Céleste Bompard, un pilote de la Première Guerre mondiale qui transporte les lettres des poilus du front vers l'arrière, est abattu par un tir ennemi et s'écrase sur les rivages d'une île inconnue, presque uniquement peuplée de femmes. ● Décidément, Zanzim est un auteur très talentueux ! On peut citer parmi ses oeuvres La Sirène des pompiers et surtout Peau d'homme qui a eu tant de succès l'année dernière (2020), en collaboration avec Hubert. ● Dans cet album publié en 2015, il nous raconte l'histoire touchante et tendre d'un dom juan qui trouve une sorte de paradis avant de déchanter. Les rapports de forces entre les femmes et les hommes sont inversés sur cette île, l'homme devant se mettre au service des femmes, et le sous-texte féministe est puissant. Les dessins de Zanzim sont superbes. Je recommande ! Merci à Ziliz pour sa recommandation !
Avant, à la bibli, au rayon Z des BD pour adultes, je cherchais du Zidrou et du Zep.
Aujourd'hui, Zidrou me sort par les yeux, et j'ai lu tous les Zep disponibles.
C'est pour Zanzim que je fouille dans ce bac, désormais, depuis que j'ai découvert le formidable album 'Peau d'homme', qu'il a co-signé avec Hubert.
En 1912, Céleste Bompard est aviateur, pilote cascadeur.
« C'est un 'coq en l'air', un jeune homme exalté, un as de la voltige [... et cette] fougue irraisonnable lui apporte un large succès auprès de la gent féminine. » Il sait en profiter, pas toujours élégamment :
« Pour les unes, c'est un homme à femmes, pour les autres, c'est un homme infâme. »
Sa vie change lorsqu'il doit participer à l'effort de guerre en 1914 ; ses talents de voltigeur serviront désormais à l'armée, pour une bonne cause : distribuer les lettres des Poilus aux femmes aimées. Il en va du moral des troupes.
Mais le biplan se crashe, et commence alors pour Céleste une longue traversée du désert, sans femmes - ou en tout cas inaccessibles.
Ne cherchez pas ce nom sur Wiki pour savoir, avant d'avoir fini la BD, comment notre homme se sort de cette aventure : il est né de l'imagination fertile de Zanzim.
Amusante, sensuelle, pertinente, l'intrigue est pleine de surprises, et le graphisme fin, coloré et riche en détails subtils, est un pur régal.
J'ai jubilé face aux retournements de situation et savouré le judicieux parallèle.
J'ai aimé cet hommage aux mots, aux lettres, à la poésie, à la douceur des sentiments ! ♥
Celeste Bompard est un aviateur confirmé, et surtout séducteur, tombeur et bourreau des coeurs. L'Histoire se passe lors de la première guerre mondiale, Celeste, alors mobilisé, va chercher les lettres des soldats pour les faire parvenir à leur bien-aimée. Il va être victime d'un tir d'obus et va s'échouer sur une île déserte, pas si déserte que ça finalement, elle va s'avérer être peuplée d'une colonie exclusivement féminine, le rêve pour un séducteur comme lui... pas si sûr.
L'histoire est drôle, touchante, sensuelle et romantique à la fois. le dessin simple mais loin d'être pauvre, les choix colorés, traités en aplats, très agréables, jouant sur les gammes colorées, créant des ambiances en accord avec la narration. Les textes ne sont pas en reste avec le jeu sur les correspondances de soldats qui fournit une trame originale et solide à l'histoire.
Heureux homme que Céleste Bompard : ce « coq en l'air » est « un jeune homme exalté, un as de la voltige ». Non content d'effectuer des loopings dans le ciel, de faire se pâmer toutes les femmes, sitôt retrouvé le plancher des vaches, il poursuit ses cabrioles cette fois-ci à l'horizontale en charmante compagnie. Avec la guerre, cette vie de patachon cesse brusquement. L'armée recherche un pilote pour transporter les lettres – désespérées, amoureuses, émouvantes - que les poilus adressent à leurs femmes, mission que Céleste ne trouve pas tout à fait digne de ses talents mais qu'il accepte néanmoins... Une nuit, son biplan se brise et c'est l'accident : Céleste atterrit sur une île qui semble déserte, à première vue. Bien que transformé en Robinson, ses nombreuses amies lui manquent de plus en plus au point d'altérer sa raison. En tombant dans un souterrain, il surprend une communauté de femmes se baignant dans une cascade, toutes plus ravissantes les unes que les autres. Malheureusement, ces femmes sont des guerrières qui ont depuis longtemps rejeté toute figure masculine. L'avenir de Céleste est désormais entre leurs (jolies) mains...
