Citations de Alain Gandy (29)
Quand il était fatigué de contempler ce paysage immuable, dont il connaissait chaque bosquet, chaque buisson, chaque découvert et presque chaque caillou, il se racontait une histoire inspirée par les romans d' aventures que lui prêtait, en cachette de sa mère, mademoiselle Lise, que son envie insatisfaite de maternité poussait à gâter les enfants. Tantôt, pour le compte de son ami Robin des Bois, il surveillait les hommes du shérif encerclant la forêt de Chèverode. Depuis le début de l'été et sa lente lecture des " Voyages du capitaine Nemo", il jouait la vigie sur son mât, prêt à signaler le passage des baleines, encore qu' il trouvât ce dernier exercice peu distrayant ; n' ayant jamais vu la mer, il imaginait difficilement sa vallée couverte par un océan.
— Mon brave ! Pouvez-vous nous dire où habitent les Parfeuil, père et fils ? Je suis le commissaire de police de Villefranche et j'ai une communication importante à leur faire.
La mine du vieil homme se rembrunit. Il se mit debout lourdement et se campa, appuyé sur une canne d'ancien chasseur, à pommeau d'andouiller.
— C'est bien gentil à vous de vous être dérangé. Vos mauvaises nouvelles pouvaient attendre, vous savez. Gaston Parfeuil, c'est moi. Quatre-vingts ans aux prunes. Je me doutais bien que cette histoire d'hypothèque ne pouvait pas traîner davantage.
Mieux vaut faire la guerre chez l'ennemi que chez soi.
Les anguilles n'attendent pas et pourraient s'effrayer des horreurs criminelles que j'aurai à vous énumérer.
Subitement, le rythme de l'accrochage se modifia. Seuls, jusqu'à présent, le fusil-mitrailleur viet et ses fusils avaient échangé des tirs de politesse.Voilà que là-bas, dans la cocoteraie, crépitaient de courtes rafales sourdes, mêlées de cris aigus.
Assez de tentatives de pièges, assez d'attendre une erreur de l'adversaire
supposé. Retour aux bonnes vieilles méthodes : des questions précises exigeant des réponses claires ; le minimum d'explications assorti d'un maximum de curiosité, menaçante ou enjôleuse.
Un adolescent difficile ne pouvait terroriser à ce point toute une maisonnée simplement avec des sous-entendus menaçants.
Trois secondes plus tard, il était mort. De mort violente. Une balle de 22 long rifle, tirée à bout portant entre les deux yeux, cause généralement des dommages définitifs.
Curieux de cette attraction inattendue, excités et ravis, les badauds firent brusquement silence quand apparurent trois motoneiges, précédées par un chien aux allures de loup, haletant de toute sa langue. Son air sauvage fit reculer les spectateurs. Combes, que le hasard avait poussé au premier rang, se voulant rassurant, jeta à ses voisins inconnus une remarque qui lui assura une considération passagère :
- C'est Mix, le meilleur chien d'avalanche du pays !
Les chiens enragés doivent mourir de leur propre rage.
« Tout de même, il y a des braves gens, pour aller supprimer des malfaisants comme celui-là. »
Vous êtes joueur de poker ! Aucun doute, vous bluffez.
— Alors ? Quel crime a-t-on commis cette nuit ?
C'est peu dire qu'il fut estomaqué par le saut que fit hors de sa chaise la vieille dame à lunettes, toute vêtue de noir, dont les petits yeux brillaient d'excitation.
— Eh bien, dit-elle d'une voix grinçante, je suis justement venue vous avertir qu'on a assassiné maître Aimé Parfeuil, notaire à la retraite, que j'ai trouvé ce matin sur son lit en arrivant comme tous les samedis pour faire son ménage.
— Non, madame. Il ne s'agit pas de votre fils, j'ignorais même que vous aviez un fils. Mais j'ai reçu un courrier du commissariat de Villefranche-de-Rouergue. Il s'agit de monsieur votre père. Il serait décédé à son domicile, dans des circonstances assez exceptionnelles, qui obligent le commissaire à solliciter votre présence à Villefranche. Etiez-vous la seule famille qui lui restait ?
Un accident de car la semaine de Pâques 1980 et une trentaine de touristes fissent dans les gorges de l' Aveyron ...
Le juge d’instruction Massac désigne son ami Combes , ex - gendarme pour mener l'enquête ....
Déjà plusieurs personnes ont quitté le car , l'enquête dira pourquoi ...
Et quand on retrouve le chauffeur avec une balle dans la tête , on se doute que ce n'est plus un accident ...
Combes va se montrer un bon enquêteur comme il se doit ,mais ira de surprises en surprises ..
Déjà perceptible dans les salles de rédaction des périodiques nationaux, qui gèrent l’actualité sous forme de “ dossiers et de “ billets d’opinion ” rédigés souvent par des spécialistes inconnus qui traitent de ce qu’ils pensent bien plus que des faits eux-mêmes, cette amertume inavouée devient aigreur déclarée chez ceux qui besognent dans un hebdomadaire à diffusion locale
Les poings vissés dans les poches de sa culotte d'uniforme, son épais cou de sanglier raide d'une gêne toute prête à devenir agressive, le capitaine Tournayre martela les trois pas qui l'emmenèrent jusqu'à la fenêtre de son bureau. De l'autre côté du boulevard, les quelques marronniers et tilleuls qui parsemaient le nouveau parking du Foirail hésitaient encore à bourgeonner pour marquer l'arriver de ce printemps 1968.
L'usage du poison suppose une complicité involontaire de la victime, qui est
théoriquement libre de ne pas l'avaler. Mais tirer avec une arme à feu sur un homme ou une femme désarmés est l'explosion extrême de la violence. Le meurtrier n'est peut-être pas plus dangereux que l'empoisonneur, avec lequel on peut essayer à force de précautions de jouer au chat et à la souris. Celui qui est capable de tirer une balle dans la poitrine ou dans la tête de quelqu'un paraîtra toujours plus brutal, donc plus dangereux.
C'est facile de dire seulement de creuser, comme vous le faites, sans préciser où creuser. Le monde est vaste et mon gibier a disparu depuis un bon moment, je vous le rappelle !
On eût dit que le réalisateur de ce spectacle avait changé d'inspiration et
privilégiait maintenant, après l'action sauvage, l'analyse des faits, des traces éventuelles, des trajectoires des coups de feu. Il reprit tranquillement une progression qui suivait d'aussi près que possible celle de la 203, découvrant ce qui avait dû être les points de vue successifs des occupants de la voiture.