Citations de Albert Camus (6720)
Beaucoup d'hommes compliquent leur existence et s'inventent des destins.
C'est comme si la rosée soudain plus fraîche de la nuit lavait sur leurs fronts les signes de leur solitude et les délivrant d'eux-mêmes, par ce baptême tremblant et fugitif les rendait au monde.
Un être beau n'a pas le droit d'enlaidir.
Toute la bassesse et la cruauté de notre civilisation se mesure à cet axiome stupide que les peuples heureux n'ont pas d'histoire.
Le bonheur lui aussi est une longue patience. Et dans presque tous les cas, nous usons notre vie à gagner de l'argent, quand il faudrait, par l'argent, gagner son temps.
J'ai compris qu'agir et aimer et souffrir c'est vivre en effet, mais c'est vivre dans la mesure où l'on est transparent et accepte son destin, comme le reflet unique d'un arc-en-ciel de joies et de passions qui est le même pour tous.
Aujourd'hui, je comprends qu'agir, aimer et souffrir, c'est vivre en effet, mais c'est vivre dans la mesure où c'est être transparent et accepter son destin comme le reflet unique d'un arc-en-ciel de joies et de passions.
La justice est à la fois une idée et une chaleur de l'âme. Sachons la prendre dans ce qu'elle a d'humain, sans la transformer en cette terrible passion abstraite qui a mutilé tant d'hommes.
On ne peut pas toujours vivre de meurtres et de violence. Le bonheur, la juste tendresse, auront leur temps. Mais cette paix ne nous trouvera pas oublieux.
Le Paris qui se bat ce soir veut commander demain. Non pour le pouvoir, mais pour la justice, non pour la politique, mais pour la morale, non pour la domination de leur pays, mais pour sa grandeur.
La justice doit s'acheter avec le sang des hommes.
Tout ce qui est périssable désire durer. Disons donc que tout veut durer. Les oeuvres humaines ne signifient rien d'autre et, à cet égard, les lions de Caïn ont les mêmes chances que les ruines d'Angkor.
Il y a un temps pour vivre et un temps pour témoigner de vivre. Il y a aussi un temps pour créer, ce qui est moins naturel. Il me suffit de vivre de tout mon corps et de témoigner de tout mon cœur.
Tout être beau a l'orgueil naturel de sa beauté et le monde aujourd'hui laisse son orgueil suinter de toutes parts.
Seulement, on ne peut pas être heureux dans l'exil ou dans l'oubli. On ne peut pas toujours rester un étranger. Je veux retrouver mon pays, rendre heureux tous ceux que j'aime.
En somme, pour que je vive heureux, il fallait que les êtres que j’élisais ne vécussent point. Ils ne devaient recevoir leur vie, de loin en loin, que de mon bon plaisir.
Je refusais d’attribuer cette réussite à mes seuls mérites, et je ne pouvais croire que la réunion, en une personne unique, de qualités si différentes et si extrêmes, fût le résultat du seul hasard. C’est pourquoi, vivant heureux, je me sentais, d’une certaine manière, autorisé à ce bonheur par quelque décret supérieur.