♫Que j'aime voir, chère indolente
De ton corps si beau
Comme une étoffe vacillante
Miroiter la peau
Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns
Comme un navire qui s'éveille
Au vent du matin
Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain
Tes yeux où rien ne se révèle
De doux ni d'amer
Sont deux bijoux froids où se mêlent
L'or avec le fer
À te voir marcher en cadence
Belle d'abandon
On dirait un serpent qui danse
Au bout d'un bâton
Sous le fardeau de ta paresse
Ta tête d'enfant
Se balance avec la mollesse
D'un jeune éléphant♫
-Gainsbourg- 1962-
---♪---♫---🐍---🥀---🐍---♫---♪---
La chanson Baudelaire (Le Serpent Qui Danse) fait partie de l'album Serge Gainsbourg N° 4 en 1962. S'il a composé la musique de cette chanson il y a 60 ans, le texte en a été écrit il y a 165 ans, par Charles Baudelaire, dans son album recueil Les Fleurs du Mal paru en 1857.
Je, ma Muse, et j'ai ri
Moi, jeune dandy, poète
Mot dit : Quelle Nouvelle, Berthe ?
Madame est servie !
Poète solitaire haut en couleur
Ebène chevelure
Bleu ciel azur ou noirceur
Verte confiture
Ah chiche, ne fait plus le pois
dawamesk et gosier jamais à sec
N'a muse pour qui le sein serre
Nadar, de son vrai nom Tournachon
Gérard de Nerval
Ernest Prarond,
6, rue de la femme sans tête
pas tronc étroit Duval, Jeanne
Vénus noire, l'inspiratrice
Il sont tous Vénus
ils sont tous las
Les fleurs du mal
Ces feuilles pas si mal
mes pensées si suis der
mes alexandrins embrassés
ABBA
money, Monet,
Mal de Vénus,
merci philis
Il bat de l'aile
v'là Monsieur Charles Baudelaire.
Longue lettre imaginée
Allégories hantent au logis
Et lé phantasmagories
Un des plus bel hommage
Qu' Yslaire nous a ici, imagé...
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♫ Je n'ai jamais su t'oublier,
Et s'il faut pour, que tu pardonnes,
Donner ma vie, je te la donne
Je ferais tout, pour te retrouver
Cette petite fille, aux yeux rouges,
Que j'ai tant fait pleurer,
Cette petite fillle, aux yeux rouges,
Que j'aurais dû garder ♫
Une petite fille aux yeux rouges - Claude François - 1969 -
Malheur à celui qui aimera
créature aux yeux rouges,
car celui-là, pleurera,
sa vie durant,
des larmes de sang...🩸
Sèche tes paupières
les larmes sont l'impudeur de l'oeil
un jars blanc pour le repas de deuil
Passer d'amour à trépas
Tu viendras, je sais que tu viendras...
A suivre, profond malaise
ces êtres aux yeux de braise...
"Rien ne m'est plus, plus ne m'est rien"
Un Echo à l'abîme au-delà de mon chagrin.
Tuée sous mes yeux...épingle à cheveux
"Révolution du mépris" vs "la guerre des yeux"
moments délits yeux
Où l'instant, s'est dit cieux
Yslaire-Balac , un livre délicieux !
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♫Je n'ai jamais eu peur de rien, citoyens.
Et je n'ai pas peur de ces chiens : tiens
Qui s'acharnent à mordre la main
Qui leur a montré le chemin.
Ils ont peur ils aboient de loin.
Tu te caches, Maximilien.
Quant à toi, tribunal pourri,
Tu m'assassines la patrie.
C'est pour l'honneur de tout un peuple
Que Danton te crache à la gueule.
CITOYEN, quel est ton nom ?
DANTON ! Tu es sourd ou quoi ?
♪
Terre brûlée au vent
Des landes de pierres
Autour des lacs, c'est pour les vivants
Un peu d'enfer, le Connemara
Des nuages noirs qui viennent du nord
Colorent la terre, les lacs, les rivières
C'est le décor du Connemara♫
Danton- Michel Sardou- 1972-
les lacs du Connemara- Michel Sardou-1981-
------------------♫-♫--♪-♪-♫-♪-♪--♫--♫--------------
''Nous l'avons notre Grand Martyr !
Il rend son dernier soupir...
Victime de sa bonté
C'est ce que j'ai voulu montrer,
Un corps nu dans un linceul
traces de sang sur le drap blanc"
En Corday têtes qui vont tomber....
