Cette bd m'avait beaucoup surpris : son graphisme, la compréhension de l'intrigue ... J'ai été à deux doigts de le refermer ...et de ne jamais apprécier le talent de Smolderen et Clérisse : ce sont des personnages secondaires, les sbires de Zelbub qui ont ranimé mon intérêt !... Ou plutôt leur tenue : cette bd n'hésite à "emprunter" quelques éléments à des confrères !...
Ainsi les hommes de main "volants" du "savant fou" de service proviennent de "les grosses têtes" , le second épisode de la série "Babiole et Zou" créée par le prolifique Greg au début des années 60, contemporain de sa série "Rock Derby" : en combinaisons d'hommes-grenouilles, les casques sont munis d'une double enveloppe que l'on peut gonfler et ainsi "nager" dans les airs, flottant et dérivant à quelques dizaines de mètres maxi d'altitude, selon le vent favorable au-dessus d'enceintes militaires bien gardées, sous la couverture-radar , excellent matos d'espionnage !...
On évoque beaucoup le cas de Cordwainer Smith ( et ses "seigneurs de l'Instrumentalité " ) .... mais en ignorant que Zarth Arn est un personnage de Edmond Hamilton , apparu dans sa saga space-opera de 1947, " les rois des étoiles" !... Lui aussi est prince-scientifique vivant à 200.000 ans dans le futur, et avec une "résidence secondaire" sur Terre, devenue une petite "sous-préfecture" dans un empire qui s'étend à toute la galaxie !... Lui aussi communique à travers le Temps avec un de nos contemporains,( comme Paul ) , mais simple employé commercial, pas technicien au Pentagone !... Par contre, Paul utilise son bagage scientifique pour soutirer des schémas technologiques à son correspondant !... Le Zarth Arn d'Hamilton lui, ne livre rien : ils échangent même leurs esprits pour que chacun puisse découvrir la civilisation de l'autre !... Parasite comme Zorglub, Zelbub va réussir à fracturer l'esprit de Zarth Arn pour piller les réalisations de nos lointains descendants !... En vain ,, puisque comme il va le découvrir trop tard, il n'a pas volé les modes d'emploi : il dispose de plans de machines dont l'utilisation lui reste inconnue !...
La suite sera donc un immense bluff : faire croire à un cercle d'initiés qu'il a effectivement développé les nouvelles technologies et que son entreprise s'étend déjà dans le système solaire, sur plusieurs planètes !... Il espère ainsi qu'on lui accordera des crédits mirifiques pour continuer sur sa lancée!... Là, l'influence du scénario est plutôt celle du "le congrès de futurologie" de Stanislas Lem !... Grâce notamment à Zarth Arn (1) qui lui a conservé son amitié, Paul parvient à découvrir l'imposture et à prévenir ses amis !... En fin de roman , Zelbub se retrouve piégé par ses technologies volées et transféré dans le futur ,comme dans le tome 2 de la saga d'Hamilton ( "Retour aux étoiles" ) mais comme criminel en détention sur une planète terrifiante !...
(1) étrange prophétie d'Hamilton : on découvrira vers 1960 le rôle "mémoriel" de l'acide ribonucléique , dont l'acronyme est A.R.N. ( Arn ) !...
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En voilà un bien bel OVNI ! Il est difficile de parler, de résumer cette bande dessinée tant elle est riche, variée, originale et inspirée.
C'est l'histoire de Paul, auteur de SF, qui depuis l'enfance est en contact télépathique avec un habitant de l'espace vivant dans le futur, un grand guerrier intergalactique. Le cas psychiatrique de Paul intéresse dans les hautes sphères du pouvoir, et si ses visions pouvaient permettre au gouvernement américain de concevoir les armes de demain ?
Se déroulant dans les années 50, les auteurs rendent hommage à tous les codes graphiques de l'époque, à l'essor du design, des beaux objets, où le futur s'écrit aujourd'hui. La guerre des étoiles est bien là, cachée, même s'il est peu question du bloc soviétique. Truffée de références à la science-fiction, à la bande dessinée (on peut y croiser Franquin), à la belgitude...
Une bande dessinée absolument formidable !
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Roman graphique à multiples fonds pour mieux perdre et retrouver son lecteur, « Feuilles volantes » passe avec allégresse du Moyen Age à 1990, pour mieux rebondir en 2070 par le biais de ses différents personnages, tous reliés par l’amour de l’imprimerie doublés d’un fil généalogique.
