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Critiques de Alexandre Fontaine-Rousseau (9)
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Les cousines vampires

Je n’avais jamais entendu parler de ce roman graphique découvert par hasard dans les rayons de ma médiathèque. Chose fort dommage car avec son ton décalé, ses scènes d’inspiration gothique tournées en dérision et son héroïne un peu cruche sur les bords, Les cousines vampires est un petit bijou. On sent que l’auteur ne se prend pas au sérieux et s’amuse des codes des films d’horreur, des clichés des romans gothiques, et de l’engouement pour les vampires, sans oublier de tourner au ridicule quelques éléments plus contemporains, pour nous proposer une œuvre drôle, décalée et pleine de mordant.



J’ai eu l’impression de regarder un navet, mais un navet assumé qui cache une richesse folle avec des références et des allusions qui raviront les amateurs de films d’horreur et de l’esthétique gothique, parfaitement retransmise grâce aux illustrations de Cathon. Jouant sur les ombres, le noir et ses dégradés, l’illustratrice apporte cette noirceur que l’auteur tourne avec brio au ridicule. La couverture et les événements devraient nous inquiéter, l’auteur s’arrange pour nous faire sourire et rire devant une héroïne complètement à côté de la plaque.



Ainsi, si Camille se révèle touchante par sa naïveté, elle ne brille pas par sa perspicacité. Tous les indices sont là pour qu’elle comprenne qu’il y a un problème, que sa cousine dont elle garde de tendres souvenirs est dorénavant bien étrange, que ce n’est pas normal qu’il y ait des vers dans le fromage, et encore moins que l’épicerie locale ne vende que des produits à base d’ail, mais elle, elle ne voit rien, strictement rien. Cet aveuglement face à des indices plus gros qu’un camion rend l’aventure de la jeune femme très drôle pour les lecteurs qui, eux, ont compris qu’il y avait anguille sous roche dès l’arrivée de la jeune fille dans le village de sa cousine. Il faut dire que les locaux nous mettent quand même bien mis la puce à l’oreille, même si la logorrhée de Camille aurait pu nous distraire de l’essentiel.



J’ai également beaucoup aimé la manière dont l’auteur s’amuse de ces scènes dans lesquelles les grands méchants des films et des séries déclament leur plan et dévoilent leur machiavélisme. Un manque de subtilité qui rend toujours ces passages ridicules ! Ici, le ridicule provient autant du discours grandiloquent de Frédérique à sa fenêtre que la manière dont Camille l’interrompt régulièrement. Car si cette dernière n’a pas peur des choses inquiétantes qui se déroulent autour d’elle, elle est terrifiée par des ombres sans danger. Irrattrapable ? Peut-être… En tout cas, ne comptez pas sur un drame frappant le village, et donnant lieu à un conciliabule hilarant, pour lui mettre un peu de plomb dans la tête et les yeux en face des trous.



Seule la fin m’a semblé un peu expéditive dans la mesure où elle nous présente un grand bouleversement sans nous permettre de l’approfondir. Ce n’est pas un défaut en soi, mais je n’aurais pas été contre quelques pages supplémentaires, ayant adoré suivre cette jeune femme qui semble posséder une manière très personnelle d’aborder la réalité et le monde qui l’entoure. Elle offre un contraste saisissant avec sa sombre cousine dont, j’en suis certaine, vous, vous aurez compris la véritable nature.



Un peu cruche, bavarde à outrance, naïve sur les bords, Camille est la parfaite héroïne de série B, mais pas forcément celle qui reste sur ses deux pieds à la fin d’un film d’horreur ! Alors, on se demande inexorablement si elle va survivre à son séjour chez sa cousine Frédérique aux dents longues, aux grands yeux et aux mystérieux desseins…Une question dont je ne vous donnerai évidemment pas la réponse, mais qui me permet de conclure cet avis sur un conseil : foncez commander ce roman graphique parfait pour Halloween, les fans de films d’horreur qui ne se prennent pas au sérieux, et les amoureux des bons navets. Vous savez ces films qui savent tourner en dérision certains clichés et stéréotypes pour rendre une copie décalée absolument unique et savoureuse ! Ne manque plus que les rires préenregistrés pour se mettre dans l’ambiance…
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Les premiers aviateurs

Une bd drôle et intelligente de Francis Desharnais et Alexandre Fontaine Rousseau qui laisse toute la place aux premiers inventeurs de la machine à voler. De mars 1678 à février 1912, des cases répétitives nous enseignent les rudiments et les balbutiements de l’aviation. D’innombrables chutes rigolotes et d’autres plus dramatiques sont autant de prétextes à mettre en valeur la ténacité des personnages qui croient en leurs rêves de survoler l’horizon.

