Critiques de Alex W. Inker (213)
Certainement le meilleur de monsieur INKER. Un livre qui ressuscite Panama Al Brown, ancien amant de Jean Cocteau. Tout une époque !
Un destin également est à découvrir entre ces pages.
Comme toujours, les documents en fin de tome sont un vrai plus, afin de compléter la terrible histoire d'un homme, qui se bat contre lui-même et son époque.
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Panama Al Brown ou le récit d'une étoile filante qui a mal fini sa course conté dans un superbe objet ! Au départ c'est un journaliste raté et alcolique qui déterre son existence et souhaite faire des recherches sur cet homme..
Ce boxeur a quand même un petit quelque chose de particulier qui le relie à l'histoire culturelle de France - certes c'est anecdotique mais à l'heure de l'Histoire vue par les secrets d'alcôve pourquoi ne pas le mentionner - c'est qu'il a été l'un des amants de Cocteau ! La force des lettres et la force des poings ! Le tout en noir et blanc dans les années 1930 où, s'il n'y a pas de ségrégation en France, l'esprit colonialiste est toujours d'actualité !
Cette histoire de violence assez poétique nous plonge dans le Panama natla du boxeur, puis dans les rues de Harlem et de Paris. Un voyage avec le charme des vieux dessins animés - de l'époque d'avant Tex Avery - pour parler d'un destiné malheureux (mais peut-être pas tant que ça ?) qui n'était pourtant pas une exception à cette époque. En cela, la vie de Panama Al Brown reflète bien la façon dont le 'star system' des années 1930 broyait les 'nègres' pour les laisser à la dérive lorsque le show est terminé.
Si les graphismes sont superbes, il faut quand même noter que cette bande dessinée est très dense tant au niveau du graphisme que de la narration. Une BD plus destinée à un public adulte ou bons lecteurs ados !
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C'est l'histoire d'un amour entre un personnage de BD et son auteur. C'est l'histoire d'un boxeur que rien n'avait préparé aux projecteurs. C'est l'histoire d'un petit gars de Colon, Panama, dont la droite était si puissante qu'elle permettait à ce gamin filiforme d'étendre quiconque lui cherchait des noises.
Avec les poings on ne découvre pas le bon côté de la vie. Les embrouilles, les errances, la fiesta infinie, voilà ce qu'apportent le mauvais argent récolté sur le ring. Les bookies foireux s'en tirent à bon compte, les payeurs seront les boxeurs.
Panama Al Brown est un gamin perdu, l'art d'Inker consiste à maîtriser cette vie de funambule en employant un dessin époustouflant, aussi brillant et talentueux que son boxeur de personnage. La vie d'Al Brown est rassemblée par bribes, à mesure que Jacques, petit journaliste, recense pour son journal les élucubrations de celui qui aurait été proche de Jean Cocteau.
Comment passe-t-on des rues de Colon aux banquettes de cafés parisiens en compagnie de la crème littéraire de l'époque ? Alex Inker en fait le pari au travers d'un livre magnifique édité par Sarbacane. Son personnage s'épaissit à mesure que la somme de ses passions - jazz, chevaux, champagne - s'ajoute couche par couche et développe le jeune boxeur. Roi de la frime, aimé de tous, dépensier plus qu'à raison, Panama Al Brown est l'image même de la comète qui brûle tout sur son passage.
En refermant le livre on se dit qu'il aura vécu sa vie, aura-t-elle pour autant été belle ? Qu'on se souvienne toujours de lui 60 ans après sa mort semble indiquer que la tendance au déraisonnable n'est pas le moins bon des chemins et que le petit Alfonso Théofilo Brown n'a pas mué en vain en un Panama Al Brown par instants rayonnant. La lumière et l'ombre l'auront accompagné toute sa vie, laquelle méritait d'en faire ce très beau livre.
(merci à Sarbacane et Babelio pour l'envoi)
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J'ai été très déçue des traits des personnages que j'ai trouvé très grossiers, notamment leur bouche. C'est dommage parce que j'aime énormément ce roman satirique de Yan Lianke et j'avais beaucoup d'attentes quant à l'adaptation en bande dessinée.
J'ai tout de même aimé les couleurs utilisées et je trouve que l'essence même du message est passé.
C'est donc une déception pour moi, mais nous avons tous des goûts différents, peut-être que d'autres l'aimeront.
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Un album qui aborde de façon originale l'absurdité de l'observance aveugle d'une doctrine. Un jeune soldat de l'armée révolutionnaire chinoise s'est distingué par son dévouement absolu au parti communiste. Il est récompensé en devenant l'assistant personnel d'un Colonel. Lorsque ce dernier part pour plusieurs mois, il confie à sa femme aux bons soins de cet assistant à qui il ordonne de répondre à tous les désirs de son épouse. Obéissant à cet ordre, le soldat devient l'amant de l'épouse de son colonel, bafouant ainsi la Révolution en voulant faire son devoir consciencieusement.
