AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Agathe Saint-Maur (58)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


De sel et de fumée

Déflagration totale ! Dès la 1ère page, j'ai failli crier au chef d'œuvre parce que l'écriture m'a halluciné, parce que c'est un premier roman et parce que l'auteure a 25 ans !

Je n'ai pas pu lâcher cette histoire, celle de Samuel et Lucas. Pas pu lâcher car c'est une immense histoire d'amour et de mort. L'amour entier, précis, qui emporte, qui broie le ventre, qui fait couler des larmes chaudes. Servi par une écriture incroyable, saisissante ! Agathe Saint Maur prend la plume masculine, la voix de Samuel qui raconte Lucas et c'est une totale réussite ! Comment à 25 ans on écrit avec cette maturité, celle de ceux qui ont une route derrière eux, de la bouteille, comme on dit ? Je suis bluffée !

"Ils n'ont rien pour s'entendre, tout pour se plaire."

Samuel, parisien bourgeois, plus ou moins encore amoureux de Victoire, rencontre à science po Paris, Lucas le provincial, très engagé anti manif pour tous. Dès le début du roman, on sait que Lucas va mourir, frappé au visage par un manifestant. D'un chapitre à l'autre c'est tantôt l'histoire d'amour entre ces 2 garçons de 20 ans tantôt l'absence insondable, la mort de Lucas.

Samuel nous dit "Ma confirmation amoureuse de Lucas s'est effectuée par des commissures qu'on entechoque, dans un souffle tiède, et dans un rire, qui nait rauque au fond de la gorge et meurt au bord des lèvres." Et Samuel pense que Lucas, parfois, I'embrasse comme s'ils étaient seuls au bord de la mer. Je pourrais continuer ainsi à vous parler de cette écriture fascinante pour décrire le sentiment amoureux, le sexe, les larmes, l'abandon, la mort. Pour parler encore de Samuel le timide et Lucas le solaire. Je pourrais oui mais il est mieux de découvrir l'essence, l'âme de ce 1er roman bouleversant !
Commenter  J’apprécie          20
De sel et de fumée

À travers ces lignes, c’est le cruel déchirement d’une passion aussi intense que chaotique que l’on vit. Samuel raconte Lucas. Deux sciencepistes aux bagages familiaux bien différents dont l’amicalité va se muer en relation amoureuse. Entre l’iode et le souffre, le salé et l’âcreté, la mer et les pavés, les univers de Samuel et Lucas se rencontrent et se confrontent. Mais cette histoire en proie aux doutes se retrouve brutalement stoppée par la mort de Lucas aux abords d’une manifestation de la Manif’pour tous. Deuil, remembrances de sa relation passée avec Victoire, sa rencontre avec Lucas, ses éclats de voix, sa tête brûlée engagée jusqu’à la provocation...Samuel dévoile ses émotions tout au long de ce roman.



Écriture fougueuse et riche, parfois un peu lourde. Mais l’émotion est là. On est pris aux tripes quand Samuel se doit d’affronter les épreuves qu’un Lucas irrémédiablement absent lui impose. Un premier roman réussi pour une belle découverte.



Commenter  J’apprécie          00
De sel et de fumée

C'est un roman de sel, de fumée, d'acier. Un roman des odeurs, des fluides et des tissus.

Un roman de chair.

De celle qu'on désire, de celle qui brûle, de celle qui consume.

Un roman des corps.

De ceux qu'on désire, de ceux qui brûlent, de ceux qui se consument.

Deux corps qui subissent pour ne former qu'un. "L'érosion d'une constellation" dont on ne distingue plus les étoiles. Des électrons enfiévrés attirés l'un à l'autre qui se consument dans un panache de fumée, unis dans un "nous" exclusif, entité commune aux frontières floues.

C'est la fusion des corps incandescents, fumant dans la chaleur brûlante de l'extase.

C'est l'amour à mort.

Quand survient sa mort.

Puis la mort.

Le basculement.

Une plongée dans le vide, le néant. Un arrêt de l'être dans une froideur clinique pour coeur glacé.

