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Citations de Alexandra Midal (16)


Un dessin animé peut-il être un secret d'Etat? Même lorsque le créateur de son personnage principal s'appelle Frank Capra, que ses auteurs comptent, entre autres, le Dr Seuss (papa des classiques pour enfants Le Chat chapeauté et Le Grinch), et qu'il est mis en images par les studios Warner Bros? Voila l'étrange destin du soldat ("private" en anglais) Snafu, héros d"un série de courts métrages animés pédagogiques à l'usage de l'armée américaine et produits entre 1943 et 1945. Pour apprendre aux conscrits tout ce qu'il ne faut pas faire sur le front, pour remonter le moral et s'adresser le plus efficacement possible aux moins instruits, naît ce troufion du contre-exemple, au désastre inscrit dans son nom; dans le jargon militaire, Snafu est l'acronyme de l'ironique "Situation Normal: All Fucked Up". (en français, situation normale: c'est le bordel!). Au fil des 24 épisodes produits, il meurt sous les bombes, écrasé par un tank, ou de la malaria. Chuck Jones ou Franck Tashlin y appliquent le même surréalisme comique que Bugs Bunny (qui fait une apparition dans l'épode Gas, 1944).
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Au début de l'année 1934, Alfred Hitchcock, cinéaste anglais sans contrat ni studio, traverse une mauvais passe. Le producteur Michael Balcon, qui l'avait fait débuter dix ans plus tôt, lui propose, ainsi qu'au scénariste Charles Bennett, un contrat pour six titres avec Gaumont-British. Comme si une digue avait cédé, Hitchcock tourne presque coup sur coup cinq films d'espionnage, lui qui n'en avait signé aucun jusque là. Dans l'ordre: L'homme qui en savait trop (1934), lointainement inspiré des aventures du détective "Bulldog" Drummond; Les 39 marches (1935), très librement adapté d'un roman de John Buchan, le cinéaste et le scénariste féminisant une intrigue exclusivement masculine, inventant aussi l'inoubliable personnage de "Mister Memory"; Quatre de l'espionnage (1936), tiré d'un recueil de nouvelles de Somerset Maugham, lui même ancien membre du Secret Intelligence Service (SIS) et puisant un peu dans se souvenirs et beaucoup dans son imagination pour créer le personnage d'Ashenden, agent secret au service de sa Majesté; Agent secret (1936) d'après un livre de Joseph Conrad, mais là encore, qui doit aux seuls Hitchcock et Bennett l'idée de ce cinéma de quartier servant d'écran à la planque d'une organisation secrète; Une femme disparait (1938), où une héroïne entêtée met un train sens dessus dessous pour démasquer rune bande de conspirateurs à la solde de l'étranger.
Cinq films trépidants ("Quand je fais un film, mon ambition est de présenter une histoire qui ne s'arrête jamais"), d'une inventivité visuelle et sonore débridée, tous traversés par l'irrésistible humour cockney de Hitchcock, cruels tout autant, surtout inquiets et inquiétants sous des dehors divertissants.
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En 1965, Sidney Furie adapte le roman d’espionnage Ipcress Files (1962) de Len Deighton, le premier film d’une trilogie consacrée aux aventures de l’impassible agent secret britannique.

Harry Palmer joué par le jeune Michael Caine. Deighton raconte que l’intrigue lui en aurait été inspirée par une de ses voisines russes, Anna Wolkoff, qui aurait travaillé avec un cryptologue de l’Ambassade américaine pour le compte de l’Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale.