Cette bd se veut loufoque plus qu’historique et malgré un dessin réduit, attirant dans sa lecture. Je crois que les auteurs ont depuis, amélioré le style pour avoir vu et lu des œuvres plus récentes. Malgré tout, un bon moment de lecture.
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Les cousines vampires

Ce roman graphique raconte l'histoire de Camille, une jeune femme qui retourne dans un vieux manoir dans lequel elle s'était beaucoup amusée avec sa cousine Frédérique dans sa jeunesse. Son oncle Roland est mort et c'est Frédérique qui est maintenant propriétaire du manoir. Cette dernière est devenue un vampire, mais Camille - malgré les signes évidents et les mises en garde des villageois - refuse de le voir puisqu'elle ne croit pas en ces créatures fantastiques. L'ambiance de la BD est réussie, c'est mystérieux et l'atmosphère sombre de peur s'installe. Il y a également beaucoup d'humour (particulièrement dans les scènes avec les villageois) dans cette oeuvre, ce qui fait que le lecteur est plus amusé et intrigué qu'apeuré pour Camille.



La lecture est extrêmement rapide et rythmée, ce qui donne le goût d'avoir la suite entre les mains dès la fin du premier tome.
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Les premiers aviateurs

Dans son essai Why. How Great leaders Inspire Everyone To Take Action, Simon Sinek se demande comment les frères Wright, Wilbur et Orville, réussirent face à Samuel Pierpont Langley qui disposaient pourtant d'une meilleure équipe en termes d'équipement, de financement et d'éducation. Selon lui, et c'est la thèse de son ouvrage, les frères Wright réussirent parce que, contrairement aux frères Langey, ils commencèrent par se poser la question « Why », question que se posent toutes les personnes (et leaders) qui réussissent même si elles doivent pour cela échouer auparavant.



Dans Les premiers aviateurs d'Alexandre Fontaine Rousseau et Francis Desharnais, on retrouve évidemment les frères Wright en compagnie d'autres inventeur et pionniers de l'aviation comme Besnier le serrurier*, Sir Hiram Stevens Maxim, père de la mitrailleuse moderne et inventeur du piège à souris, les frères Pathé (après avoir acheté leur invention aux frères Lumière, ils envoyèrent à travers le monde des équipes de tournage afin de ramener des images filmées dont des images filmées d'engins volants et de tentatives de vol) et Franz Reichelt.



En exergue du livre, une citation d'Antoine de Saint-Exupéry, aviateur de son état, rappelle que « L'homme ensuite, d'erreur en erreur, trouve le chemin qui conduit au feu ». Le thème de cette bande-dessinée est en effet clairement le thème de l'échec (à travers l'aviation) : « On oublie souvent que l'échec occupe une place de choix dans l'histoire de la réussite, et l'épopée des premiers aviateurs ne fait certainement pas exception à cette règle ancestrale. le présent ouvrage retrace les grandes lignes de l'histoire de l'aviation en s'intéressant plus particulièrement à ses innombrables chutes ainsi qu'à la petite poulie qui fait que le rêve tombe toujours en morceaux » (2ème de couverture).



Dans ces cinq chapitres inspirés par quelques (vrais) pionniers de l'aviation, le dessin de Francis Desharnais est clairement mis au service du texte d'Alexandre Fontaine Rousseau. Le dessin n'est pas en retrait car de moindre qualité mais réduit à une forme minimale - par exemple, dans le chapitre 5, le saut mortel de Franz Reichelt, le dessin est le même dans toutes les cases : à savoir, la Tour Eiffel vue du dessous - et met en valeur le texte, les discussions entre les différents protagonistes et leurs réflexions. Ainsi celle de Besnier le serrurier qui en 1678 déjà essayait de voler et auquel Alexandre Fontaine Rousseau fait dire « Même si je continue d'échouer systématiquement, je sais qu'un jour, quelqu'un réussira et ce jour-là, on dira que j'ai été un pionnier. On ne souviendra pas du ridicule de mes échecs. On ne fera pas de blagues à mes dépens. Quel genre d'être méprisant prendrait prendrait plaisir à rire de ma ténacité après ma mort ? Je dis bien si je continue d'échouer. »



Les textes sont non seulement très drôles - à la fin du chapitre, Besnier le serrurier entonne le refrain de I believe I can fly de R. Kelly; certes c'est plutôt de l'humour noir car ces pionniers sont rarement venus racontés leurs exploits** - mais également très instructifs*** (on sent bien que les deux auteurs se sont bien documentés sur leur sujet), notamment la discussion sur les brevets ou les réflexions sur l'échec. Sur les brevets dans le chapitre 4, L'avion des frères Orville et Wilbur Wright, une discussion entre les frères Wright dans laquelle apparaît Thomas Edison se déroule :



« Les brevets sont déjà prêts. Il suffit d'un test concluant et tout est en règle.

