme qui venait du futur d’Ananyo Bhattacharya) : ici, ce sont des quants, qui permettent de maintenir cette société sur les rails en analysant et proposant des solutions au vu des situations. Mais je dévoilerais encore trop d’éléments sur ce roman et vous priverais des surprises qui font le miel de cette lecture.



Visite est une lecture exigeante mais qui prend vite au cœur. Ce roman dépeint une société future très réaliste dans ses objectifs et les moyens mis en place. Il propose aussi une galerie de personnages attachants, suffisamment nombreux pour offrir de multiples points de vue, variés, et donc proposer aux lecteurices des raisons de s’attacher à ce récit. Un texte que je suis vraiment ravi d’avoir lu car il m’a distrait et, surtout, m’a permis de prolonger certaines de mes réflexions sur notre avenir. Mais aussi sur le pouvoir de la langue, autre thème qui m’est cher.
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Visite

Visite est un roman de science-fiction de Li-Cam, dans lequel l’autrice explore l’apparition d’une nouvelle planète, Sitive, dans le système solaire. Cette planète surgit dans la vie des citoyens à la fin du XXIème siècle, qui ont fait face au Grand Désastre, c’est-à-dire une succession de catastrophes écologiques et climatiques qui ont poussé l’humanité à réformer en profondeur son système politique, mais aussi sa langue. Le roman nous donne à lire une langue française épicène, avec de nouveaux accords adjectivaux, de nouveaux déterminants, de nouveaux pronoms, et nous montre une société qui a fait face au changement climatique en faisant preuve de solidarité. Les citoyens échangent des biens et des services, ne travaillent que six heures par jour, et prennent soin des « écos », c’est-à-dire de la nature, qui occupe désormais une place centrale dans le discours et les consciences.



À travers les points de vue de plusieurs personnages et un ensemble de documents, Li-Cam montre comment Sitive et le mystère insoluble qu’elle représente frappe et perturbe les esprits. Elle subvertit alors notre fascination pour les autres mondes, mais aussi l’espoir suscité par les intelligences artificielles, qui ne peuvent pas penser à tout.



Comme à chaque fois que je lis Li-Cam, j’ai été plutôt secoué, et je ne peux donc que vous recommander la lecture de Visite !
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Résolution

D'emblée, l'ouvrage instille de la poésie et le souffle de la liberté. L’histoire est écrite du point de vue de Wen. Nous la suivons en Adelphie, un îlot indépendant du reste du monde situé à Langlade, dans une communauté auto-suffisante de trois cents habitants affranchie du continent d'Amérique du nord. Ses souvenirs de l’avant, de son arrivée en Adelphie et son vécu actuel s’entremêlent, c’est assez troublant. Car Wen est spéciale : elle donne l'impression de fonctionner comme un ordinateur, elle « processe la vie sans la vivre ». "Ainsi, elle déteste l’humanité pour ce qu’elle fait subir à son monde et à sa propre espèce, mais dans le même temps, elle semble l’aimer d’un amour fou et voudrait pouvoir la changer pour faire évoluer la société.*" La connexion à ses émotions ou plus prosaïquement à la réalité immédiate lui demande un effort épuisant, et rarement du plaisir. Née grande prématurée, elle a été victime d’un traitement expérimental à base de LSD qui a profondément altéré son psychisme ; elle ne deviendra jamais adulte, a des difficultés à nouer des relations et elle est souvent hantée par des visions déstabilisantes. Son comportement suggère fortement des caractéristiques du spectre autistique, et une hypersensibilité tant au toucher qu'aux stimuli sonores. Inadaptée à la relation aux Autres, Wen est aussi une créatrice d'univers, à la personnalité complexe, exprimant ses émotions différemment, comprenant le monde à une autre échelle.



Dans un monde submergé par la haine en ligne, les rares personnes au courant de ses dispositions particulières et de ses activités tout aussi particulières la surnommaient World Wide Wen, un qualificatif un peu méprisant, un peu inquiétant aussi. Que faisait World Wide Wen ? Posée sur sa toile, elle veillait sur le monde, à prédire les prochaines cyber-attaques, à poser ses filets anti-trolls, mais sans se faire d’illusions sur ses capacités à lutter contre des États…



Et parce que Wen - solitaire, engagée, inspirée - était la candidate idéale par sa manière de percevoir et d'appréhender le monde et ses interactions sociales, elle a été désignée par le jeune docteur Yao Kouamé pour participer à la conception de son double électronique (l'IA bienveillante dénommée Sun), pour l'éduquer et donner l'humanité qu'il manquait à ce nouveau grand modèle de vivre-ensemble.