Aucun ange dans le ciel
Le nouveau ciel est....Vide
-Mort de Marat- 13/07/1793-signé David
Montagnard, Convention, Girondins,
Terreur, Comité de Sureté, Jacobins
Envahie par l'Europe des rois
La Révolution est aux abois
David, Malgré tous ces entrelacs il connaît Marat...
hAAhaha tout ça pour en venir là !!!! 😂
Blague mise à part,
Voilà l'Histoire que nous Révolution Air
Bernar Yslaire- JC Carrière
Ils ont su trouver des couleurs fières
un style nerveux
un pinceau hardi
un génie volcanique
je me lève devant mon écran
Clap clap clap
un vrai plébiscite, mes 5 étoiles
Editions du Louvre - FutuRopOlis
Avis à tous les bons libraires
Ce Véritable document-taire
Naissance de la Republique-GIGN
Montrez-le au peuple, il en vaut la peine !
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La neige, et donc le blanc, occupent les premières pages de ce deuxième opus, avant que le rouge ne réapparaisse, puis les gris et le noir, pour continuer de dérouler cette histoire d'amour paraissant impossible entre Bernard et Julie sur fond de prémices de révolution.
Encore de belles images comme celle du ciel tourmenté au-dessus de Notre-Dame de Paris, ou la plastique des corps féminins qu'il s'agisse du modèle d'un peintre ou d'une belle bourgeoise ardente dans les bras de laquelle Bernard, toujours en quête de Julie, va céder à quelques tentations de la chair compréhensibles, le vouvoiement restant de rigueur au cours des ébats des deux protagonistes.
L'histoire n'a pas vraiment avancé, mais la lecture est rapide, les dessins réussis, que demander de plus en attendant une suite peut-être plus palpitante?
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J'ai découvert cette série par hasard dans l'une des médiathèques que je fréquente, il était temps puisque ce premier tome est paru en 1993, il y a donc plus de trente ans...
Dès les premières pages, j'ai été saisi par la qualité des dessins, par leurs couleurs sombres mêlées de rouge vif, ainsi que par le scénario où les moeurs d'une époque, au coeur du XIXème siècle, se télescopent avec l'Histoire et où les personnages sont tous porteurs de messages, depuis la servante disponible pour être troussée à volonté, jusqu'au patriarche dont les premières planches figurent l'enterrement, jusqu'aux jeunes héros, Bernard et Julie, en passant par la mère et la soeur du premier, toutes deux bien perturbées.
Belle scène d'amour et promesses impossibles entre les deux jeunes, consolation rapide de la veuve dans les bras d'un futur commissaire de police victime au pire moment d'une défaillance sexuelle regrettable, acrimonie d'autres protagonistes, bagarres, violences, toute une panoplie d'ingrédients qui produisent des dessins que j'ai trouvés très agréables à suivre.
Je n'ai pas trouvé cet album vieilli, tant d'autres, élaborés au vingt-et-unième siècle ne restituant pas d'aussi belles images. Ce premier tome m'est donc paru prometteur, il convient d'enchaîner avec les sept autres pour apprécier si la suite sera aussi délectable...
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Ouvrage reçu lors d'une Masse critique Privilégiée, je tiens tout d'abord à remercier babelio ainsi que les éditions Aire Libre pour l'envoi de ce magnifique ouvrage. En effet, j'aurais pu rajouter l'étiquette "beau livre" à ce dernier tant c'est avant tout une composition sublime, reliée, avec des dessins extrêmement bien travaillés et une histoire qui rend dignement hommage à l'un des plus grands poètes français du XIX e siècle qui était Charles Baudelaire.
L'histoire du poète maudit nous est retranscrite à travers la voix de Jeanne Duval, qui fut la maîtresse de Baudelaire durant de longues années. Celle que ses amis surnommèrent "sa Vénus noire" en référence à sa couleur de peau mais aussi peut-être en raison du fait qu'elle plongeait Baudelaire dans des états d'ivresse de l'amour, de passion dévastatrice mais aussi de création artistique admirable. Passion avant tout tant Baudelaire était passionné par cette mystérieuse métisse vers laquelle il ne pouvait s'empêcher de venir et de revenir inexorablement, au dépit de sa mère et de certains de ses amis. Certes, Jeanne Duval ne fut pas la seule maîtresse du poète mais elle fut celle qui le mena à sa perte. En tant qu'esthète et dandy comme il se qualifiait lui-même, Charles ne pouvait pas se contenter de vivre vivement chichement, comme sa condition l'aurait exigée mais aimait au contraire vivre dans le luxe et la volupté comme l'on dirait. Aussi, passionné d’œuvres d'art, il ne pouvait s'empêcher de dépenser des sommes astronomiques dans celles-ci tout comme dans ces habits et ce, malgré le fait qu'il ait rapidement dilapidé l'héritage que son père lui a légué à sa mort. Aussi, accumulait-il les dettes, encore une fois, au grand dam de sa mère et de son beau-père mais pour l'artiste (encore non reconnu) qu'il était, il ne pouvait en être autrement...
