AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Agnès Pierron (28)


Le fondateur du Théâtre du Grand-Guignol, c'est Oscar Méténier....

Méténier est un petit homme actif, ardent et convaincu,
Frétillant et pétillant comme s'il avait du feu sous le cul.

Il fut d'abord au séminaire
Et pendant cinq ans bien comptés,
Il fut apprenti commissaire
Pour finir ses humanités.

Et pendant cinq ans, par la ville
Qui flotte et qui ne sombre pas,
Il court constater les mille
Et mille accidents, les trépas

Violents : crimes, suicides ;
Voir des gens noyés ou pendus,
Percés, troués, béants, rigides,
Brûlés, ratatinés, tordus.

A la Chapelle, à la Roquette
Et dans tous les coins, icigo.
Avec des macs à rouflaquettes,
Il apprit à parler l'argot.

Pas l'argot du pègre à la mie
Ni l'argot chiqué des tatas...
Non...mais l'argot d'académie :
Largonji...chauffé sur le tas.

Et quand il sut jacter nature,
L'entraver à un marloupin,
Il fit de la littérature ;
Et l'on entendit Montépin

Et Collas et d'autres rengaines
Hurler, crier, sur tous les tons,
Et gueuler comme des baleines...
Et ce que nous nous en foutons !

Car il en pleut...car il en coule
Des volumes et des succès,
Et la Chair et Dame la Boule...
Même il eut son petit procès.

Quelquefois il fait du Théâtre
Et ces quelquefois-là, son but
Est de rendre Alexis folâtre,
Ou de faire rire Dubut.

Il est artiste, journaliste,
Romancier puis conférencier,
Puis encore autre chose en liste,
Puis encore autre chose en cier.

On peut le blaguer, le combattre,
Il s'en moque...il pense, aujourd'hui,
Qu'il a du talent comme quatre
Et moi je pense comme lui
Car Oscar est un petit homme actif, ardent et convaincu,
Frétillant et pétillant comme s'il avait du feu sous le cul.




Commenter  J’apprécie          30
aboyeur - Dans la tradition du théâtre forain, c’est l’acteur — ou plutôt le bonimenteur — chargé d'annoncer à haute voix le spectacle aux passants et de faire un BONIMENT* pour attirer la foule à l’intérieur de la BARAQUE*. Il paraît que Shakespeare (15641616), vers 1586, était aboyeur au BlackFriars Theatre à Londres qui donnait ses représentations en soirée et dans un espace fermé, fait exceptionnel à l’époque. En France, c’est Nicolet (1710-1796) qui en serait l’instaurateur.
Commenter  J’apprécie          20
ABBAYE (l') : la maison de tolérance.
Ainsi appelée, par pudeur, depuis le XIVe siècle. La patronne était "la prieure" ou "l'abbesse".
Commenter  J’apprécie          10
Mieux vaut le dire tout de suite : Guignol est une référence encombrante. Le Grand-Guignol n'est ni un théâtre de marionnettes ni un théâtre pour enfants. En revanche, il a la réputation de faire trembler ou de faire rire. On va au Grand-Guignol lorsque l'on a besoin d'émotions fortes, comme on va aux Folies-Bergère lorsque l'on a envie de voir de jolies cuisses. Et aussi : A-t-on songé qu'il est le seul théâtre que nous possédons, où soit poursuivie de manière systématique la mise en oeuvre de ces éléments troubles et violents qui seront toujours la nourriture du vrai théâtre? Le seul où subsiste un reflet de ce grand malaise tapi dans le coeur de l'homme? Le seul qui fasse résolument sa règle de ce qui, ailleurs, est exception? ici, vraiment, l'excès en tout est la mesure.
Commenter  J’apprécie          10
Ne sais-tu pas que je suis ta sœur en désirs "interdits" ?

[ Gisèle d'Estoc à Guy de Maupassant]
Commenter  J’apprécie          10
- Le théâtre illustré du pneu - soixantième tableau -
Au 56ème tableau, vous avez vu l'utilité de l'emplâtre-tubulaire.
Au 58ème tableau, vous avez vu le danger de l'emplâtre fantaisiste.
Au 60ème tableau, hélas !...Qu'allez-vous voir ?
- L’ÉCROUÉ -
Imaginez qu'un jour, le Grand-Guignol, temple de l'horreur,
mette à son affiche ce drame affolant.
- L’ÉCROUÉ -
Un infirmier devient subitement fou en soignant un malade,
et pour lui fixer un cataplasme sur la poitrine,
lui passe au travers du corps un énorme boulon
qu'il serre avec un formidable écrou.
Tandis que votre femme s'évanouirait,
vous diriez, sans doute :
"Voilà de la haute fantaisie. Ces choses-là, ça n'arrive jamais !".
Et pourtant c'est arrivé !...
Car fit-il autre chose, le chauffeur qui, pour réparer quelque coupure peut-être bénigne, a boulonné des emplâtres dans ces enveloppes ?...
Et ne pensez-vous pas qu'il aurait bien mérité d'être à son tour....écroué !....
(texte d'une publicité "Michelin", parue dans une "Illustration Théâtrale" en 1913)

Commenter  J’apprécie          10
TRAGEDIE (pour aider ceux qui la mettent en thème à tout bout de champs)

Avec la comédie, c'est l'un des grands genre GENRES de la création dramatique.
C'est ainsi que les masques de THALIE* et de MELPOMENE*, opposés et accolés, ornent façades et frontons des BONBONNIERES*.