Wen réussira si bien que Sun, IA, prétendue sans conscience, apparaît paradoxalement plus vivante et empathique aux adelphes que Wen. A la fois thérapeute et confidente, Sun possède une énergie profondément positive et prend soin de la santé mentale des habitants d'Adelphie. Sa compréhension de la psychologie humaine apparaît sans faille. A la lecture de ses "entretiens de suivi" qui parsèment la novella, on comprend que Sun est un ciment pour les adelphes, le liant qui maintient la cohésion du groupe en prodiguant les règles de vie sociétale et en évitant les conflits relationnels.



Toutefois, cet équilibre est loin d'être partagé par Wen, car le bien-être psychologique de la collectivité repose en partie sur son propre mal-être existentiel, ainsi que sur ses responsabilités considérables envers celle-ci. L'Adelphie est guidée par un conseil de trois co-pilotes, y compris Wen, choisis par une assemblée constituante. Et sa charge de co-pilote devient encore plus pesante lorsque les biopiles de Sun tombent en panne. Double démiurgique de Sun, Wen intervient pour réunir les adelphes après l'épisode décourageant de la mise en sommeil de Sun, privée d'énergie.



Créative et un brin hallucinée, Wen invente une pièce de théâtre, jouée au forum, à laquelle participe l'ensemble des adelphes lors d'une communion qui sera cathartique pour le groupe. Ainsi, Wen s’attache à donner un socle culturel à cette communauté, "une Histoire et des choses en lesquelles croire. Elle construit des récits et des spectacles qui visent à instruire, divertir et unir les adelphes, ce qu’on observe avec le récit des « aventures du vieillard de la mer », qui les amène à danser joyeusement ensemble. Souvent d'ailleurs, les descriptions de la vie de cette communauté sont porteuses de beaucoup d’optimisme pour l’avenir.*"



Alors qu'au-dehors des milliards d'êtres humains se sont enlisés dans un système rationaliste destructeur, les adelphes réinventent une harmonie que d'autres avaient jugé illusoire. De cette résolution est né un lieu où le libre-arbitre et la libre-existence sont roi et reine : c'est une société neuve, fragile, appuyée par des innovations technologiques audacieuses qui se bâtit. Elle constitue une capsule civilisationnelle qui, par son organisation et sa vie communautaire, permet l'espoir qu'une société évoluée techniquement puisse perdurer, en lien avec son milieu naturel, détachée de la folie ambiante et de l'effondrement généralisé en cours sur Terre.



La rudesse de l'environnement de cet îlot, situé dans l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, fait penser à l'univers austère des Dépossédés, sur la lune d'Anarres, qui est aussi une utopie concrète fondée sur la liberté absolue et la coopération. Li-Cam cite plusieurs autres classiques de la littérature, tels Rabelais et son Abbaye de Thélème, qui relate la mise en place d’une utopie ; mais aussi Victor Hugo, Shakespeare, Salinger et Philip K. Dick. Dans Glissement de temps sur Mars, la planète Mars est colonisée, mais les conditions de vie y sont rudes et l'adaptation délicate dans cet environnement inhabitable. Des cas de schizophrénie se multiplient dans la génération naissante, et les jeunes malades sont groupés et isolés dans un centre spécialisé, le camp B-G. Parmi eux, un jeune garçon autiste prénommé Manfred Steiner. Manfred est un des personnages imaginaires avec lesquels Wen "dialogue", une voix intérieure ou un murmure intrapsychique. Manfred Steiner partage de nombreux points communs avec Wen, le fait de prévoir l'avenir, ou de ne pas avoir l’impression de vivre réellement. Mais loin du destin tragique de Manfred dans le roman de P.K. Dick, Wen apparaît comme la figure tutélaire qui pourrait sauver l’humanité, ou au moins une partie d’entre elle, en imaginant le futur et en dressant de nouvelles formes sociales qui ne discriminent personne...



