Je crois aussi sûrement qu'il ne faut pas attendre en vain une solution de l'Education Nationale quand celle-ci n'arrive pas très rapidement. L'école française n'est pas adaptée à toute une catégorie d'enfants qui s'éloigne trop de la norme, quel que soit le sens de cet écart, c'est un fait. Plus vite on le comprend en tant que parent, et plus efficace on sera pour trouver des solutions, plus encore dans le cas d'enfants portant des stigmates d'agressions et d'insultes.
Chacun de nous est partagé entre un besoin d’unicité et un besoin de similarité. Il me semblait néanmoins que cette fois ci, le cocktail ait été parfait. L’équilibre était enfin là, je le sentais. Tout me correspondait comme une robe cousue main et ajustée pour n’être portable que par moi.
D'un point de vue perceptif, les personnes présentant le syndrome d'Asperger sont captives d'une hypersensibilité et d'une hyperréactivité qui amplifient absolument tout autour d'elles. Elles vivent chaque petit moment du quotidien comme une expérience intense et, souvent, éprouvante de par la force exceptionnelle du signal qu'elles reçoivent sans le vouloir ou le choisir. Elles perçoivent trop, ressentent trop, se rappellent trop. Cela augmente leur niveau d'anxiété, leurs comportements répétitifs et leur émotivité, au point que les contacts avec l'extérieur deviennent aversifs et les poussent en définitive à se protéger de ce tourbillon sensitif en se mettant le plus possible en retrait de la vie courante.
"Etre différent n'est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même."
Albert Camus
Stephen Shore a coutume de dire : "Si vous avez rencontré une personne autiste, vous avez rencontré une personne autiste." Halte aux généralités ! S'il y a bien un fil conducteur que l'on retrouve chez la plupart des personnes avec TSA, c'est qu'il y a autant de manières d'être autiste et de vivre cet autisme qu'il y a de personnes concernées.
C'est cette diversité qui fait toute la beauté du monde, et la tolérance qui en est le ciment. (p.165)
Il en va différemment pour les habiletés cognitives : avoir des prédispositions intellectuelles, et surtout en faire état, est immédiatement vécu comme une attaque directe envers les capacités... des autres. Dès que l'on touche à la notion d'intelligence, on touche à l'orgueil, et cela froisse les esprits qui se sentent d'emblée attaqués, voire rabaissés. Parlez d'"aptitudes supérieures" sur le plan intellectuel, et vous croulerez sous les remarques acerbes et les remises en cause.
J'ai fini par réaliser que le "handicap" ne voulait pas dire grand chose au fond. Qu'il n'était pas synonyme de défaillance, ou de déficience comme on le suppose à tort. Ce n'est rien de plus qu'un repère, une pancarte administrative ouvrant potentiellement des droits qui, en l'espèce, pourraient contribuer à me rendre la vie un peu plus facile, et ce, sans la moindre incidence sur qui je suis depuis toujours ou sur la manière dont je prends soin de ma famille et de mon enfant. (p.7)
Lorsqu'un enfant est en souffrance, c'est toute une famille qui a mal. Il faut le vivre pour mesurer combien les peines de communication et les conflits avec certains enseignants peuvent entamer le moral et la confiance des parents qui voient leur enfant s'enliser dans un quotidien de désolation
Cascades de pensées, opulence d'hypothèses, profusions de nouvelles interrogations faisant émerger un afflux plus grand encore de pistes, le tout donne parfois l'illusion de partir en tout sens...