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Critiques de Alex Schulman (146)
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Les survivants

Une jolie surprise avec ce récit, cependant je pense que je l'aurai encore plus apprécié si je l'aurai lu par moi-même sans avoir eu un retour sur certaines choses.



Nous suivons ici une famille avec trois garçons qui dès le début du récit se retrouve avec l'urne de leur mère à déposer autour du lac ou ils ont vécus, je lis souvent dans les avis qu'il s'agit d'une famille dysfonctionnelle je n'ai pas tellement trouvé ou alors j'ai lu tellement pire que cela ne m'a pas sauté aux yeux.



Dans ce récit l'originalité est le fait que nous partons de la fin, la mort de la mère pour remonter au fil du récit des années plus tôt, il ne se passe pas énormément de chose, je suis de mon côté habitué au récit beaucoup plus rythmé, cependant cela colle bien au récit des pays nordiques comme c'est le cas ici.



On sent que quelque chose se trame tout du long mais sans vraiment réussir à mettre la main dessus, la plume est fluide le récit plutôt court aux alentours de 300 pages et pour un premier roman celui-ci est plutôt réussi.



J'ai aimé suivre cette fratrie tout en gardant une certaine distance avec ce récit un peu suspendu, mais qui se lit très rapidement et facilement surtout pour voir ou l'auteur veut nous mener.
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Les survivants

Comment se construire après un drame familial et que tous les intéressés taisent. Vivre avec un poids sur le cœur, sans jamais en parler.

Des non-dits qui s'installent, des silences pesants, chacun réagit à sa manière et les comportements ne pas toujours adaptés.



Des attitudes qui sont mal interprétées, qui questionnent. Mais ce n'est en réalité qu'une façon de vivre avec sa souffrance, sa peine, sa douleur que l'on traîne comme un boulet sans jamais s'exprimer à son sujet.

Alors les gestes prennent le relais, les corps parlent et c'est souvent maladroit. Cela cause de la peine et de la douleur, à soi-même d'abord, mais aussi aux proches de son entourage. Faire souffrir les autres n'est absolument pas volontaire, au contraire. Mais tant que la parole ne libère pas, la pesanteur sera présente.



Les malaises grandissent, le mal-être est de plus en plus prégnant au fil des pages. J'étais en tension permanente, prise dans cette angoisse et dans ce flots de non-dits.

C'est à la fois poignant et déroutant, plein de pudeur et dérangeant. Ma lecture a été laborieuse, non pas parce qu'inintéressante ou difficile, parce que j'ai été emplie d'émotions. J'ai ressenti ce malaise perceptible, je l'ai vécu pleinement. Une histoire personnelle dont l'auteur a su retranscrire l'atmosphère, avec la révélation finale, certes surprenante, mais qui nous donne la clé du secret familial.



C'est perturbant, percutant et empreint de tensions.
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Les survivants

Ce premier roman d'un auteur suédois m'a laissée assez perplexe. Trois frères, Nils, Benjamin et Pierre, reviennent sur les lieux de leur enfance répandre les cendres de leur mère qui vient de mourir.



La narration est assez complexe, avec des retours en arrière répétitifs, pas toujours faciles à suivre et des redites qui alourdissent l'histoire. Nous comprenons très vite qu'un drame est survenu pendant l'enfance, mais il faudra attendre la fin du livre pour comprendre lequel.



Ce jour qui devrait les réunir et les rapprocher les voit s'affronter assez violemment, surtout l'aîné et le dernier. Benjamin cherche comme toujours à calmer les tensions et à comprendre ce qui a pu leur arriver à tous les trois pour qu'ils en soient là.



Sa mémoire est comme un puzzle dont il essaie de rassembler les morceaux. Il décrit une famille dysfonctionnelle, des parents abusant nettement de l'alcool, les trois frères se débrouillant comme ils peuvent, avec cependant des moments de partage et de joie. Isolés du monde, en bordure de forêt et de lac, ce pourrait être une vie idyllique.



L'atmosphère est pourtant étouffante, le père pique de violentes colères, la mère est souvent froide et lointaine. Seule sa chienne a son entière affection. L'aîné, Nils, se tient à l'écart de cette "famille de dingues".



