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Critiques de Alan Sillitoe (25)
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La Solitude du coureur de fond

J'ai relu le recueil de nouvelles d'Alan Sillitoe paru en 1959 dont le titre correspond à la dernière et plus longue nouvelle (une trentaine de pages) et qui fait parti de ma petite bibliothèque sportive. Alan Sillitoe est né en 1928 à Nottingham dans un milieu ouvrier et a travaillé très jeune dans l'usine de vélos Raleigh , celle-là même qu'il décrit dans son premier roman "Samedi soir, Dimanche matin" (que j'ai lu à la suite), paru en 1958 et qui connaîtra immédiatement un grand succès (traduit en une vingtaine de langues et adapté au cinéma en 1960). Ce roman et cette nouvelle ont pour sujet la jeunesse ouvrière britannique d'après-guerre. Dans "La solitude du coureur de fond", le narrateur est un jeune de dix-sept ans, Colin Smith, qui vient d'être amené au Borstal (maison de correction pour les jeunes délinquants) suite à un cambriolage d'une boulangerie. Le directeur de la prison le repère pour ses talents à la course à pied et il compte sur lui pour remporter le prochain cross qui verra s'affronter plusieurs établissements. Il est donc autorisé à s'entrainer tôt le matin en toute liberté. Pendant ses entrainements, Smith se met à penser, à sa vie d'avant, à sa famille. Même s'il est largement au-dessus de ses concurrents, le jour de la course, il refuse de satisfaire le directeur et, par un acte de révolte à la face de la société bien-pensante, il ralentit et s'arrête peu avant la ligne d'arrivée. La nouvelle de Sillitoe tire toute sa force de sa langue, celle des faubourgs des Midland, pleine d'argot. C'est une pépite de la littérature libertaire.

Ainsi débute la nouvelle : "Dès mon arrivée au Borstal, ils ont fait de moi un coureur de fond en cross. Ca doit être parce qu'ils trouvaient que j'avais la découpure qu'il faut, parce que j'étais grand et musclé pour mon âge (et je le suis toujours). Au fond, pour vous dire le vrai, je ne m'en faisais guère pour ça, parce que, de courir, ç'a tout le temps été le fort dans notre famille, surtout quand il s'agit de se défiler de la police. Moi, j'ai toujours été bon à la course, avec à la fois du sprint et de la foulée, mais le seul ennui, c'est que malgré toute ma vitesse, et pour savoir jouer les flûtes, vous pouvez être sûr que je m'y connais, même si c'est moi qui vous le dis, c'est pas ça qui m'a empêché de me faire piger par les cognes le jour que j'ai fait la boulangerie."

"Parce que, quand je suis levé à cinq heures du matin, par un temps gris et glacé, le ventre creux et frissonnant sur les dalles de pierre à en attraper la crève, tandis que tous les copains en ont encore une heure à pioncer avant qu'on sonne la cloche, et que moi, je me défile en douce par les corridors pour gagner la grande porte avec ma perm spéciale de coureur à la main, je me sens à la fois comme le premier et le dernier des hommes sur terre. "



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Samedi soir, dimanche matin

Sans doute y a-t-il eu, en Angleterre après la seconde guerre mondiale une période où les usines fonctionnaient et où les ouvriers étaient presque contents de leur sort ? Le jeune Arthur en est un, c’est un faux anarchiste qui n’est pas dupe des discours qu’on lui tient. Il gagne pas mal sa vie et habite chez sa maman, il a une belle garde robe, se pinte tous les samedis soir, s’occupe des épouses que leur mari néglige et s’arrange à sa guise avec la vérité. Les assurances sociales et les syndicats sont mis par Arthur dans le même sac que les impôts et le reste : des attrape-nigauds. Sauf que lui aussi, comme les poissons qu’il pêche, se fera prendre et finira dans la peau d’un mari !

Je note : il n’y a ni voitures ni contraception, ni femmes à l’usine mais c’est les débuts de la télévision.

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La Solitude du coureur de fond

C'est le premier livre de sport que je lis. Et le hasard a voulu que je le lise peu de temps après m'être mis à la course. Du coup j'étais plus dedans.

Au début, je pensais que j'allais détesté la personnalité du protagoniste qui refuse la chance qu'on lui offre pour améliorer sa vie.

Au final, plus le roman avancait et plus je comprenais son point de vue et j'ai même commencé à l'apprécier.