"La solitude au bord du vide"

C'est la vie après l'amour, l'amour après la mort.

C'est "l'indicible du désamour", quand les mots perdent leur sens; comment mettre des mots sur le vide, pourquoi dire le néant? Comment dire l'absence quand les mots font défaut, expression de l'innommable comme métalangage.

Comment survivre à leur absence quand ils sont notre connexion au monde ? Quand on s'y réfugie comme dans un abri, comment accepter qu'ils coupent les chairs à vif?

Quand la mort du langage s'apparente à la mort par le langage, celui d'un texte à l'écriture chirurgicale, de celles coupantes comme un scalpel qui séparent deux corps dans une effusion de sang et de larmes.

Une langue brûlante comme une poignée de sel sur une plaie ouverte, un style électrique comme l'incandescence de deux corps unis par la passion. C'est violent et tendre, beau et cruel, torride et glacial. C'est un roman pour dire l'amour et la mort, pour nommer ce qui ne peut se dire, ce qui ne peut se vivre. Les aphorismes pour condenser un amour qui déborde, une mort qui ensevelit. Parfois trop rythmés, mécaniques, jusqu'à contraster avec la fougue et la fièvre des émotions des personnages. C'est un premier roman qui frôle la perfection.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          00
De sel et de fumée

De sel et de fumée – Agathe Saint-Maur



Samuel raconte Lucas après sa disparition.

[Il est vide, il n’est rien, ce serait plus significatif, et de cette seule manière on pourrait apprendre à l’humain à penser et concevoir convenablement la mort…La mort est toujours fétide, sale et repoussante] et pourtant,



Samuel raconte l’amour pour Lucas

[La personne que vous avez choisie comme compagnon de vie, quels que soient les cabrements du corps face aux autres cambrures, en raison de vos harmonies d’esprit…J’ai appris avec Nietzsche, qu’une force ne peut être conçue en dehors de toute relation]



et le désamour pour Lucas

[Lucas n’a jamais appris à se méfier de l’eau qui bout. A tout moment, je peux déborder…]

Dans une dispute, [les règles du jeu sont simples, on les connaît pour les pratiquer souvent, elles consistent à dire des choses atroces auxquelles on ne croit pas en y mettant la force de conviction nécessaire pour que l’autre croie qu’on les pense…Je connaissais si bien son corps. Les endroits où projeter le poing, pour que ça fasse mal. Ceux où ça pulse sous la peau. Son genou faible et sa cicatrice au poignet…Un corps à corps intégral…Pour aimer fort, il faut haïr plus]



Mais avant Samuel était épris de Victoire

[Victoire bien que très joli épuisait les réserves d’énergie de Samuel… Samuel arrivait de penser que sa place était avec non pas Lucas mais avec Victoire.]



et Lucas se sera laissé séduire par Mélanie.

[Il est étonnant de devoir s’astreindre à penser à ce qu’on veut : cela signifie qu’en fait, le plus souvent, on ne sait pas. On sait ce qu’on pourrait vouloir, état de fait, état des stocks, on sait ce qu’on devrait vouloir, sociologie primaire, strates de nomenclature humaine intériorisées, mais on ne sait pas ce qu’on veut véritablement]





Pour son premier roman Agathe Saint-Maur écrit une histoire sur l’amour, l’homosexualité, les vecteurs de confiance et de désunion avec une belle écriture, de belles émotions. Un coup de cœur !

Attention toutefois à certain passage qui pourrait heurter la sensibilité des puristes.



Commenter  J’apprécie          10
De sel et de fumée

Commenter  J’apprécie          12
De sel et de fumée

Un premier roman dans lequel l'auteure raconte la passion entre deux étudiants à Sciences Po Paris, Samuel et Lucas. Ils n'appartiennent pas au même milieu : pour Samuel, bourgeoisie de gauche, pour Lucas, un milieu modeste. Samuel est un jeune homme plutôt réservé contrairement à Lucas qui n'hésite pas à afficher ouvertement ses convictions politiques. Dès les premières pages, on apprend que Lucas est mort dans une manifestation. Samuel, le narrateur, va se remémorer divers moments de leur vie : alternance d'amour, de passion, de tendresse mais aussi de disputes, de bagarres, de violence de ruptures et de réconciliations. Une relation que je peux qualifier de volcanique.