- Comme tu es prévoyant.

- Oh, ce n'est rien. En fait, j'allais complètement oublier jusqu'à ce que je croise Thomas Edison , l'autre jour.

- Et comment allait cette vielle fripouille ?

- Il m'a demandé comment avançaient nos travaux. Il m'a posé une foule de questions. Nos recherches semblaient l'intéresser énormément. Évidemment je me suis précipité au bureau des brevets IMMÉDIATEMENT après notre rencontre.

- Ta vigilance t'honore, Wilbur.

- Bien entendu, Edison était déjà au bureau des brevets lorsque je m'y suis présenté. Il tentait tant bien que mal d'obtenir un brevet pour un nouvel appareil volant du nom d'Edisonflyer.

- du classique Edison. Quand même quelle ordure. Une vraie poubelle humaine, cet Edison.

Ne sois pas trop dur avec lui, Orville. Après tout, Thomas a compris que l'important n'est pas d'inventer mais de devenir indécemment riche grâce à des inventions. Il a prouvé que la créativité est grossièrement surestimée. En ce sens, je dirais qu'il s'agit tout de même d'un pionnier. Pourquoi créer quelque chose quand on peut tout simplement reproduire ce qui existe déjà ? »



À la fin de ce chapitre, Besnier entonne



« I believe I can fly

I believe I can touch the sky

I think about it every night and day

Spread my wings and fly away

I believe I can soar

I see me running through that open door

I believe I can fly

I believe I can fly

I believe I can fly »



et rajoute « Bouhou… Snif ». De même pour moi « Bouhou… Snif » d'avoir du écouter R. Kelly pour écrire cette chronique, tant il y a de biens meilleures chansons qui parle de vol. Au hasard le Tonight we fly de Neil Hannon/Divine Comedy :



« Tonight we fly

Over the houses

The streets and the trees

Over the dogs down below

They'll bark at our shadows

As we float by on the breeze

Tonight we fly

Over the chimney tops

Skylights and slates -

Looking into all your lives

And wondering why

Happiness is so hard to find

Over the doctor, over the soldier

Over the farmer, over the poacher

Over the preacher, over the gambler

Over the teacher, over the rambler

Over the lawyer, over the dancer

Over the voyeur, over the builder and the destroyer,

Over the hills and far away

Tonight we fly

Over the mountains

The beach and the sea

Over the friends that we've known

And those that we now know

And those who we've yet to meet

And when we die

Oh, will we be

That disappointed

Or sad

If heaven doesn't exist

What will we have missed

This life is the best we've ever had ».



Pour conclure, Les premiers aviateurs est un livre formidable notamment pour appréhender l'échec - bien plus intéressant que Les vertus de l'échec par exemple - et qui rend hommage aux pionniers de l'aviation.



* Sur le serrurier Besnier, voir :https://www.le-petit-manchot.fr/p-besnier-serrurier-de-sable-1678/dans-les-airs/articles/35018/.

** Voir le « saut mortel de la Tour Eiffel » de Franz Reichelt filmé par Pathé : https://www.youtube.com/watch?v=6gsnVntGoxM, vidéo dans laquelle on voit Reichelt s'écraser au sol.

*** J'ai ainsi appris que la censure cinématographique avait été inventée après que Pathé ait tournée une bande d'actualités présentant une quadruple exécution capitale. Pour plus de détails, voir l'entrée la « Naissance de la censure cinématographique avec la quadruple exécution de Béthune » sur le blog Histoire pénitentiaire et Justice militaire.
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Les cousines vampires

Une autre BD qui tombe à point pour l'Halloween. Après plusieurs années, Camille retourne dans le manoir familial où elle a eu tant d'étés heureux avec sa cousine Frédérique.
Lien : http://fr.chatelaine.com/clu..
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Les cousines vampires

Camille est décidément le centre de ce récit. Drôle et attachante. Pourquoi cette fin si abrupte? Y avait-il un deuxième tome de prévu?
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La pitoune et la poutine

Un bd qui m'a bien fait rire. Entre folklore québécois et enjeux contemporain, on aborde deux fleurons de notre histoire (la fameuse pitoune et la délicieuse poutine). Il faut vraiment porter attention aux dessins comme plusieurs petites blagues si cachent. Franchement réussit.
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Poulet grain-grain

Humour absurde, utopie brisée à coup d'improbables événements, naïveté du dessin, conversations délicieusement volubiles. Deux citadins effectuent un retour à la terre, veulent révolutionner l'élevage industriel des poulets en les libérant de leur inévitable mort.



Charmante lecture, légèrement décalée, pour celles et ceux qui rêvent un peu comme nos deux amis d'une révolution du monde agroalimentaire.
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Les premiers aviateurs

Une proposition originale et audacieuse qui permet surtout de mettre l’écrivain en valeur.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
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