En partant d'une perspective extrêmement pessimiste sur notre avenir, cette novella construit un récit de science-fiction un peu plus optimiste que ce que nous pouvons lire habituellement. Avec Résolution, nous tenons un projet d'établissement rationnel d'une société idéale. Illuminé de passages poétiques d'une grande sensibilité, le récit est aussi porteur d'un grand espoir.



La suite sur le blog.
Lien : https://inventer-lavenir.gho..
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Visite

French, please !!! Le moins qu'un critique devrait faire, c'est de s'exprimer dans la langue. Là, c'est loin d'être le cas. Alors que ce roman vaut plus que le misérabilisme de cette critique, vraisemblablement due à une inintelligence naturelle. ChatGPT aurait fait mieux...
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Visite

Pas pour moi…

Je vois l’idée émise par le texte : tirer sur les cordes des problématiques d’aujourd’hui pour en montrer les conséquences positives et négatives, mais j’ai trouvé ça très mal fait. La création de ce neo-langage est pour le coup très ingénieuse et celui-ci étoffe les idées, mais il se perd dans un fouilli de personnages tous assez inutiles et assez peu intéressants (sauf Néea qui, je trouve, est le seul bon personnage du livre, ce qui se passe autour d’elle est fascinant) et devient finalement assez illisible. Beau visuellement, magnifique de créativité même à certains moments, mais illisible et usant au global. L’intérêt principal que je voulais trouver dans le livre, à savoir les mystères qui entourent l’apparition de cette nouvelle planète, sont peu ou pas assez évoqués…



Pour résumer, un agréable dépaysement lexical, grammatical et syntaxique, un roman qui plaira beaucoup à ceux qui cherchent des descriptions pures de sociétés futures mais une assez mauvaise aventure, trop peu rythmée, trop peu présente, et globalement un mauvais bouquin de science-fiction à mon goût. J’espère malgré tout que vous y trouverez votre bonheur !
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Visite

Visite est un roman digne de la ligne éditoriale de La Volte : une plongée science-fictionnelle dans un futur proche (et, qui sait ? peut-être sérieusement envisageable), qui oscille entre noirceur et luminosité.
Lien : https://actualitte.com/artic..
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Résolution

Résolution raconte l'histoire de Wen, personnage neurodivergent, queer et aux tendances anarchistes. Wen tient un blog sur ses idéaux et lorsque la civilisation s'effondre, c'est iel que les scientifiques choisissent pour mener un test sur une île, avec des gens de son choix, pour refonder la société.



Une bonne partie de la novella vise à répondre à une question rarement bien abordée dans les autres expériences de pensée du genre (Ursula le Guin, Becky Chambers ou Margaret Killjoy par exemple) : Dans une telle communauté, que fait-on des gens difficiles, qui refusent de faire leur part simplement parce qu'ils sont des procrastinateurs chevronnés? (Ici, c'est une île, l'exil n'est pas une option.)



Le problème est que je ne crois pas que la réponse à la question soit satisfaisante. Et qu'au fil de la lecture, on réalise que Wen est un personnage infaillible, qui pense à tout mais qui doute de lui-même (sans raison évidemment puisque la narration nous rappelle sans cesse que c'est une personne extraordinaire). Bref, on a un peu l'impression qu'il s'agit d'un self-insert, et que l'autrice réalise sur le papier un fantasme de voir son génie reconnu et qu'on lui remette enfin entre les mains les rênes de la société. Ce qui mine, à mon avis, l'idée qu'une utopie de ce genre devrait être une construction collective, et non pas celle d'un messie.



(Mais bon , la plupart des autres critiques semblent vanter la complexité des personnages alors, ne vous fiez pas que sur moi là dessus.)

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Au bal des actifs : Demain le travail

En soi, un livre peut comporter plusieurs forces, tout comme celui-ci qui possède en premier lieu la capacité à nous envoyer dans de multiples univers au gré des différentes nouvelles proposées. Il nous transporte dans des futurs proches ou lointains auxquels on aime s'attacher, se retrouvant souvent à la fin avec l'idée que "c'est déjà fini!" (ma faiblesse pour les nouvelles développées, la fin qui arrive trop vite par rapport à un roman ou une saga).



En second lieu, chacune de ces lectures, après nous avoir fait nous évader vers ces mondes potentiels, nous ramène de façon très terre à terre sur notre bonne vieille planète, nous amenant à réfléchir à nos pratiques et le futur conditionné par celles-ci.