Ce premier roman est un texte puissant, l'écriture est belle, énergique et rend parfaitement compte de la fougue de ces deux jeunes gens et du ressenti de Samuel face à la mort.

Je remercie Babelio et les éditions Gallimard pour m'avoir permis de découvrir ce roman. Une auteure à suivre.
Commenter  J’apprécie          00
De sel et de fumée

Dans "De sel et de fumée", c'est l'histoire de Samuel et Lucas, de Samuel qui raconte Lucas, leur amour, le désamour, la violence, le désir, l'adoration, l'amour après la mort. Dès les premières pages, l'uppercut, Lucas est mort dans la fleur de l'âge lors d'un défilé de la Manif pour Tous.



Samuel et Lucas, deux jeunes hommes que tout oppose, tout sépare, deux milieux différents et pourtant sur les bancs de Sciences Po, ces deux êtres, ces deux corps s'attirent, se percutent, se dansent, se mêlent.



Deux êtres humains qui s'unissent, qui se déchirent car la jalousie est présente. Oui, car il y a aussi Victoire dans cette histoire, Samuel l'a aimée et ne l'a jamais oublié et Mélanie, qui attire dans ses filets le beau Lucas.



Agathe Saint-Maur traverse la fumée de cette rentrée littéraire avec un premier roman fort, puissant, éblouissant qui dépeint la jeunesse d'aujourd'hui, qui s'affranchit totalement des codes, des milieux, des genres.



Les mots, les phrases, les images sont fortes, riche de sens, à la plume stylisée, brillante, émouvante. L'histoire d'un amour fulgurant, foudroyant qui se termine à peine commencée. Une auteure au jeune âge mais au premier roman d'une réussite incroyable.



Un ouragan dans un Paris en feu, un amour qui déchire le coeur, une passion qui brule Samuel et Lucas. Une Agathe Saint-Maur qui roule sur le talent, car quel exploit de se mettre dans la peau d'un jeune homme amoureux d'un autre homme avec autant de justesse.



Bref, premier roman prometteur, puissance de l'écriture et histoire magnifique, qui vous laissera sur les lèvres un gout de sel et de fumée !
Commenter  J’apprécie          50
De sel et de fumée

(Eros et Thanatos)

De sel et de fumée, c’est une histoire d’amour passionnelle et intense, de celle qui laisse une empreinte indélébile dans une vie, mais une histoire d’amour au passé.

L’histoire d’amour entre Samuel (le narrateur) et Lucas.

Ils ont 20 ans et se rencontrent sur les bancs de Sciences Po à Paris. Et si les contraires s’attirent, ces deux-là étaient faits pour s’adorer.

Samuel est juif, parisien, issu d’une famille bourgeoise de gauche. Il est un peu gauche, un brin timide, plutôt effacé et manque de confiance en lui.

Lucas était catholique, provincial, issu d’un milieu modeste, sociable, une confiance en lui naturelle, engagé et militant antifasciste. Il était d’une « beauté incandescente » et d’une « perfection inconsciente ». Il incarnait la vitalité de la jeunesse qui croit en son pouvoir de changer le monde et de faire évoluer les esprits conservateurs.

« Était », « incarnait »…

Samuel nous apprend que Lucas est mort dans un prologue sublime, saisissant et bouleversant.

« Je l’ai vu échoué sur un trottoir, où le sang se confondait à son foulard dans une variation de rouges digne des plus belles palettes, je l’ai contemplé habillé de la chemise en papier de soie bleue du service de réanimation, et entièrement nu sur la table du funérarium. (...) Je l’ai vu passer du présent à l’imparfait, de l’actif au passif. »

Samuel est confronté à la sidération qu’entraîne la mort de Lucas, à la souffrance de se retrouver sans lui dans sa vie, à l’irréversibilité de la situation, à un double deuil: celui de leur histoire et celui de l’être aimé. Les souvenirs affluent et il se remémore leur histoire à rebours, les moments clés de leur relation tumultueuse, de la violence d’une rupture à l’attirance foudroyante et irrésistible qui les a frappés, des premiers doutes à l’amour fusionnel des premiers temps.