Adultes, les frères ne se côtoient pas beaucoup et parlent encore moins de ce qui a pu les détruire dans le passé. Benjamin ne s'explique pas le silence de ses frères sur certains souvenirs, pourquoi ne lui ont-ils jamais tendu la main ?



Je n'ai pas vu venir la nature du drame, alors que j'avais été effleurée par un soupçon pendant ma lecture. Si quelques pans du passé s'éclairent, d'autres restent dans l'ombre et je ne suis pas sûre que les relations soient meilleures après entre les frères.



Une lecture qui laisse une impression de malaise, et qui tourne un peu trop en rond.




Lien : http://legoutdeslivres.haute..
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Les survivants

Un premier livre prometteur...



J'ai bien aimé cette incursion dans le quotidien passé et présent de cette famille. J'ai aimé la construction du roman, qui permet à l'auteur de jouer aisément avec la réalité, les souvenirs et la chronologie des évènements.

J'ai aimé l'idée que l'on ce fait de cette famille qui nous parait dysfonctionnelle assez rapidement mais dont il est très difficile d'en identifier la véritable raison. Et puis, entre nous soit dit, quel serait le point de référence, à partir de quel moment une famille passe t'elle d'un fonctionnement normal à un fonctionnement anormal ? Qu'est ce qui est "normal" ?



L'Auteur nous balade, nous induis en erreur, nous esquisse des chemins qu'il n'empruntera jamais, tout ça pour mieux noyer le poisson. Et en bon lecteur que je suis, je me suis laissé embarquer...



Il existe néanmoins, a mon gout uniquement, quelques longueurs qui sans faire souffrir le roman n'ont pas un intérêt capital et qui n'ont suscité chez moi aucun plaisir de lecture.



L'ensemble est resté très agréable, en espérant retrouver l'auteur prochainement.



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Les survivants

Trois frères, se retrouvent dans la maison isolée au milieu de la nature où ils passaient leurs vacances d'été quand ils étaient enfants; ils viennent répandre, dans le lac, les cendres de leur mère décédée. Ils reviennent dans ce lieu d'où ils ont été arrachés, une vingtaine d'années auparavant, à la suite d'un drame alors que Nils avait 13 ans, Benjamin, 9 ans et Pierre 7.

La construction originale de ce roman m'a totalement décontenancée; l'auteur nous entraîne le long de deux axes temporels qui vont se percuter pour révéler la vérité; les chapitres alternent le présent et le passé mais ce qui complique tout, c'est que du présent, on remonte vers le passé et que du passé, on se dirige vers le présent. C'est déstabilisant et j'ai eu un peu de mal à m'immerger dans le roman à trop vouloir me repérer, ce qui me prenait quelques minutes au début de chaque chapitre.

L'enfance est magnifiquement décrite même si ce roman est noir, sombre parfois. La relation entre les 3 frères est complexe mais profonde comme cela peut l'être dans chaque famille. Ils se construisent face à des parents qui les négligent. On sent que les vacances dans cette maison sont une île de bonheur et de liberté dans un quotidien terne, désespérant.

L'auteur aborde des thèmes graves comme le refoulement de traumatisme, la tentative de suicide pour échapper à la vérité quand elle surgit et à son cortège de culpabilité, les mots qui n'ont pas été prononcés et qui auraient pu soulager.

Le roman s'éclaire totalement à la fin lorsque le présent percute le passé; je ne m'attendais pas du tout à cette chute et tout est alors devenu clair. C'est un roman qui mériterait d'être relu pour en déceler toute la finesse d'élaboration. Peut-être est-ce que je le ferai mais j'ai tellement de romans en attente qui attisent ma curiosité que cela attendra un peu.

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Les survivants

Livre reçu dans le cadre de l’opération « Masse Critique » de Babelio dont je remercie les organisateurs ainsi que les éditions du livre mentionné.

"Les survivants" débute comme un roman sur l’enfance, sur la rivalité et la solidarité entre trois frères aux tempéraments très différents. Mais déjà, le titre laisse présager le drame. Un drame, en effet, a eu lieu, il est raconté par Benjamin.