C'est très court (même pas 80 pages), c'est un classique il me semble, il est simple à lire, donc pourquoi vous ne tenterez pas ? Sinon regardez le film.
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La Solitude du coureur de fond

Un tableau de la société, de la vie de famille et des protagonistes des années 1950–1960 en Grande-Bretagne, et plus précisément dans le Nord défavorisé de l’Angleterre, qui annonce déjà l’explosion culturel et politique des années 1970–1980. Ou comment le malaise, le mal-être, le désenchantement, la solitude de toutes les strates de la classe ouvrière vont déboucher quelques 20 ou 30 ans plus tard sur les mouvances de révoltes et de rébellions punk, skinhead, beatnik… En effet, les nouvelles de ce recueil d’Alan Silitoe sonne déjà comme les prémices et donne un avant-goût amer et âcre du slogan « no future ! » scandé notamment par une jeunesse britannique désespérée et en colère. On entend déjà au loin les sons électriques et les voix gutturales et rageuses des Sex Pistols et des Clash… Entre tendresse et désillusion, entre spontanéité et nonchalance, entre franc-parler populaire et humour british, neuf nouvelles, neuf tranches de vie à savourer…
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Samedi soir, dimanche matin

Alan Silitoe est connu en France pour sa nouvelle La solitude du coureur de fond mais Samedi soir, dimanche matin est son roman le plus célèbre en Grande-Bretagne. Une oeuvre culte, considérée comme le texte fondateur du mouvement des Angry Young Men qui a marqué la littérature britannique des années 50 et qui continue d’influencer nombre d’artistes du cinéma et de la musique (de Madness à Ken Loach en passant par les Arctic Monty, entre autres). Roman de la classe ouvrière par excellence, roman du désenchantement et de la désillusion qui porte un regard lucide sur l’impossible ascension sociale des oubliés du grand capitalisme, il reste d’une étonnante actualité à l’heure de la montée des populismes, du Brexit et des gilets jaunes.


Lien : https://litterature-a-blog.b..
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La Solitude du coureur de fond

Excellente nouvelle, à tous points de vue ! D'abord pour les personnages présentés.

J’ai trouvé que le comprenais vraiment la manière de réfléchir de Smith, rétif à toute forme d'autorité. J’ai bien aimé les flash-backs sur le passé de notre personnage au moment du cambriolage de la boulangerie … mais j’ai moins accroché sur l’aspect plaintif du personnage qui crache sur tout ce qui se met en travers de son chemin.

Dans l’ensemble j’ai apprécier cette nouvelle qui ma fais me mettre dans la peau de notre ados durant l’espace d’une 60aine de pages

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La Solitude du coureur de fond

Ne vous fiez pas au titre. Il n’est pas question de marathon à la Forrest Gump, ni de réflexion sur l’effort ou la volonté, le dépassement de soi, la soif de victoire et la peur de l’échec.

Ce récit à la longueur d’une nouvelle, raconte comment un jeune garçon se retrouve un jour en maison de correction.

L’Amérique des années 50, une jeunesse explose, c’est le baby boom de l’après guerre. Elle n’a plus de repères et ne se reconnait pas dans cette société qui fonce, tête baissé, vers l’opulence du confort technologique et du plein emploi. Ce mal être est parfaitement disséqué dans ces quelques pages.

On pense instinctivement à deux romans parus à la même époque et évoquant les mêmes problèmes. « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » de Harper Lee (pour l’ambiance sudiste) et surtout le chef d’œuvre de Salinger, « l’attrape-cœur ». Avec cette différence que le style employé par Salinger (le roman est raconté à la première personne en utilisant le vocabulaire, les expressions et la syntaxe approximative d’un gars de 15 ans) se digérait mieux que la volonté de Sillitoe de « faire jeune ».

Mais pourquoi un tel titre pour un tel sujet ?

Tout simplement parce que le directeur de la maison de redressement où échoue l’adolescent entend faire bonne figure en permettant au jeune héros de s’entrainer pour participer à une compétition de course de fond, espérant remporter une belle coupe pour le faire-valoir de son établissement. D’emblée, le narrateur prévient : qu’est-ce qui l’empêcherait, un matin brumeux, de continuer à courir comme un évadé ?

Alors, comment se termine l’histoire ? Va-t-il mettre ses idées à exécution ou participer à la compétition ? Et dans ce cas, gagnera-t-il ? Le voudra-t-il ?