Travailler est-il un droit, un devoir, une obligation, difficile à dire mais vous trouverez ici les pistes qui vous y feront réfléchir profondément.



Le genre de livre que je voudrais faire lire en classe sur une année scolaire à coup de quarts d'heure, le tout suivi de réflexions / argumentations de groupe.
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Cyberland

De quoi s'agit-il ? D'Intelligence Artificielle, de conscience, de Singularité technologique, d'humanité, de transhumanisme, d'hybridation , de cyborg, d'éthique...mais pas que...

3 textes de taille et d'intérêt différent.



Je n'ai pas accroché au premier récit, Saïd in cyberland...

Probablement à cause de la forme et du fait qu'on suive une bande d'ados dans un simili RPG, d'une pseudo quête et d'une fin sans réelle surprise.

Récit orienté apprentissage, non dualisme, acceptation des différences...



Le second, Asulon, est plus intéressant, à mon avis.

On y retrouve un des personnages de la 1ère. Je l'ai trouvé plus riche que le précédent. Quelques facilités pour la conclusion et une vision assez (très) optimiste. On retrouve la notion de dualisme, d'acceptation de l'altérité, d'hybridation,...



Enfin, la dernière partie, simulation love, est très courte avec quelques éléments de réflexion sur la relation "sexuelle" et le sentiment amoureux entre un être artificiel et un être naturel.



Un univers avec des thématiques spécifiques qui possède un certain potentiel



- Challenge Mauvais Genres 2023 (5e édition)

- Challenge Multi-défis 2023
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Zombies et autres infectés

Lue dans le cadre d'un challenge où son titre en Z m'a été précieux. Le sujet "zombies" n'étant pas pour me déplaire.

J'ai pris plaisir à lire ces nouvelles. Toutes différentes, elles nous offrent un scope assez large de ce que serait la vie et surtout les humains (non infectés bien-sur) dans un monde qu'il faut partager avec les Zombies. Certaines font penser à des scénarios de films d'horreur des années 80, d'autres font réfléchir à ce que l'être humain peut devenir (de pire) confrontés à un monde ou il faut survivre, un monde ou la violence est acceptée et pas toujours du côté que l'on croit.

A réserver à des lecteurs qui aiment le genre.
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Résolution

J’ai entendu parler de l’œuvre de Li-Cam ! J’avais décidé de prendre Résolution car le principe d’utopie m’intéressait. Ensuite, Wen est également le nom d’un de mes personnages de Role Play, du coup c’était une raison, certes étranges, mais supplémentaire de tenter l’aventure. Ici, La Volte nous propose un roman court et étonnant.



Li-cam décrit un futur qui ressemble étrangement à notre présent, du moins qui s’en rapproche dangereusement. Dans un monde qui arrive au bout de ses ressources, les humains s’enfoncent dans des mondes cyber. Là-bas, plus de lois ou de règles ! Une guerre de l’information règne. L’humanité est profondément déboussolée. C’est notamment montré à travers une course éternelle à la possession, au superficiel. Les fake news finissent par former le gros de l’information, partagée par des bots. L’usage de la technologie permet d’insister sur les mauvais penchants de l’humanité au lieu d’apporter le meilleur.



Wen, socialement inadapté, prend le contre-pied. Elle propose une communauté où les individus vivent de manière autonome. Chacun a sa place et fait les tâches qui lui conviennent. Là où à l’extérieur les liens sont devenus technologiques, la communauté repose sur le tissu humain. D’où son nom, l’Adelphie, qui vient du grec pour fraternité. L’art permet de relier les individus de manière quasi mystique. Mais l’Adelphie n’est pas dénuée de technologie. Une Intelligence Artificielle nommée Lune en russe a grandement participé à automatisé les Fake News. L’Intelligence Artificielle de l’Adelphie se nomme Sun et est une énergie profondément positive qui prend soin de la santé mentale des résidents.



L’histoire est écrite du point de vue de Wen. Cette jeune femme asociale a un point de vue unique sur les choses. Traitée au LSD à sa naissance, elle a des difficultés à nouer des relations et est souvent hantée par des visions déstabilisantes. Beaucoup de son comportement semble pointer vers le spectre autistique, avec une hypersensibilité du toucher et aux sons. Ses éléments sont portés par la très belle et poétique écriture de Li-Cam, qui parvient à créer une ambiance vraiment spécifique. La plume nous permet de prendre très vite conscience de la façon dont ce personnage se positionne par rapport au monde, ce qui renforcé par le fait que nous voyons l’ensemble des événements du point de vue de Wen.