De Sel et de fumée est un roman tout en fougue, en bruit et en fureur, rythmé par les pulsations de la vie, servi par une prose nerveuse et ardente. Une superbe prose.

Et de très nombreux aphorismes.

Le nombre des aphorismes n’est pas forcément un gage de la qualité littéraire d’un roman. D’autant plus qu’ils peuvent être ratés. Si je trouve qu’il y en a peut-être deux ou trois dans les toutes premières pages qui sont faciles (mais pas ratés), les autres sont très réussis et contribuent à la dynamique de l’écriture et du récit.

Vous l’aurez compris, j’ai été séduite par ce premier roman et par cette autrice de 26 ans qui est à suivre de près!
Commenter  J’apprécie          30
De sel et de fumée

(Lu dans le cadre de la Masse Critique de janvier 2021)



Je ne connaissais pas grand-chose à propos de ce roman avant de l'ouvrir, et ce fut une bonne surprise :



- L'écriture est très travaillée, on le remarque dès le départ. La richesse littéraire fait de « De sel et de fumée » une oeuvre ciselée qui, malgré la crudité de certains passages, ne nous laisse jamais tomber dans la vulgarité gratuite et nous transporte aisément jusqu'à la fin.



- C'est une experience sensorielle en même temps que littéraire : le toucher des peaux qui retourne le ventre, le goût du sel sur les lèvres qui enivre, l'odeur de fumée dans les yeux qui embaume ou attaque... On est transporté dans une synesthésie de la sexualité, de l’amour, des disputes et des réconciliations, des manifestations et de la violence.



- La construction du récit est recherchée. On ne passe pas d'une étape après l'autre, tout se fait dans un désordre qui nous fait apprécier peu à peu la complexité des personnages pour mieux nous plonger dans des scènes finales qui tordent le coeur.



En bref, un premier roman qui coche toutes les cases d'un très bon texte. Une réserve peut-être, je le conseillerais en priorité à un public averti et au profil plutôt littéraire. Une fois cette précaution prise, il y a de fortes chances que ce récit d'une jeunesse politisée à la sexualité singulière ne vous laissera pas de marbre.

Commenter  J’apprécie          20
De sel et de fumée

Vie et mort de Lucas



Pour son premier roman Agathe Saint-Maur s’est mise dans la peau d’un homme pour raconter une passion homosexuelle et le drame qui vient mettre fin à leur relation. Entreprise risquée, mais parfaitement maîtrisée.



Roman de passion et de feu, histoire d’amour et de mort, De sel et de fumée est magnifique et bouleversant. Quand, sur les bancs de Sciences-Po Paris, Samuel rencontre Lucas, rien ne laissait prévoir qu’ils allaient vivre l’une de ces histoires incandescentes qui marquent une vie. Car sur bien des points, ils sont à l’opposé l’un de l’autre. Samuel est parisien, Lucas vient de province. Samuel est issu d’une famille bourgeoise, Lucas d’un milieu modeste. Samuel est juif, Lucas est catholique. Samuel est lié à Claire, même si leur relation s’étiole, Lucas est célibataire. Samuel est un intello un peu timide, Lucas est engagé dans la lutte au sein des Antifas, arborant fièrement son bandana rouge. Mais tout cela, on va l’apprendre par la suite, car le roman commence avec la déchirure, avec la mort de Lucas. Battu à mort, Samuel retrouve son cadavre: «Je l’ai vu échoué sur un trottoir, où le sang se confondait à son foulard dans une variation de rouges digne des plus belles palettes, je l’ai contemplé habillé de la chemise en papier de soie bleue du service de réanimation, et entièrement nu sur la table du funérarium. Je l’ai vu le soir où on l’a trouvé sous la lumière des lampadaires, et le matin dans l’éclairage blafard des néons de l’hôpital. Je sais la manière dont on l’a nettoyé en soins intensifs, et préparé à la morgue. Je l’ai vu passer du présent à l’imparfait, de l’actif au passif.»

