Citations de Alexiane de Lys (354)
Je vous laisse vous expliquer. J'ai laissé la crêpière à Mewen et Trestana. Quand je suis partie, ils la regardaient comme une poule qui a trouvé un couteau. Pas envie qu'ils me fassent cramer la baraque.
N'empêche, si je devais me montrer parfaitement honnête, je ne trouvais pas la force de regretter mon geste. Je craignais même de recommencer, si l'occasion se représentait.
Que m'arrivait-il, au juste ? Qu'était devenue la gentille Penny, celle qui se faisait marcher sur les pieds sans rien dire, celle qui tendait volontiers l'autre joue ?
Elle s'est fait kidnapper et assommer par un taré de triton, m'a soufflé ma conscience.
Touché. Je pouvais difficilement rester douce et compatissante alors que ce malade me traînait au fond de l'océan, contre mon gré, et me frappait sans le moindre scrupule. Au fond, ma patience et ma gentillesse avaient sûrement des limites.
Tant mieux.
C'est alors que je les aperçois de bout de chose presque inexistante
DES AILES D'EMERAUDE
- Allez, Iollan, laisse-les s'envoler.
- Laisser s'envoler quoi ?
- Tes sentiments négatifs. Laisse-les rejoindre les brumes arc-en-ciel et nous revenir plus beaux que jamais. Je t'aime, pauvre idiot. Je ne pourrais jamais te quitter.
"Le passé n'est pas modifiable. La seule chose sur laquelle nous avons une prise, c'est le présent. Le futur n'en est qu'une conséquence. Je peux choisir. Je peux encore choisir."
- Bon, ce n'est pas bientôt fini ces mamours ? Cass, tu comptes partir ce matin ou on installe définitivement les tentes ?
Je me tourne vers Isha et lui fais un signe qui n'est vraiment, vraiment pas poli.
- Promets-moi un truc, Isha.
Il lève les yeux interrogateur.
- Quand tu auras une copine un jour, enfin, dans l'hypothèse où il existe une fille dans ce monde assez patiente pour te supporter, laisse-moi la prévenir que tes mots d'amour sont souvent tranchants. Tu sais, histoire qu'elle sache que " tu es moche ", ça veut en fait dire " je te trouve super attirante ", dans ta langue.
Je lui donne la main. Alors, d’un seul et même mouvement, nous sautons au cœur de l’onde métallique. Dans l’inconnu qu’est notre avenir.
Je marche. je ne suis plus qu'une masse de souffrance aveugle.
Je détourne le regard pour scruter une dernière fois le village qui fut un jour ma maison. Une page se tourne dans mon esprit et dans mon cœur, une page dont je suis l'écrivain.
Un léger sourire danse sur mes lèvres, anticipant pour une fois la voix qui a bouleversé ma vie. Cette petite voix agaçante que je pensais ne jamais pouvoir supporter. Pourtant aujourd'hui c'est grâce a elle que je suis moi.
C'est grâce a elle que je suis libre.
Comme le vent, ma belle, comme le vent.
Et même si c'est pour une poignée de secondes, l'avenir me semble moins sombre qu’auparavant. Je crois qu'on appelle ça l'espoir.
Échange entre Cassiopée et Gabriel:
Gabriel: Malheureusement cette douleur est toujours là et ne me quittera jamais. Je préfère te dire merci. Merci d'avoir pansé cette plaie béante dans mon cœur. Merci de me permettre de regarder l'avenir avec optimisme. Merci de ne pas lui ressembler, et pourtant de rendre cette absence moins douloureuse. Merci d'être toi.
Je le fixe, bouche bée, incapable de formuler la moindre phrase. C'est certainement la plus belle chose qu'on ne m'a jamais dite. Je sais que ce n'est pas facile pour lui s'épancher, alors je lui souris, certaine que les mots seront de trop après une telle déclaration.
- T’es quoi au juste? Une sorte de mutant?
Il sourit, révélant une rangée de dents blanches.
- Ouais tu m'as démasqué. En fait pour tout t'avouer, le Professeur X à décidé de réformer les X-Men. Paraît qu'il a des problèmes avec Magnéto. Et comme Wolwerine n'est pas intéressé par le job, il m'a recruté. D'ailleurs, je suis bien plus doué que lui. Si je regarde le pare-brise et que je me concentre, je peux le faire fondre.
Il plisse les yeux et fixe le pare-brise, comme s'il comptait vraiment le trouer avec ses soi-disant yeux à rayons X.
Il reporte son attention sur moi, souriant de toutes ses dents.
- Tu peux m'appeler Kent, si tu veux. Clark Kent.
Je ricane en secouant le tête.
- Clark Kent c'est Superman, crétin, pas X-Men.
Il chasse ma remarque d'un geste de la main.
- Superman, X-Men, les Totally Spies, c'est du pareil au même.
Je n’ai plus envie de me séparer de lui, quand il y a trop de distance entre nous, je ressens comme un vide. Il ne cesse de passer une main dans mes cheveux alors qu’il m’embête gentiment. Et moi je ris. C’est troublant de se sentir aussi bien et aussi proche d’une personne que l’on connaît à peine. Et pourtant c’est mon cas.
Il s’arrête de parler un moment et reprend doucement.
- Tu as raison, je ne t’ai pas regardée cette nuit, mais ce matin, si. Et... je n’ai jamais été aussi heureux de voir quelqu’un parasiter mon lit.
Il fait une petite pause.
- Je n’osais plus bouger parce que tu avais un bras passé autour de moi et je ne voulais pas que tu l’enlèves. Je n’ai jamais ressenti ça pour personne.
La plus belle déclaration d’amour du monde n’aurait pu égaler celle-ci.
L'intéressé glapit en remuant la queue, les yeux levés vers moi, comme s'il avait compris ce que je pensais et qu'il était carrément emballé par l'idée.
Je lui lance un sourire complice, mélange entre férocité et sauvagerie.
Patience, Brutus, patience. Tout vient à point à qui sait attendre.
- Je ne vais pas te dire d'écouter ton cœur parce que je trouve cette expression complètement stupide et niaise. Le cœur est traître, il ne nous fait pas toujours faire les bons choix. En revanche, le temps est un allié sûr. Lui ne trompe jamais. Le temps guérit, met l'amour, les intentions et les promesses à l'épreuve. Laisse le temps faire son action. Laisse-toi une semaine, un mois, un an, comme tu préfères. Et quand tu auras pris ta décision, je suis persuadée que ce sera la bonne.
Finalement, je décide, je n'ai pas raté ma vie. Parce que cette réussite ne dépend pas de son niveau social ou du montant que vous avez sur votre compte en banque. Il dépend de toutes les petites choses qui vous ont fait sourire et qui, surtout, ont rendu les autres heureux.
Faites ce que vous voulez maintenant, moi j’ai des choses à faire. Je ne peux pas vous materner toute la journée. »
Il finit par planter ses yeux dans les miens.
« Mais souviens-toi, Cass, pas d’exploration dans le château. »
Je lève la main gauche.
-Croix de bois, croix de fer. Si je mens…
« … T’auras à faire au frère. »
Je ris à nouveau. J’ai l’impression d’avoir été dopée au gaz hilarant.
Des fois, je me demande comment j'ai fait pour gagner sur les autres spermatozoïdes, dans la course de la vie. Serieux, on ne peut pas dire que je suis une lumière.
J'ecarquille les yeux en voyant qu'apparemment je n'y suis pas allée de main morte. Ou de pied mort. Enfin j'y suis allée fort, quoi.