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Critiques de Nagabe (270)
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L'Enfant et le Maudit, tome 1





Le dieu de ténèbres et le dieu de lumière règnent chacun sur une partie du monde.



Le premier sur l'intérieur, l'autre sur l'extérieur.



Et les habitants du dehors sont tous maudits.



Alors pourquoi cette petite fille se retrouve-t-elle enfermée dehors ?





---





L'univers est régi par une dualité lumière / ténèbres sur laquelle repose le manga. D'un côté la petite Sheeva , représentant toute la naïveté, l'insouciance et l'optimisme de l'enfance, et de l'autre, le « professeur », le maudit, l’honni, celui aux cornes torsadées et à l’œil fendu, celui qui, d'un simple contact pourrait transmettre sa malédiction...





Sombre et tendu, le récit est agrémenté de touches enfantines, innocentes et touchantes grâce au personnage de Sheeva qui arrive à attendrir son public et à le détourner de la gravité de la situation, même si sa naïveté lui jouera des tours.



Le manga véhicule une ambiance assez mélancolique et les tourments du professeur le placent dans une position particulière vis-à-vis du lecteur. Bien que maudit, il nous semble plus clairvoyant et plus humain que ceux qui se prétendent purs et ne jurent que par le bûcher… Car la situation d'opposition lumière / ténèbres tourne vite au racisme pur et simple, à la haine aveugle de l'autre, que ce manga dénonce en douce.





Le mal n'est pas une obligation mais un choix. Et on repense à la réplique d'Elrond : « Rien n'est mauvais au début, même Sauron ne l'était pas ».





Les questions sont nombreuses, à commencer par le sous-titre de ce tome « Siúil A Rún », qui est en fait le titre d'une chanson irlandaise que l'on pourra traduire par « va, mon amour ». Cette information éclaire un peu l'orientation du manga, d'autant que l'auteur dissémine des informations sur l'origine de notre petite Sheeva.



Mention spéciale aux dessins, très expressifs, et notamment à cet œil reconnaissable entre milles...





Reste à lire la suite :)

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L'Enfant et le Maudit, tome 1

Des planches très sombres - en dehors de l'enfant. Beaucoup d'ombres. Une ambiance d'abord inquiétante, avec cet être avec une tête d'animal et une petite fille dans cette forêt sombre. Ils semblent se connaître, la petite Sheeva n'est pas inquiétée par cet être qu'elle appelle "professeur", mais ça ne suffit pas à mettre le lecteur en confiance.

Petit à petit, on apprend que suite à une malédiction, le dieu des ténèbres s'est transformé en une horrible créature. Une créature et une malédiction que "ceux de l'intérieur" craignent" ....



A la suite d'un événement anodin, Sheeva découvre la méchanceté, la peur de l'autre et l'intolérance face à la différence.



La relation entre ces deux êtres est touchante, le scénario est prenant et cette fin mystérieuse... Une ambiance fantastique maîtrisée et peu commune. Tout cela donne envie de poursuivre cette série !
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L'Enfant et le Maudit, tome 2

Un second tome qui garde les mêmes éléments que le premier : un décor très sombre, presque lugubre , une ambiance très mystérieuse parfois pesante tant il y a de secrets et deux personnages atypiques liés par une réelle affection.



Ici encore, j'ai été séduite par le côté atypique de ce manga, avec des dialogues très courts voir inexistants sur certaines planches qui permettent quelques instants réflexifs au lecteur pour s'imprégner encore plus de l'ambiance - à la manière des films noirs.



Sans trop dévoiler l'intrigue de ce volume, ce que je peux dire c'est que le retournement de situation avec l'introduction de nouveaux personnages et l'inversion des rôles dans certaines scènes ( avec le professeur qui est face à des choses qu'il ne comprend pas, ou la petite fille qui veut prendre soin du professeur) permet à nouveau de capter l'attention du lecteur.