Ayant étudié "Les Fleurs du Mal" au lycée, ouvrage dont il est principalement fait mention ici, Yslaire m'a donné envie de me replonger dans ce très grand classique de la poésie française. Je suis persuadée qu'étant trop jeune (et probablement naïve) à l'époque, je n'ai pas compris toutes les subtilités et peut-être qu'après avoir lu cet ouvrage précieux (et richement documenté avec une biographie en fin d'ouvrage à l'appui), certains passages me réserveront des surprises encore insoupçonnées ! Quoi qu'il en soit, même si ce n'est pas le cas, c'est un ouvrage à lire et à relire et ce, sans jamais sans lasser et Yslaire lui rend dignement hommage ici ! Un beau cadeau à faire si vous voulez (ou si vous voulez tout simplement vous faire plaisir) tant cet ouvrage est une merveille, autant du point de vue de son contenu que de son contenant !
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Ce huitième tome s'inscrit dans la continuité du précédent et n'atteint pas, me semble-t-il, le niveau des six premiers. Peut-être est-ce parce que l'on suit maintenant les péripéties de Judith, devenue prostituée, parallèlement à l'adolescence de Bernard Marie devenu passionné de papillons et de photographie.
Judith n'a pas la beauté de sa mère sous les traits du dessinateurs, Bernard Marie n'a pas non plus le physique attrayant de leurs parents et leur histoire s'enlise un peu, même si la fin de ce chapitre laisse présumer une suite qui pourrauit être le dénouement.
Le dessin est toujours de magnifique qualité ce qui rachète largement la faiblesse du scénario. Peut-être le neuvième opus permettra de retrouver le charme un peu entamé de cette belle série...
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Là encore, j'ai cru que c'était deux filles qui étaient en train de s'embrasser ce qui ne m'auraient pas dérangé outre mesure mais il s'agit d'un couple mixte car Bidouille est bien un mec. Bref, je ne distingue plus très bien les traits masculins. J'aurais aimé avoir un peu plus de clarté au niveau du graphisme, c'est tout.
Il est vrai que ce dessin me rappelle ceux des années 70 ce qui collent bien à l'intrigue censé se situer dans ces années-là. Pour le modernisme du trait, il faudra repasser. J'ose avouer que ce n'est pas le type de graphisme que j'apprécie. Dès lors, cela m'a semblé plus difficile d'entrer dans cette lecture de façon sereine.
Bon, c'est vrai que la préface est signée par Nicolas Sirkis, le chanteur d'Indochine, qui accorde aux adolescents une place assez importante dans son répertoire par les morceaux qui leur est destinés principalement. le thème est celui des premiers amours.
Bon, du même auteur, j'ai adoré la saga « Sambre » qui n'est d'ailleurs toujours pas terminé. Cependant, force est de reconnaître qu'on est assez éloigné de cet univers post-révolutionnaire et romantique à souhait.
C'est vrai qu'il va y avoir une évolution au gré des saisons qui défilent et le ton ne sera pas vraiment le même. C'est léger et enjoué au début avec un côté très bon enfant. Cela se termine en tragédie shakespearienne à la manière de Roméo et Juliette qui par ailleurs est souvent évoqué dans ce récit.
Evidemment, je ne comprends pas l'obstination du père de Bidouille qui souhaite empêcher cette relation qui nuit à l'apprentissage des études de son fils. Il indique qu'il est dans son rôle de père même s'il faisait la même chose en étant adolescent.
Par ailleurs, il est vrai que cette relation est basée sur un couple qui s'assortit assez mal ensemble, mais pas que sur le plan physique. Je n'ai pas senti une belle histoire d'amour, je suis désolé de le dire ainsi même si leurs sentiments étaient guidés par une certaine timidité.
On quitte cette lecture avec un sentiment assez dépité tant sur le fond que sur la forme. Evidemment, j'ai eu un peu de peine pour ces deux personnages assez sympathiques qui ne méritaient pas cela.