Agathe Saint-Maur va dès lors faire d’incessants allers-retours, racontant les jours durant lesquels ils se sont côtoyés, apprivoisés, amis avant d’être amants. Puis la passion a tout emporté, laissant les deux hommes hébétés. Avant que ne viennent s’immiscer les instants de doute, d’incompréhension qui vont ronger leur relation. Il faut dire que Samuel a beaucoup de peine à choisir entre la femme qu’il continue d’aimer et l’homme qui partage désormais son lit. Il faut dire que Lucas n’a pas dit non aux avances de Mélanie. Une bisexualité qui fera des ravages. Et qui, dans le regard des autres, sonnera comme une condamnation. Viendra encore la sidération de la perte, la souffrance de se retrouver seul. «On n’imagine pas à quel point c’est effrayant, la solitude, avant de l’avoir vécue. Je veux dire vraiment vécue.» Mais il faut bien tenir. Il faut bien trouver un moyen de ne pas se laisser avaler par cette souffrance.

Les pages durant lesquelles Samuel regarde la mort en face sont les plus fortes, les plus riches de sens. Avec cette découverte: « La mort a ceci de terrible entre autres choses, toutes également déplaisantes qu’elle crée des représentations nouvelles, devenant ainsi paradoxalement, malgré sa toute-puissance létale, source de naissance.» Je vous le disais, magnifique et bouleversant.


Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          382
De sel et de fumée

Pour faire simple : j'ai franchement détesté ce premier roman d'Agathe Saint-Maur.



Pour détailler un peu plus : mon problème vient principalement de son style. Ce style d'écriture m'insupporte réellement, c'est surfait, pseudo-poétique et faussement profond, c'est prétentieux et creux, c'est vide et agaçant et on se retrouve avec 228 pages qui ne disent pas grand chose. C'est parfois vulgaire et parfois pompeux, toujours prosaïque et franchement ennuyeux. C'est son premier roman alors il y a sûrement une marge d'amélioration, d'autant plus que clairement l'écriture s'améliore au long du livre lui-même, mais franchement... c'est extrêmement lourd. J'ai mis du temps à le finir et n'y ai pris aucun plaisir.



Un point qui me gêne aussi, mais c'est personnel, c'est bien le fait qu'une femme écrive des relations qu'elle ne connait pas, sous un oeil clairement fantasmé et romancé à outrance. Je me suis très très souvent senti extrêmement mal à l'aise face à cette vision étrange et datée qu'elle a, pas aidée par des passages qui n'ont pas de rapport mais qui sont tout aussi absurdes et gênants. Et puis tout simplement... le fait que ça se finisse de façon tragique. Comme toujours que ce soit dans la littérature, les films ou autre quand on parle de relations homosexuelles. C'est d'un lassant. Aucune émotion si ce n'est l'agacement et la lassitude de ce genre de travaux pour ma part.



Vraiment pas un bon livre à mes yeux.
Commenter  J’apprécie          50
De sel et de fumée

Texte magnifique. Puissance de l’écriture. Histoire tragique de l𠆚mour, de la perte de l𠆚mour, de la perte de l’être aimé. Une claque dès les premières pages.

L𠆚uteur (autrice...) réussit l𠆞xploit de se mettre dans la peau d’un homme amoureux d’un autre homme. Mais après tout l𠆚mour est universel. On s’y retrouve même en étant une femme.
Commenter  J’apprécie          10
De sel et de fumée

•PULSATION STYLISTIQUE•



🦊 Agathe Saint-Maur. Premier roman. Détonnant. Fulgurant. Surprenant. De sel et de fumée c’est un style, une écriture qui réchauffe, qui accule et qui vous enfonce dans l’abysse de votre subconscient. On pensait avoir tout lu en matière d’amour ou presque et pourtant certaines choses sont encore à imager. C’est un roman dur et âpre où se mêlent obscurité de l’âme, et beauté d’aimer. Chaque phrase ou presque est une pulsation incontrôlable, une respiration dans l’océan des émotions. Nerfs à vif mais surtout passion unanime. Les allitérations font Boum. Parfois Bam mais le plus souvent Bim. Alors on note, on encercle (en réalité non car je ne déflore pas un livre) mais on retient, on s’interroge sur notre propre existence et nos relations passées ou présentes•••

.