Et avec la menace des gens de l'intérieur, j'ai toujours autant de curiosité pour découvrir cette série qui derrière des graphismes minimalistes semble cacher bien plus de choses qu'on pourrait croire.
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L'Enfant et le Maudit, tome 1

Un premier tome assez envoutant qui nous offre un univers original, mais pas très approfondi. Le mystère plane sur l'origine de la malédiction. Il plane aussi sur les origines et l'identité des 2 protagonistes. On ne sait pas grand chose d'eux. Un grand calme règne sur l'histoire, même si le danger n'est jamais bien loin.

Le dessin est sublime, l'histoire envoûtante et intrigante.

J'ai hâte de lire le tome suivant.
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L'Enfant et le Maudit, tome 1

Un manga qui oscille entre fantastique et horreur... La relation particulière entre une petite fille et un être à tête cornue. La douceur de ce dernier contraste avec cette face noire effrayante. Il se cache un mystère derrière cet éloignement. Il ne doit pas y avoir de contact entre les deux êtres mais ça n'empêche un certain attachement.

J'attends de lire la suite pour comprendre ce monde imaginaire où l'intérieur et l'extérieur sont deux pays que tout oppose. Les dessins de Nagabe sont magnifiques en tout cas, je ne me lasse pas de les regarder.
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L'Enfant et le Maudit, tome 3

Sheeva retrouve sa tante dans la forêt et est ramenée de force à l'intérieur par les soldats, alors que le professeur tente de la retenir. Une séparation fracassante, cruelle et touchante, qui est le point de départ de nouvelles choses.



Dans ce troisième volume, le récit devient de plus en plus sombre tant dans le graphisme que dans l'histoire. le professeur se pose des questions sur ce retour soudain de la tante de Sheeva tandis que le lecteur sait déjà que des choses se trament dans le monde de l'intérieur. Par peur de trop en dire - car certains secrets sont dévoilés -, on retiendra surtout ce pouvoir des contrastes qu'utilise toujours Nagabe pour exprimer au mieux les émotions de ses personnages et les différentes scènes. Les détails qu'il met en valeur nous transportent dans ce monde singulier où règne la dualité, opposant les ténèbres et la douceur qui arrivent à se marier dans la relation qu'entretiennent Sheeva et le professeur.

Un très beau manga.
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L'Enfant et le Maudit, tome 1

Sheeva, une petite-fille, vit dans une clairière, non loin d'un village abandonné, avec le professeur, une créature monstrueuse, sorte de bouc noir. Son monde se partage entre celui l'intérieur, où vivent les humains, séparé par un mur de celui de l'extérieur où vivent les monstres comme le professeur et Sheeva. Quiconque touche une créature de l'extérieur devient à son tour maudit et se transforme en monstre. Mais le professeur veille sur Sheeva et la protège tant des dangers de l'extérieur que de ceux de l'intérieur...



"L'enfant et le maudit" est un shonen aux allures de fables. Dans un univers très sombre dans lequel le duo improbable que forment Sheeva et le professeur apporte une touche de lumière, nous découvrons une relation empreinte de douceur et de tristesse. L'affection que porte le professeur à Sheeva est faite d'inquiétude tandis que la petite-fille, pleine de candeur, apporte légèreté et joie à leur relation. On s'attache vraiment aux personnages dès le début.

Le graphisme est magnifique, jouant sur l'opposition entre le sombre et le clair, l'effroi et la douceur. On se laisse porter par cette histoire tranquille mais angoissante où l'on suit le quotidien du duo, surpris parfois par des scènes ou des poses des personnages où perle une véritable émotion.

Qu'il s'agisse des dialogues et ou des dessins, tout est finesse et subtilité., et l'on sent dès le début que les monstres ne sont sans doute pas ceux que l'on croit... Un tome 1 qui nous donne envie de découvrir la suite.

Une véritable perle.
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L'Enfant et le Maudit, tome 4

Ah cette ambiance unique ! Quel plaisir de la retouver dans ce manga si atypique.



Cette fois-ci, le tome se concentre sur le personnage de la tante de Sheeva et sa transformation en "maudite" , et sur la perte de mémoire qui va de pair avec cette métamorphose.