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De l'action dans ce quatrième tome avec toujours de très belles planches comprenant des noirs, des gris, mais aussi des teintes marron et, bien sûr, le rouge sanglant omniprésent.
La révolution est en marche, Julie et Bernard s'y trouve mêlés bien malgré leur intime volonté, chacun faisant le choix d'y mourir pour respecter leur voeu du premier tome. Mais les destinées sont telles que les deux jeunes vont accumuler les découvertes sur leur passé, alors que l'avenir sombre ne paraît pas se dégager.
La famille tient aussi un rôle majeur, avec les interventions pas forcément inappropriées des domestiques, père, mère, soeur peut-être n'étant sans doute pas ceux que l'on croyait.
Les seins et les hanches de Julie restent toujours appétissants malgré sa grossesse, pourra-t-elle la mener à terme? Et si les retrouvailles entre les deux amoureux sont trop brèves, le destin suit son cours avec celui de l'histoire de cette révolution qui gronde. Ils voulaient mourir ensemble, sont-ils exaucés? L'auteur laisse planer un peu de confusion à la fin de ce tome, la réponse sera pour le suivant.
Les premières et dernières planches sont magnifiques, les autres n'étant pas en reste, sans oublier les bons mots sur la politique, l'amour et même la lecture.
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On change un peu de personnages avec ce septième tome où apparaît Judith qui ne serait autre que la soeur jumelle de Bernard Marie que l'on croyait morte après l'accouchement de leur mère, Julie. Celle-ci n'est guère présente dans cet opus et on ne peut que regretter son esthétique et son humour noir.
L'histoire commence donc avec la sortie de l'orphelinat de Judith, en passe d'être adoptée par une famille bien pensante, encore que le futur père paraisse déjà tentée par les formes de l'enfant à l'approche de l'adolescence. Judith s'enfuit assez vite de la maison pour rejoindre des gosses des rues ce qui va la mener vers la police, puis la prostitution.
Entretemps, Bernard Marie est toujours en quête de ses ancêtres à travers ses cauchemars et surtout de sa mère qu'il ne peut imaginer que vivante. Et d'ailleurs, Julie ne tarde pas à mettre au monde son troisième enfant, Neville, en terre britannique, qu'elle avait conçu avec le brave gardien de phare qui lui sauva la vie dans le tome précédent.
Le graphisme reste séduisant même si les grandes planches vues dans les tomes précédents font défaut. L'histoire m'a quand même moins accroché, sans doute du fait de moins suivre les évolutions de la vie de Julie.
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Oui, Bernard Sambre est bien mort sur les barricades parisiennes en 1848, même si la fin du quatrième date pouvait laisser planer un doute, mais Julie a survécu et c'est donc quasiment une nouvelle histoire qui débute avec ce cinquième opus, celle de Julie envoyée au bagne de Cayenne et celle de Bernard Marie Sambre, fils qu'elle a conçu avec l'héroïque Bernard.
Ce tome propose donc de suivre le départ de Julie et l'enfance de Bernard Marie confiée à sa tante Sarah, soeur de son père. Inévitablement, l'enfant est en quête de son histoire, précisément celle de sa mère et les mensonges de Sarah la concernant ne vont guère lui permettre d'y voir clair.
Le festival des couleurs se poursuit au fil des planches peut-être un peu moins élaborées que dans les tomes précédents, encore que celle de la guillotine et du bateau emportant Julie vers la Guyane soient très esthétiques.
Je pense qu'il faut avancer rapidement dans cette saga car la confusion est très facile et je suppose que les prochains développements ne vont pas favoriser une compréhension immédiate. Ce sont néanmoins de très savoureux albums et ce cinquième tome ne faillit pas dans sa tâche d'exprimer le noir et le rouge qui portent les destinées de ses personnages.
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Ce tome 6 est bien différents des précédents même s'il porte des similitudes à travers cette recherche permanente du passé des uns et des autres. Ici, l'héroïne est à cent pour cent Julie qui, en route vers la Guyane, à fond de cale, échappe au naufrage du bateau, est recueilli par un gardien de phare au passé également tumultueux.
Tout le dilemme de cet opus tourne autour de la survie de Julie, de ses remords de n'avoir pas suivi son amour, Bernard, dans la mort, mais aussi de sa volonté de vivre, à tout prix.
Les planches révèlent une nouvelle fois toute la beauté de Julie avec une physionomie plus douce, passant de la tristesse à la fureur de vivre, de la haine à la compassion, de la mort à la vie. Elle est entourée de nouveaux personnages dont le plus marquant est le gardien du phare qui l'a sauvée et qui tient, pour quelques temps, une belle place dans l'histoire de Julie.