Aux antipodes du cocktail d’exotisme, de glamour et de gadgets du James Bond de Ian Fleming, et à l’exception de leur intérêt pour les jolies filles, Palmer ne partage pas grand-chose avec 007 : il est issu de la classe ouvrière, il est myope, cockney, insolent et débonnaire. Palmer offre à un
Caine l’occasion de jouer un espion attachant.
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D'un coté, il (Gropius) évoque et revient souvent sur l'importance de la spiritualité : " Grâce à ses dons de visionnaire, l'artiste déchiffre les phénomènes culturels parallèles de son temps et les traduit en formes pures. Dès que le fonds spirituel commun fait défaut, il n'a d'autres ressources que de tirer de son Moi ses fondements métaphysiques (...). Pour nous, artistes, l'unité spirituelle du peuple entier est aussi essentielle que le pain." (Walter Gropius, "discours à la première exposition des travaux d'étudiants du Bauhaus"
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Les Eames prennent le plus grand soin à exposer à l'entrée du "Hall of light" une photographie à l'échelle 1 d'une chaise éditée par l'entreprise Thonet qu'ils juxtaposent avec la photographie gigantesque d'une fourchette, le tout à proximité d'un tableau de Kandinsky.
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Dans les faits et pour répondre aux commandes qui abondent, Morris utilise la production industrielle, car sa production d'objets de qualité réalisés à la main coûte cher. Même si Morris a tenté d'inventer une alternative viable au capitalisme, seule l'industrialisation, et même si sa production est peu fiable, promet de démocratiser l'excellence au quotidien. À première vue, cela pourrait sembler paradoxal, mais il faut comprendre que Morris ne conteste pas tant l'industrie comme moyen que la médiocre qualité de ce qu'elle produit, de son asservissement au mauvais goût bourgeois et de l'aliénation de l'ouvrier qu'elle engendre. C'est une des raisons pour laquelle Morris ne voit pas de contradiction insurmontable à recourir à l'industrialisation tant qu'elle ne nuit pas à la dignité d'homme et d'artiste de l'artisan et pour autant qu'elle soit maîtrisée par l'homme. Qu'on ne se trompe pas en réduisant la pensée et l'oeuvre de Morris à une défense archaïque de l'artisanat et du passé ni à une attaque simpliste de la mécanisation. Morris n'a qu'un souhait : ouvrier ou artisan, l'homme doit regagner sa dignité et ceci implique qu'il échappe à l'instrumentalisation où l'enferment le capitalisme et l'industrialisation.
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"Les Riches, jusqu'à présent, n'ont fait que compter leurs gains ; mais le jour vient où les Pauvres, de leur côté, compteront leurs pertes - ce qui aura des conséquences politiques sans précédents."
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Morris considère qu'une vie de travail d'où serait exclue la joie de la création équivaut à la fin de la civilisation et que le principal danger de l'industrialisation est la destruction non seulement de la beauté mais aussi de la vie.
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Semblable à une machine obsessionnelle, la maison concourt à la transformation des corps : Holmes les fait disparaitre dans le four, dans les cuves, et les ressuscite en squelettes. Il en va de même pour les nombreuses escroqueries qu'il fomente, que ce soit en promettant de guérir de l'alcoolisme ou de posséder la jeunesse éternelle. [...] Dans cette entreprise de transformation, le résidu le plus dramatique est sans doute le bénéfice fait sur les cadavres, dont les opérations se rapprochent de la conception moderne de la "perte créative" ou du "déchet créateur"... (p. 60)
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The decorative Arts, their relation to modern life and Progress. Dans ce manifeste véhément, il jette les bases de la véritable mission dont relèvent les arts décoratifs : "Je ne veux pas d'un art pour une minorité, pas plus que d'une instruction pour une minorité ou de la liberté pour une minorité. Non! Plutôt que de voir l'art dans cette vie étriquée parmi une poignée d'êtres supérieurs et méprisants qui reprochent aux autres une ignorance dont ils sont eux-mêmes responsables et un abrutissement qu'ils ne cherchent pas à combattre... Les hommes seront heureux de travailler, et de leur bonheur naîtra un art décoratif noble et populaire." Ce bonheur repose sur une manière de considérer le rôle des arts décoratifs, qui d'arts mineurs doivent regagner le statut qui fut le leur avant que l'art et l'artisanat ne se scinde au XVIIIe siècle, donnant naissance à un mépris de l'utile, du banal et du public par les artistes dont la pratique figurait au sommet de la hiérarchie entre les arts, et reléguant l'artisanat à un savoir techniciste.
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En plus de dénoncer l'aliénation de l'ouvrier engendrée par l'industrie, Morris est poussé par un désir irréductible de modifier la société moderne par les conditions de production du travail en le rendant plaisant : " Nous pourrons alors agrémenter notre vie du plaisir d'acheter sans regret des marchandises au prix qui convient ; du plaisir aussi de vendre des marchandises dont la bonne qualité, quand au prix, quant au travail, fera notre fierté ; du plaisir enfin de travailler sans précipitation ni soin superficiel à la fabrication de produits dont nous pourrions être fiers. Ce dernier est le plus grand des trois, un plaisir tel que le monde, je crois, n'a nulle part son pareil."
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Face à la médiocrité, comment sauver le monde?
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" Vous pouvez enseigner à un homme à tracer une ligne droite et à la couper (…) d'après des modèles données, et vous trouverez son travail parfait dans son genre : mais, demandez-lui de réfléchir sur quelqu'une de ces formes, (…) son travail deviendra hésitant ; il pensera et, neuf fois sur dix, dans son premier essai, cet être pensant commettra une erreur. Mais, malgré tout, vous en aurez fait un homme alors qu'il n'était qu'une machine, un outil animé"

John Ruskin, La nature du gothique (1851), Paris, École nationale supérieure des beaux arts, 1907, p.40.
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C'est justement parce que Holmes, loin de pouvoir être ramené à la "folie", procède par séries et répétitions tout en n'étant porté par aucune conviction ou idéologie autre que son profit, que ses actes dévoilent le visage extrême du capitalisme, dont la production est un parangon, le design industriel une des expressions, et le tueur en série un des états de sa production. (p. 74)
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Au crépuscule du XIXème siècle, en adaptant et en revisitant les principes de l'industrialisation à la maison, et en y associant le confort d'une efficace fonctionnalité, le premier tueur en série de l'histoire de États-Unis fait la démonstration des conséquences d'une mécanisation incontrôlable et en dévoile la part maudite.
Le XIXème siècle américain est marqué par l'invention d'appareils, d'équipements et de systèmes industriels pensés pour améliorer l'économie domestique. Empruntés aux usines, ils deviennent les instruments indispensables de l’efficacité de la maison moderne. [...]Beecher invente la rationalité domestique en important les principes scientifiques de la standardisation et en les appliquant à la ménagère. Elle conçoit la maison comme une totalité fonctionnelle et, tout en imitant l'organisation de l'usine, elle préconise une rationalisation des tâches de la ménagère soumise à un souci d’économie du temps et de soulagement de la fatigue. (p. 12)
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Au contraire, le cas d'Holmes reflète un au-delà de la malaria urbana du Mouvement moderne et s'inscrit dans une dynamique de rationalité et d'efficacité symptomatique du déplacement opéré par la révolution industrielle et son traitement du vivant. (p. 10)
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