Les sentiments et la relation très paternelle entre le professeur et Sheeva se développe avec une prise de conscience accrue pour le professeur, qui va vite se rendre compte que ses sentiments le rendent vulnérable. Certaines scènes, pleines d'humour et de tendresse, viennent adoucir l'ambiance lourde de secrets, non-dits et autres mystères.
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L'Enfant et le Maudit, tome 3

Je viens de terminer le troisième tome de cette série. C'est toujours un vrai plaisir, tant à lire qu'à regarder. Le dessin au style épuré offre une vrai fraicheur à ce récit assez sombre.

On en apprend un peu plus sur Sheeva et les circonstances de son "abandon en forêt. Et la fin nous promet des révélations dans le prochain tome. Si le rythme est plutôt lent, aucun ennui ne pointe son nez et j'ai vraiment hâte de lire la suite.
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L'Enfant et le Maudit, tome 2

Dans ce deuxième tome de "L'enfant et le maudit", nous retrouvons Sheeva et le professeur à un moment angoissant. Une créature de l'extérieur s'est introduite dans leur maison et a touché Sheeva. La petite-fille est-elle à son tour maudite et destinée à se transformer en monstre ?



Tout comme dans le premier opus, nous repartons esthétiquement dans une ambiance de clair-obscur, avec un graphisme minimaliste et de toute beauté. Cette suite est marquée par l'introduction de nouveaux personnages énigmatiques, avec un professeur angoissé qui se pose de nombreuses questions sur les êtres noirs qu'il rencontre et sur ce qu'ils savent de Sheeva...et de lui-même. Les questions restent posées aussi pour le lecteur... Sheeva est quant à elle l'élément rassurant, celle qui réconforte le professeur, et demeure la lumière dans cet univers très sombre.



Ce conte fantastique, délicat et de plus en plus captivant avec le mystère qui entoure Sheeva, nous happe par son univers original et la relation entre cette petite fille venant d'ailleurs et un être monstrueux.

A suivre !
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L'Enfant et le Maudit, tome 1

Voici le deuxième manga que mon fils me prête, après Look Back. La lecture de droite à gauche n’est définitivement plus un problème. Je retrouve à chaque fois l’univers de mon fils dans ces prêts, ce qui est amusant. Cela dit, j’ai vraiment bien aimé ce manga là qui, comme il me l’a dit, est plus proche d’un univers BD plus classique et surtout plus lent. Il a pensé qu’il pourrait me plaire, et il a eu raison… L’histoire ? Dans un temps difficile à situer, on imagine très ancien, et dans une contrée forcément lointaine, imaginaire, cohabitent deux mondes, celui de « L’intérieur’ où vivent ceux qui se considèrent comme humains, et « l’extérieur’, où vivent des créatures monstrueuses qu’il ne faut surtout pas toucher, au risque d’être contaminés et de subir la malédiction. Dans une maison, au fond des bois, cohabitent pourtant une petite fille, abandonnée et confiée à un monstre, qu’elle ne doit surtout pas toucher… Les dessins très fins de ce manga, sa lenteur, sont très agréables. La petite fille est la tache de blanc qui illumine la narration. Sa blancheur et sa candeur viennent contraster avec la guerre qui fait rage entre les humains et les monstres. J’ai beaucoup aimé l’histoire racontée, les mystères qui entourent cette cohabitation étrange, le lien qui semble s’être noué entre le Maître et l’enfant. Au terme de la lecture de ce premier tome, le lecteur n’a qu’une envie, enchaîner avec le second. A la Japan Expo, qui se tient à Paris du 14 au 17 juillet, sera présenté en avant première une adaptation de cette série.
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L'enfant et le maudit, tome 5

Scènes de ménage entre la petite Sheeva et le professeur qui amènent des révélations sur la nature même des maudits et sur le fait qu'une menace grandissante pèse sur la petite fille.