🦊 Agathe Saint-Maur est une nouvelle voix, un nouveau style où l’incantation textuelle prend tout son sens. Le flot de douleurs transperce ce qui fait de vous un Homme. On appréhende la mort d’un proche, là où le langage disparaît. Sacré langage. Terrible langage qui se voit éradiquer d’une seconde à l’autre. Ces thématiques qui me sont si chères sur lesquelles j’écris, cette absence de compromis intolérable où chaque geste devient inutile. Alors on arbore fièrement un bandana car l’on s’attache à ces petits détails de l’être disparu. On s’attache à cet animal de compagnie qu’on a vu mourir étant jeune et qui a traumatisé notre âme d’enfant. Ce poisson qui disparaît et qui nous fait apparaître la mort pour la première fois ou lorsqu’on croise une personne âgée nous renvoyant à notre futur implacable•••

.

🦊 Ce roman c’est surtout S & L. L’un doit continuer à exister, l’autre n’est plus après une manifestation antifasciste, ses blessures lui seront fatales. L’un comme l’autre continuent d’avoir une relation avec une femme de plus ou moins près. Et puis vient l’usure. Cette sentence de mise à mort amoureuse qui viendra un jour sans savoir quand. Alors nous faisons mine de ne rien voir pour éviter le conflit ou la gêne. A travers des réflexions et aphorismes parfois d’une beauté folle , parfois d’une intelligence évidente, Agathe Saint-Maur évoque cette futilité de l’existence et de son avenir proche. Avec une lucidité assez déconcertante elle se balade au gré des époques pour nous offrir un superbe roman d’une délicatesse infinie mais également d’un pouvoir de séduction indéfectible. J’avais parfois envie de surligner, de souligner, d’encadrer certaines envolées au style toujours acéré mais cela n’aurait donné qu’un bref aperçu de tout ce que l’on peut y trouver. De sel et de fumée, j’ai été enchanté de succomber•••
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          40
De sel et de fumée

Toujours en quête de nouvelles plumes, de nouvelles sensibilités, de fraîcheur littéraire, je privilégie très souvent les premiers romans. Je les aborde sans les a-priori positifs ou négatifs qui peuvent entacher les œuvres d'un auteur connu, l'esprit et le cœur libres, prête à accueillir toutes les émotions. Et la rencontre avec "De sel et de fumée", à cet égard, fut percutante.

Samuel, fils de la bourgeoisie de gauche, dont l'amour pour Claire, sa compagne s'étiole, rencontre Lucas, de milieu modeste, qui milite à Action antifasciste, magnétique, étincelant, qui dévore la vie avec un certain égoïsme. Leur amitié évolue vite vers une passion ravageuse, destructrice.

Le roman, dont les changements de temporalités peuvent être très déstabilisants (il faut parfois quelques minutes, qui font retomber l'émotion, pour comprendre quand on se situe), commence avec la mort de Lucas, roué de coups, suite à une rixe avec des manifestants de La Manif pour tous. Samuel se raccroche à ses souvenirs, sa passion, ces petits moments qui seront à jamais attachés à Lucas.

La plume incandescente, incisive d'Agathe Saint-Maur tourne le couteau dans la plaie qui suppure. Elle nous fait ressentir au fond de nous-mêmes les affres de Samuel face à la passion mais aussi la jalousie, les déchirures, les interrogations.