Le petit Bernard Marie n'est pas oublié, il est en proie à des cauchemars où il voit sa mère, vivante, et, malgré les dénégations de sa tante, perçoit que le passé n'est pas celui qui lui a été présenté.
Les dessins sont toujours très esthétiques, avec notamment les scènes de mer, de tempête, de ciels orageux, de tout ce qui fait la richesse de cette belle épopée de Julie Saintange.
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Ce troisième tome largement consacré aux débuts de la révolution de 1848 voient les deux jeunes héros des tomes précédents en devenir partie prenante un peu malgré eux.
Les dessins sont de plus en plus sombres et le fil de l'histoire se perd quelque peu dans les méandres des différentes rencontres réalisées par Bernard. La jeune Julie aux yeux rouges devient figure de liberté brandissant le drapeau rouge sous le pinceau du peintre Valdieu.
Ce tome est moins porteur de romantisme que les précédents mais la plastique des corps reste agréable à regarder. La dernière planche vaut à elle seule la découverte de ce troisième opus.
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Nombreux sont les artistes qui ont trouvé dans les traits ou la personnalité d'une femme, leur source d'inspiration créatrice inépuisable.
Peintres, sculpteurs, écrivains, poètes, ils ont chacun à leur façon, élevé au rang de muses et chéri publiquement ces femmes.
Gala Dali, Sarah Bernhardt, Jeanne Samary ou encore plus récemment Jane Birkin, ont été reconnues comme des véritables égéries par la société.
Origine de la création artistique de l'artiste qu'elles inspiraient, connues, peu connues, inconnues, mal connues, le nom de certaines de ces muses ne sont toutefois pas restées dans la mémoire collective.
Jeanne Duval, la muse de Baudelaire, aimée, haïe, idolâtrée, dénigrée, mais indéniablement présente dans son oeuvre, était considérée dans Les Fleurs du mal, comme la muse qui peut devenir vénéneuse et se transformer dans la femme fatale qui mène le poète au spleen.
Yslaire a décidé de donner de la voix et surtout des traits et des couleurs à l'une des muses les plus controversées de la poésie : Mlle Baudelaire, la Venus Noire qui a inspiré et soutenu l'oeuvre créatrice du poète mélancolique et solitaire au destin tragique.
Récréant les vapeurs et les moiteurs de l'époque, Yslaire donne chair à Jeanne Duval et la laisse nous raconter sa version de Baudelaire.
Cela donne des dessins érotiques aux couleurs féériques, somptueux dans les ancrages, magnifiquement exécutés dans une palette d'images intimes et sulfureuses, sublimées par les fantasmes, les vapeurs d'alcool et de laudanum.
Ce roman graphique est un coup de maître du dessinateur belge.
Ces images exploitent la sexualité des poèmes, loin de la pornographie, les métaphores subliment la beauté de la passion.
Il fallait oser, et heureusement il l'a fait !
Yslaire ouvre la porte aux spéculations concernant le véritable rôle que Jeanne Duval a joué dans la transcription de plusieurs des poèmes de Baudelaire et lui rend hommage en restituant le côté passionnel, voluptueux et divin de cette passion, grâce à la présence inspiratrice de Mlle Baudelaire.
Je remercie Babelio est les Editions Aire Libre de me faire découvrir ce magnifique ouvrage. Un chasse spleen bienvenu.
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Dans la famille Sambre je demande le plus torturé !
Ce ne sera pas facile de les départager tant les membres de cette cellule sociale sont présentés de manière complexe, avec leurs démons, le poids du passé et leurs malédictions.
Sous fond de révolution, d'histoire d'amour et de sacrifices, il est facile de vouloir suivre les Sambre jusqu'au bout de l'enfer.
On avance avec délice dans un univers glauque, très bien rendu par des dessins solidement réalistes mais vraiment ancrés et encrés dans le noir de chez noir.
Certaines vignettes zoomées viennent casser le rythme des cases.
Chez Bernard Yslaire il existe une vraie réflexion sur les couleurs, qui font ressortir en parallèle la nature sombre des personnages.
La mise en scène très soignée et le langage acide, sarcastique, fait de cette saga familiale culte de la bande dessinée moderne un excellent moment de divertissement.
Il me tarde de découvrir la suite !
