AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Alex Berg (90)


Quand Marion et Zahra prirent le chemin de la maison, sept heures sonnaient au clocher de Saint-Sulpice. Marion se demandait si elle devait raconter à Louise ce qui s’était passé dans le parc. Elle avait été profondément émue d’entendre chanter la petite fille et elle savait que Louise serait heureuse d’apprendre la nouvelle, mais en même temps elle craignait que la vieille dame ne mette trop la pression sur l’enfant. La petite main de Zahra était dans la sienne, pleine de confiance, et Marion avait le sentiment que la fillette s’ouvrirait un jour à elle, à condition qu’elle soit plus souvent avec elle. Mais quand ? Ces derniers jours, malgré son maigre temps libre, elles avaient passé beaucoup d’heures ensemble, au point que Marion avait dû reconnaître que Zahra était une parfaite excuse pour éviter de s’occuper de ses propres affaires. Elle avait seulement pris le temps de retourner au musée pour s’informer de la provenance de la photo. La conservatrice s’était montrée serviable et professionnelle, mais ce professionnalisme n’était pas exempt de curiosité. Marion n’était pas la première à frapper à sa porter et à chercher des informations supplémentaires
Commenter  J’apprécie          20
Ils sont parmi nous. Incognito. Formés a tuer. Nous pouvons les croiser n'importe où. À n'importe quel moment. Et nous ne savons pas ce qui peut se passer.
Commenter  J’apprécie          40
Nous ne sommes que les rouages de l'engrenage avec des imbrications tellement variées, partout dans le monde, qu'il n'y a quasiment personne qui ait vraiment le fin mot de l'histoire.
Commenter  J’apprécie          00
Elle avait dû affronter ses propres peurs et c'est ce qui finalement l'avait sauvée. Mais parfois, dans des jours comme celui-ci, quand la seule mention d'un nom suffisait à déclencher une montée de sueur, elle savait que son combat n'était pas terminé, qu'elle se battait toujours contre les démons dans sa tête.
Commenter  J’apprécie          00
À un moment ou à un autre, il n'y a plus qu'un endroit où tu es chez toi, c'est la guerre. Tu ne peux plus retourner en arrière, après tout ce que tu as vu.
Commenter  J’apprécie          00
Au cours des dernières heures, Valerie avait envisagé plusieurs façons d’aborder cette seconde audition. Mais maintenant qu’elle l’avait devant elle, toute sa rationalité s’évaporait. La rage reprenait le dessus. « Je ne vois pas d’avocat », fit-elle remarquer froidement.

Mayer haussa les sourcils. Elle sentit en même temps ses doigts se serrer plus fermement autour de son bras. Peu de temps après, elle était de retour dans sa cellule. Seule avec sa peur.
Commenter  J’apprécie          10
Que serait-il arrivé si elle avait continué à protester ? Elle se souvenait de la manière dont elle avait traversé l’aéroport, encadrée par les deux agents dans leurs costumes impeccables, devant qui les portes s’ouvraient comme par magie lorsqu’ils tendaient leurs cartes d’identité. Les gens s’écartaient sur leur passage. Pendant tout le trajet, l’idée de s’enfuir ne l’avait pas quittée. Que serait-il arrivé si elle avait protesté ?
Commenter  J’apprécie          10
Plus tard, c’est cet instant-là qu’elle se rappellerait. Pourquoi avait-elle cédé ? Pourquoi avait-elle fait confiance à Mayer ? L’aigle et les couleurs du drapeau allemand lui avaient donné une illusion de sécurité même si elle ne se laissait pas berner par la neutralité du ton. Mayer n’était pas un simple fonctionnaire d’État. Il faisait partie du service fédéral de renseignement.
Commenter  J’apprécie          10
– Je suis avocate, monsieur Mayer, lui lança Valerie tout en jetant un dernier coup d’œil à la carte. Je connais mes droits. Je devrais être dans l’avion pour Londres depuis une demi-heure. Je… »
Le regard du second policier en civil la fit taire. Il y avait une telle réprobation dans ses yeux d’un gris-bleu glacial qu’elle ravala subitement sa salive.
« Nous ne pouvons pas mener l’interrogatoire ici, poursuivit Eric Mayer, en sortant soudain de son silence. Veuillez nous suivre désormais. Plus vite nous irons, plus vite vous serez libre de repartir. »
Commenter  J’apprécie          10
Elle se renversa contre le dossier de sa chaise et croisa les bras. « Je n’irai nulle part. » La rage avait pris le dessus.