Avec une minutie dans les détails et dans les descriptions, Alex Schulman installe le malaise au cœur de cette famille qui, quoique particulière par certains côtés (ivresse excessive commune aux deux parents (p 222), laisser-aller général et décalé par rapport aux aspirations d’origine (p 225-6), etc.) est pourtant aimante. Une tension perceptible, tenace et envahissante s’insère dans chaque émotion. La famille dérive en silence. Maman et papa n’ont pas de nom ni de prénom, ce sont des entités qui deviennent quasi fantomatiques. 

Le drame survient et sans qu’on sache pourquoi, il est quasiment éludé. L'enchaînement des faits reste flou. Les séquelles physiques et psychologiques (p 248) apparaissent pourtant. Si l’oubli ne vient pas, le non-dit enveloppe la famille et  s’amplifie : il éloigne chacun de ses membres. Sans vouloir minimiser ce qu’il s’est passé, on se dit que ç’aurait pu être pire…et c’est bien ce qui nous échappe, le pire de la situation ! 

Le suspense est maintenu jusqu’au bout. Les lecteurs sont alors déstabilisés lorsqu’ils comprennent en fin de compte la vérité. Les mots écrits retranscrivent les paroles dont l’enfant s’est servi pour se cacher la réalité à lui-même, comme à la thérapeute qui finalement arrive à lui faire admettre la réalité refoulée. Car le cerveau du jeune garçon a transformé une partie des faits, « pour supporter » (p 237) la honte et la culpabilité.

Le roman est construit suivant ce principe : une alternance entre le passé et le présent, le monde de l’enfance et celui de l’âge adulte, les souvenirs et le réel. Les chapitres portent un titre lorsqu’il s’agit d’un moment évoqué dans le passé et ceux qui font référence à la réunion de la fratrie après le décès de leur mère sont indiqués par l’heure qui s'égrène. Le roman raconte en parallèle le récit fait lors de la thérapie et le jour de la dispersion des cendres. Car « l’objectif était qu’il parvienne à se comprendre lui-même, à se considérer comme le résultat de son récit. » (p 268). Les lecteurs sont donc menés au rythme qu'imprègne le narrateur à sa confession. 

Pour Benjamin,  « Le temps est un chemin de terre, en tenant sa droite on peut s’y voir passer soi-même, en sens inverse. ». (p 146). Et c’est ce qu’il voit – le chemin de terre où il est resté figé à neuf ans –, lorsqu’il se croit arrivé au terme de sa vie : « Il roula sous la surface de l’eau, libre, désarticulé, et lorsque son pouls s’arrêta, il ne faisait plus ni jour ni nuit, il n’y avait pas de tunnel ni de lumière au bout./ Il y avait un chemin de terre. » (p 255). La chronologie des faits alterne entre le cours linéaire du temps qui avance et celui, à rebours, qui le croise jusqu’à l’abolir, dans un interstice que l'on nomme "le trou de ver" (p 163). Benjamin relie ainsi sa vie réelle d’adulte et sa vie d’enfant bloquée  à un instant décisif dans l’espace-temps. Le trou est le passage entre les deux, dans lequel sa joie de vivre a été engloutie. Si le temps va "à reculons" (p 42) pour le fils, la mère, en revanche, instaure une continuité fantasmée (p 281-2), dans une vie tout aussi parallèle, qui réussit à la maintenir juste hors de la folie avérée.

"Les survivants" est donc un roman sur l’enfance, son insouciance et ses traumatismes qui survivent également au-delà de l’enfance.

anne.vacquant.free.fr/av/
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Les survivants

Un immense coup de coeur pour ce roman d'Alex Schulman, auteur suédois. D'abord une plume poétique, littéraire, qui m'a emballée et qui m'a conduite bien souvent à relire certaines phrases pour m'en imprégner. Un sens de la narration original vous comprendrez pourquoi en le lisant. Une histoire que vous lisez le coeur de plus en plus serré. Et une fin qui vous fait terminer en larmes et qui vous laisse scotché tant le revirement imaginé par l'auteur vous laisse sans voix. Et pourtant l'histoire n'est pas en elle-même très originale puisque nous suivons une fratrie de trois frères, Benjamin, Nils et Pierre. Pendant leur enfance avec des parents un peu dysfonctionels. Mais existe-t-il une famille qui n'est pas dysfonctionelle ? Et dans le temps présent où chacun essaie à sa manière de se débrouiller avec le poids de l'enfance qui peut parfois peser très lourd. Je préfère ne pas en dire plus pour vous laisser la surprise de déguster ce roman. Je ne suis pas prête d'oublier la plume sensible d'Alex Schulmann, la famille de Benjamin, Nils et Pierre, et leur enfance restera longtemps en moi comme un écho.
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Les survivants

Nils, Pierre et Benjamin. Trois frères que la vie a éloignés, trois frères qui se sont construits sur un drame enfoui, tabou. Ils se retrouvent le temps d’une journée pour exaucer les dernières volontés de leur mère : répandre ses cendres près du lac où ils passaient tous leurs étés jusqu’au drame.