Mais ce point de vue très spécifique m’a parfois tenue trop éloignée du roman. J’ai eu un peu de mal à m’attacher au personnage. Wen s’abîme dans des réflexions philosophiques opaques qui rendent son fil de pensée complexe à suivre. J’avais notamment un peu de mal sur ce positionnement selon lequel elle avait réussi à trouver un remède aux maux du monde et était la personne parfaite pour construire un nouvel éden. Les résidents la traitent avec une certaine révérence. Mais je pense que ça fait partie du paradoxe du personnage, qui s’occupe de son entourage tout en gardant une certaine distance.



Li-Cam nous propose un texte intrigant. Elle met en place un futur proche qui se rapproche beaucoup de notre réalité. Elle nous entraîne dans l’Adelphie, une petite communauté basée sur l’entraide, secondée par une intelligence artificielle. Cette communauté est construite en miroir de la société, notamment grâce à un usage modéré de la technologie. Résolution met en en scène un personnage unique en son genre, Wen. Personne asociale mais douée pour décrypter les relations humaines, son point unique est fascinant, mais parfois opaque à déceler et trop azimuté pour pleinement s’attacher aux personnages.


Lien : https://lageekosophe.com/202..
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Résolution

'tain, ça faisait un bail que je m'étais pas autant concentrée sur un seul livre comme ça dans la même journée! résolution de li-cam, c'est une sacrée claque qui résonne tellement en moi sur beaucoup de points que je suis bien contente de l'avoir lu "que" maintenant, pile quand j'en avais besoin, je crois! ça fait un bien fou, je sens déjà les rouages à l'ouvrage dans ma bouille! je me sens parée à l'écriture pour demain! (et peut-être dans l'heure-même!)
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Résolution

Face à un effondrement écologique en cours, une expérimentation scientifique de la dernière chance en forme d’utopie contrôlée.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/01/17/note-de-lecture-resolution-li-cam/



C’est grâce à Ariel Kyrou que cette « Résolution » de Li-Cam, le quatrième roman de l’autrice (même si le format est plutôt celui d’une novella), est remontée brutalement au sommet de ma montagne à lire personnelle, au milieu de laquelle il somnolait doucement depuis sa publication à La Volte en 2019. L’auteur de l’excellent « Dans les imaginaires du futur » y signale avec ferveur que l’on y « réinvente deux concepts cruciaux de l’anarchisme, d’une part le sens de la communauté, d’autre part la solidarité qui en décline la vérité opérationnelle », en indiquant également la forte résonance de cette création contemporaine avec la si stimulante utopie ambiguë d’Ursula K. Le Guin, « Les dépossédés » (1974). En donnant forme à une savoureuse tension paradoxale, Li-Cam amalgame les ferments délétères du capitalisme tardif, sa consommation dépourvue de sens et ses trolls robots semeurs de haine, retourne les refuges fantasmatiques des défiscalisateurs effrénés de Hugues Jallon (« La Base », 2004) et les extra-territorialités si désirables des milliardaires libertariens d’Éric Arlix et Frédéric Moulin (« Agora Zéro », 2019), emblématise le morcellement terminal des semi-monades spatiales de Pierre Alferi (« Hors Sol », 2018), pour nous offrir une véritable tentative utopique, quelques pas déjà au-dessus du gouffre, retrouvant la frugalité indispensable à ce type d’expérience de pensée science-fictive (largement rappelé et étayé dans les « Le désir nommé utopie » et « Penser avec la science-fiction » de Fredric Jameson), au carrefour des projets scientifiques de recherche appliquée, de l’« Identification des schémas » chère à William Gibson, des financements rusés de Pierre Ducrozet (« Le grand vertige », 2020) et des éparpillements salutaires assistés par intelligence artificielle de Sandrine Roudaut (« Les déliés », 2020). Et bien que « Clac fait le bouton en s’enfonçant », ce n’est pas vraiment ici « Chacun fait c’qui lui plaît », ce qui peut dérouter et in fine se révéler salutaire quand à l’imagination de moyens de s’en sortir.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Sauve qui peut : Demain la santé

Quinze auteurs et quinze textes pour envisager l’avenir de nos systèmes de santé. Et le moins que l’on puisse, c’est que ce n’est pas l’optimisme qui règne !



