Alexiane de Lys

"La voix de Isha retentit devant nous.

-Dites, vous êtes au courant qu’il n’y a pas de messe basse sans curé ? J’ai mon diplôme de prêtre si ça vous intéresse.

Gab lève les yeux au ciel.

-T’arrête jamais de dire des bêtises ?

-Désolé, j’ai aussi un diplôme d’âneries. Je suis comme ça moi, un mec polyvalent. Pas étonnant que les filles tournent toutes autour de moi.

Pour une fois, Morgane et moi ricanons en même temps.

-Il faudrait me payer pour que je prenne plaisir en ta compagnie, réplique-t-elle d’un ton amer. Et encore, j’aurais besoin d’un temps d'adaptation considérable."

"Je repense aux femmes près du lavoir et mon cœur se serre. Je me redresse un peu plus et le regarde à mon tour droit dans les yeux.

-Qu’est-ce que tu nous veux ?

Il secoue la tête.

-Oh mais je ne te veux rien du tout. Sache juste avec certitude que si tu nous trahies, à un moment ou à un autre, que ce soit maintenant ou dans deux mois, je serais le premier à avoir ta peau.

Gabriel serre les poings et fait un pas dans sa direction avant que j’ai pu l’en empêcher.

-Ecoute-moi bien petit merdeux à la manque. Nous sommes ici sous la protection de Manassé, le père de Cassiopée. Si jamais je te butais, là maintenant, je serais certainement privé de dessert pour avoir débarrassé la planète d’un autre petit couillon qui se croit tout permis.

Isha hoche la tête.

-Amen mon frère."

"Camille se retourne vers moi et me lance un regard agacé :

-Cassiopée, dis à ta bestiole de se calmer, elle est en train de mettre en rogne tous les chiens du village.

Il se met à faire des grands gestes vers la meute en criant des « Houste, houste ! » et j’en profite pour lancer mentalement un :

"Dégagez fissa".

Tous les chiens cessent de grogner et disparaissent à l’unisson dans les ruelles adjacentes. Camille s’arrête net, étonné d’avoir été obéi aussi promptement. Isha se met à rire, son petit rire sarcastique et agaçant qu’il me réserve habituellement.

-Dis donc Camille, quelle autorité ! Tu peux essayer ça sur moi s’il te plait ? J’ai des problèmes avec l’obéissance.

-La ferme.

-Flûte, ça marche pas."

tout est question de chimie. pour que je puisse t'apprendre à controler ton pouvoir, il faut forcément qu'il y ait contact.

Je me redsresse, dos à lui, inspire profondément. Lààààà. Voilàààà. Mieux qu'un frident.

"Je me pose tant de questions sur mon avenir et elles sont toutes sans réponse. Je me rends compte, avec une certaine détresse, que nous fonçons droit dans le brouillard sans savoir si nous allons en trouver la sortie."

- Je sais ce que tu ressens.
Oh c'est vrai ? Donc toi aussi tu viens d'une autre planète ? Connardland peut-être ?

Alors que le sommeil m'emporte, je sens quelqu'un remonter ma couverture et me border.
- Bonne nuit, jolie voyeuse...

« Non, je ne pense pas à toutes ces choses que je n’ai pas pu accomplir. Je pense à toutes celles que j’ai achevées. »

Si c’est à tes côtés que je meurs, alors tu feras de moi le plus honoré des loups.

Il me lâche et fait un pas en arrière :
- Aucun de nous n’hésiterait à donner sa vie pour toi, Cass. Ou pour l’un d’entre nous. Et je sais pertinemment que tu n’hésiterais pas à le faire aussi. Parce-que c’est ce que nous sommes. Des amis. Plus que ça, même, nous sommes une famille.

-Tiff, vous êtes ma seule famille, comment veux-tu que je vous oublie? Même si je le voulais, et ça n'est pas le cas, je ne le pourrais pas. Jamais.

Elle me regarde, et elle me prend dans ses bras. Si ça continue, je vais devoir être internée pour dépression sévère.

" - Ne t'avise pas de me suivre ou je te tue."

Le froid m'arrache à mes rêveries. Resserrant mon vieux manteau autour de ma taille, je m'arrête un moment pour observer ce qui m'entoure. Je ne connais pas ce quartier de Philadelphie. A vrai dire, je ne sais même pas comment j'y suis arrivée.