Ce « retour vers leur enfance » est raconté par Benjamin avec une narration particulière. Les chapitres alternent entre les souvenirs de cet été, de leur famille et cette fameuse journée de retour au lac. Cette journée est racontée à rebours, ça peut déstabiliser au début mais on s’y fait très vite et j’ai aimé cette construction. La fratrie va confronter ses souvenirs, des mots vont faire mal et les secrets remonter du plus profond des âmes.



C’est une très belle histoire addictive et vraiment émouvante, sur la difficulté de se construire quand on se sent coupable. L’auteur nous immerge complètement dans son roman, le ton est juste, l’ambiance un peu mystérieuse et il fait monter le suspense en douceur. Franchement je n’avais rien vu venir et pourtant tout est là, distillé par petites touches. Bluffant.


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Les survivants



Ce roman d'Alex Schulman en librairie depuis le 5 janvier est une pépite en son genre. L'originalité repose principalement sur la façon dont l'auteur met en forme le déroulement du récit. Entre deux temporalités, Alex Schulman nous propose une intrigue où chaque détail a de l'importance. Les titres des chapitres sont des éléments essentiels pour vous y retrouver, car le roman commence par "la fin" comme un compte à rebours. Le roman en lui-même est très prenant. L'intrigue se dessine au fur et à mesure, menée à la perfection d'une plume originale. Benjamin, Nils & Pierre sont trois frères qui sont totalement différents les uns des autres avec chacun, une personnalité variant entre l'effacement, la colère et l'oubli. Bien qu'il est parfois difficile de s'imprégner de l'histoire, Alex Schulman nous décrit dans Les survivants une histoire sombre de famille. Une rupture entre la fratrie et des parents qui laissent un goût amer. Lentement, nous comprenons par bribes qu'un souvenir enfoui doit et va refaire surface et que les trois frères vont devoir y faire face sur les lieux de leur enfance plutôt bancale. Dans une forêt plantée au beau milieu de nulle part en Suède, ce premier roman de l'auteur est à découvrir sans crainte. Le portrait de cette famille ne vous laissera pas de marbre !

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Les survivants

Très belle découverte de ce récit d'un auteur scandinave et j'en remercie Babelio, MasseCritique et l'auteur. L'histoire a une construction originale qui donne un final bouleversant. Un roman noir et psychologique dont l'intrigue est bien cachée.



C'est l'histoire de trois frères, d'un petit coin de paradis - en apparence - de moments en famille, et surtout de manque d'amour et d'émotions. J'ai été un peu déstabilisée par certaines répétitions de scènes, mais elles prennent toutes leurs valeurs lorsque l'on arrive au bout de la lecture. Une très belle mise en situation. Il arrive que l'on perde son souffle au fil des phrases, que l'on soit dans l'attente de ce qu'il va arriver, c'est intense et doux à la fois, un vif ressenti entre passé et présent.



Benjamin, Pierre et Nils sont au bout du chemin, leur mère vient de les quitter, leurs vies défilent sous leur yeux, dans leurs mémoires, jusqu'à la révélation finale. Pour les plus émotifs prévoir une boîte de mouchoirs. Un premier roman noir, un suspens génial, une fin époustouflante. Je n'en dirais pas plus, n'hésitez pas à partir à la rencontre de ces trois frères…


Lien : https://passionlectureannick..
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Les survivants

Premier coup de cœur de la rentrée littéraire 2022 pour ce premier roman d’une personnalité suédoise incontournable (animateur radio, télé, journaliste, essayiste, blogueur)



L’histoire de 3 frères, Nils, Benjamin et Pierre, réunis dans la maison de leur enfance pour disperser les cendres de feu leur mère. Une alternance de chapitres : au passé les souvenirs d’enfance et au présent, racontés par Benjamin les 24h qui les conduisent à leur rdv mais à l’envers, comme un compte à rebours. Les souvenirs se mélangent, les non-dits affleurent, les personnalités se heurtent, un drame a fait éclater cette famille.