Tout cela appelle à partir à l'aventure, de quoi continuer d'attiser la curiosité du lecteur.
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L'Enfant et le Maudit, tome 3

Beaucoup d'action dans ce tome ! En cela, ce tome-ci est bien différent de ces prédécesseurs et créé la surprise pour le lecteur ! Ici, créatures de l'intérieur et de l'extérieur sont réunis - pour le plus grand malheur de certains ! - et Sheeva et le professeur sont séparés dans une scène absolument déchirante.



L'importance de Sheeva dans l'histoire se précise et la relation attachante entre les deux êtres pousse toujours à vouloir en savoir plus.

Un manga toujours aussi atypique et prenant avec du rythme et d'intriguantes révélations en plus !
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L'enfant et le maudit, tome 11

Ce n'est pas simple de conclure une oeuvre comme l'Enfant et le maudit. C'est un titre tellement clivant, tellement poétique aussi et étrange, avec une puissance émotionnelle terrible que le moindre faut pas se sent. Ainsi, Nagabe a pour moi fait un pas de côté qui m'a embêtée dans ces ultimes pages mais j'ai tellement été emportée par tout le reste que cette conclusion est tout de même un coup de coeur !



Je m'explique. Tout au long de ce tome, j'ai été enchantée par la complexité tortueuse du Professeur qui se triture le cerveau pour savoir quoi faire. Retrouver Sheeva et perdre son âme, ou garder celle-ci et perdre Sheeva. La symbolique christique est particulièrement forte, tout comme l'ambiance freudienne. C'est un choix cornélien face auquel il est et la mise en abyme grâce à ses discussions avec la créature qui remplace Sheeva est puissante.



J'ai adoré la poésie macabre et romantique de la fin de cette série. Elle m'a totalement emportée et charmée. Tout comme j'ai aimé la puissante symbolique organique qui accompagne le héros. C'est certes très cryptique et métaphorique, on est quasiment dans du Evangelion parfois lol mais c'est marquant et cela fait beaucoup réfléchir.



Ainsi, j'ai été un brin dérangée par la décision finale du Professeur. SPOILER : Mais peut-être est-ce juste moi qui surinterprétè, parce que quand même il ressort un vrai apaisement bienveillant de la conclusion, porté par des souvenirs qui réchauffent le coeur des personnages et du lecteur.



Après, je dois avouer que concernant ce titre, oui j'en aime beaucoup l'histoire, mais c'est l'univers graphique de Nagabe que j'aime encore plus. Depuis le début, je le trouve précurseur par rapport à ce qu'on trouve habituellement chez nous dans les mangas grand public comme celui-ci. Il a son propre univers et la poésie et la mélancolie amère de celui-ci me parle totalement. Il y a dans ce tome, à nouveau, des compositions magiques que ce soit dans une ambiance romantico-gothique comme j'en ai parlé, mais également dans une ambiance forestière singulière et limite effrayante, ou encore dans une matérialité organique qui ne peut que rester longtemps imprimé sur la rétine. C'est sensationnel !



Ainsi, l'Enfant et le maudit fut pour moi une vraie expérience. J'ai eu l'impression de lire une vraie oeuvre totale où l'auteur s'en engagé aussi bien dans son dessin, son histoire que le message que les deux transmettaient. Alors oui, ce sera sûrement une oeuvre clivante mais j'ai envie de vous dire, laissez vous tenter, je ne pensais pas aimer autant au début et au fil des tomes, mon amour pour la série n'a fait que grimper pour finir en apothéose !
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L'Enfant et le Maudit, tome 2

Là où le tome 1 nous présentait les personnages et leur monde, le tome 2 fait avancer l'intrigue en nous faisant nous interroger sur l'origine de la malédiction et sur les motivations de chaque groupe. La petite Sheeva est toujours aussi attachante et fraiche. Sa relation avec le professeur est très proche d'une relation père-fille. L'histoire évolue donc et le final questionne et donne très envie de lire la suite.

Une excellente série à découvrir.
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L'Enfant et le Maudit, tome 2

Qui est ce maudit ? Pourquoi a-t-il pénétré la chambre de Sheeva ? Que lui a-t-il dit ? L'a-t-il touchée ? Est-elle maudite à son tour ? Tant de questions... et ce n'est que le début.