Illustré de couleurs vives et toniques, articulé autour d’une mise en page dynamique, terriblement créative, l’album embarque son lecteur dans un grand voyage lumineux dans l’espace-temps. Il démontre avec éclat la permanence et la puissance révolutionnaire de l’imprimé quelques qu’en soient les évolutions technologiques. Une ode revigorante au partage de connaissances, à la résilience du dessin et du texte à travers les siècles.
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Après la grosse déception que fut le Une année sans Cthulhu je me suis décidé à tout de même lire cet opus qui semblait avoir fait bien plus l'unanimité. Et en effet, ça a parfaitement mieux marché que l'autre BD.
Le dessin est le même et je trouve qu'il colle bien à cette ambiance de l'été dans le sud, avec les couleurs qui flashent dans les yeux et les décors qui se fondent dans la lumière. On sent aussi que l'auteur se fait plaisir dans les représentations des personnages, accentuant des traits du visage pour leur donner une personnalité, comme ce héros à la coupe Beatles ou ce père tout en angle aigus.
L'histoire se découpe en deux parties, avec une première qui pose toute les bases de l'histoire et épaissit le mystère, tandis que la seconde révèle l'ensemble dans une fin à la Agatha Christie qui dévoile tout ce qui s'est passé dans l'ordre jusqu'à une dernière révélation que le personnage comprend par lui-même. Si j'étais plus tatillon, je dirais que cette toute dernière révélation est un peu prévisible, en tout cas je l'ai senti venir. Par contre le reste de l'histoire se tient parfaitement bien, alliant différentes trames narratives qui se rejoignent toutes dans un final où la révélation centrale se joue sur quelque chose qui a été posé là depuis le début.
Sans faire d'analyse trop poussée, je trouve qu'on est dans une bonne histoire de relations père-fils, explorée par plusieurs personnages. La question du mystère de qui sont nos parents, la violence de certains hommes envers les femmes, mais aussi l'espionnage en temps de guerre froide et l'adolescence. Cette dernière thématique est d'ailleurs abordée de façon plus crédible que dans l'autre BD que j'ai lu du duo, preuve que c'est bien le traitement et non leur talent que je remettais en question. Ici, c'est plus fin dans l'exécution et sans la dernière page qui semble proposer un happy end un peu trop facile (ou au moins le suggère) j'aurais dit qu'on est sur quelque chose d'assez crédible sur cette partie d'adolescence où tout semble difficile et possible à la fois.
La BD m'a beaucoup plus, elle contient en elle ce qu'il faut d'intérêt, de mystère et de pistes de réflexion pour que l'ensemble soit un plaisir à lire jusqu'au bout, servi par un dessin agréable et une histoire aux retournements plutôt bien trouvés. Franchement agréable, peut-être pas inoubliable ou indispensable, mais rudement conseillé !
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Été 1967. Nous suivons Antoine, 15 ans, dans cette bd qui oscille entre le passage de l’adolescence à l’âge adulte et l’espionnage. Un cocktail détonnant s’il en est, original aussi bien au niveau de l’histoire que des illustrations.
Très chouette moment de lecture. Je ne m’attendais pas vraiment au côté espionnage mais c’est habilement amené. La construction en deux parties/époques amène un éclairage à tout ce mystère même si je n’ai pas eu toutes les réponses à mes questions. Les personnages sont intéressants, beaucoup sont très mystérieux, ça rajoute à l’ambiance, on se prend au jeu d’Antoine qui s’interroge et doute de tout le monde.
Encore épatée et charmée par le style d’Antoine Clérisse qui me ravie avec ses couleurs pop, parfois carrément psychédéliques et ses graphismes particuliers. On est en plein dans les années 70! J’ai particulièrement aimé les paysages de nuit avec des couleurs vives et tous les petits détails. La mise en page n’est pas classique non plus, j’adore!
Le petit + : 6 pages sur les journaux d’espionnage qu’on pouvait trouver en kiosque avec le graphisme des années 60/70.
C’est la deuxième bd illustrée par Antoine Clérisse que je découvre cette année, certainement pas la dernière!!
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Trois époques différentes, trois personnages et un fil conducteur mais encore faut-il le trouver. Chacun écrit l'histoire de l'autre qui écrit l'histoire de l'autre, à travers le temps. Réalité? fiction?
L'histoire est originale car elle mêle mise en abyme, expérience de création et recherche de l'inspiration. Qui est réel, qui est un personnage de fiction, qui tient les rênes? On nous balade un peu avec des aller-retour dans le temps, le tout mélangé à la découverte de l'imprimerie et à la suprématie du numérique. Tout est possible, les limites ne sont posées que par l'imagination de l'auteur!