Les thèmes de la mort et de la vieillesse, vus par des jeunes de 20 ans, sont très présents. J'ai été remuée par ces pages terribles sur la vieillesse, sombres, désespérées, et pourtant empreintes d'une certaine lucidité. Elles m'ont rappelé la phrase de de Gaulle à ce sujet : "La vieillesse est un naufrage". La mort y est présentée comme plus souhaitable que la déchéance de la vieillesse.
Commenter  J’apprécie          60
De sel et de fumée

Chère Agathe,



Je ne trouve pas les mots, je crains de ne pas utiliser les bons, les justes, ceux qui peuvent tout retranscrire, ceux qui rendent hommage avec précision, ceux qui expliquent sans trop en dire, ceux qui décrivent, décryptent, ceux qui résument sans réduire, ceux qui disent tout... Il y tant, tellement, autant de précisions, autant de phrases sur lesquelles revenir inlassablement, et comprendre un peu plus, le sens qui n’en est à chaque relecture que plus accru, plus saisissant, plus évident.



Il y a l'amour, l'avant, le pendant et l'après, la fin et le début, les tendres murmures et les cris, les larmes, les embrassades et les corps qui s'étreignent, le poing qui blesse et la caresse d'une main, les corps qui s'enlacent si fortement, si puissamment jusqu’à ne faire qu’un, les corps qui s'éloignent quand ils ne rêvent que de se rejoindre.



Il y a la passion, son extase et sa morsure, le cœur qui bat, qui s'emballe qui défaille quand l'autre s'éteint.



Il y a les autres, ce qu’on leur cache et ce que l’on ose, les regards qui s’égarent, ceux qui manifestent leur indignation, l’insolence de la provocation, celle qu’on affiche et celle que l’on tait.



Et puis il y a moi qui te lis et m’émeus, qui m'imprègne de ton texte, qui reste suspendue à ta plume, ligne après ligne, qui ne peux que succomber, le talent à cet effet sur moi, qui savoure autant de virtuosité. La justesse du propos, les idées qui défilent et percutent sans cesse, la maîtrise de la langue, le style qui éblouit, et la révélation, un premier roman tout simplement excellent !!
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          200
De sel et de fumée

Premier roman époustouflant de la rentrée de janvier, De sel et de fumée est un des plus beaux textes que j'ai lus ces dernières années ! L'incipit ravageur donne le ton. Annonciateur d'un roman fulgurant, d'une histoire d'amour tragique portée par une langue sèche, contenue, brute, parfaitement maîtrisée, incisive, creusant des sillons chargés d'émotions. Une lame de fond d'une puissance inouïe qui ravit, laisse exsangue, vidé, le lecteur assiégé. [...] Agathe Saint-Maur saisit avec acuité la fugacité des relations et retranscrit brillamment l'impermanence de nos existences. La rapidité avec laquelle l'autre peut nous échapper et l'amour s'évaporer, pour laisser place à l'effroi d'habiter un monde privé de l'être aimé. Une vie tronquée enveloppée d'un sentiment d'insécurité qui ne la quittera plus jamais. Chapeau bas !


Lien : http://www.booksnjoy.com/de-..
Commenter  J’apprécie          90
De sel et de fumée

Poignant. Intense. Dévastateur.

Je n'arrive pas à croire que c'est le tout premier roman de l'auteure tant les mots sont puissants. L'amour que porte Samuel à Lucas est un ouragan qui nous déchire le cœur. C'est poétique et ardent, passionnant et bouleversant.



Ce roman, c'est une conversation pendant une nuit d’été. C'est une tendresse qu’on n'attendait plus. C'est un cyclone/un séisme/un tsunami. C'est Samuel qui brûle pour Lucas. C'est l’incandescence d’une jeunesse d'aujourd’hui qui veut vibrer et qui découvre les fins. Frappant ! Foncez
Commenter  J’apprécie          50
De sel et de fumée

L'espace de trois ou quatre pages, j'ai eu peur de "De Sel et de Fumée", peur que ce roman qui me semblait si prometteur ne soit qu'un énième texte prétentieux et faussement intello, un truc un peu parisien et très germanopratain, du genre à faire tomber en pâmoison les plumes les plus acerbes de Télérama, un livre où les personnages enquillant les verres et les cigarettes se prendraient pour Jean-Pierre Léaud -que j'adore pourtant- dans un film de François Truffaut -que j'idolâtre pourtant.

Un roman poseur.

Il y a dans ces premières pages des effets de style qui m'ont heurtée, une recherche syntaxique qui ne sonne pas toujours juste, des aphorismes faciles, naïfs. Des maladresses.