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La Solitude du coureur de fond

Une longue nouvelle dont j’ai eue la chance de lire à l’école, il y a une quinzaine d’années et dont je me souviens encore tant ce livre m’a touché.



À travers ce jeune adolescent, Colin Smith, qui ne se soumet pas aux règles et déroge à l’ordre, se voit envoyé dans une maison correctionnelle suite à un vol.

La seule liberté accordée est celle de courir. L’auteur prend soin de faire une narration à la première personne du singulier pour que nous puissions ressentir ce qu’il se passe dans la tête de ce jeune.



Durant la lecture, je m’étais fortement attaché à lui ainsi qu'à ses paroles crues.



Lui, qui se sert de la course pour se canaliser et former sa personnalité.



Sa révolte et mépris pour l’autorité m’ont fortement touché également.



« La liberté est en nous. Elle doit venir de nous. Ne t'attends pas à ce qu'elle vienne de l'extérieur. » Laurent Gounelle
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The Loneliness Of The Long Distance Runner

Of course, you must read it in the English version to grasp the atmosphere and this particularity of the situations. The narrative may make you think of literary postcards, i had never read this kind of literature, it's both touching and realistic. And the idioms and vocabulary are something!
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Samedi soir, dimanche matin

Ce livre est à la fois très bon et très chiant. Il dépeint une atmosphère, une époque, un lieu, une situation sociale et individuelle de façon brillante, qui pue le vécu.

Mais, le personnage ne m'a pas accroché, si l'on peut rapprocher ce livre de Silitoe de bouquins de Bukowski, de Selby ou d'autres, je pense que ce qu'il me manque c'est soit de l'humour quelle que soit la forme, un auteur peut en faire passer et ça m'est presque indispensable. Soit aller à fond dans un trait de caractère, comme Selby avec ses personnages qui sont parfaitement détestables, qui nous rebutent grave, qui me rebutent grave. Ici, ça reste plat et plutôt amer, les saynètes se suivent, certaines sont de trop, même si tout est juste, quelque chose me manque.

A noter que Silitoe est antérieur aux auteurs précités, et puis quand bien même, on sent qu'il écrit sans chercher à montrer ou sans transpirer les influence(ur)s.
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La Solitude du coureur de fond

Non rien à voir avec Virginia Woolf et son incomparable capacité à décrire une psychologie dans les riens du quotidien, non. Plus proche d'un Selby, par son ton, par son côté acerbe, dur, implacable, mais un Selby avec de l'espoir, où l'homme peut rester debout et... s'arrêter de courir pour perdre avec honneur.

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Samedi soir, dimanche matin

Super bouquin! Sorti en 1958, il décrit le quotidien d'un prolo anglais de Nottingham, entre journées harassantes à l'usine, virées au pub, parties de jambes en l'air avec des femmes mariées, bagarres avec leurs maris jaloux, mais aussi moments d'introspection pendant la pêche à la ligne du dimanche. Un vrai rebelle de 22 ans, allergique à quelque sorte d'oppression que ce soit, qu'elle soit militaire, politique, économique, religieuse, conjugale où même syndicale, mais qui finira par rentrer dans le rang, d'une certaine manière, ce que l'on se prend à regretter, même si son nihilisme égocentré était, il faut bien l'avouer, incompatible avec le minimum d'organisation indispensable à la vie en société. Mais Dieu que cet amour de la liberté absolue était beau...
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Samedi soir, dimanche matin

"Car c’était un samedi, soir, le meilleur moment de la semaine, celui où l’on s’amuse pour de bon, l’un des cinquante-deux jours de gloire de la grande roue de l’année qui tourne si lentement" Ouvrier dans une usine de vélos, Arthur Seaton, 21 ans, trompe l’ennui des semaines rythmées par le travail chaque samedi soir. Il les passe invariablement au pub où l'alcool coule à flot. Ivre, tout devient alors possible ... Classique de la littérature britannique, la lecture de Samedi soir, dimanche matin trouve un écho particulier encore aujourd’hui. Ecrit durant les années 1950, il accorde une place inédite aux jeunes des classes laborieuses, oubliés de la littérature de l’époque, et à leur soif de liberté dans une Angleterre désenchantée.
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La Solitude du coureur de fond

On le lit tellement vite qu'on en est essoufflé !! Ça permet de suivre le héro à la trace et de marcher dans ses pas... Et puis ça fait du bien une vengeance aussi classe qu'insolite.
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La Solitude du coureur de fond

Alan Sillitoe essaie de nous mettre dans le cerveau d'un ado rétif à toute forme d'autorité. Smith, 17, et son pote vont piquer la caisse d'une boulangerie. Après plusieurs interrogatoires, le policier "à face d'Hitler" découvre des "biftons" qui sortent de la descente de gouttière de chez la mère de Smith, un jour de pluie. Smith est embarqué pour la maison de correction.