Une histoire de famille, de frères, c’est viril et plein d’émotions. Il ne manque rien à ce roman, des personnages riches et attachants, du suspens, une construction intéressante et une plume très agréable ♥♥♥
Lien : http://www.levoyagedelola.com/
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Les survivants

Un petit coin de verdure, une maison dans les bois, un lac. C’est dans cet endroit isolé que trois frères viennent passer tous leurs étés. C’est dans cet endroit reculé qu’ils reviennent, des années plus tard pour honorer les dernières volontés de leur mère : répandre ses cendres en ce lieu témoin de tous les bonheurs et de tous leurs instants de vie. « Les survivants » a des intonations de roman américain et pourtant, son auteur, Alex Schulman est suédois. C’est bien en Suède que le récit se déroule, mais avec beaucoup d’objectivité, il pourrait se dérouler partout ailleurs dans le monde. Le lieu cartographique n’a que peu d’importance, il permet au lecteur de s’y projeter. Le lieu réel lui est un personnage à part entière : la maison, le lac sont les deux observateurs privilégiés de cette famille sémillante. Benjamin, Pierre et Nils que la vie a éloignés se retrouvent là, contraints et forcés, alourdis par l’urne qui transporte les cendres de leur mère. Personne ne serait revenu ici sans cette dernière volonté. À 23h59, grâce ou à cause de Benjamin qui a donné l’alerte, un policier emprunte le petit chemin à travers la végétation qui mène à ma maison. Il trouve trois hommes « assis côte à côte sur le perron de pierre devant la porte d’entrée. Ils pleurent, dans les bars l’un de l’autre.(…) ils sont trempés et en piteux état ». Depuis leur arrivée, les souvenirs d’enfance ont ressurgi. Les réactions parfois étranges du père ou de la mère reviennent en mémoire. Les raisons de la dislocation de l’unité familiale affleurent sur le lac, et dans les esprits…



Ainsi vont s’alterner chapitres au présent et souvenirs de jeunesse. Ceux évoquant les jeunes années portent le titre d’une aventure ou d’un évènement, relatent la force des liens qui unissent les frères et viennent tous ajouter une pierre à l’édifice de ce que comprendra le lecteur au dénouement : pourquoi cette fraternité s’est-elle délitée ? Ces chapitres mettent la lumière sur des tensions difficiles à comprendre, mais permettent aussi de faire connaissance avec les parents dont le comportement n’est pas toujours aisé à appréhender. Les chapitres au présent vont à rebours : ils débutent par l’arrivée de la police à 23h59 et s’étalent jusqu’au départ vers les lieux à l’heure zéro. Dans l’intervalle, c’est tout un monde qui s’ouvre sous nos yeux, une histoire familiale décortiquée qui doit nous aider, nous lecteur, à comprendre les raisons cette tragique bagarre du début. Mais c’est bien le présent qui ouvre les portes du passé en faisant renaître un souvenir, une anecdote, une sensation. C’est Benjamin qui en est le narrateur.



De cette construction narrative singulière naît un malaise grandissant, un sentiment d’étouffement (alors que nous sommes en pleine nature), une sensation prégnante que quelque chose cloche dans cette famille parfaite. Pourquoi Nils, l’aîné se tient-il à l’écart de la famille ? Pourquoi Benjamin, le cadet temporise-t-il sans cesse ? Pourquoi Pierre, le benjamin, le plus colérique, est-il toujours collé à son frère ? Ajoutez à cela les jeux étranges inventés par le père, la froideur et l’alcoolisme à peine voilés de la mère… l’atmosphère poisseuse s’épaissit.