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Jamais plus beaux poèmes de la langue française ne furent inspirer par une si simple et si jolie fleur de macadam. Mais qui est cette femme tant décriée, tant haïe et tant aimée aussi ? Nul (ou si peu) ne s’est penché sur la muse de Baudelaire sinon pour respirer ses entêtants parfums. Alors, on ne peut que saluer le travail de recherche documentaire et d’imagination d’Yslaire pour en avoir tiré la substantifique moelle et donné corps et âme à cette Vénus Noire. Des dessins somptueux où l’érotisme a surpassé l’exotisme. Une ambiance feutrée d’alcôve plutôt sombre. Des ombres, des teintes grises, brunes ou sépia. Un travail remarquable si intimement mêlé aux poèmes de Baudelaire (la chevelure, le chat, parfum exotique, les bijoux, hymne à la beauté, vampire, charogne...) que cet objet-livre est devenu l’écrin de Jeanne Duval ou mademoiselle Baudelaire. Un écrin qui montre combien la relation entre les deux amants fut longue, orageuse, obsédante et inspiratrice.
De cette femme, peu de renseignements sont arrivés jusqu’à nous. Même son nom et ses origines prêtent à confusion.
« Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l’abîme,
O beauté ? ton regard, infernal et divin,
Verse confusément le bienfait et le crime,
Et l’on peut pour cela te comparer au vin ? »
Extrait tiré du poème : Hymne à la beauté
Seul son pouvoir, autant attractif que répulsif, sur Baudelaire est certain car elle est au coeur du processus créatif du poète.
« - Infâme à qui je suis lié
Comme le forçat à la chaîne,
Comme au jeu le joueur têtu,
Comme à la bouteille l'ivrogne,
Comme aux vermines la charogne,
- Maudite, maudite sois-tu ! »
Extrait tiré du poème : Vampire
Et cette femme, il l’aura malgré lui et malgré les objections (surtout celles de sa mère) de son entourage, aimée jusqu’à sa mort.
« Cette femme était ma seule distraction, mon seul plaisir, mon seul camarade, et malgré toutes les secousses intérieures d’une liaison tempétueuse, jamais l’idée d’une séparation irréparable n’était entrée clairement dans mon esprit. Encore maintenant, et cependant que je suis tout à fait calme, – je me surprends à penser en voyant un bel objet quelconque, un beau paysage, n’importe quoi d’agréable : pourquoi n’est-elle pas avec moi, pour admirer cela avec moi, pour acheter cela avec moi ? Vous voyez que je ne déguise pas mes plaies. »
Extrait d’une correspondance envoyée à sa mère madame Aupick en Septembre 1856
Je remercie Babelio et les éditions Dupuis pour ce très beau cadeau-livre qui s’ouvre sur une magnifique représentation de Notre-Dame-de-Paris et d’Esmeralda-Jeanne qui règne en maîtresse sur les anges et démons de monsieur Baudelaire. Sublime !
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Ô miroir, mon beau miroir, raconte-moi l'histoire de Monsieur et Mademoiselle Baudelaire.
"Jeanne... Acceptez-vous de me prendre pour Monsieur, de devenir mon esclave de minuit ? de me rester toujours attachée ? Et de vous appeler à jamais Mademoiselle Baudelaire ?"
Mademoiselle Baudelaire est un hymne à la beauté. La symphonie de Jeanne, de la féminité et des fleurs du mal.
Telle une Reine de Saba, Jeanne va prendre les rênes de la romance.
Yslaire lui attribue le premier rôle et la narration.
J'ai adoré la forte présence des couleurs contrastées. Yslaire dessine les parfums et la musique aux éclats pigmentés.
C'est sur l'île Bourbon et sous le regard de Charles, que la sublime et jeune Jeanne fait son apparition.
Du haut de sa superbe, la déesse est parée d'une robe transparente et délicate sur une peau chocolat au lait.
"Certains s'imaginèrent même qu'il m'avait rencontrée là-bas..."
Du rose doux au rouge vif, en passant par le jaune métallique et le marron glacé, le dessinateur s'éclate avec les associations de coloris et de mouvements.
Mauve est le foulard de Charles,
Violets sont ses cheveux.
Améthyste est la maison close où Charles perd sa vertu et sa fidélité.
Rose pétale est la fleur éclose dans la vulve de Jeanne,
Ce sexe animal devient rouge sang gorgé par le désir.
Parmes sont les joues de Charles face à l'entrejambe cerise flamboyante de sa muse.
L'or sonore... Je perçois encore les bracelets, colliers et ornements dorés vibrant sur la peau marbrée de Jeanne, en pleine danse érotique.