Cet album plus que réjouissant reprend à son compte le fameux mythe des amazones, libres, indépendantes et fières. Face à cette tribu de femmes farouchement réfractaires aux hommes, Céleste met en place plusieurs stratégies pour sauver sa peau. Mais le fait de côtoyer toutes ces femmes de surcroit peu vêtues altère sa raison...
Zanzim réalise de beaux dessins, sensuels et réalistes à la fois, avec une touche d'ironie. Il dessine à merveille et embellit toutes les femmes, les minces et les enrobées, les divines et les plus banales.
Une petite réticence pour un personnage, celui de la vieille peau, un peu trop
caricaturale à mon goût. Face à elles, Céleste en perd son latin, ce qui est plutôt une bonne chose pour le coureur de jupons qu'il représente. Zanzim se paye le luxe d'insérer quatre pleines pages sublimes, qui se lisent comme des tableaux, où il laisse libre cours à son imagination coquine et où se mêlent plusieurs heureuses inspiration : le Douanier Rousseau, les peintres symbolistes...
Alliées au dessin, les couleurs sont magnifiques et signées par Hubert. Subtiles, elles sont lumineuses lorsqu'elles éclairent les femmes, plus sombres lorsqu'elle se focalisent sur le pauvre Céleste - qui va en voir de toutes les couleurs c'est le cas de le dire !
Le scénario est à la hauteur de l'histoire et embarque le lecteur dans plusieurs labyrinthes.
Céleste a t-il toute sa tête ? Cette histoire n'est-elle pas le miroir du délire d'un homme tout simplement perdu ? Les lettres des poilus apportent une autre dimension, enrichissent le récit, tout comme le contexte historique qui sert de toile de fond.
Entre rêve et réalité, Zanzim nous balade, au gré d'une riche imagination, aussi sensuelle que poétique, avec des pointes délibérément érotiques.
Céleste est un aviateur renommé, mais un jour son avion va se crasher sur une île, il va donc se construire un abri survivre de chasse et de pêche jusqu'au jour ou il va rencontrer des femmes se baignant.
Il va être ramené au camp de celles-ci et être emprisonné pour servir de reproducteur et d'homme à tout faire, très rapidement il va préparer à manger pour ces habitantes afin de s'approcher d'elles et de gagner leur confiance et puis dans son avion Céleste transporté des lettres de soldat étant au front.
Céleste va donc lire ces lettres en les faisant passer pour des écrits de sa création jusqu'au moment ou il va se les faire voler.
J'ai aimé le final de cette bande dessinée également et le choix que Céleste fait. Une belle découverte!
Nous te laissons une ultime chance de te racheter. Dorénavant, chaque soir, tu nous conteras une histoire... avec tes mots, ceux qui nous font du bien... ceux qui nous font voir des images... Racontes-nous tes récits guerriers et ton fameux amour qui réchauffe les âmes. Céleste, je te proclame « poète de guerre »!
- Brûlons-le !
- Non, attendez, je n'ai rien demandé, moi. (...) Je suis la victime d'une horrible guerre. Mon Dieu ! Une guerre où j'ai vu tous mes frères mourir devant moi... tomber les uns après les autres...
- Allez, allez ! Qu'on en finiffe avec fette graine de vermine !
- Attendez, attendez, vous ne comprenez pas ! Sur les champs de bataille, vous étiez notre seule raison de vivre... Sans vous, les femmes, nous n'aurions jamais tenu le coup ! En me tuant, c'est le témoin de l'amour que vous tuez ! Snif !
(p. 45)
Ici, il n'y a que boue,
obus et dégout,
et puis la pluie
et puis les plaies...
la mort est une chienne
qui aboie et mord.
J'ai peur.
Peur de la mort, peur de ma mort,
peur d'y laisser mon âme,
et de ne jamais revoir
ma petite femme.
J'aimerais avoir de la chance
et ne pas mourir pour la France.
- Qu'Est-ce qu'il y a dans ces caisses ?
- Ce sont les lettres des gars adressées à leurs femmes !
- Quoi ! Je risque ma vie pour des foutues lettres de poilus !
- Ces lettres sont leur raison de vivre, soldat ! Sans elles, les gars perdraient tout espoir...
Pour les unes, c'est un homme à femmes, pour les autres, c'est un homme infâme.
Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.