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Ce deuxième tome est plus rapide et plus détourant que le précédent. Ça ne m'a pas empêché de le dévorer même si j'y ai trouvé plus de questions que de réponses, et même si la dimension onirique d'une partie de l'histoire (rencontre avec des maudits vénérant une cavité énigmatique) me laisse flegmatique.

Ce tome prend le lecteur au dépourvu car le cataclysme annoncé n'arrive finalement pas. Au contraire de nouvelles questions viennent s'ajouter et complexifier l'histoire, le monde.

La petite Sheeva est toujours si attendrissante et son protecteur si tourmenté.

Le dessin reste dans la même veine, avec ces formes découpées et reconnaissables entre milles.

Le petit cahier bonus de fin de volume rend l'ambiance un peu plus légère... et on en avait besoin, car la fin est encore loin et que la suite risque d'être difficile et émouvante.
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Monotone Blue

Nagabe est un auteur vraiment singulier, peut-être l'un des rares à qui j'attribuerais un peu une aura d'auteur underground, depuis ma découverte de son singulier Enfant et le maudit. Je suis donc ravie de le retrouver avec un nouveau titre plein d'anthropomorphisme pour évoquer l'épineuse question d'actualité du harcèlement scolaire.



J‘ai découvert Nagabe avec L'Enfant et le Maudit, un titre fantastique tirant plutôt sur le conte de fée mais avec des propos très intéressants sur la différence ou encore la parentalité. J'ai ensuite été ravie de le retrouver dans ce que j'appellerais des romances boys love inclusive peuplées d'animaux prenant la place des hommes pour conter des histoires parfois un peu dérangeantes, il faut l'avouer, notamment dans The Wize Wize Beasts of The Wizarding Wizdoms plus que dans le Patron est une copine. Il reprend ici ces codes dans une nouvelle romance LGBT, lycéenne cette fois, qui reprend le schéma du friends to lovers, mais avec un habillage d'une douceur et d'une bienveillance folle, qui m'a fait avoir un petit coup de coeur !



Comme dans ses autres oneshots, il habille sont histoire d'un décor assez banal : un lycée lambda, mais transforme les lycéens qu'on connaît en animaux de toutes les espèces : chat, chiens divers, renard, loup et bien sûr un lézard, qui vient d'arriver et détonne dans ce paysage. le héros de l'histoire, ce sera le détaché Hachi, un chat dans toute sa splendeur, très indépendant, qui se moque des études et est assez indifférent aux autres. Celui-ci voit la vie de manière monotone, au sens le plus strict du terme car il ne voit pas toutes les couleurs, et il s'ennuie. Sa rencontre avec le lézard Aoi, différent des gens qu'il connaît, va l'amener à évoluer et sortir de sa torpeur.



Monotone Blue conduit avec étrangeté et douceur le lecteur d'une histoire qui peut sembler banale : l'accueil d'un nouvel élève différent, à une histoire éminemment touchante et puissante où on abordera amitié et différence ainsi que trauma suite à du harcèlement scolaire. C'est inattendu et ô combien apprécié à une époque où la sensibilisation est essentielle et ce genre d'histoire différente, originale, peut être une belle façon de le faire, surtout sous la plume tellement pleine d'émotion de Nagabe. Il y a quelque chose chez cet auteur et la transposition qu'il fait du mal être psychique dans les transformations du corps de ses personnages.