Et pourtant, pourtant, j'ai continué parce que quelque chose de plus fort, quelque chose de sublime me retenait.

Parce que je pressentais qu'il y avait aussi et surtout dans "De Sel et de Fumée" cette incandescence à laquelle j'allais me brûler en même temps que ses personnages.

Cette ardeur. Cette passion.

C'est étrange comme parfois un livre vous agace et vous attire en même temps.



J'ai ainsi poursuivi ma lecture et j'ai presque tout pardonné: les aphorismes naïfs et les maladresses, d'autant plus aisément que passées les premières pages, la langue se dénude et devient plus brute, plus maîtrisée. En un mot efficace.

Et douloureuse, agressive.

Elle prend le lecteur d'assaut, s'en saisit et s'enroule autour de lui comme une vague, une lame de fond qui le meurtrit et qui le laisse essoufflé, dévoré par le sel qui appuie là où ça fait mal.

Et c'est bon.



Samuel et Lucas se sont rencontrés sur les bancs de Sciences-Po à Paris. Rien ne le destinait à vivre l'une de ses passions dont la fin souvent violente laisse exsangue et plus morts que vifs. Et pourtant.

Samuel est parisien, juif, ouvertement bisexuel. Il est issu de la meilleure bourgeoisie de gauche, de celle qui s'enorgueillit de posséder une maison de famille dans une province où les lieux-dits ont des noms en "ac". Un peu gauche, un peu timide, un peu fragile. Un peu intello aussi.

Lucas vient d'un milieu modeste, d'une autre classe sociale que celle de ses camarades et ne l'assume pas vraiment. Hétérosexuel, il a la beauté du diable et un charme félin, ravageur qu'accentue son ardeur et celle de ses engagement tout entiers symbolisés dans son inséparable bandana rouge.



Ils ont été amis avant d'être amants, avant que le désir ne leur tombe dessus avec la violence d'une déflagration et ils ne sont pas préparés, pas vraiment. Leur histoire oscille entre la passion la plus absolue et une haine inextinguible qui ne sait pas s'expliquer; entre la félicité et les petites mesquineries d'une histoire mise à mal par le temps et tout le reste. L'amour succède aux coups et les coups à la tendresse.

Jusqu'à la mort de Lucas, engagé aux cotés des antifas et contre la Manif pour tous, jusqu'aux blessures dont il ne se remet pas. Dévasté, Samuel entreprend alors de se souvenir de leur histoire et de mettre des mots sur son désespoir et ce deuil qui le déchire.



"De Sel et de Fumée" est une histoire d'amour fulgurante et sublime.

Une passion foudroyante, violente dont il est impossible de se remettre, une passion qui tue et qui consume.

Qui brûle.

Qui dit la fougue et la brutalité du désir et ses errements. Qui dit la déchirure que cause l'absence, le poison de l'absence.

Qui en dit la beauté.



C'est aussi celle de la perte et du deuil dont Agathe Saint-Maur se saisit avec autant de finesse que de puissance. L'absence et le vide trouvent sous ses mots toute leur authenticité, leur beauté et leur ineffable cruauté aussi. C'est enfin le roman d'aujourd'hui et celui de la jeunesse qui se croit éternelle et si puissante et qui s'étiole de se rendre compte qu'elle aussi aura une fin et qu'elle aura le gout du sang et des larmes.

Qui se rend compte encore que les moments de grâce, de beauté et de bonheur aussi seront plus longtemps et plus sûrement des souvenirs que des instants vécus.



C'est un roman amer et brûlant qui a la saveur de l'aube des nuits sans sommeil.
Commenter  J’apprécie          282




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Agathe Saint-Maur (220)Voir plus

Quiz Voir plus

Amour toujours...

"Conter fleurette" signifie...

Parler aux végétaux
Courtiser une personne aimée
Adorer la crème fraîche

10 questions
247 lecteurs ont répondu
Thèmes : amour , saint valentin , expressions , langue françaiseCréer un quiz sur cet auteur

{* *}