J'ai bien aimé cette bande dessinée et son graphisme original lui aussi mais l'ai trouvée un peu anecdotique comparé aux critiques dithyrambique s que j'avais lues à son sujet.
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Wu, issu d'une famille de paysan, s'engage dans l'armée révolutionnaire et prône avec ferveur le communisme à travers la Chine. Jusqu'à ce qu'il devienne l'ordonnance du colonel, et que celui-ci s'absente deux mois en le laissant veiller sur sa jeune et belle femme.
Cette bande dessinée, adaptée d'un roman (que je ne connais pas), m'a laissé perplexe tant sur le scénario que sur le dessin.
Je n'ai pas très bien compris si les auteurs voulaient faire passer un message, dans ce cas je suis passé à côté, ou juste créer une histoire d'amour gentiment érotique. Dans tout les cas je n'ai pas adhéré aux personnages et j'ai trouvé ma lecture longue. Il ne s'y passe rien, au final... En tout cas l'image de la chine communiste qui est renvoyée n'est pas reluisante.
Les dessins ne m'ont pas non plus convaincus. Il y a un côté fusain avec un parti pris des couleurs qui aurait pu être sympa mais j'ai trouvé les visages assez grossiers.
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Adaptation d’un roman censuré par le gouvernement chinois, ce conte érotique joliment illustré m’a paru un peu monotone.
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Servir le peuple.
C'est un cri, c'est un ordre, c'est une injonction, que dis-je c'est une injonction, c'est une jubilation !
Petit Wu, jeune paysan naïf, fraîchement marié et conscrit exemplaire devient l'ordonnance d'un colonel de l'Armée populaire de libération. Tout se passe pour le mieux jusqu'au jour où le colonel, militaire ambitieux, s'absente pour deux mois à Pékin, confiant l'intendance de sa maison à Petit Wu, maison dans laquelle vit la femme de son supérieur. Petit Wu doit très vite répondre à l'injonction de celle-ci. « Tu dois servir le peuple, Petit Wu ! »
Servir le peuple. Ce célèbre slogan de la Révolution culturelle devient brusquement dans la bouche pulpeuse de la femme du colonel une injonction qui prend une tout autre saveur...
Dans ce roman graphique furieusement débridé, Alex W. Inker adapte de manière inspirée le roman éponyme de Yan Lianke. La couverture annonce la couleur. Une couverture rouge qui n'est pas s'en rappeler un célèbre petit livre de la même couleur. On voit un jeune soldat au garde-à-vous, à la tenue débraillée, vêtu d'un marcel affichant l'étoile révolutionnaire, tenant à la main une bouilloire. Et en arrière-plan on devine la forme lascive d'un corps féminin abandonné dans l'attente...
Le ton est déjà donné dans la forme de cet objet graphique insolite, révolutionnaire à sa façon.
Servir le peuple devient alors une injonction frénétique, sans entrave, à obéir aux ordres de la jeune femme qui se fait appeler Tante Liu, ou Soeur Liu cela dépend des moments, obéir debout, allongé, obéir dans toutes les positions inimaginables où il est possible de servir le peuple, se pliant à toutes les exigences de la femme du colonel en bon petit soldat révolutionnaire, accédant à tous ses désirs. Celle-ci va ainsi initier le jeune homme encore un peu effarouché aux joies du patriotisme. Et les amants ne manquent pas alors d'imagination pour servir ce peuple insatiable...
Mais le jeu des amants a besoin de saveur et de piment... L'attention, - ou la tension, écrivez-le comme vous voulez, du jeune amant Petit Wu se relâche.
Le désir s'étiole, Tante Liu commence à s'ennuyer, à s'agacer même... Un jour, par mégarde, le jeune homme fait tomber une petite statuette à l'effigie de Mao Tsé-toung qui se brise en mille morceaux à ses pieds. La femme du colonel entre en furie, menaçant de dénoncer Petit Wu auprès de sa hiérarchie. C'est alors que le corps du jeune homme montre brusquement une émotion qui ne laisse pas indifférente la sensuelle Tante Liu. Et voilà nos amants repartis à servir le peuple dans toute son extase... !
Alors le jeu amoureux devient peu à peu une transgression, un acte contre-révolutionnaire...
Détournant le slogan du Grand Timonier clamé lors de la Révolution culturelle, le propos de Yan Lianke et le dessin d'Alex-W-Inker en font une satire coquine et libertaire. Ici la doctrine révolutionnaire en prend un sérieux coup aux reins. Et c'est jubilatoire...
Le trait d'Alex W. Inker est grossier, outrancier, comme le sont les dictateurs, comme l'est ce slogan, comme l'est la servitude volontaire. Chaque planche traduit de manière naïve la propagande maoïste, en en faisant une sorte de pastiche réjouissant.
Retrouvant ici l'âme de Yan Lianke, j'ai adoré le ton insolent, ubuesque, absurde jusqu'à la caricature, de cette BD inspirante et féroce, terriblement lucide contre l'ordre politique chinois en place. Toujours en place...
" Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. "
Étienne de la Boétie
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Une belle couverture rouge ... un toucher soyeux ... des dorures en relief ... un représentant du peuple au garde à vous ... ce petit bonhomme avec son maillot à l'étoile rouge très fier .... dessiné avec sa bouilloire à la main ... un beau slogan "servir le peuple" ... une belle histoire ?
Une histoire d'un jeune paysan, Petit Wu, dont la seule ambition est de vivre tranquillement dans son village ... il étudie et l'administration le pousse à exercer des responsabilités .... comme il est bien éduqué, il en fait toujours plus que ce qu'on lui demande ....
On ne lui apprend pas à réfléchir, on lui apprend à obéir et à servir le peuple .... toujours servir l'autorité qui détient la sagesse et le savoir de ce qui est bon pour le peuple ... jusqu'où faudra t il aller pour servir le peuple ?
Les dessins sont représentatifs de la façon de dessiner le peuple sous la révolution du grand maître .... des dessins simples, des gens tranquilles, bien portants et soumis à l'autorité avec un grand plaisir.
Il n'y a guère d'espoir dans cette mission, faire ce qu'on doit faire, le faire bien et même mieux que les autres ... toujours mieux que les autres !
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Voilà un roman graphique que j’ai trouvé très déstabilisant.
Le graphisme est tantôt poétique avec des couleurs pastels étonnamment en adéquation avec l’histoire et des visages très expressifs et tantôt perplexe avec des visages grossiers notamment la bouche et dessiné de manière inégale rendant les personnages complexe avec un âge du coup difficilement identifiable.
J’ai le même sentiment au niveau de l’histoire. Une histoire d’amour interdite mais très touchante malgré la cruauté qu’elle dégage. Beaucoup de justesse mais manquant parfois d’approfondissement. Leur histoire dangereuse n’alerte a aucun moment les supérieurs hiérarchiques alors que pourtant cela devrait....
A vous maintenant de faire votre propre opinion.
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Voici un livre tout à fait étonnant.
D'Alex W. Inker j'avais beaucoup aimé "Fourmies la rouge", mais avant de voir le dessin, je n'avais pas fait attention que c'était le même auteur.
Nous suivons le jeune Wu, un paysan courageux et travailleur qui souhaite, par et grâce au communisme, s'élever dans la société et avant tout dans le parti avec l'idée de "Servir le peuple". Mais malgré tous ses efforts, rien ne se passe comme il le voudrait. Les candidats sont tellement nombreux et leur volonté égale. Il finit tout de même, à force de persévérance, par devenir ordonnance d'un colonel. Et il verra ses aspirations récompensées mais pas par la voie à laquelle il avait naturellement pensé...
J'ai comme pour son autre ouvrage beaucoup aimé le dessin et les couleurs. J'ai été moins touché et aussi étonné par le scénario même si je l'ai trouvé intéressant et parfois drôle. Mais je ne m'attendais pas du tout à cela. Je pensais me plonger dans un roman graphique historique et découvrir le communisme chinois et son développement. En fait, pas tellement. Et surtout il y a ces nombreuses pages plus proche d'Emmanuelle que de Mao.
Une lecture rapide et qui personnellement n'a pas été désagréable même si parfois un peu longue. Et surtout j'aime beaucoup le dessin D'Alex W. Inker.
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Je n'ai pas adhéré, ni au dessin, ni à la narration. La thématique est intéressante, mais je n'ai pas été embarquée...
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Robert le robot, Wendy l'astrophysicienne, le Dr Scott, Procop l'humanoïde et Ripley le chat sont en route pour trouver une planète d'accueil à l'humanité car la Terre est sur le point d'exploser. De martiens en soucoupes volantes, le voyage n'est pas de tout repos !
J'ai un peu de mal avec ce style où les traits sont grossis (je n'aime pas non plus les comics), mais je n'ai pas de doute que les collégiens vont adorer ce court roman illustré.
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cette collection, on l'aime ou on la déteste. moi, j'adore! SOS dans le cosmos reprend et détourne l'archétype du film de science fiction des années 70'. Un humour décalé voir absurde et une mise en scène digne d'un cours métrage
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C'est juste mauvais. Je n'avais jamais lu un truc pareil. Je me demande même si ça s'adresse aux enfants...
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Ce livre se passe dans l'espace. Le but des astronautes serait de trouver une planète sur laquelle les humains pourraient vivre. Des extraterrestres vont les en empecher . A un moment des extraterrestres débarquent de nul part et la réaction des astronautes est plutôt bizzare ils n'ont même pas réagi, ils avaient pas l'air d'être choqués . Ensuite ils pèrdirent le contrôle de leur vaisseau et s'écrasèrent sur une planète ,et encore une fois il n'avait pas l'air d'être choqués .
La fin ne m'a pas plu car elle n'est pas réaliste.
Elias
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