Les indices sont éparpillés, le chemin est piégé de sauts dans le temps et pourtant l’auteur ne perd jamais son lecteur. Au contraire, ce dernier est suspendu au texte. Jusqu’à ce moment où, le dénouement se profile apportant avec lui la révélation susceptible d’expliquer l’énorme faille qui a déconstruit l’unité familiale. Cette divulgation, pétrifiante, terrifiante va au-delà de tout ce que le lecteur aurait pu imaginer. Plus effroyable encore, le protagoniste concerné par cette révélation la ressuscite involontairement, lui dont le cerveau avait enfermé le drame pour lui éviter la souffrance de devoir vivre avec. Il se souvient. Et lorsque ce souvenir, englouti au plus profond de la mémoire ressurgit, c’est tout un passé que l’on peut reconstruire, une relation entre frères que l’on peut rebâtir, une paix intérieure que l’on peut retrouver.



« Les survivants » est un premier roman d’une force hallucinante traitant des répercussions psychologiques d’un événement traumatique. Le choix habile de la construction narrative accentuée par une atmosphère de plus en plus angoissante permet non seulement une tendresse singulière envers les personnages, mais aussi une explosion des émotions au moment du dénouement. S’il nécessite de s’y plonger totalement et de faire un petit effort pour suivre sa construction, c’est pour moi un grand roman, merveilleusement pensé et remarquablement bien écrit (et traduit).


Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Les survivants

Lorsque Babelio m'a proposé ce livre, j'ai tout de suite accepté en lisant le résumé. Je sentais que ça allait me plaire. Je ne me suis pas trompée.



Dès les premiers mots, j'ai plongé. Je ne sais pas si c'est le style ou l'ambiance du récit qui m'a happée, mais j'ai immédiatement accroché à ma lecture, à l'histoire narrée du point de vue de Benjamin, le cadet d'une fratrie de trois garçons.



La construction se déroule sur deux temporalités différentes. Passé et présent se succèdent. Les chapitres au présent , évoquant les retrouvailles des trois frères et la dispersion des cendres de leur mère dans le lac, se déroulent de manière originale, à rebours, sur une journée, créant une portée dramatique où la tension monte crescendo.



Les chapitres au passé évoquent les étés de la famille vécus dans ce chalet isolé, au bord d'un lac du nord cerné par la forêt. Il est question d'insécurité, de rivalités fraternelles, de famille dysfonctionnelle, de solitude, d'alcoolisme et de drames cachés... La douceur des paysages nordiques créée un cadre étonnamment poétique qui tranche avec la dureté de ce récit bouleversant dont on ne sort pas indemne.



C'est un sacré bouquin qui joue avec nos émotions. Au fil d'un voyage dans le temps, Benjamin expose son chagrin et révèle peu à peu les non-dits d'une enfance malmenée où sa douceur et sa sensibilité se heurtent à la rudesse de ses frères. Les souvenirs d'enfance sont marqués par des scènes pleines de lumière, les jeux, les explorations, les découvertes, la fraternité à toute épreuve, mais aussi par la négligence et le comportement excessif, souvent injuste, des parents. Dès le départ, il y a un malaise entre les enfants et leurs parents. On sent que les rivalités ne sont pas anodines, que les crises de colère peuvent vite dégénérer, que des évènements assez graves ont dû arriver pour avoir fragilisé les frères...



Ces épisodes alternent avec une narration au présent fortement teintée de tristesse et de regrets où les retrouvailles de Niels, Benjamin et Pierre et leurs nombreuses discussions, apportent un éclairage nouveau sur les évènements passés.



La vérité qui apparaît dans les toutes dernières lignes donne alors tout son sens au titre du livre.



Je suis passée tout près du coup de coeur avec cette excellente découverte pour laquelle je remercie Babelio. Que ce soit le style, la construction ou l'intrigue elle-même, c'est un sans faute.
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Les survivants

Ce que j'ai beaucoup aimé dans ce livre, c'est la temporalité : on commence par la fin et on recule. Ce ne sont pas des flash back, c'est carrément l'histoire racontée à l'envers ... C'est déroutant et original ! On sent très bien que cette famille a vécu un drame et on veut savoir lequel ... C'est une histoire émouvante sur la relation entre trois frères ... Leurs différences, leur personnalité et comment chacun a fait face à ce drame ... Bien qu'il y ait des passages percutants, certaines descriptions m'ont paru longues et je n'ai pas été touchée par la révélation finale ... Il m'a manqué du "sentiment" sur cette révélation ^^ C'est difficile à expliquer sans spoiler mais pour ceux qui l'ont lu, la comparaison de Molly m'a un peu choquée ... Mais bon, j'ai passé un chouette moment de lecture tout de même !