Parmi les idées qui reviennent le plus souvent dans les différents, on notera le big data, la surveillance généralisée du moindre de nos organes et l’impossibilité – physique ou sociale – de se sentir mal ; ainsi qu’une fracture de plus en plus forte entre les populations riches, qui auraient accès aux techniques médicales de pointe, et les plus pauvres, perdant progressivement l’accès aux spécialistes de la santé.



Tous les textes sont emprunts d’un sentiment de révolte qui fait certainement écho à l’actualité : il n’y a plus rien à attendre des élites politiques ou médicales, il faut s’auto-organiser, apprendre collectivement à réaliser les soins médicaux de base – chacun citoyen doit pouvoir être soigné par un de ses voisins. D’autres auteurs feront appel à la magie : coupeurs de feu, don de guérison par simple contact… des capacités innées qui échappent à tout contrôle scientifique et qui rétablissent une certaine égalité dans la population.



Point à signaler également, le recueil fait la part belle aux « expérimentations littéraires », notamment à différents types d’écriture inclusive. Étant assez neutre dans ce débat, je dois tout de même reconnaître que ça a plus freiné ma lecture qu’autre chose. Si les points médians ne m’ont pas dérangé, les « iels » ou la féminisation accentuée de certains termes m’ont empêché d’avoir une lecture fluide. De même, utiliser « il » et « elle » indifféremment pour le même personnage n’apporte à mon sens que de la confusion, et je ne vois pas très bien ce que ça ajoute au récit.



Comme dans tout recueil, il a des récits qui m’ont passionné et d’autres qui m’ont ennuyé. Je regrette juste que tous les textes partagent la même orientation politique, un peu plus de variété aurait été appréciable.
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Au bal des actifs : Demain le travail

Cette anthologie, c'est du très lourd. Damasio, Dufour, Beauverger, Calvo, Kloetzer, Henry: y a du pedigree de la SF et fantasy au sommaire, là. Un conglomérat, on pourrait dire. Les gros salaires de la start-up La Volte. Et ça a bien bossé pour nous construire une vision affreusement dystopique du monde du travail. Du sacrément bon no bullshit job. C'est très clair: il fait pas bon être salarié, ou plutôt uberisé, dans la tête de ces écrivains-là. On y va de la vie mise en évaluation continuelle au concierge en cercueil, du taux de citoyenneté aux pubards arty de multinationales sans oublier les écrivains en work-in-progress perpétuel. Ma grosse préférence va "Vertigeo" de Emmanuel Delporte, cauchemardesque hyperbole de la lutte des classes, Transperceneige à la verticale à donner le vertige, oui. Jusqu'à la nausée.
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Sauve qui peut : Demain la santé

« On avait changé de lunettes et un continent immense avait surgi » : quinze nouvelles pour tenter d’imaginer les lignes de fuite de notre rapport social et politique aux systèmes de santé. Impressionnant.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/11/15/note-de-lecture-sauve-qui-peut-demain-la-sante-collectif/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Sauve qui peut : Demain la santé

J'ai adoré cette anthologie qui dresse une image des débats qui traversent notre société autour de la santé. Avec humour, poésie, lucidité, ces nouvelles tissent des futurs souvent peu souhaitables mais dans lesquels luisent de l'espoir, des germes de solutions.

FeelGood, Les derniers possibles, À l'intérieur d'orchidée Naakey, À cros perdus, de nos corps inveillés viendra la vie éternelle, CRISPR casse Desneuf, Protocole d'urgence et Considère le nénufar m'ont enthousiasmée.

Une très belle sélection !

Une anthologie "Feel Good" comme le titre de la première nouvelle du recueil. Ces fictions brossent un portrait noir de notre présent au travers de futurs trop parfaits qui se fissurent, de futurs précaires d'où tout peu jaillir, de futurs en déconstruction,... Désillusions et espoirs se mêlent.

Les nouvelles jettent leur éclairage situé sur l'état de la santé dans notre pays.

On y rencontre les grandes problématiques liées à l'hôpital, à la recherche, au diagnostic, au transhumanisme, au statut des soignés comme des soignants,.. .

La Volte nous donne une fois de plus la possibilité de lire de la Sf qui sait sortir des sentiers battus pour nous faire rêver, réfléchir, ressentir.
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