Tes yeux me noient de ciels
Je suis un soupir dans la gamme des souvenirs
Au matin tu me ravives dans le ruisseau du soleil
Au murmure de ton chant. p26
Toutes leurs mains lancent des pétales de rires
Petits cerfs volants brillants
Éclats de soleil dans ce ciel d’azur. P32
La course nous portait
Aux premiers pas de l’aube
Inlassablement
Depuis le pied de la Fournaise. P37
On se lavait avec l’aurore
Aux bruits de l’humidité. P37
Un fol espoir
La mer se lasse,
s’endort dans un calme boudeur
le ciel descend,
la pétole.
La nuit mange l’horizon devenue indigo.
Les cormorans se camouflent
dans le tabac du ciel.
Tout est celé, calfeutré, masqué.
Une nouvelle nuit de torpeur.
Le sommeil fuit,
c’est de l’intérieur que tout s’agite en avalant les vagues
les remords, les images, les odeurs de souvenirs défaits.
Tenir encore.
Les premières bouffées de froid blessent les reins,
l’humidité, le froid, le sel,
puisés dans les épreuves
fendent les gerçures.
Les bruits enflent, le vent s’est noué, sournois,
le bateau gîte à nouveau,
avance dans une mer qui disjoncte,
le ciel se disloque, blanc d’écumes.
On ne peut plus réprimer la peur.
La mer se déchaîne dans le silence des hommes,
les femmes et les enfants se serrent,
une psalmodie s’ouvre sur les lèvres des femmes
au rythme de la houle,
amplifie la fièvre
dompte le flot
perce le ciel.
Tu viens
Tu viens des sables
Des vents brûlés par le soleil
Des ciels chauffés à blanc
Des nuits peuplées d’étoiles
Quand les rêves berçaient la jeunesse de tes pères
Tu viens des mains tremblantes qui te portaient
Des ombres douces
D’une oasis où l’eau est une délivrance
De celui qui t’a apaisé
Tu viens des regards douloureux
Des baisers qui les ont éblouis
Des doigts qui les ont séparés
Tu es de leurs départs de leurs retours
Tu es de leurs retrouvailles
De leur voyage au-delà de la mer
Des terres perdues, de la mémoire trompée
Tu viens des herbes sauvages
Saturées de brûlures
Tu viens des ciels trop bleus, trop durs
Dans l’émerveillement des vols d’oiseaux
Tu viens des douleurs de l’aube et du couchant.
" Madeleine, trébuchait sur ses mots,
ils se dérobaient ou se précipitaient en désordre,
elle les secouait,
mais ils partaient par lambeaux.
Son regard se ridait, d'une frayeur indicible.
À force de mâcher des mots invisibles. "
A l’aurore le coquelicot
frêle et innocent s’ouvre brûlant
meurt dès qu’on le cueille.
Les soleils du Connemara.
Les paysages se firent plus amples,
secoués par les vents, Ils se brisaient,
se perdaient comme la mer éclatée par la houle
de si loin venue.
Le gris immuable des eaux installait sa nuit
un gris aux mille nuances de solitudes
un gris de peine aux jus noircis d’angoisses
un gris qui durait des jours, des semaines.
Le ciel se posait alors sur les toits de tuiles rousses
descendant en un brouillard sépia
jusqu’aux prés gorgés d’eau
et par plages couvrait la tourbe.
Alors, parfois,
un rai de lumière perçait ces cieux désespérés
il embrasait alors de couleurs
toutes les rancoeurs du ciel.
Et la mer racontait un enfer flamboyant
de verts orangés
des rouges brûlés
des jaunes meurtris de bleus.
Ces jours de pluies aux ciels nimbés de lumières
Faisaient naître une autre vie
et enfanter les soleils du Connemara.
Je revois encore
Perler
Sur les plis de tes tendresses
Une paresse folle
Cueillir tes yeux...
Les mots feutrés de ses mains
Ne résonnaient plus
Les volets étouffaient la pénombre dérisoire
Remplissant ce creux
Effaçant l’espace pudique
De celle qui n’était plus.
Les soupirs de glace
Effacent les silences
Les vertiges d'arêtes dérèglent le vent
Son tumultueux désir
Va gémir
Ta présence
Présence
J'ai dévissé
Sur vos silences.
là où le vide se creuse
La vie s'écorche encore
les bras qui le réveillent guident ses yeux
Sur des parfums d'aurore
Et ses lèvres à chaque murmure
Distille une crête avide
Qui le goûte..;
Le vent dissout sa chute
A flanc de ces lames de granit
J'ai vu fondre la vie Goutte à goutte.
Je tisse mes pensées
Comme des fils de rêveries qui s’enchevêtrent
J'ai peur de m'oublier
D'égarer mes yeux
De perdre les mots partagés...