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3.51/5 (sur 50 notes)

Nationalité : Brésil
Né(e) à : Rio de Janeiro , 1970
Biographie :

Adriana Lisboa vit entre le Brésil et le Colorado aux États-Unis, après avoir séjourné en France et au Japon.

Elle a étudié la musique et la littérature, a été chanteuse et professeur de musique. Elle se consacre aujourd'hui à l'écriture et à la traduction d'écrivains parmi lesquels Cormac McCarthy.

Elle est l'auteur de plusieurs romans pour adultes et d'ouvrages pour la jeunesse. Elle a reçu le prix portugais José Saramago en 2003 pour son roman Des roses rouge vif.

Quand le cœur s'arrête, roman pour adolescents, paraît en 2009 en France. .



Source : /livres.fluctuat.net
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Adriana Lisboa - Bleu corbeau .
Anne-Marie Métailié vous présente l'ouvrage d'Adriana Lisboa "Bleu corbeau". Parution le 19 septembre 2013 aux éditions Métailié. Rentrée littéraire 2013. Notes de Musique : "Um Rastro" by Emijota (http://freemusicarchive.org/music/Emijota/Voce_Pensa_Sub_-_Vol1/05_Emijota_-_Um_Rastro)

Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Je suis allé habiter chez Elisa, la demi-sœur de ma mère. Elle, elle a compris. Elle a été la seule. Elisa me laissa maigrir autant que je voulais, dormir autant que je voulais et avoir des insomnies autant que je voulais. Elisa me laissa ne pas parler autant que je voulais. Et elle me laissa fêter l’anniversaire de mes treize ans avec nos voisins octogénaires, puis apporter une part de gâteau au mendiant de la rue Duvivier et à son chien. Je m’accroupis à côté d’eux et remarquai que le mendiant avait les yeux marrons, et le chien, les yeux verts, et que dans leurs yeux à tous les deux il y avait des choses que je n’avais jamais lues dans aucune encyclopédie.
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Elle était fatiguée. Son fils s'était réveillé plusieurs fois pendant la nuit et, quand l'aube commença à poindre, un cauchemar l'avait arraché de son lit, le coeur battant, comme si elle devait prendre une décision (mais laquelle ?) au sujet de quelque chose (mais de quoi ?) très rapidement. C'était le pire genre de cauchemars. Celui où la peur flotte dans l'air comme un parfum, sans qu'on sache d'où elle vient ou à quoi elle renvoie. Sans qu'on sache ce qu'il faut craindre exactement.
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Il restait encore un peu de temps avant qu’elle n’arrive. L’après-midi estival et étouffant se décollait de la route, sous forme de poussière, et s’étirait paresseusement dans l’air. Tout était tranquille, ou presque tranquille, mou et gonflé de sommeil. Un homme aux yeux grand ouverts (et transparents tellement ils étaient clairs, chose peu commune) feignait de surveiller la route avec ses pensées. En réalité, ses yeux scrutaient d’autres lieux, ils vaguaient en lui-même et cherchaient des débris de souvenirs, tel un enfant qui ramasse des petits coquillages dans le sable de la plage. De temps à autre le présent s’immisçait, s’inter­posait, et il pensait j’utiliserai de la terre dans mon prochain travail. Alors le monde marron, desséché et poussiéreux se contractait à nouveau pour voir passer un blanc virginal, une jeune fille vêtue de blanc qui évoquait un tableau de Whistler. Tomás se souvenait d’elle.
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June prépara un dîner qui emplit la maison d'odeurs chaudes. Elle mit de la musique et accrocha dans l'air des agrafes invisibles qui nous rapprochaient, noeuds d'une trame de crochet sur la pointe de l'aiguille. Nous étions un monde de compatibilités, nous fraternisions, nous nous équivalions - et quand ce n'était pas le cas, nous nous compensions. Un don de June : soudain nous étions tous les quatre cette grande famille improbable, multinationale, pleine de langues différentes et d'accents différents dans les mêmes langues. Nos âges étaient en théorie assez incompatibles, nos préoccupations et occupations, idem, nos passés nous identifiaient comme des animaux d'espèces différentes, résultats de processus évolutifs distincts, et pourtant nous étions là.
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La blancheur des murs se suffisait à elle-même.Les murs donnaient l'impression d'exister avec la fonction de soutenir des toits et d'offrir protection et isolement aux personnes, rien de plus. Les meubles n'avaient pas besoin de décorer, il suffisait qu'ils aient une utilité. Des chaises pour accueillir des personnes assises. Une table pour recevoir des assiettes, des verres et des coudes.Et il y avait une paix dans tout ça,Il y avait de la gratitude dans le fait que les objets ne semblaient pas avoir de responsabilité esthétique. p.136
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En ce moment, au moment précis où je t'écris cette lettre, je sais qu'il y a trois choses que j'aime : d'abord, il y a Paloma.
Ensuite, le skate, et la vitesse différente à laquelle le monde se met à tourner quand je monte sur ma planche.
Enfin, la troisième chose que j'aime, je crois, c'est essayer de comprendre. Comprendre pourquoi les choses arrivent d'une certaine manière et pas autrement. Comprendre s'il existe un élément moteur dans notre vie, qui oriente les événements dans un sens plutôt que dans un autre. S'il existe un plan tracé d'avance (ce qui ferait, par conséquent, que ça n'avancerait pas à grand-chose de penser à l'avenir). Ou si, ce plan, c'est nous qui le traçons. Si c'est moi qui choisis les chemins que je veux emprunter. Ou si ce sont les chemins qui me choisissent.
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Pendant ce temps, les mollusques de la mer de Copacabana faisaient taire le monde dans leurs coquilles bleu corbeau. Et les corbeaux survolaient la ville de Lakewood, Colorado. Les corbeaux bleu coquillage.
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En quarante ans, des gamines appelées Evangelina viennent au monde. Grandissent face à la mer de Copacabana. Ne se méfient de presque rien. N’ont jamais vu d’éclipse. N’ont jamais assisté à un raz-de-marée, ni à un tremblement de terre, ni à un ouragan. Elles ne rêvent jamais d’Amazonies humides où un jour des guérilleros communistes se sont retranchés, mouillés, salis, amourachés, ont tiré, ont été touchés par des tirs, ont été faits prisonniers, ont subi des tortures et, une fois morts, ont été enterrés là, quelque part.
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Il se passe un phénomène curieux quand on reste trop longtemps loin de chez soi. L’idée qu’on a de ce chez-soi –d’une ville ou d’un pays- se décolore comme une image en couleur exposée tous les jours au soleil. Mais on n’acquiert pas tout de suite une autre image pour la remplacer.
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Et il y avait ces paroles de chair vivante que Maria Inês et Clarice n’échangeaient jamais. Leurs parents leur avaient appris le silence et le secret. Certaines réalités ne pouvaient être dites. Ni même pensées. Là-bas, les choses étaient régies par un mécanisme très particulier, capable d’attraper le malheur dans son cours entre les viscères et les artères, et de lui fabriquer un masque de pierre. Alors, Maria Inês continuait à garder pour elle ces paroles sanguinolentes et faisait attention à ce qu’elles fissent le moins de mal possible.
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