L’homme crispa les lèvres, l’air songeur. Il n’était pas mal. Grand, carré, large d’épaules. Il passa la main sur son menton parfaitement rasé.

« Je propose que vous m’expliquiez d’abord ce qui se passe ici et pourquoi vous me retenez sans raison depuis bientôt une heure, dit-elle d’une voix ferme. Et puis j’aimerais savoir qui vous êtes. »
Il sortit une carte de visite de la poche intérieure de sa veste et la posa devant elle. Eric Mayer. Les couleurs du drapeau allemand et l’aigle fédéral sautaient aux yeux. Sur le carton, une adresse à Berlin. Elle ne toucha pas la carte.
« Nous avons quelques questions à vous poser, dit-il. Si vous voulez bien…
Commenter  J’apprécie          10
Le coup frappé à la porte fut si inopiné qu’elle sursauta presque sur sa chaise. L’agent posté devant la porte l’ouvrit et fit entrer deux hommes en civil.

Ils portaient des costumes en beaux tissus, bien coupés, vit Valerie au premier regard, mais à leur façon de se déplacer et de parler à voix basse avec les agents en tenue, on comprenait vite qu’eux aussi étaient policiers. Elle les observait en silence. Le plus jeune des deux se tourna enfin vers elle.

« Madame Weymann, vous allez devoir nous suivre. »
Commenter  J’apprécie          10
Les deux hommes échangèrent un regard par-dessus sa tête. Elle s’en rendit compte à la mimique du policier qui se tenait devant elle. Mais ils restèrent silencieux.

Furieuse, Valerie serra les poings et baissa la tête. L’agent la lâcha et elle se frotta le bras.

« Je vous en prie… asseyez-vous », dit l’un des deux hommes. Elle ne prit pas la peine de regarder qui s’adressait à elle. « Ça va demander un moment avant que les collègues arrivent. »
Les collègues.
Valerie se pinça les lèvres. Jamais dans sa vie elle ne s’était retrouvée dans une telle situation, privée de ses droits, retenue par la police. Pendant la demi-heure suivante, son humeur oscilla entre rage et incompréhension.
Commenter  J’apprécie          10
« Vous allez finir par me dire pourquoi vous me retenez ici ? » lança-t-elle. Elle voulut se détacher de leur emprise. « Vous n’avez pas le droit de me traiter comme ça. Selon l’article 2241 du code pénal, c’est un abus de pouvoir, une atteinte à la liberté individuelle. Ça ne va pas se passer comme ça. Il est hors de question que je rate mon vol pour Londres et mon rendez-vous d’affaires à cause de vous ! »
Commenter  J’apprécie          10
Valerie fut plus rapide. « Marc ! s’écria-t-elle en reculant, le mobile vissé à l’oreille. La police me retient à l’aéroport ! Il s’est passé quelque chose à la maison ? » Mais avant de pouvoir entendre une réponse, l’autre policier se précipita sur elle et lui arracha le téléphone des mains.
Valerie tournoya sur elle-même en serrant les bras contre elle. L’agent raccrocha et fit disparaître le téléphone dans sa poche.
Commenter  J’apprécie          10
Parler à un mur aurait produit le même effet. Frustrée, elle tourna le dos aux deux hommes.

Que s’était-il passé ?

Les filles. Marc.

