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Citations de Alexandra Julhiet (39)


— Action vérité, nickel. Alors on commence… Toi ! dit Lazare en pointant Olivier du doigt.
Olivier le fixa, inquiet. Il n’avait pas envie de participer à un jeu ridicule, et surtout pas d’être le centre de l’attention dès son arrivée.
— OK… vérité, finit-il par lâcher, ne sachant quoi dire d’autre.
— Qui es-tu ?
— Je m’appelle Olivier Hinguerlot. J’ai seize ans. Je… viens de Paris. Je rentre en première scientifique. Je…
— Non. C’est pas ton CV qu’on veut. C’est pas le jeu. Qui es-tu vraiment ?
Les yeux de Lazare étaient comme deux brasiers, fixés sur lui. Des yeux dans lesquels Olivier aurait pu se noyer… Alors, sans savoir pourquoi ni comment, Olivier le discret, Olivier le dédaigneux, Olivier le menteur répondit sincèrement.
— Je suis… Je ne sais pas qui je suis. Il y a la personne que mes parents, enfin plutôt mon père, veut que je sois. Un type de la haute catho intégriste (que ça lui faisait du bien d’avouer cette honte familiale à haute voix !) avec tout pour lui : le physique, le mental, l’assurance. Le jeu parfait au tennis, le chamois d’or au ski alors que moi, j’ai le vertige !
Le sourire d’Olivier se tordit à gauche en un rictus. Il avait tenté de faire un trait d’humour, mais ça n’avait pas marché et il (...) ...
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La parole d'un junkie est aussi sûre qu'une promesse électorale.
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Ce qu'il y a de bien avec là où j'habite, c'est que, le temps que j'y arrive, j'ai l'impression d'avoir traversé plein de fuseaux horaires. Il y a le train, le Paris-Clermont-Ferrand, quatre heures au compteur. Puis le TER jusqu'à Issoire, et la voiture laissée sur le parking désert, une vieille Renault quasi hors d'usage avec encore un mange-cassettes, et sur le parking les mêmes jeunes qui, génération après génération, fument des joints en attendant un avenir incertain. Enfin, quarante-cinq minutes de routes sinueuses au milieu des sapins et des anciens volcans, des vaches et des prés vallonnés, parfois interrompues par un hameau aux volets fermés. Jusqu'au petit chemin de terre presque invisible, les cahots des nids-de-poule jamais réparés et la maison, tapie dans l'ombre au milieu de la végétation, seule, avec ses pierres noires et son toit d'ardoise, qui semble tourner le dos au visiteur pour l'obliger à repartir. LA maison. Ma maison. Chez moi.
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Ce qu’il y a de bien avec là où j’habite, c’est que, le temps que j’y arrive, j’ai l’impression d’avoir traversé plein de fuseaux horaires. Il y a le train, le Paris-Clermont-Ferrand, quatre heures au compteur. Puis le TER jusqu’à Issoire, et la voiture laissée sur le parking désert, une vieille Renault quasi hors d’usage avec encore un mange-cassettes, et sur le parking les mêmes jeunes qui, génération après génération, fument des joints en attendant un avenir incertain. Enfin, quarante-cinq minutes de routes sinueuses au milieu des sapins et des anciens volcans, des vaches et des prés vallonnés, parfois interrompues par un hameau aux volets fermés. Jusqu’au petit chemin de terre presque invisible, les cahots des nids-de-poule jamais réparés et la maison, tapie dans l’ombre au milieu de la végétation, seule, avec ses pierres noires et son toit d’ardoise, qui semble tourner le dos au visiteur pour l’obliger à repartir. LA maison. Ma maison. Chez moi.
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— … M’en servir, oui. Mais je ne l’emporterai pas. Quand on a une arme, on finit toujours par l’utiliser. Il vient d’où ?
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— On dit une prière ? demanda Olivier.
— Qu’il aille se faire foutre, répondit Lazare.
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Coincé entre deux romans à la jaquette jaune pâle, s’élevait une petite pile de livres en équilibre précaire. Le titre : Ils n’étaient qu’un. Un grand format à 22,90 euros, d’un éditeur inconnu. La couverture n’était pas terrible, une photo retouchée pour faire peur, type manoir hanté un soir de pleine lune – avec des flammes dévorant l’endroit. […] Un livre insignifiant, un livre comme les autres sauf… Sauf.
Sauf que, incrusté sur la couverture, il y avait un symbole. Simple, noir, se fondant avec les branches des arbres et les feux de l’enfer. Un C entravé d’une croix.
J’ai remonté la manche droite de mon pull, jusqu’au coude. La cicatrice avait pâli avec les années, mais elle était toujours bien présente. Le C et la croix, tracés au couteau dans ma chair. Notre symbole. Chevrière. Englouti par les flammes, une nuit d’hiver, il y a presque vingt ans. Comme dans le livre. Tout comme dans le livre.