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Les survivants

J’ai découvert le premier roman d’Alex Schulman, Les Survivants, en version audio lue par Mathieu Buscatto grâce à Audiolib et NetGalley.



Trois frères : Benjamin, Pierre et Nils… Orphelins, ils reviennent sur les lieux de leur enfance pour accomplir les dernières volontés de leur mère et répandre ses cendres dans le lac qui borde leur ancienne maison, non loin d’une épaisse forêt de sapins comme on en trouve en Suède, loin de tout.

Au gré des allées et venues temporelles, nous comprenons qu’un drame a eu lieu dans cette maison sans vraiment en saisir les tenants et aboutissants



Une histoire de famille et de rapports familiaux…

Un récit sombre et torturé sur l’enfance, les secrets, les traumatismes…

Une ambiance étouffante et malsaine.

Une atmosphère de huis-clos pour tout ce qui a trait aux souvenirs dans la maison au bord du lac.



Un roman très noir, à la tonalité tragique et angoissante.

Un récit à la fois captivant et dérangeant.

Un dénouement comme une claque qui donne envie de tout relire pour trouver les signes annonciateurs qui ont dû nous échapper.



Dans la version audio, la voix de Mathieu Buscatto colle parfaitement à l’atmosphère particulière de ce livre.



Un style percutant en envoûtant.

Un auteur à suivre dans ses écrits futurs.



#LesSurvivants #NetGalleyFrance


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Les survivants

Benjamin et ses deux frères, Niels et Pierre, se retrouvent après le décès de leur mère. Ils respectent ses dernières volontés et viennent ici répandre ses cendres, dans le lac qui borde leur maison d'enfance. Dès les premiers instants, on comprend que la relation de ces trois personnages est complexe. On sent également que ce lieu est chargé de souvenirs douloureux. Qu'a-t-il pu arriver dans le passé pour les marquer et les séparer autant ? Le récit alterne entre passé et présent, un présent à rebours...Et aux toues dernières minutes de ce livre, enfin on entendra le drame qui s'est joué.

J'ai écouté ce livre, lu par Mathieu Buscato, et la lecture a été très agréable. La voix du narrateur est envoutante, avec toujours le bon ton. Au démarrage de mon écoute, j'ai eu peur que k'histoire soit complexe à suivre, mais j'ai été rapidement rassurée. J'ai très vite accompagnée Benjamin dans son histoire.

Merci à Netgalleyfrance et Audiolib pour cette découverte.
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Les survivants

Famille, je vous aime.

Famille, je vous hais.

Un peu un mélange des deux, parfois, souvent.



A la lecture de ce roman, cet adage prend tout son sens. La famille peut autant être un refuge qu'un endroit où ne surtout pas aller quand ça ne va pas.

Benjamin est le cadet d'une fratrie de trois frères, celui du milieu, celui qui a du mal à trouver sa place entre un aîné brillant et un benjamin facétieux. Alors il deviendra le gardien de la famille, celui qui raconte des histoires, celui qui souhaite que tout aille pour le mieux. Et ce n'est pas simple, surtout qu'il y a les parents. Un père un peu désabusé, qui tente quand même de donner du souffle et d'apporter un semblant de joie à la famille ; une mère versatile, lunatique, qui cajole autant qu'elle rejette ses enfants. C'est d'ailleurs au décès de cette dernière que les vérités remonteront à la surface, cette mère qui souhaite que ses cendres soient dispersées près de leur maison de vacances, lieu où plus personne n'a mis les pieds depuis un événement s'y étant déroulé des années plus tôt.



L'auteur nous offre ici une mise en abyme de ses différents personnages, en remontant le fil des souvenirs, nous invitant ici ou là à une partie de pêche, une course de natation ou un déjeuner au restaurant, tout en nous racontant la journée de deuil des trois frères par un procédé assez habile et original où le lecteur remontera le temps de deux heures en deux heures.



L'écriture est simple, la narration maîtrisée. La tension est là. On se doute que quelque chose est arrivé, on sent que ça approche. Mais quand c'est arrivé, j'ai été déçue. Non, je n'avais pas deviné (j'étais partie sur autre chose) mais je ne peux pas dire avoir été surprise non plus. Et c'est vrai que relire certains passages en connaissant le twist final éclaire forcément les propos du narrateur. Mais il me gêne aussi finalement, ce twist, comme une impression d'un truc un peu bizarre, étrange, mais je n'en dirai pas davantage pour ne pas divulgâcher.



