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Citations de Spinoza (694)


Ces deux-là [Pline et Suétone] m’épargnent de chercher les autres [auteurs des livres cités par Hugo Boxel], parce que je suis convaincu qu’ils délirent tous de la même manière. Ils aiment les histoires hors du commun, celles qui jettent les gens dans l’étonnement et les ravissent d’admiration. J’avoue que j’ai été stupéfait, non par les histoires [de spectres] qu’ils racontent mais par les auteurs qui les écrivent. Je m’émerveille que des hommes doués d’intelligence et de talent puissent gâcher leur éloquence et en abusent pour nous persuader de pareilles sottises.
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Il faut donc bien que vous accordiez qu’une vie sainte n’est pas le privilège de l’Église romaine ; elle peut se rencontrer dans toutes les Églises. Et comme c’est par la sainteté de la vie que nous connaissons, pour parler avec l’apôtre Jean (Épître I, chap. IV, vers. 13), que nous demeurons en Dieu et que Dieu demeure en nous, il s’ensuit que ce qui distingue l’Église romaine de toutes les autres est entièrement superflu, et par conséquent est l’ouvrage de la seule superstition. Oui, je le répète avec Jean, c’est la justice et la charité qui sont le signe le plus certain, le signe unique de la vraie foi catholique : la justice et la charité, voilà les véritables fruits du Saint-Esprit. Partout où elles se rencontrent, là est le Christ ; et le Christ ne peut pas être là où elles ne sont plus, car l’Esprit du Christ peut seul nous donner l’amour de la justice et de la charité. Croyez, Monsieur, que si vous aviez pesé ces pensées au dedans de vous-même, vous ne vous seriez point perdu et vous n’auriez point causé la peine la plus vive à vos parents, qui gémissent aujourd’hui sur votre sort.
XXXVIII. Spinoza à Burgh
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Ici se termine l’exposition de la doctrine que j’avais résolu d’établir dans ce Traité. Il ne me reste plus qu’à déclarer que je n’ai rien écrit dans ce livre que je ne soumette de grand cœur à l’examen des souverains de ma patrie. S’ils jugent que quelqu’une de mes paroles soit contraire aux lois de mon pays et au bien public, je la désavoue. Je sais que je suis homme, et que j’ai pu me tromper ; mais j’ose dire que j’ai fait tous mes efforts pour ne me tromper point et pour conformer avant tout mes écrits aux lois de ma patrie, à la piété et aux bonnes mœurs.
Chapitre XX
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Que de maux ont leur origine dans le luxe, la jalousie, l’avarice, l’ivrognerie et autres mauvaises passions ! On les supporte, cependant, parce que les lois n’ont pas de moyen de les réprimer, bien que ce soient des vices réels ; à plus forte raison faut-il permettre la liberté de la pensée qui est une vertu et qu’on ne saurait étouffer. (...). Je ne ferai pas même remarquer que cette liberté de la pensée est absolument nécessaire au développement des sciences et des arts, lesquels ne sont cultivés avec succès et bonheur que par les hommes qui jouissent de toute la liberté et de toute la plénitude de leur esprit.
Chapitre XX
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Maintenant je laisse chacun vivre selon sa complexion et je consens que ceux qui le veulent, meurent pour ce qu’ils croient être leur bien, pourvu qu’il me soit permis à moi de vivre pour la vérité.
Lettre à Oldenburg
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Un homme libre ne pense à aucune chose moins qu’à la mort, et sa sagesse est une méditation non de la mort mais de la vie.
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Plus un corps est apte, par rapport aux autres, à être actif ou passif de plus de façons à la fois, plus son Esprit est apte, par rapport aux autres, à percevoir plus de choses à la fois : et plus les actions d'un corps dépendent de lui seul et moins il y a d'autres corps qui concourent avec lui à une action donnée, plus son esprit est apte à comprendre distinctement. Et par là nous pouvons connaître la supériorité d'un esprit sur les autres. Nous pouvons aussi voir pourquoi nous n'avons de notre Corps qu'une connaissance tout à fait confuse.
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Mais quoique la science naturelle soit divine, il ne s'ensuit pas cependant que ceux qui l'enseignent soient autant de prophètes(5) ; car ils n'ont aucun avantage qui les élève au-dessus du reste des hommes, et ils n'enseignent rien que tout le monde ne puisse savoir et comprendre avec autant de certitude qu'ils en ont eux-mêmes; et cela, sans le secours de la foi.
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Il est vrai, je l’avoue, qu’ils ont pour les profonds mystères de l’Écriture une extrême admiration ; mais je ne vois pas qu’ils aient jamais enseigné autre chose que les spéculations de Platon ou d’Aristote, et ils y ont accommodé l’Écriture, de peur sans doute de passer pour disciples des païens. Il ne leur a pas suffi de donner dans les rêveries insensées des Grecs, ils ont voulu les mettre dans la bouche des prophètes ; ce qui prouve bien qu’ils ne voient la divinité de l’Écriture qu’à la façon des gens qui rêvent ; et plus ils s’extasient sur les profondeurs de l’Écriture, plus ils témoignent que ce n’est pas de la foi qu’ils ont pour elle, mais une aveugle complaisance.