Valerie serra les poings et respira pour apaiser la panique qui l’envahissait. Son téléphone portable vibra dans sa poche. Elle le sortit et vit le numéro de Marc s’afficher sur l’écran. Elle appuya précipitamment sur la touche pour répondre à l’appel, mais l’agent le plus proche se rua sur elle.
Commenter  J’apprécie          10
« Asseyez-vous », lui demanda celui qui l’avait menée par le bras.

Valerie refusa de s’asseoir. Elle voulait savoir ce qui se passait. Elle ne voulait pas rater son avion. « Écoutez, j’ai une réunion très importante à Londres… »

L’autre policier se plaça devant la porte. Valerie était entre eux et les deux hommes se regardaient comme si elle n’était pas là. Elle serra les dents si fort qu’elles se mirent à grincer. On entendait les bruits provenant de l’aéroport. Le brouhaha. Les annonces. Dernier appel du vol en partance pour Londres. Valerie insista une nouvelle fois.

« Vous ne pouvez pas me retenir ici. Je suis avocate. Je connais mes droits. »
Commenter  J’apprécie          10
Une alarme se mit à retentir dans sa tête. Assourdissante et désagréable.
La pièce sans fenêtre dans laquelle on la conduisit n’était meublée que d’une table centrale et de quatre chaises métalliques. Elle dévisagea les deux hommes.
« Qu’est-ce que ça veut dire ? lança-t-elle. Je peux récupérer ma carte d’identité, s’il vous plaît ? »
Commenter  J’apprécie          10
Il est arrivé quelque chose ? » demanda-t-elle en s’efforçant de rester calme. La curiosité silencieuse qui se répandait autour d’elle lui était désagréable. Cette attention l’énervait. « Ce sont les enfants ? Mon mari ? » Inconsciemment, elle chercha son téléphone portable dans sa poche et vit le second policier diriger sa main vers l’arme qu’il portait à la ceinture. Autour d’elle, les gens reculèrent encore plus, la fixant avec un mélange d’inquiétude et de fascination. La mère des deux enfants était en train de pénétrer dans le tunnel qui menait à l’avion. Le petit garçon qu’elle tenait par la main trébucha, la tête tournée vers Valerie.
« Suivez-nous. » Une main la saisit par le bras.
Commenter  J’apprécie          10
« Madame Valerie Weymann ? »
Irritée, elle leva les yeux lorsqu’on prononça son nom et fixa le visage du policier.
« Oui ?
– Veuillez nous suivre s’il vous plaît. »
Les gens autour d’elle reculèrent.
« Je… mon avion ne va pas tarder à décoller. » Comme pour y trouver confirmation elle se tourna vers l’employé derrière le guichet. Mais il ne réagit pas et tendit la carte d’identité au policier qui s’adressait à elle.
« Vous allez devoir nous suivre, dit-il en réitérant son ordre d’une voix neutre.
Commenter  J’apprécie          10
Il n’y a pas si longtemps, un ami de Marc avait été arrêté à l’aéroport d’Amsterdam parce qu’il avait fait remarquer à un employé que l’appareil qu’il examinait d’un air méfiant n’était pas une bombe mais un vidéoprojecteur hors de prix. L’instant d’après il était mis en joue par une mitraillette puis détenu une heure par la police jusqu’à ce qu’un avocat, appelé à la rescousse, règle le malentendu après un interrogatoire minutieux et réussisse avec l’aide de la compagnie à lui trouver une place dans le prochain avion pour l’Allemagne. C’était une histoire qu’ils adoraient raconter dans leur cercle d’amis et qui les faisait toujours beaucoup rire.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Alex Berg (176)Voir plus

Quiz Voir plus

Des titres colorés

De quelle couleur est la Dame qui rend visite à Oscar dans le roman d'Eric Emmanuel Schmitt ?

Bleue
Blanche
Rouge
Rose

12 questions
6201 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature étrangère , couleurCréer un quiz sur cet auteur

{* *}