J'ai pour ma part été totalement séduite par l'ambiance de ce titre. Tranquille, presque nonchalante et pourtant terriblement intérieure. J'ai aimé la façon dont l'auteur traite d'abord de la différence, aussi bien de celle assez évidente d'Aoi, qui sera le prisme de cette histoire, mais aussi celle plus discrète d'Hachi, qui détonne par son détachement vis-à-vis de ses camarades et son côté un peu asocial dans lequel je me suis retrouvée. Cependant, c'est avec la rencontre des deux, leur confrontation et la naissance de leur relation si singulière que le titre va prendre toute sa couleur et quelle couleur puissante, forte et brillante ! J'ai été très émue par les émotions que commencent maladroitement à ressentir chacun des adolescents : du désir non compris d'Hachi, en passant par sa jalousie et bien sûr la peur immense d'Aoi de voir se répéter ce qu'il a déjà vécu avant, ailleurs. L'auteur fait preuve de beaucoup de finesse, rendant ces émotions encore plus fortes pour le lecteur.



Mais l'histoire n'est pas que drame et sentiments réprimés, c'est d'abord une très belle amitié qui se tisse lentement et avec une jolie pointe d'humour. Avec les doubles sens provoqués par le caractère animal des personnages, on ne peut que rire quand ils jouent à se montrer leur queue et à la toucher ; quand Hachi découvre la fraîcheur de la peau d'Aoi, ça donne aussi lieu à du pelotage en règle ; et j'en passe et des meilleures. Il se crée ainsi une sorte de double lecture amusante, plein de connivence, entre nous et l'auteur, qui permet de dédramatiser un peu les enjeux, qui certes sont importants et sérieux, mais ne doivent pas non plus tomber dans un excès de pathos. Ici, l'équilibre est parfaitement trouvé.



Les dessins recèle également de nombreuses scènes d'une grande douceur où on a envie de câliner nous aussi ses animaux, de les prendre dans nos bras et sécher leurs larmes à venir. C'est d'une douceur extrême et d'une beauté incroyable. Je n'aurais jamais cru apprécier un jour un dessin de lézard, eux qui me font froid dans le dos dans la vraie vie, mais ici l'auteur nous subjugue par ses jeux de blanc et noirs texturés sur sa peau. Quant à Hachi, c'est la figure type du chat blanc et noir classique qui fait très matou, on a aussi envie de se pelotonner contre lui. Et en même temps, le titre n'est pas juste joli, il y a une magnifique science des cadrages chez l'auteur qui crée des scènes en champ – contre champ, échange de regard, focus sur certaines parties du corps, qui rendent hommage aux sentiments amoureux adolescents.



Je pensais faire une petite lecture tranquille, presque banale et anecdotique, j'ai été frappée de la puissance des émotions qu'elle a su me transmettre dans cette relation qui a tout de la surprise. Nagabe est vraiment un excellent conteur et son goût pour traiter de la différence et de la maltraitance, avec douceur et poésie mais force, me va droit en plein coeur. La détresse d'Aoi, je l'ai vécue avec lui. Sa représentation charnelle du traumatisme est une excellente trouvaille. Et quelle magnifique amitié amoureuse pleine d'espoir. Une merveille !
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Le patron est une copine

Je connais Nagabe, comme beaucoup, pour son travail sur l'Enfant et le maudit, un titre atypique de part le dessin et l'ambiance que j'apprécie pour cela. Ici, nous sommes dans quelque chose de complètement différent, ce qui m'a fait pas mal hésiter avant de me lancer.



Rien que le titre Le patron est une copine annonçait la couleur... Dans un univers fantastique avec des créatures anthropomorphes, nous suivons le quotidien de Falnail, chef de service d'une grande entreprise, sérieux et apprécié par ses collègues, qui cache un secret "honteux" : il travaille également la nuit, dans un bar à hôtesses, sous les traits de Fal, un travesti. De peur de perdre tout crédit, il essaie donc de cacher tout ça à ses collègues mais c'était sans tenir compte que l'un d'eux allait se rendre au bar un de ces soirs.



Comme prévu, le titre est donc à l'opposé de ce que j'avais pu découvrir de la mangaka. Ici, nous sommes dans une histoire tranche de vie qui flirte entre humour et romance LBGT que j'ai beaucoup aimée. L'auteur met en avant de belles valeurs et un beau discours sur l'acception et l'amour de soi par soi avant les autres.