"Gras-du-bide", le directeur de la maison où Smith est placé, s'évertue à le faire courir trois fois par semaine pour qu'il gagne la compétition du ruban bleu.

Mais il ne connait pas le vécu de Smith, avec un père cancéreux trompé par la mère qui s'envoie des gigolos. Smith a dû s'interposer plusieurs fois entre ses deux parents qui se frittaient.

Gras-du-bide le gonfle avec ses leçons de morale sur l'honnêteté :

Smith n'a pas la même notion de l'honnêteté, et le jour de

la course.....

.

Ce petit ouvrage est agréable à lire.

Et on se met à penser :

"Mais qu'y a-t-il dans la tête d'un mauvais garçon, quand il déclame que :

"mon art, c'est de me rebeller, comme l'a fait P'pa quand il a foutu les médecins dehors" ?
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La Solitude du coureur de fond

Neuf nouvelles assez différentes les unes des autres mais qui ont en toile de fond le réalisme social de l'Angleterre d'après-guerre. L'auteur est un conteur hors pair et si certaines de ces nouvelles m'ont déçu par leur côté prévisible, d'autres m'ont totalement surpris par leur originalité. Souvent bouleversantes, quelquefois révoltantes, ces nouvelles sont écrites dans un style agréable qui rendent le livre très plaisant à lire.
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La Solitude du coureur de fond

Après avoir cambriolé une boulangerie, le narrateur qui a 17 ans, se retrouve en maison de correction. Le directeur de la maison de correction l’incite à s’entraîner afin de participer et de gagner la course de fond des maisons de correction. Le directeur croit dans la capacité de son poulain et lui dit dès le départ : «Nous voulons du bon boulot honnête et aussi de bons résultats en sport ». Mais le narrateur n’a aucunement envie de gagner cette course et laissera tout le monde croire qu’il va faire le nécessaire pour gagner cette course sachant qu’il n’en a pas l’intention et n’obéira au final qu’à ses propres règles.

Petit livre facile à lire, mais sans plus pour moi.
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La Solitude du coureur de fond

Grande nouvelle ou petit roman.

Il n'est pas vraiment seul ce coureur de fond.. Il est accompagné par ses souvenirs et ses espoirs. Et c'est déjà beaucoup. Dans le dernier virage,il choisira la fin de sa course comme on choisit la suite de son existence...
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La Solitude du coureur de fond

J'avais d'abord vu le film, lequel m'a donné envie de plonger dans le livre, qui ne m'a pas déçu non plus.

Par un soir d’hiver, à Nottingham, Colin Smith et son comparse cambriolent une boulangerie et s’enfuient avec la caisse. Le jeune Colin est arrêté et envoyé aussitôt en maison de redressement. Là, le directeur va vite découvrir ses talents de coureur de fond. Il en fait son favori et le soumet à un entraînement intensif. C’est pendant ses longues courses solitaires que le jeune homme s’évade en rêveries, déroule le film de sa vie passée, avec ses douleurs familiales et ses joies amoureuses. Ses prouesses font espérer qu’il gagnera le cross-country opposant les garçons du centre à de jeunes privilégiés d’une école voisine.
Lien : http://www.lasolitudeducoure..
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La Solitude du coureur de fond

Une nouvelle efficace sur la notion de liberté et de fidélité à ses propres valeurs qui peut paraître étonnante au premier abord, mais qui sonne très juste : un jeune délinquant enfermé dans une maison de correction va refuser de se plier à la volonté du directeur de l'établissement et de devenir son instrument pour gagner une course contre une école privée. Cela va lui coûter très cher d'empêcher ainsi le directeur de couvrir son établissement de prestige et de parader (en profitant de la sueur et du talent d'un autre). Anticonformiste, ce texte est l'exact opposé des habituelles histoires qu'on nous sert, avec rédemption, succès sportif et happy end...
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