- Allez, avoue, ton coeur est pris ?
Il n'est pas pris, pense-t-il avec gaieté, il m'a été volé, oui. Je n'ai plus aucune prise sur lui.

Je n'ai jamais été aussi heureuse de toute ma vie. Je sens sa main calleuse et chaude dans la mienne, je vois ses yeux se baisser à mon niveau, croiser régulièrement mon regard, et il me sourit, comme lui seul sait le faire. Mon coeur bat, bat, bat, oh mon Dieu, il bat si fort ! Je sens la chaleur me monter aux joues et un sourire niais se répandre sur mon visage comme une tache d'encre sur une serviette en papier.

Merci d'être venus me voir, mais je vais vous demander de rentrer chez vous. Depuis tout... tout ça, je ne suis pas tranquille, je me sens observée et j'ai l'impression d'être sur des charbons ardents.
Alors je préfèrerais éviter les rassemblements visibles suspects.
Arthur se lève et lisse son T-shirt.
- On comprend. Mais, Cass, jure-moi que si jamais il t'arrive quoi que ce soit, si tu as besoin de n'importe quoi, tu viendrais nous voir, d'accord ?
Je sens les larmes me monter aux yeux alors que je lis une réelle inquiétude dans les siens. Peut-être que je n'ai plus de famille depuis l'age de six ans. Mais aujourd’hui, je sais que j'en ai retrouvé une.

Je reprends, ma voix teintée de sarcasme
- Grand homme fort bourré aux stéroïdes oublier que femme réfléchie pas être bienvenue au village de l’homme fort.

- Grand homme fort expliquer à femme réfléchie que chef du village lui devoir beaucoup de choses et que chef du village être obligée d’accepter femme réfléchie. 

- Je vais te tuer !!
Je me jette sur lui et l’étrangle de toutes mes forces. Je crois que j’ai réellement l’intention de l’étrangler jusqu’à ce que mort s’ensuive, mais Saphira arrive à me séparer de lui.
- Arrête Cass ! Mais arrête bon sang !
Elle me pousse de toutes ses forces dans la direction opposée à son frère et se penche pour l’aider à se relever alors qu’il tente tant bien que mal de reprendre sa respiration.
Je m’assois sur le lit le plus proche et prends ma tête entre mes mains. C’est vrai que je suis une Cro-Magnon. Mon comportement ne fait que le démontrer. Et pourtant si l’occasion se présente je sais très bien que je vais lui ressauter dessus. Et pas par amour, croyez-le.
- Toi… tu n’es… qu’une psychopathe… tu devrais… être… enfermée… je vais…
- Oh la ferme Isha ! Tu l’as bien cherché aussi. Je vous préviens, le prochain qui approche l’autre à moins d’un mètre c’est MOI qui lui réglerai son compte, et ça ne sera pas aussi rigolo. Compris ?
Isha lui lance un regard noir qu’elle soutient et il s’en va dans l’autre sens. Elle se retourne vers moi et je hoche la tête.
- Biiien. Maintenant on va peut-être pouvoir se comporter comme des êtres civilisés. Cassiopée je te présente mon frère, Isha. Isha voici Cassiopée mais tu peux l’appeler Sophie.

Cet homme est beau, divinement beau. Même Camille, qui lui n’est pas en reste côté physique, ne lui arrive pas à la cheville. Mais eh ! Il est absolument insupportable, arrogant, il ne m’aime pas et il m’a délibérément menacée il y a quelques jours. Cela ne devrait-il pas normalement me suffire à le détester ? Et je le déteste d’ailleurs. Enfin, peut-être un peu moins qu’avant… en fait, il a l’air adorable avec les enfants, bien que cela ne l’excuse en rien, et même Tiff l’adore apparemment. Généralement nous avons les mêmes goûts, alors je suis sûre qu’au fond il a une personnalité absolument fantastique…
J’écarquille les yeux et m’arrête sous le coup de la surprise. Mais comment ai-je fait pour passer d’« insupportable, arrogant », et de « je le déteste » à « adorable » et « personnalité fantastique », en moins d’une minute ?
Totalement flippant.