J'aime beaucoup le coup de crayon et la mise en couleur d'Alexandre Clérisse dans un style aquarelle/crayon de couleur. J'aime aussi la mise en page pas classique du tout, l'agencement du texte par rapport aux illustrations, la dynamique de certaines et le calme d'autres. C'est très graphique, très pop. Beaucoup de détails dans la végétation, les bâtiments et les animaux, même le petit chien là, dans le coin à gauche. Chaque époque a ses teintes avec une prédominance de bleu, de rose ou de jaune orangé.
Une très agréable lecture et un gros coup de coeur pour le style d'Alexandre Clérisse! J'avais déjà beaucoup aimé L'été Diabolik du même dessinateur!
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Au début, tout va bien. On s’émerveille des couleurs, du dessin, de l’idée de ces mondes qui s’entrecroisent. Moyen âge, années 2000 et 2080. On se réjouit de cette histoire dans l’histoire, comme une poupée gigogne. Sauf qu’à un moment, on ne comprend plus trop ce qui est imbriqué dans quoi et qui dirige quoi.
Je pense avoir compris la fin mais en en discutant avec un autre lecteur, ce n’est plus aussi clair…
À vous de lire et de me dire ce que vous avez compris du final ! ;-)
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Dans cette bande dessinée, les récits s’imbriquent et la mise en abîme est reine ! J’ai adoré l’originalité de cet album, où l’on se questionne sans cesse sur la réalité, où l’on change sans arrête de point d’accroche. Étonnant aussi, un personnage joue un rôle dans les différentes temporalités. Il y a de quoi s’interroger !
Les clins d’œil sont nombreux. Ajoutons à cela une réflexion sur la BD… Certaines pages de l’album que l’on tient entre nos mains se retrouvent dans les mains des personnages ! Certains personnages font même des références à des pages que nous avons lu un peu plus tôt. Un récit épatant aux illustrations bluffantes !
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Les premières pages de cette BD démarrent avec un jeune adolescent et son père qui emménagent (si mes souvenirs sont bons) dans un nouvel endroit en pleine nature. Un voisin assez mystérieux va, petit à petit, prendre sous son aile le jeune garçon qui est fan de BD et souhaite devenir dessinateur. C'est alors que commence un enchevêtrement de récits à différentes époques. Celui de ce jeune garçon qui a lieu à notre époque, celui de Raoul un moine copiste du XXème siècle et un dernier récit qui se trouve dans le futur. Dans chacun de ces récits, on découvre une histoire sur la création de planches de bande dessinée. Il s'agit donc d'une triple mise en abîme qui, très vite, a fini par me perdre. Tout en sachant, si je ne m'abuse, que ces trois récits sont à chaque fois reliés par certains éléments (Raoul le moine copiste du Moyen-Âge a d'importantes similitudes avec le voisin du garçon et, dans le futur, Suzie semble être la fille de ce même garçon qui a depuis vieilli). Bon en gros, je pense que vous avez l'idée, c'est assez brouillon et c'est rapidement à ne plus rien comprendre.
C'est bien dommage ! L'idée première du scénario était très intéressante et prometteuse (peut-être trop ambitieuse ?). De plus, les dessins et les couleurs sont vraiment super, j'ai beaucoup apprécié feuilleter cette BD. Cependant, même les planches sont rendues parfois peu visibles à cause des découpes et de la mise en page choisies...
J'ai tout de même apprécié cette lecture. Elle fut une expérience intéressante. Pour les curieux et les adeptes de BD, je pense qu'elle vaut le coup d'oeil !
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Trois histoires qui s'imbriquent : trois personnages qui, à leur manière, font preuve d'originalité et mettent en avant leur imagination. Un moine copiste du Moyen Âge invente un récit imagé et un procédé d'impression, un jeune garçon au 20e siècle découvre le pouvoir inouï de la bande dessinée, et sa fille au 21e siècle vit de la création virtuelle. A chaque époque, on les a pris pour des fous, des illuminés et on les a regardés de haut... Le lecteur passe d'un récit à l'autre avec parfois quelques difficultés de repérage et des aller-retour parfois trop nombreux. J'ai apprécié la palette de couleurs et le format original des planches même si cela demande au lecteur d'être très attentif à tous les détails. Une bande-dessinée qui n'est pas facile d'accès dès la première lecture et en mérite bien une deuxième. #Feuillesvolantes #NetGalleyFrance
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Quel roman graphique surprenant! De mise en abîme en mise en abîme, Feuilles volantes (quel beau titre déjà) évoque l'art littéraire, l'art pictural à travers trois époques : moyen-âge, présent et futur. Comment les gens perçoivent-ils cet art? Disgressif, incompris, attendu? Alexandre Clérisse propose au fil de ces aventures, des réflexions profondes, belles, & réfléchies. Le tout est servi dans un écrin travaillé, aux couleurs pastels, aux aquarelles sublimes qui laisse pantois à chaque page tournée. Le fil de l'histoire se poursuit d'une époque à l'autre, d'un talent à l'autre. Le final laisse un peu plus perplexe, volontairement imagé & poétique.