Menaçant, le sexe tendu de Charles se courbe pour prendre la forme d'un serpent prêt à mordre la bouche et le sexe de Jeanne.
Noir sont les bas soyeux enveloppant les longues jambes de la peau métissée de la vénus,
Ébènes et brillantes sont les boucles de ses cheveux.
"Quand je mordille tes cheveux élastiques et rebelles, quand je mords tes tresses lourdes et noires, il me semble que je mange des souvenirs."
Roux sont les cheveux de l'écrivain et aéronaute Félix Nadar,
Bronze est le chapeau de l'historien Ernest Prarond.
Animal ténébreux et admirateur de la beauté de Jeanne, noir est le chat de Charles.
Le félin va progressivement adopter la créature mâtinée.
Obsédé par sa muse, Charles l'imagine partout, jusque dans son assiette.
Rongé par la syphilis, le poète lui dicte ses vers. J'aime particulièrement la pleine page où Jeanne porte la plume serrée dans ses doigts fins et aiguisés, la main blanche du poète guidant le rythme.
Observateur et annonciateur de la mort, le corbeau s'associe aux mouches sur plusieurs planches.
Les croyances religieuses occupent une place importante. C'est à Satan que le poète choisit d'invoquer ses prières.
Quand Charles s'approche de la fin de sa vie, vaincu par la maladie, Jeanne apparaît en diablesse aux yeux jaunes électriques, entre méduse et dragonne crachant des mouches, emportant le petit homme argenté dans la nuit brumeuse.
Ainsi, Jeanne la mulatresse sera alternativement une déesse aux ailes d'ange déployées et un démon gargantuesque aux griffes acérées.
"Tout dandy s'accorde à l'air du temps, fût-il un soleil couchant."
J'avais déjà lu "Le ciel au-dessus du Louvre" du même auteur, où l'imagerie et le symbolysme étaient également très marqués.
Yslaire est sans aucun doute un incontournable de la bande-dessinée.
J'ai apprécié son engagement féministe.
Il aime donner la bulle aux femmes et ridiculiser les hommes, conditionnés par leur nature machiste.
La scène du cercle des poètes phallocrates m'a particulièrement saisie. Chacun leur tour, ils devisagent Jeanne comme s'ils étudiaient un meuble et se perdent en critiques, persuadés de détenir la vérité suprême.
"Ernest Prarond trouvait ma poitrine assez plate, quand Félix Nadar jugeait exubérant le développement de mes pectoraux."
"Ernest était certainement le plus attentionné avec moi. Il m'adressait la parole avec autant d'égards que l'animal qui jouait dans mes bras."
À Charles de répondre : "La femme est simpliste, comme les animaux, elle ne peut séparer l'âme du corps..."
C'est avec ironie que l'auteur caricature la petitesse d'esprit de Charles face à la grande âme de sa venus noire. Alors que le poète mesurait un mètre quatre vingt six, Yslaire dessine la belle métisse du haut de deux mètres, soit une tête et demi de plus que le dandy. Histoire de se venger d'une époque où les femmes ne pouvaient s'exprimer librement.
"Sa chair était faite d'encre noire couchée dans la douleur sur le papier...
Moi, je n'existais pour lui que dans l'invisible"
Tous deux affaiblis par l'hémiplégie, Jeanne et Charles s'éteindront chacun avec un côté paralysé, en reflet, comme un puzzle. L'un dans l'autre, éternellement.
Mademoiselle et Monsieur, l'homogénéité du miroir.
Je vous invite maintenant à laisser glisser les pages entre vos mains et apprécier le kaléidoscope de couleurs s'ouvrant en éventail sous vos yeux.
Lu en août 2021.
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Le moins que je puisse dire c'est qu'Yslaire s'est impliqué à fond dans son hommage à Baudelaire, dont nous fêtons cette année le bicentenaire de naissance. Le "poète maudit" surtout connu et reconnu pour ses "Fleurs du Mal", recueil que j'aime énormément, est ici l'objet d'une biographie illustrée et très documentée, à travers le récit fictif de sa maîtresse, Jeanne Duval.
Grâce à ce récit qui raconte "Monsieur Charles" de son enfance à sa mort, celle qui partagea sa vie, son lit, ses écrits, ses gouffres et ses nuées le dénude pour nous au propre comme au figuré. L'univers onirique du poète se dessine au fil des pages, peuplé de ses démons et de ses muses.