Pour cela, l'histoire se déroule le temps d'une vingtaine de courts chapitres où l'on voit les personnages et leur situation évoluer. Contrairement à ce que j'aurais cru, ce n'est pas trop court, c'est au contraire un format qui apporte beaucoup de rythme et qui oblige l'auteur à se renouveler sans cesse, notamment dans ses chutes humoristiques. Car en effet, il y a beaucoup de petits traits d'humour dans ce titre et j'ai aimé cela.



On n'est pas juste dans une histoire moralisatrice sur les travestis mais plutôt dans quelque chose qui se veut normatif et qui présente ainsi leur quotidien à travers l'expérience de Fal. Cela donne un titre aux personnages attachants, qui évoluent bien au fil des pages. Grâce à eux, on parle d'acceptation mais aussi de normalisation et de tolérance. Le côté Queer ne tombe jamais dans la vulgarité ou la moquerie, au contraire. J'aime d'ailleurs beaucoup la dichotomie entre la personnalité "homme" et celle "femme" du héros. Je trouve aussi ses amies très beaux et attachants. Les personnages masculins, ses prétendants, sont aussi un modèle d'ouverture d'esprit, ce qui est beau à voir. Après, je ne suis pas une fine connaisseuse du genre alors peut-être que certains clichés m'auront échappé et pourront faire grincer les dents de certains, je pense au côté manière de Fal, par exemple. Mais personnellement, j'ai vraiment été charmée par cette romance douce et tranquille, basée sur le respect de l'autre et de ses désirs.



Les dessins eux aussi n'ont rien à voir avec ceux plus expérimentaux de l'Enfant et le maudit, ça perturbe un peu au début quand on connait l'auteur mais au final, leur côté plus "normal" m'a plu ici. Ils retranscrivent très bien l'ambiance et le mangaka arrive à rendre ses personnages très humains malgré leur caractère bestial. Les cases sont également bien plus remplies et vives que dans son autre oeuvre, ce dont je suis ravie. Même s'ils sont différents, j'ai donc beaucoup aimé.



Pour conclure, Le patron est une copine est une bonne surprise que je n'attendais pas. Je craignais le sujet mais il n'est tombé dans aucun des pièges que j'attendais. Au contraire, l'auteur nous livre une belle romance pleine d'enseignements et un joli portrait du milieu des travestis dans les bars à hôtesse. Même la fin un peu ouverte m'a plu, moi qui aime plutôt quand tout est dit, c'est dire ! C'est vraiment un beau oneshot à lire.
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L'Enfant et le Maudit, tome 1

Dans un monde en noir et blanc, en bien et mal, un être maudit s'occupe d'une petite fille dans la zone des maudits (l'extérieur). Cette petite fille vient de la lumière, de la zone "intérieure", elle attend sa tante qui doit venir la chercher. En attendant, le maudit s'occupe d'elle sans la toucher car si tel était le cas, elle serait alors elle aussi maudite.



Quelle ambiance, c'est vraiment un manga original, captivant et mystérieux. On n'en sait peu sur cette petite fille et sur ce maudit qui semble avoir perdu la mémoire.

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L'enfant et le maudit, tome 11

Je termine enfin la série et je pense que les nuages se sont un peu éclaircis. L'univers de l'auteur est tellement particulier que la fin de cette série me semble nimbée de sentiments mitigés. Un manga est en noir et blanc, c'est acté mais Nagabe arrive à utiliser ces couleurs avec tant de force dans les traits qu'il arrive également à donner un effet épuré et évanescent aux personnages. Tout est bizarre dans cette série. J'ai apprécié le parti pris mais le contenu était si tordu : il faut vraiment s'accrocher pour bien comprendre les derniers volumes. "L'âme de X dans le corps de Y mais je t'en donne un peu, attention, je me perds et t'oublie alors redonnes-en moi pour que je survive". Oulaa, le précédent tome m'avait fait crier à l'aide et celui-ci me fait voir un tout petit peu la lumière au bout du tunnel. Vous voyez ? Une oeuvre magistrale car différente graphiquement mais très perturbante pour son histoire.
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