L'étymologie du mot, d'origine grecque, est "chant" (oidê) et "bouc" (tragos) ; ce serait donc un "chant du bouc", avec une incertitude : s'agit-il du chant qui accompagnait le sacrifice du bouc ou du chant grâce auquel un poète recevait un bouc à titre de récompense ? Cette étymologie, selon Aristote, laisse apparaître un lien avec le dithyrambe et le culte de Dionysos. Mais ce lien était déjà discuté dans l'Antiquité, même si l'on s'accorde sur une origine rituelle.

Les trois grands auteurs tragiques de la Grèce ancienne sont Eschyle (596-456 av. J.-C.), Sophocle (496-406 av. J.-C.) et Euripide (480-406 av. J.-C.).

La tragédie grecque classique, comme la comédie, repose sur une alternance de parties chantées par le choeur (voir STASIMON) et de parties parlées (les épisodes) et jouées à l'origine par un acteur, puis plus tard, par deux ou trois.
D'abord un prologue, monologue ou dialogue, avant l'arrivée du choeur ; puis le "parodos", ou chant d'entrée du choeur ; ensuite l'alternance entre "stasima" et "épisodes" ; enfin la sortie du choeur ou "exodos".

Ce qui caractérise le genre tragique, c'est la démesure, l'"HYBRIS" ; le héro est aux prises avec une grande douleur, une destiné impitoyable ou encore une passion d'une violence terrible. Les deux ressorts principaux en sont la terreur et la pitié. On disait que pendant les représentations des "Euménides" d'Eschyle, quand Oreste est poursuivi par les Furies (calmées par les Euménides, "les bienveillantes"), les femmes avortaient.

Hormis les tragédies de Sénèque, qui sont les plus longues qui nous soient parvenues, et qui sont toutes en 4 actes, on ne dispose que de rares fragments de tragédies latines.
Celles-ci apportent pourtant une nouveauté. A côté de celles qui s'inspirent largement du modèle grec (fabulae palliatae), de nouveaux thèmes apparaissent, puisant dans l'histoire de Rome (fabulae praetexae), et non dans la mythologie.

Entre le Bas Empire et le haut Moyen Age, peu de documents (voir article DRAME) : la Renaissance redécouvre les auteurs grecs : cet engouement se prolonge au XVIIe siècle.

Entre 1640 et 1680, c'est la grande époque de la tragédie en France avec Corneille (1606-1684) et Racine (1639-1699) surtout.
Après toute une période de FARCES et de représentations licencieuses dans l'esprit carnavalesque - dérision et obscénité - c'est la rigueur des règles et des impératifs. LA tragédie classique exige une action noble et solennelle ; ses personnages sont des rois, des princes et des héros ; les faits comme les hommes doivent être tenus dans un éloignement qui inspire le respect. La REGLE* DES TROIS UNITES est la convention la plus curieuse, celle en tous cas que l'histoire de la tragédie française a le mieux retenu.
Inspirée, dit-on, par Aristote, elle semble aussi liées aux conditions de représentation (voir BANQUETTES et SPECTATEURS* SUR LE THEATRE). Elle est divisée en cinq Actes, une réminiscence des tragédies romaines. Elle obéit aux règles de la DECLAMATION tragique, qui fut d'abord un chant, puis adopta un DEBIT emphatique et monotone. N'oublions pas que la déclamation théâtrale des Anciens était notée et accompagnée d'instruments de musique. La tragédie grecque ne peut se passer de la musique. C'est le mot qui conduisait à elle ; la musique n'était pas plaquées sur le mot.

De nos jours, la tragédie grecque, comme la tragédie classique, fait l'objet de nouvelles traductions et de nouvelles interprétations. Selon l'état des recherches des héllenistes et des latinistes, et aussi suivant l'audace du METTEUR EN SCENE face à la grande entreprise du théâtre de l'après-guerre : DEPOUSSIERER LES CLASSIQUE*, il s'agit, ou bien d'un retour aux sources et d'un travail de reconstitution, ou bien d'une adaptation de l'oeuvre au monde contemporain. Dans les deux cas, c'est tendre à rendre vivant le REPERTOIRE classique.
Commenter  J’apprécie          10
Acteur à recettes -
Acteur qui a un tel charisme auprès du public qu’il fait courir les foules. C’est pour lui que le public se déplace, plus que pour la pièce ou même que pour le personnage. Ce type d’acteur est, théoriquement, aujourd’hui passé de mode. L'époque contemporaine valorise l'ensemble d’une prestation scénique. Il n'empêche que, rien de tel que l’engagement d’un acteur connu, venu du cinéma ou de la télévision, pour renflouer la caisse d’un théâtre.
Un mot peut être chassé du vocabulaire, la pratique n’en demeure pas moins.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Agnès Pierron (109)Voir plus

Quiz Voir plus

Ecrivains américains

Il sait que Paris est une fête, mais se demande Pour qui sonne le glas ?

J. Dos Passos
E. Hemingway
F. Scott Fitzgerald

10 questions
706 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature américaine , roman américain , écrivain , MandragoresCréer un quiz sur cet auteur

{* *}