Le choix d'un traitement chronologique est confortable pour le lecteur qui, comme moi, ne connait Baudelaire que par sa poésie, ignorant quasiment tout de sa vie, imaginant à la limite sa vie de dandy bohême mais sans véritablement connaître les aspirations de son âme. De ce point de vue, l'œuvre d'Yslaire est remarquable et à remarquer.
Toutefois, je n'ai pas été entièrement conquise par cette bande-dessinée, pour deux raisons ; la première parce que le dessin m'a souvent désenchantée même si globalement il dégage pas mal d'esthétisme, la seconde parce que je m'attendais à davantage de liens entre cette BD et les vers du poète. Or, l'apparition des "Fleurs du Mal" est traitée factuellement, l'émergence de la puissance de la vision de Baudelaire, sa sulfureuse audace et la séduction de ses poèmes passent presque inaperçues au profit des éléments de contexte sociaux et historiques.
Au final, "Mademoiselle Baudelaire" aura été pour moi une découverte biographique intéressante, portant notamment sur la personne de Jeanne Duval, qu'une illustration d'un talent unique et précurseur. Malgré de belles métaphores très visuelles comme celle du sexe féminin qui devient la rose enivrante, le charme de la poésie baudelairienne ne hante pas cet album, et j'aurais apprécié d'en savoir un peu moins sur la syphilis de Baudelaire ou sur l'identité de ses muses - parfois très furtives - et bien plus sur ses sources d'inspirations, sur sa créativité et sa production poétique. L'approche essentiellement voluptueuse choisie par Yslaire est pleine de cohérence mais trop enfermante, la spécificité artistique du poète n'est pas réellement mise à l'honneur.
Challenge MULTI-DEFIS 2021
Challenge des 50 objets 2020/2021
Challenge RIQUIQUI 2021
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Dans ce deuxième tome on commence à pénétrer gentiment dans les secrets de la lignée des sombres et torturés membres de la famille Sambre.
« Malheur à celui qui aimera une fille aux yeux de braise ».
Dans une atmosphère toujours aussi incandescente et sinistrée par la révolution latente, au centre d'une histoire d'amour tragique, comme les sont toutes les plus belles histoires d'amour, nous cherchons à percer les mystères qui entourent et précèdent Bernard Sambre.
Puissantes et enragées, les planches en noir et blanc « rougissent » du désespoir, de la passion et de la frustration des personnages.
Avec un talent magistral le dessinateur belge a décidé d'exploiter uniquement la palette de blanc, de noir et de rouge en les donnant des dégradés et des forces différentes.
Toutes les nuances de la couleur rouge à elles seules représentent différentes ambiances, divers états d'esprit et finissent par guider la lecture.
Plein de jolies références artistiques sont exprimées par le dessinateur belge, qui a grandi en lisant les grands-chefs d'oeuvre de la littérature française, sombres et romantiques.
La saga culte de Sambre offre, jusqu'à présent une lecture étourdissante, qui enthousiasme par son souffle épique et abasourdit par sa noirceur.
Je me languis de la suite !!
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J’ai presque tout lu d’Yslaire, depuis les amours adolescentes de Bidouille et Violette, en quatre volumes dédicacés par le dessinateur qui s’appelait alors de son vrai nom : Bernard Hislaire, jusqu’à la série Sambre.
Je ne recense pas mes B.D. sur Babelio ni ne les commente, alors pas d’éligibilité pour moi à la Masse critique spéciale et l’obligation d’attendre le 23 avril, date de la sortie de “Mademoiselle Baudelaire”.
Baudelaire est un sujet inspirant en soi, n’est-ce pas Jean Teulé ?
Pour cette oeuvre, Yslaire a choisi le parti-pris d’évoquer la vie du poète par une lettre adressée à sa mère par sa muse, “la fille des colonies, l’esclave créole, la mulâtresse, la Béatrice, la charogne, la triste beauté, la reine des cruelles, mère des souvenirs, maîtresse des maîtresses, sorcière au flanc d'ébène, enfant des noirs minuits”.
Cette B.D. est l’aboutissement de l’hommage engagé par les travaux préparatoires parus en trois tomes sous le titre Cahiers Baudelaire.
Yslaire montre la force du dessin pour mêler la narration biographique, l’illustration de poèmes et la fantasmagorie des rêves et des pensées hallucinatoires de Baudelaire.
Magnifiquement illustré, cet ouvrage est un chef-d'œuvre condensant la passion du poète tourmenté, à l’occasion du bicentenaire de sa naissance.
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