Feuilles volantes, un joli joyau de 140 pages qui se laisse lire avec parcimonie, le temps d'admirer chaque bulle, chaque page, admirer les détails, sourire devant tel choix de dessin. Un très bel objet, humour & intelligence en prime.
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wouah... je viens de finir ce livre et j'en suis encore tout étourdi. Je ne suis pas sûr d'avoir tout compris mais qu'il est agréable de se perdre dans les 3 époques imaginées par l'auteur. Une histoire de boucle temporelle que l'on voit vite venir mais racontée avec une habileté incroyable.
Quant au graphisme ... que dire ? j'ai adoré les choix de Clerisse : La palette de couleurs, le découpage, la forme tantôt hexagonale tantôt octogonale des cases, les bâtiment découpés permettant de voir les scènes à l'intérieur , des bandes en accordéon qui se déplient sur plusieurs pages et qui en croisent d'autres, et j'en passe ... Quelle ingéniosité !
C est donc un gros coup de cœur pour moi. Nul doute que je relirai cet album pour essayer de mettre de l'ordre dans ce puzzle narratif mais aussi pour m'en mettre plein les mirettes. 🤩
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Les feuilles volantes est une BD d'une beauté flamboyante. Les illustrations se parent de couleurs incroyables : les oranges éblouissent, les bleus offrent du rêve, les pastels reconfortent. Les planches sont lumineuses, construites avec un grain de folie ensorcelant. Leur lecture immerge l'aventurier - qui n'ose tourner les pages car chaque dessin est pourvu de mille détails à observer longuement- dans un frénétique tourbillon du temps distendu. Les personnages sont reliés à travers les siècles par la passion du dessin et des contes. Il y a de la magie, de la beauté, de l'amour et des rêves scintillants d'optimisme dans cette histoire
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J'aime ces BD où il y a de la consistance. C'est la première fois que je me lance dans la lecture d'un bande dessinée via Netgalley. Je l'ai lu sur mon ordinateur pour profiter pleinement des couleurs, chose que je n'aurais pas pu faire sur ma liseuse, en noir et blanc.
Et je ne regrette pas ce choix : à chaque page c'est une explosion de couleurs. J'ai particulièrement admirer le sens de la composition des pages : ce n'est pas une bande dessinée classique, où les cases ne sont plus là mais le confort de lecture ne s'en trouve pas changé.
L"histoire m'a laissée sceptique. Ce n'est pas grave. Le plaisir de la lecture l'emporte sur le reste.
#Feuillesvolantes #NetGalleyFrance
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J'ai essayé pour la première fois de lire une Bd sous format numérique, tant habituer à lire sur papier que c'était une grande première pour moi et je pense que ce sera la dernière, ce n'est vraiment pas agréable de lire une BD sur écran... Je n'ai pas apprécié cette BD à sa juste valeur, car le format numérique ne m'a pas plus. Je pense que je prendrais plus de plaisir à la relecture en format papier, si l'occasion se présente.
Par contre, j'ai beaucoup apprécié le graphisme de l'album, ainsi que les mises en pages choisies tout au long du déroulement de l'histoire et un gros coup de cœur pour chromatique de couleur choisie.
Petit bémol, parce que je suis très pointilleuse sur les dessins lorsque je choisis une BD, (bien que je n'ai pas eu l'occasion d'ouvrir le livre avant de le choisir) le design character ne m'a pas trop plus, je trouve que ça manquait de fluidité, les personnages me semblais un peu trop rigide dans leurs expressions et mouvements. Même si le graphisme se voulait être minimaliste, ce qui colle parfaitement au décor de l'histoire par rapport aux personnages, ce qui est d'ailleurs totalement raccord en soit, ne m'a pas totalement séduite.
La thématique choisie est intéressante, on découvre l'histoire du papier, de l'illustration et de la typographie pendant de trois époques : le moyen age, notre époque et dans un futur proche. Il y a un va et viens dans le temps et saut entre la fiction et a réalité, ce qui, a vrais dire ma parfois un peu perdue.
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