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EAN : 9782020525220
152 pages
Seuil (03/10/2002)
4/5   1 notes
Résumé :
C'est du Grand-Guignol !
L'expression a fait son apparition après la création d'un théâtre de l'épouvante et du sang, installé à Paris, dans le quartier de Pigalle : le Grand-Guignol.
Son apogée date de la belle-époque et des années folles. Cabarets et théâtres de spécialités s'étaient implantés aux pieds de la butte Montmartre : le cabaret du Néant et l'Enfer voisinaient avec le théâtre du Vice et de la Vertu et celui des Deux-Masques.
Le théât... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Une légende placée sous le dessin humoristique d'une scène où résonnent cris et hurlements dit : "Y a t-il un médecin dans la salle ? Mais voyons, il est évanoui comme tout le monde !"
Il ne restait, déjà plus dans les années 80, rue Chaptal, que le plafond gothique du Théâtre du Grand-Guignol. Durant une soixante d'années, il fut pourtant le temple de l'horreur et devint célèbre dans le monde entier pour ses spectacles insoutenables.
Deux hommes, sous la direction du directeur Max Maurey, dernier rejeton d'une riche famille de forains, vont aider à imposer la marque de ce genre théâtral en train de s'inventer.
Tout d'abord André de Lorde qui, s'il n'est pas le seul auteur à être joué, sera le principal pourvoyeur de ces pièces abominables aux titres évocateurs tels que "Un crime dans une maison de fous", "le laboratoire des hallucinations", "Jack l'éventreur", "l'obsession" et "le système du docteur goudron et du professeur plume" adaptée d'une nouvelle d' Edgar Poe.
Le troisième homme est Ratineau, le régisseur qui, souvent sans grand moyen, dans un petit atelier contigüe à la scène invente de fausses guillotines plus vraies que nature, peint des décors hallucinants et concocte des potions atroces. Son talent est redoutable. le soir, les femmes du mondes s'évanouissent et les cocottes se serrent dans les bras de leurs amants.
Les deux grandes stars du Grand-Guignols, Mlle Paula Maxa, la femme la plus assassinée du monde et Georges Paulais, furent, respectivement, les victimes et tortionnaires favoris du public de ce théâtre étrange et horrifique.
L'ouvrage d'Agnès Pierron nous projette dans cet univers. Elle nous offre, pour la première fois, des documents inédits et insolites, des affiches, des photographies, des gravures, des dessins et des témoignages qui témoignent d'une grande connaissance du sujet. Elle a, aussi, réuni dans un autre ouvrage, "Le Grand-Guignol, le théâtre des peurs de la belle époque", les textes originaux de plusieurs de ces pièces où le frisson et le dégoût sont de mises.
Ces deux livres sont des témoignages formidables et magnifiques de cette scène qui était devenue un passage obligé du tout-Paris et une étape espérée des étrangers et des provinciaux dans la capitale.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Autre "théâtre de spécialité", le Grand-Guignol est emblématique du Paris fin de siècle.
L'expression désigne à la fois un lieu et un genre.
Le lieu, c'est un petit théâtre de 280 places installé impasse Chaptal, dans le IX ° arrondissement, entre 1897 et 1962.
Mais le mot renvoie aussi - par extension - à un genre caractérisé par le goût du sang et du scandale, qui mêle volontiers l'épouvante au rire. [...]
Fondé par l'écrivain Oscar Méténier, l'établissement de l'impasse Chaptal a dans un premier temps pour vocation de programmer des pièces d'inspiration naturaliste, refusées par le metteur en scène Antoine en raison de leur caractère particulièrement violent ou scabreux.
Puis, à partir de 1899, Max Maurey transforme le Grand-Guignol en palais des atrocités.
Le nombre d'évanouissements devient le principal critère pour évaluer les oeuvres.....
(extrait du paragraphe "cabarets, music-halls, beuglants, caf'conc' et théâtres à côté" du chapitre II "spectacles optiques et musicaux" du volume paru en 2008 dans la collection "Anthologie de l'avant-scène Théâtre")
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Le fondateur du Théâtre du Grand-Guignol, c'est Oscar Méténier....

Méténier est un petit homme actif, ardent et convaincu,
Frétillant et pétillant comme s'il avait du feu sous le cul.

Il fut d'abord au séminaire
Et pendant cinq ans bien comptés,
Il fut apprenti commissaire
Pour finir ses humanités.

Et pendant cinq ans, par la ville
Qui flotte et qui ne sombre pas,
Il court constater les mille
Et mille accidents, les trépas

Violents : crimes, suicides ;
Voir des gens noyés ou pendus,
Percés, troués, béants, rigides,
Brûlés, ratatinés, tordus.

A la Chapelle, à la Roquette
Et dans tous les coins, icigo.
Avec des macs à rouflaquettes,
Il apprit à parler l'argot.

Pas l'argot du pègre à la mie
Ni l'argot chiqué des tatas...
Non...mais l'argot d'académie :
Largonji...chauffé sur le tas.

Et quand il sut jacter nature,
L'entraver à un marloupin,
Il fit de la littérature ;
Et l'on entendit Montépin

Et Collas et d'autres rengaines
Hurler, crier, sur tous les tons,
Et gueuler comme des baleines...
Et ce que nous nous en foutons !

Car il en pleut...car il en coule
Des volumes et des succès,
Et la Chair et Dame la Boule...
Même il eut son petit procès.

Quelquefois il fait du Théâtre
Et ces quelquefois-là, son but
Est de rendre Alexis folâtre,
Ou de faire rire Dubut.

Il est artiste, journaliste,
Romancier puis conférencier,
Puis encore autre chose en liste,
Puis encore autre chose en cier.

On peut le blaguer, le combattre,
Il s'en moque...il pense, aujourd'hui,
Qu'il a du talent comme quatre
Et moi je pense comme lui
Car Oscar est un petit homme actif, ardent et convaincu,
Frétillant et pétillant comme s'il avait du feu sous le cul.




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- Le théâtre illustré du pneu - soixantième tableau -
Au 56ème tableau, vous avez vu l'utilité de l'emplâtre-tubulaire.
Au 58ème tableau, vous avez vu le danger de l'emplâtre fantaisiste.
Au 60ème tableau, hélas !...Qu'allez-vous voir ?
- L’ÉCROUÉ -
Imaginez qu'un jour, le Grand-Guignol, temple de l'horreur,
mette à son affiche ce drame affolant.
- L’ÉCROUÉ -
Un infirmier devient subitement fou en soignant un malade,
et pour lui fixer un cataplasme sur la poitrine,
lui passe au travers du corps un énorme boulon
qu'il serre avec un formidable écrou.
Tandis que votre femme s'évanouirait,
vous diriez, sans doute :
"Voilà de la haute fantaisie. Ces choses-là, ça n'arrive jamais !".
Et pourtant c'est arrivé !...
Car fit-il autre chose, le chauffeur qui, pour réparer quelque coupure peut-être bénigne, a boulonné des emplâtres dans ces enveloppes ?...
Et ne pensez-vous pas qu'il aurait bien mérité d'être à son tour....écroué !....
(texte d'une publicité "Michelin", parue dans une "Illustration Théâtrale" en 1913)

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