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De l’explication que je viens de donner de la cause de la superstition, il résulte que tous les hommes y sont naturellement sujets (quoi qu’en disent ceux qui n’y voient qu’une marque de l’idée confuse qu’ont tous les hommes de la Divinité). Il en résulte aussi qu’elle doit être extrêmement variable et inconstante, comme tous les caprices de l’âme humaine et tous ses mouvements impétueux, enfin qu’il n’y a que l’espérance, la haine, la colère et la fraude qui la puissent faire subsister, puisqu’elle ne vient pas de la raison, mais des passions et des passions les plus fortes. Ainsi donc, autant il est facile aux hommes de se laisser prendre à toutes sortes de superstitions, autant il leur est difficile de persister dans une seule ; ajoutez que le vulgaire, étant toujours également misérable, ne peut jamais rester en repos ; il court toujours aux choses nouvelles et qui ne l’ont point encore trompé ; et c’est cette inconstance qui a été cause de tant de tumultes et de guerres. Car ainsi que nous l’avons déjà fait voir, et suivant l’excellente remarque de Quinte-Curce (liv. VI, ch. 18) ; " Il n’y a pas de moyen plus efficace que la superstition pour gouverner la multitude. " Et voilà ce qui porte si aisément le peuple, sous une apparence de religion, tantôt à adorer ses rois comme des dieux, tantôt à les détester comme le fléau du genre humain.
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Ils veulent que la nature entière soit complice de leur délire, et, féconds en fictions ridicules, ils l’interprètent de mille façons merveilleuses
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[1] Si les hommes étaient capables de gouverner toute la conduite de leur vie par un dessein réglé, si la fortune leur était toujours favorable, leur âme serait libre de toute superstition. Mais comme ils sont souvent placés dans un si fâcheux état qu’ils ne peuvent prendre aucune résolution raisonnable, comme ils flottent presque toujours misérablement entre l’espérance et la crainte, pour des biens incertains qu’ils ne savent pas désirer avec mesure, leur esprit s’ouvre alors à la plus extrême crédulité ; il chancelle dans l’incertitude ; la moindre impulsion le jette en mille sens divers, et les agitations de l’espérance et de la crainte ajoutent encore à son inconstance. Du reste, observez-le en d’autres rencontres, vous le trouverez confiant dans l’avenir, plein de jactance et d’orgueil.
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Notre liberté ne consiste ni en une quelconque contingence, ni en une quelconque indifférence, mais dans un mode d’affirmer ou de nier.
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Comme les hommes vivent rarement d’après le commandement de la Raison, ces deux sentiments, l’humilité et le repentir, et aussi l’espoir et la crainte, procurent plus d’avantage que d’inconvénient ; et par conséquent, puisqu’il faut commettre la faute mieux vaut le faire dans ce sens. Car si les hommes à l’âme impuissante étaient tous également orgueilleux, n’avaient honte de rien et ne craignaient rien, quels liens pourraient les unir et les contenir ? La foule a de quoi terrifier à moins qu’elle ne craigne. Aussi n’est-il pas étonnant que les Prophètes, préoccupés non de l’utilité d’un petit nombre, mais de l’utilité commune, aient tant recommandé l’humilité, le repentir et le respect. Et en vérité, ceux qui sont soumis à ces sentiments peuvent bien mieux que les autres être amenés à vivre enfin sous la conduite de la Raison, c’est-à-dire être libre et à jouir de la vie des bienheureux.
(scolie, suite proposition 54 – De la servitude humaine)
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Comment peut-il se faire que les hommes, qui sont nécessairement soumis aux sentiments, inconstants et divers, puissent se donner cette assurance réciproque et avoir foi les uns dans les autres, cela apparait évident selon la proposition 7 de cette partie et la proposition 39 de la troisième partie : à savoir que nul sentiment ne peut être contrarié que par un sentiment plus fort et opposé au sentiment à contrarier, et que chacun s’abstient de faire du mal de crainte d’un mal plus grand. Par cette loi donc, la Société pourra se rendre ferme, pourvu qu’elle revendique pour elle-même le droit que chacun a de se venger et de juger du bon et du mauvais, et qu’elle ait par conséquent le pouvoir de prescrire une règle de vie commune, de faire des lois et de les affermir, non par la Raison qui ne peut réprimer les sentiments, mais par des menaces. Or cette Société, affermie par des lois et par le pouvoir de se conserver, s’appelle l’Etat et ceux qui sont protégés par ses lois s’appellent Citoyens.
(scolie 2, suite proposition 37 – De la servitude humaine)
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(des propriétés de l'entendement) "les idées que nous formons claires et distinctes semblent découler de la seule nécéssité de notre nature, de sortes qu'elles semblent dépendre absolument de notre seule puissance ; et l'inverse pour les idées confuses, car elles se forment souvent malgré nous."
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"les mots sont créés arbitrairement et suivant le niveau du vulgaire. Aussi ne sont ils que des signes des choses telles qu'elles apparaissent à l'imagination et non à l'entendement."
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"si l'on sait comment déterminer les questions avant d'essayer de les résoudre, on n'aura jamais que les idées les plus certaines, c'est-à-dire claires et distinctes. Car le doute n'est rien que l'esprit suspendu à propos d'une affirmation ou d'une négation (...) ce doute vient toujours de ce que les choses sont étudiées sans ordre."
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"nous devons procéder de la façon la moins abstraite qu'il se peut, commencer dès que possible par les éléments premiers, c'est-à-dire la source et l'origine de la Nature."
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Tout ce donc qui, dans la nature, nous parait ridicule, absurde ou mauvais, n'a cette apparence que parce que nous connaissons les choses en partie seulement, et ignorons pour la plus grande partie l'ordre de la nature entière et les liaisons qui sont entre les choses, de sorte que nous voulons que tout soit dirigé d’une façon conforme à notre raison. Et cependant ce que la raison affirme être mauvais ne l'est point, si l'on considère l'ordre et les lois de l'univers, mais seulement si l'on a égard aux seules lois de notre nature.
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