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« Car un jour de vengeance était dans mon cœur. »
Ésaïe 63:4
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Coincé entre deux romans à la jaquette jaune pâle, s'élevait une petite pile de livres en équilibre précaire. Le titre : Ils n'étaient qu'un. Un grand format à 22,90 euros, d'un éditeur inconnu. La couverture n'était pas terrible, une photo retouchée pour faire peur, type manoir hanté un soir de pleine lune - avec des flammes dévorant l'endroit. [...] Un livre insignifiant, un livre comme les autres sauf... Sauf.
Sauf que, incrusté sur la couverture, il y avait un symbole. Simple, noir, se fondant avec les branches des arbres et les feux de l'enfer. Un C entravé d'une croix.
J'ai remonté la manche droite de mon pull, jusqu'au coude. La cicatrice avait pâli avec les années, mais elle était toujours bien présente. Le C et la croix, tracés au couteau dans ma chair. Notre symbole. Chevrière. Englouti par les flammes, une nuit d'hiver, il y a presque vingt ans. Comme dans le livre. Tout comme dans le livre.
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J'avais passé vingt ans de ma vie à me souvenir de lui ,de son visage, de sa peau, de son rire.De ma jalousie, de mon désir, terrible, incandescent .J'en avais fait un mythe, une figure légendaire. Vingt ans à rêver d'un type qui se prenait pour Dieu. L'amour est une putain d'arnaque mais c'est comme ça, ça ne se commande pas. A cet instant j'aurai donné ma vie pour pouvoir le toucher...
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Dehors, le soleil se couchait sur les volcans, le doigt de Dieu pointait au travers des nuages. La lumière d’Auvergne, celle dont j’étais tombée amoureuse… Celle que quelqu’un venait de m’enlever. J’avais envie de pleurer – moi qui pourtant ne pleurais jamais.
J’ai posé le livre sur mes genoux. J’espérais encore trouver une explication rationnelle à tout ça.
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Chloé m’a regardée, surprise.
— Le polar, c’est pas trop ton truc pourtant !
— Justement, j’ai envie de changer.
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J’étais rincée ; je venais de finir un travail titanesque de plus d’un an sur la traduction des œuvres complètes d’un écrivain américano-ougandais quasiment inconnu chez nous, mythique aux États-Unis et persuadé d’être la réincarnation de Yeats et de Joyce réunis. J’avais conclu ce travail de fourmi par trois semaines intenses en sa compagnie à Bruxelles où, du réveil à la nuit tombée, nous avions plongé à nouveau dans ses récits, réduit en cendres certaines de mes traductions aux tournures de phrases trop évidentes, extrait ensemble la substantifique moelle de ses chefs-d’œuvre. Les échanges avec le vieil homme allaient me manquer.
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Je me suis assise sur un banc, à l’extérieur de la gare, à côté des derniers punks à chien de France.
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Leurs mains étaient pleines de sang. Du sang de leur bourreau, de leur dieu. Lilas regarda ceux qui avaient été ses amis et qui avaient tué avec elle. Des adolescents à peine sortis de l’enfance, aux yeux perdus, des meurtriers. Le corps de l’autre gisait à leurs pieds, allongé dans la terre, son costume immaculé enfin taché, son visage méconnaissable, déformé par les coups. La neige fondue avait recommencé à tomber sans qu’ils s’en rendent compte ; à présent, elle redoublait d’intensité, les noyant dans l’obscurité.
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À ce propos... Pourquoi l’avait-elle fait ? Qu’est-ce qui avait pu la pousser, dans leur plan de tordus, à me sucer sur la moleskine moite un mois de juillet à Atlantic City ? La culpabilité. Ça devait être ça. Elle savait qu’elle m’entraînait dans un trou sans fond, et elle l’avait fait pour soulager sa conscience. Cette idée m’a encore plus déprimé que tout le reste. L’ancienne star du lycée m’avait offert une fellation... par pitié ! Qu’on m’achève tout de suite.
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J’étais dedans jusqu’au cou, et ça ne pouvait pas être une coïncidence. Une rencontre, deux cadavres...
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Soudain, un des Chicanos a émis un son terrible en faisant grincer ses mâchoires l’une contre l’autre. Ces bruits ont rebondi dans mon cerveau comme les boules de flipper d’un film d’horreur. Un cauchemar.
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. La cage se voulait moderne – paroi vitrée et bancs en acier –, mais les délinquants qui s’étaient succédé ici avaient fait leur œuvre : la peinture grise avait été profondément entaillée à divers endroits et des tags tracés au feutre noir racontaient l’histoire des gangs de la ville et les pratiques sexuelles des uns et des autres. Ça sentait le fauve humain à en avoir la nausée, l’air empestait la crasse, le vomi et l’eau de Javel.
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Voilà ce qui s’était passé la veille. Et maintenant j’étais en cellule, à attendre ma mise à mort. On m’avait enlevé mes lacets et ma ceinture, on m’avait lu mes droits avec indifférence, on m’avait prévenu que je n’aurais pas droit à un avocat tant que je n’aurais pas complètement dessaoulé et que la confrontation avec témoins aurait lieu quelques heures plus tard. Puis on m’avait laissé là, par quarante degrés sans air conditionné.
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