Reste au final que si j'ai trouvé ma lecture globalement satisfaisante, je n'ai pas non plus eu l'engouement que je m'attendais à connaître. Je ne me précipitais pas sur le roman pour le lire, j'ai même trouvé certains passages assez ennuyeux. Ce qui m'a gênée aussi est que ce roman est d'un côté très dense, dans sa relative brièveté, tout en n'étant pas assez fouillé à d'autres endroits, notamment les personnages. On ne sait pas grand chose d'eux, on n'apprend rien de bien important, ce qui fait que je n'ai pas réussi à ressentir de l'empathie ou tout autre sentiment envers eux. Et c'est bien dommage, de mon point de vue,



En bref, une lecture dont je ressors mitigée, il y a de très bonnes choses dedans mais aussi de beaucoup moins bonnes. Un roman qui parle de thèmes forts mais qui n'aura pas réussi à m'émouvoir.
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Les survivants

Je referme le livre, je suis scotchée, je n'avais rien vu venir...

Rien que pour cela, je le reprendrais bien depuis le début, maintenant que je sais.

Juste pour voir si, forte de mon "savoir", je parviens à identifier les indices, les phrases qui auraient pu me mettre sur la voie.

J'aurais dû m'interroger un peu plus et ce que j'ai pris pour de la folie n'en était pas..



J'ai beaucoup aimé ce roman à la construction originale.

Deux périodes en parallèle : - le jour J (jour de l'enterrement de leur mère), détaillé heure par heure et à rebours. - Les événements du passé, lesquels nous emmènent jusqu'au jour J.

Au début cela peut déstabiliser mais lorsqu'on a intégré l'idée, c'est très fluide et cohérent.





Je vous invite vraiment à découvrir ce très beau roman sur la famille, le pardon, la reconstruction de soi.

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Les survivants

Si j’ai aimé la construction du roman, je dois dire que les longs passages sur la nature et les bouleaux ne m’ont pas passionnés.



J’aurai au contraire aimé en savoir plus sur les parents qui aiment la Dive bouteille. Je ne les ai aperçu qu’en pointillés.



La construction m’a plu, qui remonte le temps, 2 heures par 2 heures, le jour de l’enterrement de la mère des garçons.



Entre chacun de ces chapitres, nous suivons les souvenirs de garçons.



Mais qui parle ? Un narrateur qui serait un des enfants ? Cela m’a gêné.



Et puis Molly, étrange créature dont j’avais deviné, si ce n’est le rôle, du moins la nature.



Cela reste un roman habile qui mêle nature-writting et révélation fracassante.
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Les survivants

INTENSE ET POIGNANT... 🌲



Benjamin, Pierre et Niels. Alors qu'ils avaient sept, neuf et treize ans, un drame a changé le cours de leur existence... Vingt ans plus tard, pour respecter les derniers souhaits de leur mère décédée, ils reviennent dans leur maison d'enfance. Disperser ses cendres dans le lac, réunir ses fils une dernière fois, pour qu'ils parlent, pour qu'ils trouvent la sérénité, tel était son dernier souhait...



Whaou ! C'est un roman incroyable que nous livrent les éditions Albin Michel en cette rentrée d'hiver !



Une narration magnifique, un suspense incroyable et une révélation finale qui donne à l'ensemble du récit tout son sens. Elle m'a bouleversée et je l'ai trouvée absolument renversante et parfaite.



Les survivants c'est une journée de l'issue à son début. C'est des flashbaks, des souvenirs.

C'est l'enfance, les drames. Tout en profondeur et en sensualité.



Parce qu'ils sont Les survivants...

Vingts ans plus tard, une visite rendue aux enfants qu'ils étaient, une valse des souvenirs. Un voyage pour les ramener au point d'impact, là où tout à commencé, là où tout s'est terminé aussi...



La plume extraordinaire d'Alex Schulman tout en finesse m'a envoutée. C'est un roman à la composition magistrale jusqu'au point final que je ne peux que vous recommander ! 😍



Alors, tentés? 😇

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